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Le cœur de la thermodynamique des solutions réside dans l'élaboration des modèles de solution (théoriques ou semi-empiriques) et dans leur application à la compréhension et à la prédiction du comportement des systèmes chimiquement complexes. La présentation de ces modèles nécessite d'exposer préalablement un certain nombre de concepts et de relations thermodynamiques.
Dans la langue courante, un mélange est une dispersion de plusieurs substances plus ou moins finement divisées, et l'on parle de mélange hétérogène ou homogène selon que ces substances sont ou non distinguables à l'œil nu. En thermodynamique chimique on ne parle de mélange (et l'on précise souvent mélange mécanique) que si les substances mélangées forment des domaines macroscopiques (au sens de la thermodynamique) séparés les uns des autres, même si cette division n'est pas repérable à l'œil nu. Quand les substances sont mélangées à l'échelle atomique ou moléculaire, c'est-à-dire quand on ne peut pas constituer de systèmes macroscopiques[b] constitués d'une seule de ces substances, on ne parle plus de mélange mais de solution (parfois de mélange chimique, par opposition à mélange mécanique).
le nombre de substances dont est constitué le système.
En toute rigueur, les égalités ci-dessus ne sont pas exactes car il faut ajouter, sauf pour le volume, des grandeurs interfaciales (, , etc.) dues à la présence des interfaces séparant les phases, proportionnelles à l'aire totale des interfaces. En général ces grandeurs interfaciales ne deviennent importantes que quand le rapport devient grand devant l'unité (quand les substances sont divisées très finement). De toute façon, elles ne sont pas du ressort de la thermodynamique des solutions, mais de la thermodynamique des interfaces, même si les grandeurs interfaciales peuvent dépendre fortement de la composition chimique des substances (qui peuvent être des solutions liquides ou solides).
Thermodynamique des solutions : grandeurs de mélange
Une solution est constituée de différentes substances intimement mêlées (mêlées à l'échelle atomique ou moléculaire), dont chacune peut être considérée comme formée de moles d'un certain constituant . On désigne généralement par le nombre des constituants (le nombre des substances).
Exemple :
Une solution d'eau et d'alcool est par exemple formée de moles d'eau (de formule chimique H2O) et de moles d'éthanol (de formule C2H5OH), que l'on peut préférer numéroter : moles d'eau et moles d'éthanol, .
On appelle grandeurs de mélange (ou fonctions de mélange) les différences caractérisant les inégalités précédentes :
, etc.
Ces grandeurs sont respectivement le volume de mélange, l'entropie de mélange, etc. de la solution. Les grandeurs de mélange peuvent être positives ou négatives voire nulles, à l'exception de l'entropie de mélange qui est toujours strictement positive.
Solutions à l'équilibre : grandeurs totales, molaires et molaires partielles
Dans tout ce qui suit, les solutions seront supposées à l'équilibre thermodynamique, complet ou contraint.
L'équilibre est complet si absolument aucune évolution n'est possible dans les conditions imposées au système. Par exemple, si la température et la pression sont maintenues uniformes et constantes à la frontière du système, l'enthalpie libre a atteint un minimum absolu et ne peut plus en aucune façon diminuer.
L'équilibre est contraint si certains types d'évolution sont impossibles pour des raisons cinétiques. Par exemple, si la température et la pression sont maintenues uniformes et constantes à la frontière du système, l'énergie libre a atteint un minimum local et ne peut plus diminuer tant que les contraintes empêchant certaines réactions chimiques ou certaines transitions de phase (faute d'une nucléation suffisamment efficace) ne sont pas levées (par exemple par l'introduction d'une quantité minime d'un catalyseur ou de germes cristallins, ou bien spontanément au bout d'un temps suffisamment grand). Dans un cas comme dans l'autre, la température et la pression[c] sont uniformes à l'intérieur du système, ainsi que sa composition[c] s'il est monophasé ou la composition de chaque phase s'il y en a plusieurs.
