Temple de Junon Moneta — Wikipédia
Temple de Junon Moneta | ||
Lieu de construction | Regio VIII Forum Romanum Capitole, colline de l'Arx | |
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Date de construction | ||
Ordonné par | Lucius Furius Camillus (ru) | |
Type de bâtiment | Temple romain | |
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel. | ||
Coordonnées | 41° 53′ 38″ nord, 12° 28′ 59″ est | |
Liste des monuments de la Rome antique | ||
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Le temple de Junon Moneta (en latin : Aedes Iunonis Monetae) est un temple romain construit sur le Capitole, dominant le Forum Romain, et dédié à Junon, sœur et épouse de Jupiter.
Localisation
[modifier | modifier le code]Le temple est construit sur le point le plus haut de la colline de l'Arx (in Arce), à l'extrémité nord du Capitole[1], à l'emplacement de la maison de Marcus Manlius Capitolinus détruite en [a 1] L'emplacement du temple antique est occupé à l'époque moderne par le jardin de la basilique Santa Maria in Aracoeli[2],[3]. Le temple aurait été abandonné à la fin de la République puis reconstruit non loin, peut-être au nord-est de la basilique actuelle, au point le plus haut de l'Arx[4].
On devait pouvoir accéder au temple, le plus important de la colline de l'Arx[5], depuis le Forum grâce aux Scalae Gemoniae qui sont prolongés par le Gradus Monetae[6].
Fonction
[modifier | modifier le code]Le temple est dédié à Junon Moneta, déesse dont les fonctions englobent la distribution des richesses et ses aspects prémonétaires[7]. Le temple abrite les Libri Lintei[8]. Les Romains établissent après , époque de l'introduction des premières monnaies en argent, un atelier monétaire près du temple appelé Moneta ou ad Monetam[9]. Cette proximité finit par désigner la monnaie frappée dans cet atelier par le mot moneta, à l'origine du terme « monnaie ». L'atelier semble avoir été démantelé à la fin de la République[9].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le temple remplace un lieu de culte de Junon Moneta plus ancien, comme l'attestent les vestiges architecturaux archaïques en terre cuite découverts dans les jardins de la basilique[5]. Ce sanctuaire est mentionné par Plutarque alors qu'il rapporte la légende des oies sacrées qui, gardées autour du sanctuaire de Junon, auraient lancé l'alerte lors de l'invasion gauloise de [8],[a 2]
« Heureusement qu'on entretenait dans le Capitole, près du temple de Junon, les oies sacrées, qui avaient ordinairement une nourriture abondante, mais qui, depuis qu'on avait à peine assez de vivres pour les hommes, étaient fort négligées, et mangeaient peu. Cet animal a l'ouïe très fine, et s'effraye au moindre bruit. Celles-ci, que la faim tenait plus éveillées et rendait plus susceptibles d'effroi, sentirent bientôt l'approche des Gaulois ; et, courant à eux avec de grands cris, elles réveillèrent tous les Romains. »
— Plutarque, Vies parallèles, Camille, 27.
Selon la tradition antique, le temple est voué par Lucius Furius Camillus (ru), fils de Camille, après une victoire sur les Aurunces[5]. Sa construction est supervisée par des duoviri spécialement nommés par le Sénat[10].
« Néanmoins, comme ils [pillards] avaient spontanément commencé les hostilités, et, sans hésiter, accepté le combat, le dictateur [Lucius Furius Camillus], croyant avoir besoin du secours des dieux, avait, pendant l'action, voué un temple à Junon Moneta : enchaîné par ce vœu, il retourna vainqueur à Rome, et abdiqua la dictature. Par ordre du Sénat, des duumvirs furent créés pour veiller à faire ce temple digne de la majesté du peuple romain : on lui destina dans la citadelle l'emplacement qu'avait occupé la maison de M. Manlius Capitolinus. Un an après avoir été voué, le temple de Moneta fut dédié, sous les consuls C. Marcius Rutilus et T. Manlius Torquatus [...] Cette dédicace fut aussitôt suivie d'un prodige semblable à l'antique prodige du mont Albain : car il tomba une pluie de pierres, et la nuit sembla voiler la lumière du jour. »
— Tite-Live, Histoire romaine, VII, 28, 4-7
Le temple est dédié un 1er juin[10],[a 3] entre 345 et [1]
Description
[modifier | modifier le code]Le temple a été identifié avec les vestiges de murs de fondations mis au jour dans le jardin Aracoeli[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sources modernes :
- Thein 2008.
- Coarelli 2007, p. 35.
- Tucci 2006, p. 64-67.
- Tucci 2005.
- Coarelli 2007, p. 40.
- Coarelli 2007, p. 31.
- Dominique Briquel, Jean Haudry, Juno Moneta. Aux sources de la monnaie, Milan, Archè, 2002, 199 pages, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 2002/2 (tome LXXVI), pages 315 à 340
- Platner et Ashby 1929, p. 289-290.
- Platner et Ashby 1929, p. 290.
- Platner et Ashby 1929, p. 289.
- Sources antiques :
- Tite-Live, Histoire romaine, VII, 28
- Plutarque, Vies parallèles, Camille, 27
- Ovide, Fastes, VI, 183
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Jean Haudry, Juno Moneta : aux sources de la monnaie, Milan et Paris, Archè / Edidit, « Études indo-européennes », 2002 (ISBN 88-7252-224-2).
- (en) Samuel Ball Platner et Thomas Ashby, A topographical dictionary of Ancient Rome, Londres, Oxford University Press, , 608 p.
- (en) Filippo Coarelli, Rome and environs : an archaeological guide, University of California Press, , 555 p. (ISBN 978-0-520-07961-8, lire en ligne)
- (en) Lawrence Richardson, A New Topographical Dictionary of Ancient Rome, Baltimore, (Md.), Johns Hopkins University Press, , 488 p. (ISBN 0-8018-4300-6)
Ouvrages sur le temple
[modifier | modifier le code]- (en) Alexander G. Thein, « Iuno Moneta, Aedes », Digital Augustan Rome,
- (it) Pier Luigi Tucci, « L'Arx Capitolina : tra mito e realta », dans Imaging Ancient Rome, Proceedings of the Third Williams Symposium on classical architecture, Portsmouth, , chap. 61, p. 63-73
- (it) Pier Luigi Tucci, « "Where high Moneta leads her steps sublime" : the "Tabularium" and the Temple of Juno Moneta », Journal of Roman Archaeology, no 18, , p. 6-33
- (it) Laureanda Chiara Botturi, Giunone Moneta : il posizionamento del tempio sull'Arx capitolina, Sapienza Università di Roma, Facoltà di Filosofia, Lettere, Scienze Umanistiche e Studi Orientali,
- (it) Francesco Paolo Arata, « Osservazioni sulla topografia sacra dell’Arx capitolina », Mélanges de l'École française de Rome - Antiquité, nos 122-1, , p. 117-146
Plan intemporel du Capitole antique | |
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