Thoupten Phuntshog — Wikipédia
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Thoupten Phuntshog (tibétain : ཐུབ་བསྟན་ཕུན་ཚོགས, Wylie : thub bstan phun tshogs), aussi appelé Guéshélags (1923 au Tibet - [1] à Veneux-les-Sablons[2]), est un érudit, moine bouddhiste tibétain gelugpa réfugié en France depuis 1960[3].
Biographie
[modifier | modifier le code]Thoupten Phuntshog est né en 1923 dans la région de Nyémo au Tibet. Jeune, il rejoint le collège de Ganden Jangtsé, avant d'entrer en 1945 au monastère de Dagpo Datsang. Il est dob-dob, avant de devenir étudiant en philosophie[4].
En 1945, il est admis à Dagpo Datsang[5], où il rencontre Dagpo Rinpoché qu'il ne quittera plus, devenant son ami, son intendant, son frère[6] et son disciple.
En 1959, il est témoin du soulèvement tibétain[7] et s'enfuit du Tibet avec Dagpo Rimpotché[8]. Après la traversée périlleuse de l'Himalaya, ils arrivent en Inde, où ils sont recueillis par des disciples de Gandhi[9]. Ils vivent à Kalimpong, dans l'Inde du Nord, un peu moins d'un an chez l'ethnologue[10] Alexander W. Macdonald, et quand ils sont choisis par Rolf Stein pour qu'ils se rendent en France, Macdonald les accompagne à Dharamsala pour obtenir la bénédiction du 14e dalaï-lama[11] qui leur enjoint d'aller en France[3] pour travailler avec des tibétologues et témoigner des souffrances du Tibet après la conquête chinoise[9].
En 1960, il arrive avec Dagpo Rinpoché à Paris et travaille quelques années avec des universitaires avant d'être embauché à Électricité de France comme documentaliste[4]. En 1962, à l'occasion de la publication en français de l'autobiographie du dalaï-lama Ma terre et mon peuple, une interview de lui et de Dagpo Rinpoché par Pierre Dumayet à la maison de la Radio est diffusée au journal télévisé de 20 heures de la RTF[12].
En 1963, pour obtenir une carte de réfugiés en France, Phuntshog et Dagpo Rinpoché sont amenés à rencontrer le directeur de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides[13] dépendant du ministère des Affaires étrangères, André Guibaut, dont la vie fut sauvée autrefois par l'abbé d'un monastère de l'est du Tibet où il était en mission secrète lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette entrevue fait remonter des souvenirs émouvants pour Guibaut qui leur remet le lendemain le papier qui leur permet d'obtenir leurs pièces d'identité auprès d'un service spécialisé[14].
En 1965, par l’intermédiaire de Jetsun Pema, ils font la connaissance de Pierre de Grèce. En 1972, ce dernier informe Thoupten Phuntshog que le dalaï-lama devra différer sa visite en France, en raison de la visite de Georges Pompidou en Chine, le prince ajoute qu'il demandera à Philip Mountbatten d'intervenir pour permettre au dalaï-lama de se rendre en Angleterre la même année[15].
En 1973, Dagpo Rinpoché et Thoupten Phuntshog acquièrent la nationalité française[16].
En 1999, il participe avec Dagpo Rinpoché à l’émission Voix bouddhistes, animée alors par Catherine Barry[3]. En , à l'occasion de la publication de son autobiographie J'ai connu le Tibet libre, écrite en collaboration avec l'ancien rédacteur en chef de La Vie Jean-Philippe Caudron à partir d'entretiens enregistrés, il est à nouveau l'invité de l’émission de France 2[8].
Son excellente mémoire fut mise à profit dans Le Lama venu du Tibet, une biographie de Dagpo Rinpoché publiée en 1998 et rédigée par Jean-Philippe Caudron[17].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dagpo Rinpoché, Le Lama venu du Tibet, Grasset, 1998, (ISBN 2-246-55131-5)
- Thoupten Phuntshog (auteur), Jean-Philippe Caudron (collaborateur), J'ai connu le Tibet libre, Grasset, 2001, (ISBN 2246576318 et 9782246576310)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Kadam Tashi Choe Ling
- Décès de Geshelags (Vén. Thoupten Phuntsog), 3 février 2014
- Catherine Barry, La France, terre d’accueil privilégié du bouddhisme en Occident, La Revue de l'Inde, juillet 2006.
- Guéshé Thoubten Phuntsog Président d'honneur de "Chœur du Tibet.
- Dagpo Rinpoché, Le Lama venu du Tibet, éd. Grasset, 1998, (ISBN 2-246-55131-5), p. 8.
- Jean-Philippe Caudron, in Le Lama venu du Tibet, Dagpo Rinpoché, éd. Grasset, 1998, 243p., (ISBN 2-246-55131-5), p. 149.
- Vendredi 10 mars aux Pennes-Mirabeau, 11 mars 2006.
- Emission Voix Bouddhistes du 27 Janvier 2002 "J'ai connu le Tibet libre", Voix bouddhistes.
- Guy Deleury, L’Inde, an 2002, Cairn.info.
- Samten Gyaltsen Karmay, Philippe Sagant, Les neuf forces de l'homme: récits des confins du Tibet.
- (en) Alexander W. Macdonald, Working with Buddhists, European Bulletin of Himalayan Research, 2004 : « Dvags-po Rin-po-che and Thub-bstan (“Thoupten”) Phun-tshogs lived for some time in "my" house at Kalimpong and when they were chosen to come to France by Professor Stein, I accompanied them to Dharamsala so as to obtain the blessing of H. H. the Dalai Lama on their projected journey to the west. Both Dvags-po Rin-po-che and Thub-bstan Phun-tshogs have since published in French accounts of their lives in France. »
- Jean-Philippe Caudron, Thoupten Phuntshog, J'ai connu le Tibet libre, Grasset, 2001, (ISBN 2246576318 et 9782246576310), p. 304-305.
- André Guibaut, Histoires de Français Libres ordinaires
- Jean-Philippe Caudron, Thoupten Phuntshog, op. cit., p. 307-308.
- Jean-Philippe Caudron, Thoupten Phuntshog, op. cit., p. 322.
- Dagpa Rimpoché, Le lama venu du Tibet, 2014 : "La nationalité française nous a été accordée, à Guéshélags et moi,en 1973. "
- Jean-Philippe Caudron, Remerciements, in Le Lama venu du Tibet p. 152.
Liens externes
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