Le Tour d'Espagne 2014 est la 69e édition de la Vuelta et la 22e épreuve de l'UCI World Tour 2014. Il a pris son départ à Jerez de la Frontera le et s'est achevé le à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il comporte huit étapes de montagne, cinq étapes vallonnées, cinq étapes de plaine, et trois contre-la-montre (un par équipes et deux individuels). Jerez de la Frontera, sur la côte sud espagnole, accueille la première étape. Le Tour d'Espagne est ensuite tracé dans le sens antihoraire, à travers le sud-est et l'est du pays avant de traverser le nord pour arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle. C'est la première fois en 21 ans que la course ne se termine pas à Madrid.
La course est remportée pour la troisième fois par le coureur espagnol Alberto Contador de l'équipe Tinkoff-Saxo. Pourtant, Contador prend le départ de la course dans une forme incertaine après avoir chuté sur la 10e étape du Tour de France, se brisant le tibia. Contador a retrouvé sa forme dans la course plus tôt que prévu, en prenant le maillot rouge de leader sur le contre-la-montre individuel de la 10e étape, puis en remportant deux étapes de montagne. Il s'adjuge la course avec 1 minute et 10 secondes d'avance sur son dauphin, le Britannique Christopher Froome (Team Sky). Comme Contador, Froome avait rapidement abandonné sur le Tour de France après avoir chuté trois fois en deux jours. Également en manque de compétition, Froome parvient à retrouver son meilleur niveau lors de la troisième semaine, terminant notamment deuxième de trois étapes de montagne et parvenant à accrocher la deuxième place du classement général. Le coureur espagnol Alejandro Valverde de l'équipe Movistar complète le podium, terminant 40 secondes derrière Froome et 1 minute et 50 secondes derrière Contador.
Sur les autres classements de la course, l'Allemand John Degenkolb de Giant-Shimano remporte le maillot vert du classement par points. Degenkolb termine avec quatre victoires d'étapes, plus que tout autre coureur sur la course. Le maillot à pois bleu du classement de la montagne revient à l'Espagnol Luis León Sánchez, de Caja Rural-Seguros RGA. En plus de prendre le maillot rouge, Contador s'adjuge le maillot blanc du classement du combiné (premier du classement général, troisième du classement par points et deuxième du classement de la montagne). Team Katusha gagne le classement par équipes qui est calculé avec le temps des trois meilleurs cyclistes de chaque équipe.
Comme depuis l'édition 2010, le Tour d'Espagne débute par un contre-la-montre par équipes, long de 12,6 km dans les rues de Jerez de la Frontera. Une étape de plaine puis une étape vallonnée avec une arrivée en côte, à Arcos de la Frontera, sont ensuite programmées. L'étape suivante comprend deux ascensions dans les 60 derniers kilomètres, avec une dizaine de kilomètres de plat pour finir, avant un sprint en côte. La 6e étape est la première arrivée au sommet, sur les pentes du Cumbres Verdes. Le lendemain, l'étape est vallonnée, avec notamment les 5 derniers kilomètres à 4 % de moyenne[1].
Le peloton quitte l'Andalousie avec une étape de plaine. S'ensuit une étape où les coureurs enchaînent le Puerto San Rafael, une courte descente et la montée finale vers Aramón Valdelinares, le premier jour de repos et un contre-la-montre de 34,5 km commençant par une côte de 3e catégorie. La 11e étape se termine au sommet de la montée de San Miguel de Aralar (11 km à 8,05 % avec des pentes allant jusqu'à 17 %[2]). Une étape en circuit toute plate à Logroño a ensuite lieue, puis une nouvelle étape vallonnée, cependant dont le sommet de la dernière ascension est à près de 35 km de l'arrivée.
Les coureurs enchaînent ensuite trois étapes de haute montagne. La 14e étape passe par le long col de San Glorio, puis une courte descente, un passage légèrement vallonné sur les plateaux de Cantabrie et la montée finale du col de la Componera et ses pentes allant jusqu'à 24 %[3]. La 15e étape se termine au sommet de la célèbre ascension des Lacs de Covadonga. La 16e étape comprend 5 cols de 1re catégorie, dont l'enchaînement du Puerto de San Lorenzo et de la montée vers La Farrapona, en haut de laquelle sera jugée l'arrivée.
