Société de microélectronique et d'horlogerie — Wikipédia

Société de microélectronique et d'horlogerie
Histoire
Fondation
Dissolution
1998
Prédécesseurs
Successeur
Cadre
Sigle
SMH
Type
Société Anonyme Holding
Domaine d'activité
Horlogerie
Siège
Bienne
Pays
Suisse/Schweiz
Organisation
Direction
Ernst Thomke (1984-91)
Nicolas Georges Hayeck (1991-98)

La SMH, Société de microélectronique et d'horlogerie, est une ancienne holding créée par les banques suisses en 1983 par la fusion de deux holdings horlogères.

Les deux sociétés à la base de la SMH sont la Société suisse pour l'industrie horlogère (SSIH), fondée en 1930 par Omega-Tissot, et l'Allgemeine Gesellschaft der Schweizerischen Uhrenindustrie (ASUAG), fondée en 1931 par les banques et le Conseil fédéral[1]. Ces deux dernières sociétés sont toutes deux dissoutes.

Le siège social de la holding SMH se trouvait à Neuchâtel, alors que son siège administratif est situé à Bienne[2].

Création de la holding

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« Entre 1981 et 1983, les banques suisses injectent plus de 900 millions dans les groupes SSIH et l'ASUAG[2] », pour faire face à la crise du quartz. Parallèlement, en 1982, sous l'impulsion de Ernst Thomke, la firme ETA de Granges invente la Swatch, une montre à quartz en plastique bon marché[3], mais un audit sur la solvabilité de l'horlogerie suisse est demandé par les banques créditrices à la firme zurichoise Hayek Engineering[2]. Le rapport produit par cette société de conseil oblige les deux grands groupes horlogers suisses à fusionner afin de faire face à leurs difficultés économiques[2]. L'ancien CEO de Ebauches SA et de ETA SA, E. Thomke est appelé à la tête du conglomérat SMH nouvellement établi[4]comme premier CEO. En outre, le rapport propose aussi de lancer une montre bon marché en plastique en utilisant la technique du quartz et la firme ETA de Granges est à même de développer le produit requis dès 1983.

Cependant, en 1985, Nicolas Hayek et un groupe d'investisseurs rachètent 51 % du capital-actions du groupe SSIH-ASUAG pour la somme dérisoire de 153 millions de francs[2]. En 1991, grâce à l'appui des banques, Nicolas Hayek remplace E. Thomke à la tête du groupe, qui prend alors le nom de Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH), marquant la fin de l'indépendance de plusieurs marques historiques[5]. Néanmoins, ce regroupement forcé des marques dans la SMH s'apparente aussi à un sauvetage, car un certain nombre d'entre elles vont prospérer plus tard au sein du Swatch Group[5].

Liste des marques affiliées (avec leur date de fondation)

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SSIH + ASUAG = SMH
Concentration horlogère
  • marques de GWC apportée par l'ASUAG :
  • holdings apportées par l'ASUAG :
    • Ebauches (1925)
    • Fabriques d'assortiments réunies (1932)
    • Fabriques de balanciers réunies (1932)
    • Fabriques de spiraux réunies (1895)

La SMH a eu à un moment donné la difficile tâche de dissoudre la SSIH et l'ASUAG, avec toutes leurs filiales, pour réorganiser les différentes marques autrement. L'ASUAG, notamment détenait des groupes hétéroclites et avait regroupé toutes ses marques de montre dans le groupement (en) General Watch Company (GWC)[6].

À Bienne, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1983, la marque Omega, fondée à la Chaux-de-Fonds en 1888, et qui avait fondé la SSIH en 1931[7]. À Bienne, la SMH reprend également, en 1983, la marque américaine Hamilton, fondée en 1892 aux USA, transférée à Bienne en 1959, et qui avait rejoint la SSIH en 1979. À Bienne toujours, la SMH reprend, en 1983, la marque Certina, fondée à Granges en 1888, qui donnait du travail à 800 personnes dans les années 1970 et qui avait rejoint le GWC de l'ASUAG en 1971[8]. À Bienne, la SMH reprend, en 1983, la marque Edox, fondée à Granges en 1888 et affiliée au GWC de l'ASUAG depuis 1971. À Bienne, toujours, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1983, la marque Mido G. Schaeren & Co. fondée en 1918 à Soleure, transplantée à Bienne en 1946, qui a rejoint le GWC de la holding ASUAG en 1971 et qui sera fabriquée au Locle dès 1997[9].

