Toulouse au haut Moyen Âge — Wikipédia
L'histoire de Toulouse au Haut Moyen Âge est une des périodes les plus mal connues de la ville. À la suite des invasions barbares du Ve siècle, qui entraînent l'effacement, puis la disparition de l'empire romain d'Occident, la cité gallo-romaine de Tolosa, cité provinciale de moyenne importance, devient la capitale du royaume que fondent les Wisigoths entre le sud de la Gaule et l'Espagne. Par la suite, sous la domination franque, son rôle se réduit, en même temps que sa population. Au cours du VIIIe siècle, sa position stratégique face aux territoires sous la domination du califat omeyyade, puis abbasside, lui rend une certaine importance : à la bataille de Toulouse, où le duc aquitain Eudes en 721, succèdent les opérations militaires menées par les rois et les empereurs carolingiens en Septimanie, puis au-delà des Pyrénées. Ainsi, la ville devient la tête d'un important comté et, au cours du IXe siècle, s'y implante durablement une puissante dynastie comtale, les Raimondins, dont le rayonnement culmine, à la fin du XIe siècle, dans la personne du comte Raimond IV.
La capitale du royaume wisigoth (407-508)
[modifier | modifier le code]La fondation du royaume wisigoth
[modifier | modifier le code]Les invasions germaniques de 407
[modifier | modifier le code]En 407, plusieurs peuples germains – Vandales, Suèves, Alains et Burgondes –, venus de la vallée de la Tisza et de la Silésie, chassés par les Huns, franchissent le Rhin. Les Francs, qui défendent la frontière de l'empire romain d'Occident, ne peuvent empêcher leur passage et plusieurs villes de la Gaule sont prises et mises à sac. En septembre ou octobre 409, les Vandales, les Suèves et les Alains descendent vers le sud de la Gaule afin de passer en Espagne[1]. C'est donc entre 407 et 409 que Toulouse est assiégée par des forces vandales. C'est, selon le moine Jérôme de Stridon, l'intervention de l'évêque de la cité, Exupère, qui aurait permis à la ville d'être épargnée[2]. La présence de la tombe d'un guerrier vandale, au nord de la ville romaine (emplacement de l'actuel no 14 rue Léonce-Castelbou), témoignerait de ce siège[3].
L'installation des Wisigoths
[modifier | modifier le code]En 410, après le sac de Rome, les Wisigoths, dirigés par Athaulf sont encouragés à intervenir dans le sud de la Gaule afin de combattre l'usurpateur Jovin[4]. En 413, à la suite d'un désaccord avec l'empereur romain d'Occident, Flavius Honorius, ils occupent les principales cités du sud de la Gaule – Narbonne, Toulouse et Bordeaux –, occupant la Narbonnaise, l'Aquitaine première et seconde, et la Novempopulanie. En décembre 414, Athaulf prend Barcelone, mais il est assassiné en août 415. C'est son frère, Wallia, qui entreprend des négociations avec l'empereur Flavius Honorius. Il se met au service du général romain Constance et il combat les Vandales, les Suèves et les Alains installés en Espagne.
En 418, Wallia et Flavius Honorius signent un foedus, un traité qui donne aux Wisigoths le statut de peuple fédéré des Romains et leur octroie un vaste territoire[5] : les cités de Poitiers, Saintes, Angoulême, Périgueux, Bordeaux et Agen, en Aquitaine seconde, et Toulouse en Narbonnaise. Le droit est par la suite étendu, par Constance, à l'ensemble de la Novempopulanie. C'est donc sur ce vaste territoire qu'une population de 100 000 personne fonde le royaume wisigoth, qui obtiennent, en particulier, un tiers des terres.