À l'équilibre l'état d'un système est entièrement décrit par sa constitution (les nombres de moles ) et par deux grandeurs qui peuvent être des fonctions d'état ou des valeurs imposées au système (par exemple, la température et la pression , ou la température et le volume ). Son enthalpie libre , par exemple, peut être considérée comme une fonction de , de et des , ou de , de et des , ou de , de et des , etc.
Certaines fonctions d'état s'expriment plus naturellement en fonction de deux grandeurs particulières plutôt que d'autres, par exemple l'énergie interne en fonction de , de et des , ou l'enthalpie libre en fonction de , de et des , etc. en raison de la simplicité de leurs différentielles[d] :
Toutes les propriétés de , , , , et démontrées en thermodynamique classique pour les systèmes fermés (de composition fixée une fois pour toutes) restent valables pour les solutions, à condition de préciser dans les dérivées partielles que les variables restant constantes incluent les nombres de moles. C'est notamment le cas :
Par la suite on définira les grandeurs molaires et molaires partielles correspondant aux grandeurs totales , , , , et . Les propriétés ci-dessus resteront valables, par simple substitution des symboles correspondants. Par exemple :
Si l'on multiplie la quantité de matière (donc tous les nombres de moles) d'un système par sans modifier la température et la pression, son enthalpie libre , grandeur extensive, est aussi multipliée par . En termes mathématiques, cela signifie que est une fonction homogène du premier ordre des variables, à laquelle s'applique le théorème d'Euler :
Les fonctions d'état , et s'en déduisent immédiatement :
En thermodynamique des solutions (et généralement aussi en thermodynamique chimique) on s'intéresse aux grandeurs molaires plutôt qu'aux grandeurs totales, l'avantage étant qu'il s'agit de grandeurs intensives au lieu d'extensives, qui donc dépendent de la composition chimique du système mais pas de la quantité de matière qu'il renferme. Ce sont aussi les grandeurs molaires que l'on répertorie dans les tables de données thermodynamiques.
À chaque grandeur totale correspond une grandeur molaire obtenue en divisant la grandeur totale par le nombre total de moles, défini par :
On définit ainsi le volume molaire, l’entropie molaire, l’énergie interne molaire, l’enthalpie molaire, l’énergie libre molaire et l’enthalpie libre molaire :
Remarque : dans de nombreux ouvrages ou articles consacrés aux solutions, notamment aux solutions solides, les auteurs ne se servent pas du tout des grandeurs totales, et utilisent alors les symboles , , , , et pour représenter les grandeurs molaires.
qui ne sont pas indépendantes puisque leur somme est constante :
Rapport de deux grandeurs extensives, toute grandeur molaire est une grandeur intensive ; il n'y a donc pas grand sens à l'exprimer en fonction de grandeurs dépendant de la quantité de matière, et notamment des nombres de moles. On exprimera plutôt les grandeurs molaires en fonction de la composition, caractérisée par les fractions molaires .
Quand l'un des constituants est largement prépondérant, par exemple l'eau dans les solutions aqueuses, on lui attribue généralement le dernier numéro et l'on caractérise la composition du système par les premières fractions molaires, indépendantes les unes des autres.
Quand ce n'est pas le cas et qu'il y a plus de deux constituants (), on garde généralement les fractions molaires pour ne pas détruire la symétrie du problème, malgré l'inconvénient mathématique qui en résulte dans certains calculs.
Dans le cas des solutions binaires () sans constituant prépondérant, les deux pratiques se rencontrent : soit garder symétriquement et dans les expressions des grandeurs molaires, soit privilégier l'un des deux constituants et n'utiliser que (alors noté simplement ).
Notations particulières : dans les applications de la thermodynamique des solutions à des cas pratiques, on nomme souvent les grandeurs relatives aux différents constituants au lieu de les numéroter, en écrivant par exemple ou .
