Société des Trente — Wikipédia

La Société des Trente, également appelée Comité des Trente, est le nom donné à un groupe politique de la Révolution française de 1789. Ils contribuèrent à influencer la rédaction des cahiers de doléances et à contrôler les élections aux États généraux où ils furent presque tous élus députés. Sept d'entre eux feront partie des quarante-sept députés de la Noblesse ralliés à l'Assemblée nationale nouvellement proclamée[1].

Création et objectifs

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Adrien Duport, conseiller au Parlement de Paris, fonda en un « club constitutionnel » dont les membres, en partie issus de la Loge des neuf sœurs[2] et de celle du Contrat Social dite du Coq-Héron[3], se réunissaient chez lui hôtel du Grand-Chantier[4]. Un grand nombre des membres appartenaient déjà à la Société des amis des Noirs, club fondé par Brissot de Warwille le et réuni à l'Hôtel de Lussan, rue Croix-des-Petits-Champs à Paris, par le Marquis de Condorcet qui considérait que la Révolution américaine était le signe annonciateur d'un « renouvellement du Globe » et l'abolition de l'esclavage[4].

Aux premiers temps de sa création, la société qui est un comité de travail issu de loges du Grand orient de France[5], n'a pas de nom défini, elle est surnommée « la réunion de chez Duport » ou « la société réunie chez Duport ». Elle ne prendra son nom de « Société des Trente » qu'en 1791[6].

Un auteur aurait prétendu dans les années 1920 que ce nom tiendrait au fait qu'ils auraient tous appartenu au trentième degré de la franc-maçonnerie[7]. Cette légende est erronée : ce nom est lié au nombre des membres de ce comité, et Pierre-Louis Roederer, par exemple, n'était pas franc-maçon, et a fortiori pas du 30e degré.

Un manifeste résumant le programme libéral de la Société des Trente, publié en permet à son fondateur de participer aux États généraux. La Société avait des ramifications en province organisées en Comités locaux[8].

Cette société réunit l'élite de la bourgeoisie révolutionnaire et de la noblesse libérale, avec quelques prélats :

Notes et références

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  1. « 1789 L'ANNÉE SANS PAREILLE 4.La Société des Trente et l'opinion publique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, Paris, Librairie du Progrès, page 40.
  3. Loge du Contrat social, rue du Coq-Héron, une des six principales loges à Paris, avec le Grand Orient et les Neuf soeurs situées à l'ancien Noviciat des Jésuites, rue du Pot-de-Fer, celle des Amis Réunis, rue Royale, celle de l'Amitié, derrière les Petites Écuries du roi, faubourg Saint-Denis, celle de Thalie, rue des Mauvais-Garçons. Selon un pamphlet d'époque de Jacques Le Sueur qui est cité et critiqué par Augustin Barruel, elle dépendait du Grand Orient et réunissait sous la maîtrise du Duc d'Orléans, Bailly, l'Abbé Fauchet, Lafayette et le Duc de Larochefoucault.
  4. a b c d e f g h i j k l et m Jean Lombard, La Face cachée de l'histoire moderne, t. I, Madrid, Éditions Rivadeneyra, , p.225.
  5. Jean Lombard, La Face cachée de l'histoire moderne, t. I, Madrid, Éditions Rivadeneyra, , p.224.
  6. Duprat 1993, p. 129 et suiv.
  7. L'historien de la franc-maçonnerie Gaston Martin (auteur de La Franc-Maçonnerie française et la préparation de la Révolution, Paris, PUF, 1926) suppose[réf. nécessaire] que l'origine du nom de la Société des Trente tire son nom du fait que, pour y appartenir, il fallait être du 30e grade du Rite écossais ancien et accepté, c'est-à-dire chevalier Kadosh.
  8. Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Perrin 2005 ; rééd. coll. tempus 2010 T.II, p. 136

Sources et bibliographie

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  • Catherine Duprat, Le temps des philanthropes : la philanthropie parisienne des Lumières à la monarchie de Juillet, Paris, Éditions du C.T.H.S.,
  • Jean Lombard, La Face cachée de l'histoire moderne, t. I, Madrid, Éditions Rivadeneyra,
  • Aimé Cherest, La chute de l'Ancien Régime, t. II, Paris, Hachette,