Le royaume fédéré des Wisigoths
[modifier | modifier le code]La même année, à la suite de la mort de Wallia, les Wisigoths se choisissent pour roi Théodoric Ier. Il respecte les termes du foedus de 418 et il combat en 422 aux côtés des armées romaines du général et patrice Castinus contre les Suèves. En 436, il s'empare de Narbonne et l'occupe pendant plus d'un an, mais il en est chassé par le général romain Litorius, qui seconde Aetius dans sa lutte contre les Wisigoths. En 438, il est battu à la bataille du Mont des Couleuvres[N 1]. En 439, Litorius fait le siège de Toulouse avec d'importantes troupes romaines soutenues par des auxiliaires huns. Théodoric, qui redoute l'affrontement, envoie comme ambassadeur l'évêque d'Auch, Orens, auprès de Litorius. Finalement, au cours d'une attaque mal préparée, Litorius est capturé et, probablement dans les jours suivants, exécuté, tandis que les armées romaines lèvent le siège[6]. Avitus, préfet du prétoire des Gaules, négocie la paix avec Théodoric[7].
Le règne de Théodoric II est marqué par la continuation d'une politique d'alliance avec le pouvoir romain. Le roi n'hésite pas non plus à intervenir directement dans la politique impériale. En 455, alors que le maître de la milice, Avitus, un noble gallo-romain, est en mission diplomatique à Toulouse auprès de Théodoric II, l'empereur Pétrone Maxime est renversé à la suite de la prise de Rome par une coalition des Vandales et des Alains de Genséric. Théodoric II en profite pour proposer la pourpre à Avitus, proclamé empereur après l'accord d'une réunion de sénateurs gallo-romains réunis à Ugernum. Il s'entoure d'une garde composée de Wisigoths et choisit pour l'un d'eux comme maître de la milice, Remistus.
Un royaume indépendant
[modifier | modifier le code]Une ville capitale
[modifier | modifier le code]Les rois wisigoths font de Toulouse la capitale de leur vaste royaume. C'est au nord-ouest de la ville romaine qu'ils installent le siège de leur pouvoir : un vaste palais royal, construit entre le rempart antique de la ville et la Garonne, à proximité du gué du Bazacle, ainsi qu'une chapelle palatine (actuelle basilique Notre-Dame-de-la-Daurade, no 1 place de la Daurade), mais aussi, hors des remparts, mais à proximité immédiate, une basilique funéraire (actuelle église Saint-Pierre-des-Cuisines, no 12 rue de la Boule), voir un monument funéraire de la famille royale (emplacement de l'actuelle École d'économie de Toulouse, no 1 place de l'Université).
Le palais royal
[modifier | modifier le code]C'est au cours du Ve siècle que les rois wisigoths font construire leur palais dans la ville. Il est implanté au nord-ouest de la ville et s'appuie sur le rempart du Ier siècle. Il s'agit d'un vaste édifice de 90 mètres de long et de 29,50 mètres de large. De part et d'autre de l'entrée se trouvent des galeries de 30 mètres de long et de 4,20 mètres de large. De chaque côté du corps central, les galeries encadrent deux espaces de 50 mètres carrés, ainsi qu'une espace plus vaste, de 475 mètres carrés, non couverts et dont le sol est en mortier de sable et de chaux – peut-être des cours intérieures[8].
Il s'agit probablement de la façade occidentale d'un palais qui s'étend sur une plus grande superficie, particulièrement vers l'est et le vers le sud, au bord de la Garonne[9].
La chapelle palatine
[modifier | modifier le code]C'est d'ailleurs à l'est du palais que s'élève le lieu de culte – la « chapelle palatine » – que fréquentent les rois wisigoths, chrétiens ariens, l'église de la Daurade[10]. Il s'agit d'un vaste édifice, qui adopte la forme originale d'un heptagone irrégulier, large de 14 mètres de diamètre et haute de 13 mètres[10].
À l'intérieur, le décor exceptionnel se déploie sur trois niveaux. Les niches, séparées par des colonnes, sont mises en valeur par des mosaïques dorées de style byzantin, représentant des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament – certaines des figures étant associer pour évoquer des épisodes de la Bible, tels que les trois Hébreux dans la fournaise, le massacre des Innocents, la présentation des Mages à Hérode, la crèche et l'adoration des Mages[11]. Le décor est également relevé par des représentations animales, telles que des perroquets[12]. Les colonnes à pampre et leurs chapiteaux ionicisants sont peut-être des éléments remployés du proscenium du théâtre de la ville, abandonné dès le début du Ve siècle[12]. Les colonnes à cannelures torses aux chapiteaux composites proviennent du nymphée, remanié et embelli à la fin du IIe siècle, tout comme les colonnes de marbre jaspé à cannelures torses aux chapiteaux composites, réalisées lorsque le nymphée est transformé en église au milieu du Ve siècle[12].