Une grandeur molaire partielle est la dérivée partielle d'une grandeur molaire par rapport à un nombre de moles, les variables restant constantes étant la température, la pression et les autres nombres de moles. On définit ainsi le volume molaire partiel du composant , son entropie molaire partielle, son énergie interne molaire partielle, son enthalpie molaire partielle et son énergie libre molaire partielle par :
Pour d'une grandeur extensive quelconque on a la relation de Gibbs-Duhem générale qui relie entre elles les variations des grandeurs molaires partielles :
Cette relation, qui montre que les potentiels chimiques ne varient pas indépendamment, permet en pratique de calculer un potentiel chimique difficile à cerner expérimentalement quand les autres ont pu être déterminés.
Relation entre grandeur molaire et grandeurs molaires partielles
Les grandeurs molaires partielles sont définies via une dérivation partielle par rapport à un nombre de moles et les grandeurs molaires sont écrites comme des fonctions des fractions molaires. La relation suivante relie les deux familles de grandeurs, pour toute grandeur extensive :
Par exemple pour le volume molaire et les volumes molaires partiels, par exemple :
Démonstration
Le volume molaire étant défini par , le volume total se calcule par si l'on dispose d'une expression de . Dans cette égalité, est considéré comme une fonction de la température, de la pression et des nombres de moles mais comme une fonction de la température, de la pression et des fractions molaires ; quant à , c'est une fonction (très simple) des nombres de moles. Les fractions molaires étant elles-mêmes définies à partir des nombres de moles, le volume molaire partiel s'obtient par la dérivation d'une fonction composée :
Comme , on obtient : Comme , on obtient :
En reportant ces résultats dans l'expression de il vient :
qu'on peut écrire :
qui est bien l'expression qu'il fallait démontrer, en regroupant différemment les termes.
Expression des grandeurs totales à l'aide des grandeurs molaires partielles
Si les grandeurs totales , , , et sont considérées comme des fonctions de la température, de la pression et des fractions molaires, ce sont, comme l'enthalpie libre , des fonctions homogènes du premier ordre des fractions molaires, auxquelles on peut aussi appliquer le théorème d'Euler :
Les grandeurs de mélange ont pour objet d'exprimer les différences entre les diverses grandeurs qui caractérisent une solution et les grandeurs correspondantes d'un mélange mécanique constitué des mêmes quantités ou proportions des mêmes constituants dans le même état physique (liquide ou solide), formant phases pures juxtaposées (avec les mêmes conditions imposées, par exemple la température et la pression).
Le volume d'un mélange mécanique formé des mêmes quantités des mêmes constituants que la solution serait, comme il a été dit plus haut, , où désigne le volume molaire du constituant , indépendant des nombres de moles. Son volume molaire serait donc et le volume molaire partiel du constituant serait simplement .
On définit :
le volume de mélange :
le volume molaire de mélange :
le volume molaire partiel de mélange du constituant :
On définit de la même façon les grandeurs de mélange associées aux fonctions d'état , , , et , à ceci près que pour l’enthalpie libre, étant donné l'identité de l'enthalpie libre molaire partielle et du potentiel chimique, on écrit conventionnellement , et au lieu de , et :
L'entropie de mélange et l'entropie molaire de mélange sont toujours positives, et généralement très significatives (non négligeables devant ou ). Les entropies molaires partielles de mélange peuvent être positives ou négatives, voire nulles.
Les grandeurs de mélange associées au volume, à l'énergie interne et à l'enthalpie peuvent être positives ou négatives, voire nulles.
L'énergie libre de mélange et l'enthalpie libre de mélange (et donc aussi l'énergie libre molaire de mélange et l'enthalpie libre molaire de mélange ) sont très généralement négatives mais ce n'est pas strictement obligatoire[e]. Les énergies libres molaires partielles de mélange et les enthalpies libres molaires partielles de mélange peuvent être positives ou négatives, voire nulles.
Le fait que l'entropie de mélange soit nécessairement positive est dû au fait qu'une solution de plusieurs constituants est plus désordonnée, à l'échelle microscopique, que ces mêmes constituants constituant des phases distinctes et simplement juxtaposées. Plus précisément, il y a plus de façons différentes de positionner les atomes des différents constituants dans une solution que dans des phases séparées, ce qui est à l'origine de ce qu'on appelle l'entropie de configuration(en). Il peut aussi y avoir plus de façons différentes de répartir les niveaux énergétiques des atomes, à l'origine d'autres composantes de l'entropie de mélange.
