Strophe — Wikipédia

Une strophe est un ensemble de vers pouvant comporter une disposition particulière de rimes, formant avec d'autres un poème, des lignes blanches les individualisant. Dans des éditions anciennes, les strophes pouvaient n'être repérables que par leur cohérence interne (par exemple par la ponctuation ou la disposition rimique).

Une strophe peut être assimilée au paragraphe d'un poème isolé typographiquement.

Terminologie

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En fonction du nombre de vers, on peut nommer les strophes :

Au-delà de seize vers, les strophes n'ont pas de noms particuliers.

  • une strophe carrée (autant de vers que de syllabes dans chaque vers, par exemple un quatrain de vers de 4 syllabes) ;
  • une strophe horizontale (un nombre de vers inférieur au nombre de syllabes de chaque vers) ou verticale (l'inverse) ;
  • une strophe isométrique (le même nombre de syllabes pour tous les vers) ou hétérométrique (l'inverse) ;
  • une strophe royale ;
  • une strophe sapphique (saphique) est une sorte de vers composé de trois trochées et de deux ïambes suivis d'une syllabe finale.

D'autres jeux formels sont possibles. Par exemple, le poète s'impose l'ajout d'une syllabe supplémentaire à chaque nouveau vers ou nouvelle strophe, formant un poème en expansion pyramidale, comme le Poème élastique de Carl Norac ou Les Djinns de Victor Hugo.

Terme apparenté

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Une laisse est une unité sémantique et musicale surtout employée dans la littérature médiévale, notamment dans les chansons de geste dont elle constitue une subdivision[1],[2] . Il s'agit d'une suite de vers qui, à la différence de la strophe :

  • comporte un nombre de vers variable ;
  • ne fait pas appel à une disposition de rimes élaborée, se caractérisant seulement par l'assonance de tous les vers qui la composent[3].

La Chanson de Roland, par exemple, est constituée de 291 laisses dont les plus courtes comptent cinq vers et les plus longues une trentaine[4]. Maurice Grammont, dans son Petit Traité de versification, cite le début de l'une d'entre elles, « composée de dix-huit vers qui assonent en i »[5] :

Roland ferit en une piedre bise :
Plus en abat que jo ne vo sai dire ;
L’espede croist, ne froisset ne ne briset,
Contre le ciel a mont est ressortide.
[…]

Notes et références

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  1. Delphine Demelas, « L’art de la laisse dans La chanson de Bertrand du Guesclin de Cuvelier (XIVe-XVe siècle) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes (CRMH), vol. 35,‎ , p. 101-128 (lire en ligne).
  2. Dominique Boutet, La Chanson de geste : forme et signification d’une écriture épique du Moyen Âge, PUF, , p. 77-82.
  3. Définition du mot « laisse  » dans le Dictionnaire de l'Académie française (9e édition) sur le site CNRTL.
  4. « Notice historique et littéraire », dans La Chanson de Roland, t. I, Librairie Larousse, coll. « Classiques », , p. 18.
  5. Maurice Grammont, Petit traité de versification française, Armand Colin, , chap. IV (« La rime »), La laisse, p. 33.

Articles connexes

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