Sophie Macaire — Wikipédia

Sophie Macaire
Biographie
Naissance

Mississippi Springs, Mississippi
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Sophie Laurence Marthe Macaire
Surnom
Sophie Cyrus, Sophie Cyrus-Macaire, Mlle Cyrus
Domiciles
Activité
Famille
Hippolyte Macaire, Jean Victor Warnod (oncles)
Père
Mère
Marie Éléonore Enselme Martin

Sophie Macaire, aussi appelée Sophie Cyrus, née le à Mississippi Springs, comté de Hinds, Mississippi, et morte le à Paris 16e, est une photographe française, active dans les années 1860 à Paris, et une artiste lyrique.

Elle est la fille de Louis Cyrus Macaire et la nièce d'Hippolyte Macaire et Jean Victor Warnod, tous trois photographes.

Jeunesse et famille

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Sophie Laurence Marthe Macaire naît en 1841 dans l'État du Mississippi[1],[2],[Note 1]. Ses parents, Louis Cyrus Macaire et Marie Éléonore Enselme Martin, se sont mariés en 1836 à Paris[3],[4]. D'abord artiste peintre[Note 2] et installé 6 quai Pelletier à Paris, Louis Cyrus Macaire s'intéresse dès 1839 à la technique photographique qu'il cherche à améliorer[5],[6]. L'année suivante, il émigre aux États-Unis avec sa femme pour faire fortune[7]. Il est recensé à Madison, en Alabama[8], puis voyage en 1841 comme daguerréotypiste itinérant, à travers les États du Sud[9]. C'est ainsi que sa fille Sophie naît au Mississippi.

En 1843, Macaire s’établit à Montréal, où il propose ses services sous le nom du Dr L. M. Cyrus, « inventeur du procédé pour obtenir les portraits au daguerréotype avec toutes les couleurs naturelles »[10]. Il tient par ailleurs un hôtel « de première classe » sur la place Jacques-Cartier, qui sera incendié en 1849[11],[12]. Au début des années 1850, Macaire rentre en France et ouvre avec ses frères, Hippolyte Macaire et Jean Victor Macaire dit Warnod[Note 3], un atelier de daguerréotypie, au Havre, sur la jetée[14]. Après la mort d'Hippolyte, en 1852[15], Macaire et Warnod déploient ensemble leur activité à Paris, ouvrant un établissement photographique au 3 rue Laffitte, non loin du boulevard des Italiens[16].

En 1855 et 1856, Sophie Macaire, élève de Mlle Raillard, remporte deux prix de solfège au Conservatoire de musique et de déclamation de Paris[17],[2].

En juin 1860, elle dépose un brevet pour une « encre photographique »[18],[19],[Note 4]. Déclarant être artiste lyrique, et résider habituellement au Havre et momentanément à l'hôtel de Normandie, rue d'Amsterdam, elle ouvre en décembre 1860, avec Rosalie Gabrielle Audois, employée de commerce, une société « pour la fabrication par un procédé breveté, et la vente de bains photographiques sous la dénomination d'Encres photographiques »[21]. Mais la société est déclarée nulle peu après.

En 1861, elle poursuit sa carrière de chanteuse d'opéra-comique au théâtre d'Avignon, sous le nom de Sophie Cyrus ou Cyrus-Macaire[22] : elle joue Rosine dans Le Barbier de Séville[23], Athénaïs de Solanges dans Les Mousquetaires de la reine[24], ou encore Eudoxie dans La Juive[25]. Elle rejoint ensuite le théâtre de Toulon[26],[27].

En 1863, domiciliée 45, rue Pigalle, Sophie Macaire s'associe cette fois avec Eugène Alphonse Perrette et un associé anonyme[Note 5], pour exploiter un atelier de photographie, au 53, rue de La Rochefoucauld, sous la raison sociale Macaire et Cie[28]. En avril 1864, un procès-verbal de défaut est dressé contre Perrette à la requête de Louis Cyrus Macaire, pour procéder à « l'adjudication de son fonds de photographie »[29]. Après ça, Sophie Macaire semble cesser définitivement son activité de photographe.