Le quartier funéraire
[modifier | modifier le code]Au nord du rempart, à une centaine de mètres de celui-ci, mais non loin du palais royal, se trouve un autre lieu de culte important, l'église Saint-Pierre. Il s'agit d'une basilique funéraire, probablement élevée à l'extrême fin du IVe ou au début du Ve siècle[13]. Elle est bâtie avec des pierres et des briques de remploi. Elle possède une nef unique de 16 mètres de long et de 6,30 mètres de large, précédée d'un porche. Elle est aussi flanquée de bâtiments annexes sur les côtés nord et sud[13]. Les sépultures sont soit en bâtière, soit en fosse – parfois maçonnée –, soit en amphore[13].
Plus au nord se trouve une vaste construction (emplacement de l'actuelle École d'économie de Toulouse, no 1 place de l'Université), un portique, large de 50 mètres. L'hypothèse est faite d'un édifice funéraire ou un mausolée, entouré d'une galerie, peut-être un lieu de sépulture pour la famille royale[13].
Les transformations de la ville
[modifier | modifier le code]La ville gallo-romaine de Tolosa connaît des évolutions, dans le prolongement de celles qu'elle connaît depuis le IIIe siècle. Il existe, d'une part, des signes de rétrécissement. Ainsi, le cardo maximus, qui forme le principal axe nord-sud de la ville, est peu à peu réduit par la multiplication des constructions qui empiètent sur son tracé et, après la fin du Ve siècle, son revêtement n'est plus entretenu[14]. La réduction de la taille des voies, par l'empiètement de nouveaux bâtiments, est d'ailleurs un phénomène qui se retrouve dans d'autres lieux de la ville[15].
Au cœur de l'ancienne ville gallo-romaine, le forum et le temple capitolin sont profondément transformés au tournant des IVe et Ve siècles. Le temple, qui a perdu sa vocation cultuelle à la suite de l'interdiction des cultes païens dans l'empire romain, est méthodiquement démoli et ses matériaux récupérés : seul le podium du temple semble alors subsister. Puis, au cours du Ve siècle, de nouvelles constructions, bâties en matériaux légers tels que le bois, sont construites[14]. Le portique du forum disparaît à la même époque[14]. Enfin, le réseau d'égouts n'est plus entretnu et, à la fin du Ve siècle, seul l'égout principal, sous le cardo maximus, semble fonctionner encore[16].
En revanche, le quartier à l'est de la ville, près de la porte orientale du rempart et du centre cultuel métropolitain – le groupe épiscopal formé autour de l'église métropolitaine (actuelle cathédrale Saint-Étienne, no 1 place Saint-Étienne) –, connaît un fort développement[17] : il s'agit d'ailleurs d'un quartier qui ne semble pas avoir été occupé avant le IVe siècle et de nouvelles rues y sont tracées, parallèlement aux axes plus anciens du cardo et du decumanus maximus[18]. Des thermes sont même élevés le long d'un nouveau cardo secondaire (emplacement de l'actuelle place Saint-Étienne) : il s'agit d'un petit établissement, qui compte tout de même un frigidarium, un tepidarium et un caldarium[18]. Un autre signe de l'activité économique de ce quartier neuf est la présence d'un four de potier[15].
Pour ce qui est de la qualité des constructions, le constat est celui d'un intense remploi des matériaux – brique et pierre – de bâtiments plus anciens. Ainsi, aux IVe et Ve siècles, le bâti associe la brique de récupération et les galets, liés par de la terre. les bâtiments publics les plus importants, tels que le palais royal et la basilique funéraire (actuelle église Saint-Pierre-des-Cuisines) sont en revanche bâties en pierre[19].