À Granges, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) intègre du groupe Ébauches, la marque Eterna, produisant la montre-bracelet quartz analogique la plus mince du monde[10]. Bien que Eterna soit intimement liée à ETA Granges, la SMH cède en 1984 cette marque au groupe Portland-Cement-Werke (PWC), qui le cèdera au groupe Porsche en 1995, avant qu'il soit vendu aux Chinois en 2011. À Granges, la SMH va développer le fabricant d'ébauches ETA, fondé en 1856, dédoublé en 1932 en Eterna SA et Eta SA. ETA rejoint Ebauches cette année-là, puis en 1979, Eta Micro Crystal est la première fabrique européenne à produire des montres à quartz, puis la Swatch en 1982[11]. À Granges, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) désigne ETA Granges responsable des ébauches de tout le groupe et fonde Ébauches électroniques Marin.

À Hölstein, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1983, la marque Oris SA fondée en 1904 comme Oris Watch & Co. à Hölstein dans le canton de Bâle campagne[12].

Au Locle, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend en 1983, la marque Tissot, fondée en 1853 au Locle et qui avait fondé la SSIH en 1931[13]. Dans cette même ville, la SMH absorbe les Fabriques d'assortiments réunis (FAR), qui avaient intégré le groupe Ébauches et qui tomberont aux mains de l'allemand Nivarox, au terme d'une lutte épique avec l'inventeur de l'alliage Invar. Au Locle, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1984, des sociétés Seitz & Co, Méroz Pierres SA, Sadem SA et Watch Stones & Co SA, résultant elles-mêmes de différentes fusions successives.

À Neuchâtel, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1983, la holding Ébauches, qui regroupait un grand nombre de fabricants d'ébauches du nord-ouest helvétique[14]. Toutefois, cette holding Ébauches[14] avait cependant financé à Neuchâtel, le Centre électronique horloger qui avait développé le calibre Beta 21 et qui a autorisé l'horlogerie suisse à pénétrer de plain-pied dans le monde de l'électronique.

À Saint-Imier, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1983, la marque Longines, fondée en 1832 à Saint-Imier et qui avait intégré le GWC de l'ASUAG en 1972.

À Soleure, la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (SMH) reprend, en 1983, la marque Mido fondée en 1918 à Soleure, et qui avait rejoint le GWC de l'ASUAG en 1971.

La société de microélectronique et d’horlogerie (SMH) – rebaptisée The Swatch Group en 1998 – détient de fait bon nombre de marques de montres, dont les plus importantes comme Longines, Omega ou Tissot, mais s’étend vers le haut de gamme. Elle rachètera Breguet en 1999, Jaquet Droz en 2000, Glasshütte Original en 2000…

Disparition de la SMH

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L'étude de la société de N. Hayek préconise au début des années 1980 la mise sur le marché d'un autre type de montre, à quartz et bon marché. Cette montre en plastique a pu sortir au bon moment grâce aux résultats des recherches du CEH de Neuchâtel.

À côté de toutes les marques conventionnelles rachetées par la SMH, le succès de la « Second Watch », la montre à quartz en plastique Swatch, est tel que cette holding, issue de la fusion en 1983 de l'ASUAG et de la SSIH, se rebaptise en 1998 Swatch Group[15]. La SMH a su sauvegarder pendant une quinzaine années les marques et le savoir faire horloger. Le fondateur de la SMH, Nicolas Hayek, meurt le d'une crise cardiaque, à l'âge de 82 ans, et son fils Nick prétend lui succéder, mais sa fille Nayla Hayek est élue à l'unanimité présidente du conseil d'administration de Swatch Group le [16].

Directeurs générauxVoir et modifier les données sur Wikidata
PortraitIdentitéPériodeDurée
DébutFin
Ernst ThomkeErnst Thomke
(né en )
7 ans
Nicolas HayekNicolas Hayek
( - )
7 ans