Après une journée de repos et une étape de plaine, les coureurs grimpent deux fois dans le final de la 18e étape le Mont Castrove (5 km et des pentes allant jusqu'à 12 %), en haut desquels est placée l'arrivée. Le final de l'étape suivante est marqué par l'Alto do Morrazo, dont le sommet est à 19 km de l'arrivée. Le lendemain, les coureurs affrontent la dernière étape de haute montagne, avec notamment 5 ascensions répertoriées, dont l'enchaînement de l'Alto de Folgueiras de Aigas (1re catégorie) et de l'arrivée au sommet du Puerto de Ancares (Especial), avant de conclure cette Vuelta par un contre-la-montre tout plat de 10 km à Saint-Jacques-de-Compostelle[4],[5], pour célébrer les 800 ans de la venue de Saint-François d'Assise. C'est pour cet « évènement exceptionnel »[6] que le Tour d'Espagne ne se termine pas à Madrid (et n'y fait pas non plus étape) pour la première fois depuis 1993, où la Vuelta s'était déjà terminée par un contre-la-montre à Saint-Jacques-de-Compostelle[7].
Ce Tour d'Espagne est vu comme plus équilibré que les précédents, avec moins d'arrivées au sommet et des étapes de montagnes qui arrivent un peu plus tard dans la course. La course reste cependant favorable aux grimpeurs-puncheurs[8],[6]. Cela rendra la course « plus nerveuse, surtout cette semaine finale en Galice », pour Samuel Sánchez[9]. Le parcours est également vu comme « un peu moins dur que l'année précédente » pour Alejandro Valverde[10] et « plus dur qu'en 2012 » pour Alberto Contador du fait de la longueur des ascensions proposées[11], ainsi que permettant que « le classement [puisse] être modifié jusqu'au dernier jour »[12], avec « pas trop de contre-la-montre » et « beaucoup d'ascensions »[13]. Enfin, le Tour d'Espagne rendra hommage à José María Jiménez, son beau-frère Carlos Sastre remettra au vainqueur de la 20e étape un trophée en son honneur[14].
L'organisateur Unipublic a communiqué la liste des quatre équipes invitées le [15]. La seule équipe espagnole de deuxième division Caja Rural-Seguros RGA, qui « ne [peut] plus qu'apprécier l’invitation, sa confiance et travailler au maximum pour démontrer que cette invitation est plus que méritée »[16], et la formation Cofidis, vainqueur de six étapes et cinq classements de la montagne depuis 2007, sont sans surprise présentes. L'équipe IAM, déjà présente sur le Tour de France, reçoit également une invitation, qui « est autant un honneur que du bonheur »[17], tandis que la formation MTN-Qhubeka va prendre part pour la première fois à un grand tour, ce qui permet au « rêve » de l'équipe de développer le cyclisme africain de « commencer à être une réalité »[18]. Vingt-deux équipes participent à ce Tour d'Espagne - 18 ProTeams et 4 équipes continentales professionnelles :
Les principaux sprinters de ce tour d'Espagne seront le Français Nacer Bouhanni (vainqueur du classement par points du Tour d'Italie 2014), le Slovaque Peter Sagan (vainqueur du classement par points du Tour de France 2014) et l'Allemand John Degenkolb (vainqueur de 5 sprints sur la Vuelta 2012).
Le Britannique Mark Cavendish, toujours diminué après sa chute lors de la première étape du Tour de France 2014, est absent.
Giampaolo Caruso (Katusha) attaque dans la côte finale de la 3e étape, Daniel Martin (Garmin-Sharp) fait l'effort et le reprend mais est battu au sprint par Michael Matthews (Orica-GreenEDGE), Joaquim Rodriguez est 3e. Matthews est le nouveau maillot rouge, avec 4 secondes d'avance sur Quintana et 11 sur Valverde. Le lendemain, l'étape se joue au sprint : John Degenkolb s'impose devant Vicente Reynés (IAM) et Michael Matthews, qui conforte son maillot rouge et prend la tête du classement par points. Lors de la 5e étape, Degenkolb gagne au sprint, s'emparant ainsi du maillot vert. Il devance Bouhanni et Moreno Hofland (Belkin).
Alejandro Valverde assure le tempo dans la courte ascension finale de la 6e étape, réduisant ainsi le groupe de tête à une dizaine de coureurs. À 700 m de la ligne, Joaquim Rodriguez attaque, Valverde saute dans sa roue et relance, pour s'isoler en tête avec Rodriguez, Contador et Froome. Valverde devance finalement au sprint Froome et Contador, Rodriguez est à 8 secondes. Les principaux enseignements de cette première arrivée au sommet sont la confirmation du retour en forme de Froome et Contador, et que la question du leadership de l'équipe Movistar est loin d'être tranchée[26]. Valverde prend du même coup les rênes du classement général et du combiné, avec 15 secondes d'avance sur Quintana, 18 sur Contador. Lors de l'étape suivante, Alessandro De Marchi (Cannondale) s'impose en solitaire, avec plus d'1 minute 30 d'avance sur ses précédents compagnons d'échappée, Ryder Hesjedal, Hubert Dupont (AG2R la Mondiale) et Johann Tschopp (IAM). Nacer Bouhanni s'impose le lendemain devant Michael Matthews, après un mouvement brusque vers Mathhews juste avant la ligne qui aura failli le déclasser[27], et Peter Sagan (Cannondale). La neuvième étape, première réelle arrivée au sommet, voit la victoire du Colombien Winner Anacona, présent dans l'échappée de 31 coureurs partie en début de course, devant Alexey Lutsenko (Astana) et son coéquipier Damiano Cunego. 21e du classement général au départ de l'étape, Anacona remonte au 4e rang, à 9 secondes du maillot rouge. Du côté des favoris, Daniel Martin attaque 2 km de l'arrivée, contré par Alberto Contador. Ce dernier est rattrapé sur la ligne par Joaquim Rodríguez et Nairo Quintana. Ce dernier devance Valverde de 3 secondes, Contador de 8, Froome et Rodriguez sont à environ 30 secondes et le reste à plus d'1 minute.