La vie économique
[modifier | modifier le code]Un carrefour commercial
[modifier | modifier le code]Le commerce lointain se maintient en partie au cours de la période wisigothique. Les échanges avec le monde méditerranéen sont encore vigoureux et le goût des élites toulousaines du Ve siècle est dans la continuité de l'aristocratie du Bas-Empire. Ainsi, le commerce des amphores africaines, transportant de l'huile d'olive, des saumures de poisson et du vin, se poursuit[20]. Il existe également, quoique de façon plus réduite, des échanges avec l'Asie mineure et la Syrie-Palestine : ainsi, le vin de Gaza – un vin blanc doux – est particulièrement apprécié à Toulouse[20].
Enfin, Toulouse reste aussi un centre de redistribution des productions locales, particulièrement la céramique, les sarcophages et la boucherie.
L'artisanat toulousain
[modifier | modifier le code]La production de céramique reste un secteur primordial de l'activité économique toulousaine. Elle s'oriente en particulier, entre la fin du IVe et le Ve siècle, vers la production de sigillée claire luisante[21]. Au début du Ve siècle, la céramique commune grise est aussi plus fréquente, palliant la fin des importations de sigillée claire africaine[22]. Les formes de céramique ont, dans tous les cas, tendance à s'appauvrir[20].
Les sarcophages dits « d'Aquitaine », particulièrement nombreux à Toulouse, semblent bien y avoir été fabriqués – du moins la ville joue-t-elle un rôle central dans leur diffusion et leur commercialisation[19]. Ils utilisent le marbre des Pyrénées, en particulier celui de Saint-Béat[19].
La monnaie
[modifier | modifier le code]Les Wisigoths de Toulouse utilisent les monnaies romaines, généralement anciennes puisque frappées au siècle précédent. Elles sont pour la plupart originaires des ateliers impériaux, particulièrement ceux d'Arles, de Lyon et de Trêves[20]. Il s'agit généralement de monnaies de bronze[23], le monnayage d'argent et le monnayage d'or paraissant avoir fortement reculé durant cette période.
La conquête franque : des Mérovingiens aux Carolingiens
[modifier | modifier le code]La conquête de l'Aquitaine
[modifier | modifier le code]En 507, à la bataille de Vouillé, les Wisigoths sont vaincus par les Francs. En 508, après la prise de Bordeaux, une armée de Francs et de Burgondes se dirige sur la capitale wisigothique, Toulouse. La ville est prise et incendiée : c'est à cette occasion que Volusien, ancien évêque de Tours, aurait selon sa Vita rédigée à la fin du XIe siècle, été sorti de la prison où l'aurait jeté le roi Alaric II, mené à Pamiers et exécuté[25],[26]. Toulouse devient malgré tout la pointe avancée de l'influence franque dans le Midi. Dans les années suivantes, les conquêtes franques s'étendent à la Novempopulanie à l'ouest, au Quercy, à l'Albigeois et au Rouergue au nord, et au Lauragais à l'est[27]. Seule la Septimanie reste aux mains des Wisigoths, dont la capitale est déplacée à Barcelone, puis à Tolède[28].
En 511, à la mort de Clovis, le royaume franc est partagé entre ses fils.
Le pouvoir franc s'appuie en particulier sur les évêques, administrateurs de la ville et du diocèse. Au VIIe siècle, les évêques de Toulouse ils semblent être issus de l'aristocratie franque : ainsi, Magnulf en 585, Willigisile en 614 et Érembert en 657 portent-ils des noms francs[29]. À la fin du siècle, Germier, en revanche, appartiendrait à la noblesse locale, aquitaine et de culture latine[29].
À la fin du VIe siècle, la survivance de la culture latine peut se voir dans l'existence supposée d'un cercle de grammairiens et de poètes latins, autour d'un certain Virgile[29].