Le concept de solution idéale repose sur l'hypothèse que les entités microscopiques constituant la solution (atomes neutres, molécules ou groupes d'ions de charge totale nulle) ont les mêmes interactions mutuelles qu'elles appartiennent à des constituants différents ou à un même constituant. Elles sont alors pleinement interchangeables dans la structure de la solution, sans que l'échange de deux positions entre deux entités différentes ait le moindre effet sur le volume ni l'énergie interne de la solution. On en déduit que :
où l'exposant signale qu'il s'agit d'une solution idéale, et désigne la constante des gaz parfaits ([f]8,314 J mol−1 K−1). On remarquera que, les fractions molaires étant inférieures à un, leurs logarithmes sont négatifs : l'entropie de mélange est bien positive.
Les deux premières égalités traduisent simplement l'hypothèse que les interactions sont les mêmes entre entités microscopiques différentes ou identiques, ces interactions étant, à température et pression données, à l'origine du volume et de l'enthalpie du système (si les conditions imposées sont différentes on arrive aux mêmes résultats) : et donc .
où désigne la constante de Boltzmann et le nombre d'états microscopiques équivalents (c'est-à-dire, qui se traduisent par le même état à l'échelle macroscopique). L'entropie du mélange mécanique est donnée par la même formule mais avec un nombre différent d'états microscopiques équivalents, . L'entropie de mélange est donc égale à :
Il y a au total entités microscopiques, où désigne la constante d'Avogadro. Dans un premier temps, on considère qu'on a affaire à un solide cristallin, où chaque entité microscopique occupe l'un des sites disponibles.
Dans le mélange mécanique les entités microscopiques du constituant noi sont toutes rassemblées dans une ou plusieurs zones, qui disposent tout juste de sites. Comme les entités microscopiques d'un même constituant sont indistinguables les unes des autres[g], il n'existe qu'une façon de les disposer : une dans chaque site. Les états microscopiques équivalents du mélange mécanique ne correspondent pas à une variabilité spatiale mais à d'autres aspects de la variabilité microscopique, notamment la distribution des niveaux énergétiques.
Dans la solution idéale les distributions possibles des niveaux énergétiques sont les mêmes que dans le mélange mécanique, mais il existe une variabilité supplémentaire, spatiale : deux entités microscopiques de nature différente peuvent échanger leurs sites sans rien modifier de l'état macroscopique. À chaque état microscopique du mélange mécanique correspondent un certain nombre d'états microscopiques de la solution, qui ne diffèrent que par les sites respectifs des entités microscopiques de nature différente : donc .