Le champion du monde de la spécialitéTony Martin (Omega Pharma-Quick Step) gagne le contre-la-montre, avec 15 secondes d'avance sur Rigoberto Urán et 18 sur Fabian Cancellara (Trek Factory Racing). Quatrième de l'étape, Alberto Contador prend la première place du classement général, 27 secondes devant Alejandro Valverde et 59 secondes devant Uran. Quintana, victime d'une chute, est le perdant du jour, il recule à la onzième place. Il chute à nouveau le lendemain et abandonne. Lors de cette étape, Fabio Aru attaque à la flamme rouge et s'impose, six secondes devant Valverde, Rodriguez, Contador et Froome. Après ces deux étapes qui ont décanté le classement général, Alberto Contador est leader, après un très bon contre-la-montre et une montée de San Miguel de Aralar contrôlée. Il dispose de 20 secondes d'avance sur Alejandro Valverde, désormais seul leader, et 1 minutes 8 secondes sur Rigoberto Uran. Christopher Froome est quatrième, Joaquim Rodriguez cinquième, tous deux à plus d'une minute[28].
Lors de la 12e étape, John Degenkolb s'adjuge le sprint final, perturbé par une chute collective à 500 m de la ligne, devançant Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step) et Jacopo Guarnieri (Astana). Dans le mur placé juste avant l'arrivée de la 13e étape, Gianluca Brambilla (Omega Pharma – Quick Step) attaque, contré par Daniel Navarro (Cofidis), qui va gagner l'étape deux secondes devant Daniel Moreno (Katusha) et Wilco Kelderman (Belkin) et cinq secondes devant le groupe maillot rouge.
Le classement général, dont le leader porte le maillot rouge, s'établit en additionnant les temps réalisés à chaque étape, puis en ôtant d'éventuelles bonifications (10, 6 et 4 s à l'arrivée des étapes en ligne et 3, 2 et 1 s à chaque sprint intermédiaire). En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : centièmes de seconde enregistrés lors des contre-la-montre, addition des places obtenues lors de chaque étape, place obtenue lors de la dernière étape.
Le classement par points, dont le leader porte le maillot vert, est l'addition des points attribués à l'arrivée des étapes (25, 20, 16, 14, 12 et 10 points puis en ôtant 1 pt par place perdue jusqu'au 15e, qui reçoit donc 1 pt) et aux sprints intermédiaires (4, 2 et 1 points). En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de victoires d'étape, de sprints intermédiaires, classement général.
Le classement de la montagne, dont le leader porte le maillot blanc à pois bleu, consiste en l'addition des points obtenus au sommet de la Cima Alberto Fernandez (20, 15, 10, 6, 4 et 2 pts), des ascensions Hors-catégorie (15, 10, 6, 4 et 2 pts), de 1re (10, 6, 4, 2 et 1 pts), 2e (5, 3 et 1 pts) et 3e (3, 2 et 1 pts) catégorie. En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans la Cima Alberto Fernadez, les ascensions Hors-catégorie, de 1re, de 2e, puis de 3e catégorie, classement général.
Le classement du combiné, dont le leader porte le maillot blanc, est la somme des places de chaque coureur dans le classement général, le classement par points et le classement de la montagne. Pour être classé, un coureur doit figurer dans les 3 classements. Si aucun coureur ne remplit cette condition, on regarde les coureurs se trouvant dans 2 classements. En cas d'égalité de points, le critère de départage est le classement général.
Le classement par équipes de l'étape est l'addition des trois meilleurs temps individuels de chaque équipe, sauf lors du contre-la-montre par équipes, où l'on prend le temps de l'équipe. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : addition des places des 3 premiers coureurs des équipes concernées, place du meilleur coureur sur l'étape. Calculer le classement par équipes revient à additionner les classements par équipes de chaque étape. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans le classement par équipes du jour, nombre de deuxièmes places dans le classement par équipes du jour, etc., place au classement général du meilleur coureur des équipes concernées.