Bibliographie

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  • Bastien Buss, « BNS, moments forts. La grosse colère de 'Cher Nicolas' », Le Temps,‎
  • Jean-Jacques Charrere, « Le siècle dans les cantons romans (IV) Neuchâtel », Le Temps,‎
  • Pierre-Yves Donzé, Histoire du Swatch Group, Neuchâtel, Alphil, , 144 p (ISBN 978-2-940235-99-5, EAN 9782940235995)
  • Pierre-Yves Donzé, Histoire de l'industrie horlogère suisse aux XIXe – XXe siècles, Neuchâtel, Alphil, (ISBN 978-2-88950-000-0).
  • Hélène Pasquier, « Swatch Group » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  • Estelle Fallet, « Hayek, Nicolas G. » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ., consulté le .
  • « Nicolas Hayek et Swatch » Accès libre, sur swissinfo.ch, (consulté le )
  • German Vogt, « ETA » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ., traduit de l’allemand, consulté le .
  • German Vogt, « Société de microélectronique et d'horlogerie » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ., traduit de l’allemand. consulté le .
  • Hervé Munz, La transmission en jeu: Apprendre, pratiquer, patrimonialiser l'horlogerie en Suisse, Neuchâtel, Alphil, , 404 p.
  • Gilles Garel, Elmar Mock et Yves Pigneur (préface), La fabrique de l'innovation, Paris, Dunod, (réimpr. 2e), 224 p.
  • Alexandre Moine, « Évolution d'un espace transfrontalier : le territoire horloger franco-suisse de l'arc jurassien », L'Information Géographique,‎ , p. 21-34
  • Luc Debraine, « La crise asiatique entame la croissance du Swatch Group », Le Temps, Genève,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Carole Bellemare, « Pourquoi Swatch s'appelle Swatch », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Philippe G., « La mort de l'empereur horloger », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Hervé Munz, La transmission en jeu : Apprendre, pratiquer, patrimonialiser l'horlogerie en Suisse», Alphil, coll. « Histoire et horlogerie », , 404 p. (ISBN 978-2-88930-082-2, DOI 10.33055/ALPHIL.03053, lire en ligne), chap. 3053, p. 94
  • Olivier Crevoisier, Les grandes entreprises et le changement structurel au niveau régional: le cas de la Société suisse de micro-électronique et d'horlogerie S.A., IRER, Institut de recherches économiques et régionales, , 26 p.
  • Olivier Crevoisier, « Économie régionale, économie territoriale: la dynamique des milieux innovateurs », Territoires et enjeux du développement régional, Éditions Quæ,‎ , pp. 61-82
  • François Garçon, Le génie des Suisses, Tallandier, (lire en ligne)
  • (en) Ryan Raffaelli, Rich Dejordy et Rory M. McDonald, « How leaders with divergent visions generate novel strategy: Navigating the paradox of preservation and modernization in Swiss watchmaking », Academy of Management Journal,‎
  • Alain Cortat, Contribution à une histoire des cartels en Suisse, Alphil, Presses universitaires suisses, Neuchâtel, 2010, 264 pages, (ISBN 978-2-940235-67-4)
  • R. M. Whiteside, A. Wilson, S. Blackburn, S. E. Hörnig, C. P. Wilson, Major Companies of Europe 1993/94: Major Companies of Western Europe Outside the European Economic Union, 13e ed., Graham & Trottman, London, 1993, vol. 3, page 303, ISSN 0268-4675, (ISBN 1 85333 888 5)

Liens externes

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Référence financière

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Forme juridique société anonyme
Action SWX : UHR

SWX : UHRN

Notes et références

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  1. DONZE, Pierre-Yves, Histoire du Swatch Group, Neuchâtel, Alphil,
  2. a b c d et e Hélène Pasquier, « Swatch Group » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Bastien Buss, « Aux prémices de la Swatch », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  4. German Vogt, Dictionnaire historique de la Suisse, DHS, « ETA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  5. a et b Estelle Fallet, Dictionnaire historique de la Suisse. DHS, « Hayek. Nicolas », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le ).
  6. Pierre-Yves Donzé, « La circulation des richesses. Le retour de l'industrie horlogère suisse sur le marché mondial », MAPS - maison d'analyse des processus sociaux, working paper, UniNe,‎ , p. 9 (ISSN 1662-744X, lire en ligne Accès libre [PDF])
  7. Hélène Pasquier, « Omega », Dictionnaire historique de la Suisse (DHS),‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  8. Christoph Zürcher (trad. André Naon), « Certina » Accès libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  9. Chantal Greder-Fournier, « Schaeren, Georges » Accès libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  10. German Vogt (trad. André Naon), « Eterna » Accès libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  11. German Vogt (trad. Marie Ellenberger-Leuba), « ETA » Accès libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  12. Gabrielle Schmidt-Ott (trad. Walter Weideli), « Christian, Georges » Accès libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  13. Hélène Pasquier, « Tissot » Accès libre [odf], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  14. a et b German Vogt (trad. Eva Mayer), « Ebauches » Accès libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
  15. Commission des OPA, « Recommandation SMH Société Suisse de Microélectronique et d'Horlogerie SA du 18 février 1998. Rachat d'actions propres de SMH Société Suisse de Microélectronique et d'Horlogerie SA, Bienne » Accès libre [html], sur Site de la Commission des OPA, (consulté le ).
  16. « Nayla Hayek prend la présidence de Swatch Group », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])