En 1867, elle intègre comme première chanteuse la toute nouvelle troupe du théâtre Rossini à Paris[30], qui fait faillite peu après. En 1868-1869, toujours « chanteuse légère »[31], elle se produit au Grand Opéra d'Oran[32],[33], avant d'intégrer pour quelques années la troupe du théâtre de l'Athénée[34],[35].

Son père Louis Cyrus Macaire meurt le en son domicile du 125, rue Montmartre[36], en raison d'un problème cardiaque[37]. Survenue pendant la Commune de Paris, sa mort n'est déclarée officiellement que quatre mois plus tard, par son frère Henri Félix[Note 6].

Sophie Macaire meurt en mars 1918, en son domicile parisien du 29, rue Mirabeau[1]. Sur son acte de décès, elle est dite « artiste lyrique ». Elle est inhumée au cimetière parisien de Bagneux[38].

Photographies

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(Liste non exhaustive)

  • Atelier Sophie Macaire. Nature morte publicitaire, vers 1864, épreuve sur papier albuminé, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie (cote EO²)

Rôles à l'opéra

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Publications

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  • Brevet d'invention de quinze ans pour une encre photographique, (INPI, cote 1BB45444)
  • Patent for an invention for a substitute for nitrate of silver particularly applicable to photographic purposes, [20] : version anglaise du même brevet, déposé au nom de Louis Cyrus Macaire au Royaume-Uni

Notes et références

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  1. Son acte de décès indique qu'elle est née à « Mississippi Spring », ce qui ne correspond à aucune commune actuelle.
  2. Selon son acte de mariage.
  3. Par une ordonnance de 1847, Jean Victor Macaire a été autorisé à adopter le patronyme de Louise Amélie Warnod, la femme qu'il a épousée à Paris en 1843[13].
  4. Son père le dépose en Grande-Bretagne sous le nom de « substitut au nitrate d'argent »[20].
  5. Il est possible qu'il s'agisse de Macaire lui-même.
  6. Probablement à cause des incendies, en mai 1871, de l'état civil parisien, situé dans une annexe de l'Hôtel de Ville, 4 avenue Victoria.