Entre les VIe et VIIIe siècles, l'aristocratie locale manifeste d'ailleurs son particularisme. En 584, elle apporte son soutien à Gondovald, prince mérovingien qui se soulève et se fait couronner roi d'Aquitaine : ainsi, l'année suivante, alors que l'évêque Magnulf, d'origine franque, lui ferme les portes de la ville, le duc d'Aquitaine, Didier, lui-même d'origine aquitaine, les fait ouvrir par la force, expulse Magnulf de la ville et laisse ses troupes piller le monastère de la Daurade où, depuis septembre 584, est réfugiée Rigonthe, une princesse mérovingienne, fille du roi Chilpéric assassiné. Mais la reconquête de la ville par les forces franques est l'occasion d'importantes représailles contre les partisans du duc d'Aquitaine[29].
Au cours du VIIIe siècle, les tensions s'accroissent entre l'aristocratie aquitaine et le pouvoir franc. Cet état de conflit peut se voir dans l'aménagement de défenses nouvelles à Toulouse, particulièrement au nord de la cité, autour de l'église Saint-Sernin, entourée d'un large et profond fossé[30]. Mais l'effacement progressif de la ville comme centre intellectuel est aussi la marque des difficultés que connaît l'Aquitaine[30].
Les évolutions du paysage urbain
[modifier | modifier le code]La ville conserve en partie son patrimoine monumental romain. La puissante muraille, percée de trois portes, continue à être entretenue[31]. Le pont-aqueduc est toujours en place, mais il n'est pas certain que le réseau d'adduction d'eau soit toujours efficient[31]. En revanche, d'autres monuments romains disparaissent entre les VIe et VIIIe siècles : le théâtre, les thermes, ainsi que, à l'extérieur de la ville, l'amphithéâtre de Purpan et le complexe cultuel d'Ancely[31]. L'église de la Daurade, probable chapelle palatine des rois wisigoths, subsiste : c'est probablement sur l'impulsion des chefs francs qu'elle reçoit sa dédicace à Sainte-Marie. Au cœur de la ville, sur la place de l'ancien forum, progressivement transformé au cours de la période wisigothique, c'est sur le podium de l'ancien temple capitolin que, vers 560-570, le duc franc Launebode et son épouse Berethrude font construire une église, en commémoration du martyre de Saturnin[31]. À l'est de la ville, le groupe cathédral se développe autour de deux églises : l'église Saint-Jacques et l'église Saint-Étienne. Peut-être existait-il, entre les deux, un troisième sanctuaire, dévolu au baptême[31].
De nouvelles églises sont construites, telles que l'église Saint-Rémi (emplacement à l'angle des rues Saint-Rémésy et Saint-Jean), qui est fondée à la fin du VIIe siècle, peut-être par l'évêque Germier, et l'église Saint-Quentin, près de la Porterie[32]. C'est peut-être également durant cette période qu'est construite la première église Saint-Sauveur, à l'est des remparts et hors de la ville (emplacement de la Halle aux grains, no 1 place Dominique-Martin-Dupuy)[32]. Au nord-ouest de la ville, à l'extérieur des remparts, l'église Saint-Pierre-des-Cuisines est également transformée au VIIe siècle et voit son rôle funéraire s'affirmer : elle abrite alors les sarcophages, qui montrent la présence de nombreuses sépultures aristocratiques[32].
Surtout, au nord de la ville, l'église Saint-Sernin connaît un grand développement. Elle est déjà le but d'un important pèlerinage[32]. La diffusion d'une littérature pieuse, qui fait de Saturnin un disciple de l'apôtre Pierre et un des premiers évangélisateurs de la Gaule, renforce le prestige du sanctuaire. Celui-ci conserve d'ailleurs aussi les reliques de deux autres évêques toulousains, Silve et Exupère[32]. Autour de l'église, les inhumations sont également nombreuses, répondant au désir des fidèles d'être enterrés au plus près des saints – ad sanctos[32].
La présence franque dans le Toulousain
[modifier | modifier le code]Dès le début du VIe siècle, les implantations franques dans la région toulousaine sont nombreuses : on les trouve de la moyenne vallée de la Garonne, à la confluence du Tarn, jusqu'au seuil de Naurouze, à la limite de la Septimanie wisigothique[33]. Elles sont particulièrement attestées par la toponymie et par la présence de cimetière francs. Ainsi, plusieurs tombes ont livré du mobilier franc à Lacroix-Falgarde, Venerque et L'Isle-Jourdain où se trouvait un important poste de contrôle sur la via Aquitania[34].
