Suillus plorans — Wikipédia

Bolet larmoyant

Suillus plorans, le Bolet larmoyant, est une espèce rare de champignons (Fungi) basidiomycètes de la famille des Suillaceae. Il est caractérisé par son hyménium pleurant des gouttes.

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Suillus plorans (Rolland) Kuntze, 1898[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus plorans Rolland, 1889[1].

Suillus plorans a pour synonymes[2] :

  • Boletus plorans Rolland, Bull. Soc. mycol. Fr. 5(4): 169 (1890)
  • Boletopsis plorans (Rolland) Mig., Krypt.-Fl. Deutschl. Österr. Schweiz., 1. Kryptog.-Fl. III 2(1): 246 (1912)
  • Ixocomus plorans (Rolland) J. Favre, Ergebn. wiss. Unters. schweiz. NatnParks 1(11): 469 (1945)
  • Boletus plorans var. eleutheros Rolland, J. Bot., Paris 3: 377 (1889)
  • Boletus eleutheros (Rolland) J. Blum, Bull. trimest. Soc. mycol. Fr. 85: 43 (1969)

Étymologie

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L'épithète spécifique plorans signifie "pleurer", faisant référence au fait que cette espèce peut exsuder des gouttes lorsqu'elle est jeune ou humide.

Noms vulgaires et vernaculaires

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Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé suivant : Bolet larmoyant[3],[4].

Description du sporophore

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Bolet larmoyant

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques de Suillus plorans, le Bolet larmoyant, sont les suivantes :

  • son chapeau, qui mesure 3 à 12 cm, est visqueux, souvent sombre, brun-gris, brun olivâtre ou avec un reflet pourpre, parfois plus clair avec une teinte ochracée[5] ;
  • son hyménophore présente des tubes jaunes puis gris orange, gris-brun ochracé ou gris lilas ;
  • ses pores sont fins puis plus larges (jusqu'à 2 mm de diamètre), concolores aux tubes, pleurant d'abondantes gouttes laiteuses qui font des taches en séchant[5] ;
  • son stipe mesure 3 à 12 cm de long et de 1 à 2 cm de diamètre, sa couleur est crème à brun ochracé, tout couvert de granulations brunes à brun pourpre[5] ;
  • sa chair est jaune à jaune orangé clair. Sa saveur est douce et son odeur est nette, fruitée ou de cèpe[5].

Caractéristiques microscopiques

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Ses spores mesurent 8 à 12 μm x 3 à 5 μm, elles sont elliptiques fusoïdes[5].

Variétés et formes

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Suillus plorans subsp. cyanescens, sous-espèce bleuissante, diffère du type par un stipe subégal, non claviforme, une chair nettement bleuissante dans les blessures et à la coupe, et une odeur très forte d'amande amère, sous Pinus cembra ssp. sibirica, avec Larix sibirica mêlés de saules et de rhododendrons. Rare, solitaire, en altitude, dans les pays nordiques[6].

Répartition et habitat

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Il s'agit un champignon ectomycorhizien, poussant principalement en Europe et uniquement sous les pins à cinq aiguilles et surtout sous les pins cembro (Pinus cembra), en montagne, à plus de 1 500 m d'altitude[5].

Comestibilité

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Comme beaucoup de bolets du genre Suillus, le Bolet larmoyant est un comestible moyen à sans intérêt, plus au moins laxatif, que l'on s'abstiendra de consommer de par sa rareté[7].

Confusions possibles

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Le Bolet larmoyant est caractérisé par son habitat sous pins cembro, en montagne, son chapeau de couleur variable selon l'état de la viscosité, mais généralement sombre et ses pleurs laiteux abondants[5].

À comparer éventuellement avec le Bolet moucheté (Suillus variegatus), au chapeau moucheté, et au Bolet des bouviers (Suillus bovinus), aux pores anguleux.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 24 février 2024
  2. « Species Fungorum - GSD Species », sur www.speciesfungorum.org (consulté le )
  3. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 24 février 2024
  4. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 24 février 2024
  5. a b c d e f et g Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017
  6. Alain Estades, Gilbert Lannoy, Bulletin Mycologique et Botanique Dauphiné-Savoie : Les bolets européens, , 79 p.
  7. (it) « Guida ragionata alla commestibilità dei funghi »