Références

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  1. a et b Acte de décès no 354, , Paris 16e, Archives de Paris
  2. a et b Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs, Paris, (lire en ligne), p. 802
  3. Fiche de mariage Macaire-Martin, paroisse Saint-Merry, état civil reconstitué de Paris, , Archives de Paris
  4. Reconstitution des actes de l'été civil : dossier du mariage Macaire-Martin du (rétabli le ), ancien 7e arrondissement de Paris, Archives de Paris, 5Mi1 2088 (vues 22 à 27/51)
  5. « Variétés. Paris sur les toits (Le savant dont nous allons entretenir le lecteur...) », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Siècle, (consulté le ), p. 3
  6. Théophile Gautier, Revue de Paris, Aux bureaux de la Revue de Paris, (lire en ligne), p. 150
  7. Helmut Gernsheim et Alison Gernsheim, The History of Photography from the Camera Obscura to the Beginning of the Modern Era, New York, McGraw-Hill, (lire en ligne), p. 126
  8. United States Census, 1840, Alabama, Madison, South Half (vue 26/81), FamilySearch
  9. A History of Photography : Social and Cultural Perspectives, Cambridge [Cambridgeshire] ; New York, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-34407-4, lire en ligne), p. 29
  10. « Daguerréotype », sur numerique.banq.qc.ca, La Minerve, (consulté le ), p. 2
  11. Robert Walter Stuart Mackay, The Montreal Directory [microform] : new edition, corrected in May, 1849, Montreal, Lovell and Gibson, (ISBN 978-0-665-38392-2, lire en ligne), p. 297
  12. « Nous extrayons du journal des Débats de Paris... », sur numerique.banq.qc.ca, La Minerve, (consulté le ), p. 2
  13. Dictionnaire des familles qui ont fait modifier leurs noms, depuis 1803 jusqu'en 1865, contenant les noms, prénoms, professions et lieux de naissance de chaque individu cité, (lire en ligne), p. 116
  14. Dominique Rouet, « Photographier Le Havre en 1856. Macaire, Warnod, Le Gray », in Revue culturelle du Havre, juillet 2014, no 7, p. 32-51 [lire en ligne]
  15. Acte de décès no 274, , Le Havre, Archives départementales de la Seine-Maritime
  16. « Création d'une société en commandite par actions entre Louis Cyrus Macaire et Jean Victor Warnod [...] », Archives nationales (cote MC/ET/CIX/1106), Minutes et répertoires du notaire Edmond BAUDIER, 31 mai 1842 - 14 décembre 1859 (étude CIX), sur FranceArchives (consulté le )
  17. « Revue musicale », sur Gallica, Revue franco-italienne, (consulté le ), p. 245
  18. « 434o Le brevet d'invention de quinze ans », sur Gallica, Bulletin des lois de la République française, (consulté le ), p. 484
  19. Brevet d'invention de quinze ans pour une encre photographique, , INPI (cote 1BB45444)
  20. a et b (en) Great Britain Patent Office, Chronological Index of Patents Applied for and Patents Granted, G.E. Eyre and W. Spottiswoode, (lire en ligne), p. 119
  21. « Sociétés commerciales et industrielles. 1286 », La Gazette nationale ou le Moniteur universel,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  22. « Bulletin de l'Agence centrale de l'Europe artiste (Parmi les artistes nouvellement inscrits dans nos bureaux...) », sur Gallica, L'Europe artiste, (consulté le ), p. 4
  23. a et b « Théâtre », Estafette de Vaucluse,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  24. a et b « Bulletin de l'Agence centrale de l'Europe artiste (Mlle Sophie Cyrus a terminé...) », sur Gallica, L'Europe artiste, (consulté le ), p. 4
  25. a et b « Bulletin de l'Agence centrale de l'Europe artiste (Mlle Cyrus a fait plisir...) », sur Gallica, L'Europe artiste, 1862-01-127 (consulté le ), p. 4
  26. « Théâtres de la province », Messager des théâtres et des arts,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  27. a et b « Théâtres de la province. Toulon », Messager des théâtres et des arts,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  28. « Sociétés commerciales et industrielles. 1286 », La Gazette nationale ou le Moniteur universel,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  29. « Procès-verbal de défaut contre Eugène Alphonse Perrette, photographe, demeurant 31, rue Saint-Louis, à la requête de Louis Cyrus Macaire, photographe ( », Minutes de Marie Joseph Gustave Dubois. 1864, mars - 1864, mai (MC/ET/XXXIX/887), sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, Archives nationales (consulté le )
  30. Édouard Dangin, « Le théâtre Rossini », sur Gallica, Le Figaro, (consulté le ), p. 3
  31. « Disponibilités artistiques », sur Gallica, La Comédie, (consulté le ), p. 8
  32. a et b « Oran », sur Gallica, La Comédie, (consulté le ), p. 4
  33. « Oran », La Comédie,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  34. a et b « Petite chronique », Le Gaulois,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  35. « Bulletin artistique », sur Gallica, L'Art universel, (consulté le ), p. 157
  36. Acte de décès de Louis Cirus (sic) Macaire, no 89, , Paris 2e, Archives de Paris
  37. « Le Rayon bleu », sur Répertoire des périodiques photographiques (1851-1903), (consulté le )
  38. Registre d'inhumation du , cimetière parisien de Bagneux, Archives de Paris
  39. « Chronique (Mlle Sophie Cyrus...) », Messager des théâtres et des arts,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  40. « Théâtre », Estafette de Vaucluse,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  41. « Théâtre », Estafette du Vaucluse,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  42. « Chronique », Messager des théâtres et des arts,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  43. « Ouverture du théâtre Rossini », Le Masque,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  44. Paul Ferry, « Oran », La Comédie,‎ , p. 4 (lire en ligne)

Liens externes

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