Une ville de frontière
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Le lieu exact est inconnu : il s'agit peut-être de la région d'Aire-sur-l'Adour.
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Paillier 2019, p. 177.
- ↑ Paillier 2019, p. 177.
- ↑ Paillier 2019, p. 177.
- ↑ Paillier 2019, p. 178.
- ↑ Paillier 2019, p. 178.
- ↑ Paillier 2019, p. 179.
- ↑ André Chastagnol, La fin du monde antique, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1976.
- ↑ Paillier 2019, p. 163-164.
- ↑ Paillier 2019, p. 164.
- Paillier 2019, p. 165.
- ↑ Paillier 2019, p. 165-166.
- Paillier 2019, p. 167.
- Paillier 2019, p. 168.
- Paillier 2019, p. 169.
- Paillier 2019, p. 172.
- ↑ Paillier 2019, p. 169-170.
- ↑ Paillier 2019, p. 170.
- Paillier 2019, p. 171.
- Paillier 2019, p. 173.
- Paillier 2019, p. 175.
- ↑ Paillier 2019, p. 174.
- ↑ Paillier 2019, p. 174.
- ↑ Paillier 2019, p. 176.
- ↑ Peloux 2019, p. 131-132.
- ↑ Pradalié 2019, p. 185.
- ↑ Peloux 2019, p. 130.
- ↑ Pradalié 2019, p. 185-186.
- ↑ Pradalié 2019, p. 186.
- Pradalié 2019, p. 189.
- Pradalié 2019, p. 190.
- Pradalié 2019, p. 187.
- Pradalié 2019, p. 188.
- ↑ Pradalié 2019, p. 190-191.
- ↑ Pradalié 2019, p. 192.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Période wisigothique
[modifier | modifier le code]- Jean Cassaigneau, Les mosaïques de l'église wisigothique de Toulouse dite la Daurade et leur support architectural. Iconographie et datation, Association Mémoire pour Demain, Beaumont-de-Lomagne, 2017 (ISBN 978-2-9159-4257-6).
- Jean Cassaigneau, « Toulouse (Tolosa), capitale wisigothique du Ve siècle : sources historiques et archéologiques », Pallas, no 114, 2020, p. 267-284.
- Michel Provost (dir.) et Jean-Marie Paillier, Carte archéologique de la Gaule, vol. 31/3, Toulouse, Académie des inscriptions et belles lettres, Paris, 2017 (ISBN 978-2-87754-356-9).
- Jean-Marie Paillier, « 418-507. Toulouse wisigothique, capitale d'un vaste royaume », dans Jean-Marc Olivier et Rémy Pech (dir.), Histoire de Toulouse et de la métropole, éd. Privat, Toulouse, 2019 (ISBN 978-2-7089-8379-3), p. 161-182.
- Joël Schmidt, Le royaume wisigoth d'Occitanie, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus » (no 226), (1re éd. 1992), 195 p. (ISBN 978-2-262-02765-0).
Période mérovingienne
[modifier | modifier le code]- Jean-Luc Bourdatchouk, « Toulouse, de la ville wisigothique à la ville franque (Ve – VIIIe siècle). Histoire et archéologie », Toulouse, une métropole méridionale ː vingt siècles de vie urbaine, Fédération historique de Midi-Pyrénées, Actes du congrès de Toulouse, vol. 1, Toulouse, 2009, p. 31-47 (lire en ligne).
- Fernand Peloux, « La violence dans un dossier hagiographique inédit : le martyre de Volusien de Foix et ses miracles », Cahiers de Fanjeaux, no 54, L'Église et la violence (Xe – XIIIe siècle), 2019, p. 129-151.
- Gérard Pradalié, « Les Francs, un long effacement (VIe – Xe siècles) », dans Jean-Marc Olivier et Rémy Pech (dir.), Histoire de Toulouse et de la métropole, éd. Privat, Toulouse, 2019 (ISBN 978-2-7089-8379-3), p. 185-198.