Pour calculer , on fait d'abord comme si les entités microscopiques étaient distinguables les unes des autres quelle que soit leur nature (on rectifiera ensuite), et donc qu'elles sont numérotables (de 1 à ). Pour placer la première entité on a le choix entre sites ; pour placer la seconde on a le choix entre sites (un site est déjà occupé) ; et ainsi de suite, ce qui nous donne un nombre total de choix possibles égal à :
En réalité, les entités microscopiques d'un même constituant sont indistinguables, la seule chose qui compte est de savoir si un site est occupé par une entité d'un constituant ou par celle d'un autre. Les sites sont, eux, parfaitement distinguables (chacun a ses propres coordonnées dans le cristal). Considérons une répartition chimique particulière des entités : le constituant no 1 occupe certains sites (au nombre de ), le constituant no 2 en occupe d'autres (au nombre de ), etc.. Dans le calcul précédent cette répartition particulière a été comptée un grand nombre de fois, car on a décompté séparément des répartitions ne différant les unes des autres que par la répartition des entités (numérotées) du constituant no 1 parmi les sites alloués à ce constituant, des entités du constituant no 2 parmi les sites alloués au no 2, etc. Or il y a façons de répartir entités distinguables (numérotées) parmi sites. Au total, la répartition géographique considérée a été comptée fois alors qu'il n'aurait fallu la compter qu'une fois, compte tenu de l'indistinguabilité des entités microscopiques d'un même constituant. Le nombre est donc en fait égal à :
et l'entropie de mélange à :
La formule de Stirling permet d'écrire en commettant une erreur relative inférieure à , complètement négligeable sachant que ne peut être inférieur à (≈ 6 × 1023) que de quelques ordres de grandeur. De même pour chaque , donc :
En remplaçant chaque par et par , il vient :
Comme , et , on obtient :
Le raisonnement ci-dessus a été fait pour un solide cristallin, où les entités microscopiques occupent des sites c'est-à-dire des positions précises et fixes (aux vibrations près, mais qui sont déjà prises en compte dans et qui ne sont pas différentes pour une solution idéale). Dans un liquide ou dans un gaz les entités microscopiques n'ont pas de positions fixes, leurs positions et leurs vitesses varient quasi continûment. Mais c'est exactement la même chose dans une solution idéale que dans un mélange mécanique ; la seule différence entre les deux, dans le calcul des états microscopiques équivalents, reste l'échange de positions entre des entités microscopiques de nature différente, impossible dans le cas d'un mélange mécanique et possible dans celui d'une solution. Finalement, le calcul précédent reste valable.
Les autres grandeurs totales de mélange s'en déduisent :
ainsi que les grandeurs molaires de mélange :
Les grandeurs molaires d'une solution idéale s'écrivent alors :
Les grandeurs molaires partielles s'en déduisent :
Les diverses grandeurs définies ci-dessus permettent de prédire le comportement des systèmes dans lesquels n'apparaissent que des solutions idéales et des corps purs, par exemple la fusion ou la cristallisation d'une solution idéale, ou l'équilibre chimique de plusieurs solutions ayant des constituants en commun.
Diagramme de phase liquide-solide d'un système binaire formant une solution idéale dans les deux états
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On considère deux corps purs et miscibles en toutes proportions à l'état solide comme à l'état liquide, et formant dans les deux cas une solution idéale. Comme il s'agit d'un système binaire il est commode de caractériser la composition du système par la fraction molaire de , notée (c'est-à-dire ). La pression étant maintenue constante, on cherche à caractériser complètement l'état d'équilibre du système en fonction de la température .
À température et pression quelconques (c'est-à-dire, que l'on peut faire varier indépendamment), un système binaire à l'équilibre peut comporter une ou deux phases (règle des phases). Cherchons à quelles conditions un liquide de composition peut coexister avec un solide de composition . À l'équilibre les potentiels chimiques des constituants et doivent être uniformes dans tout le système. Le potentiel chimique de doit donc avoir la même valeur dans la solution liquide que dans la solution solide, et de même pour :
où et désignent l'enthalpie libre molaire du corps pur à l'état liquide et à l'état solide, et de même pour et concernant le corps pur .
Les compositions et du liquide et du solide sont ainsi données par les deux équations :
c'est-à-dire :
et sont appelés enthalpie libre molaire de fusion des corps purs et . Ce sont des fonctions de et , de même que , , et (on ne l'a pas écrit explicitement pour alléger la notation). À une pression donnée , l'enthalpie libre molaire de fusion d'un corps pur s'annule au point de fusion . Elle est positive pour (la phase stable est le solide) et négative pour (la phase stable est le liquide). On supposera par exemple qu'on a appelé celui des deux corps purs dont le point de fusion à la pression est le plus bas : .
Le système d'équations ci-dessus a pour solution :
Cette solution n'est acceptable que si et sont, comme toute fraction molaire, compris entre et . On peut le tester à l'aide de et , qui ne doivent pas être négatifs. Trois cas généraux et deux cas particuliers sont possibles :
: l'équilibre diphasé liquide-solide est impossible ;
: l'équilibre diphasé liquide-solide est possible, mais seulement pour (corps pur ) ;