Traffic (film) — Wikipédia

Traffic

Titre québécois Trafic
Réalisation Steven Soderbergh
Scénario Stephen Gaghan
Musique Cliff Martinez
Acteurs principaux
Sociétés de production Alliance Atlantis Vivafilm
Bedford Falls Productions
Compulsion Inc.
Initial Entertainment Group
Splendid Medien AG
USA Films
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre drame policier
Durée 148 minutes
Sortie 2000

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Traffic (Trafic au Québec) est un film américano-allemand réalisé par Steven Soderbergh et sorti en 2000. Il s'agit de l'adaptation de la mini-série britannique Traffik (en) écrite par Simon Moore et diffusé en 1989 à la télévision.

Ce film a bénéficié de multiples récompenses dont quatre Oscars à Hollywood et un Ours d’argent à Berlin.

Plusieurs histoires s’entremêlent, toutes liées au trafic de drogue. Javier Rodriguez est un policier mexicain de Tijuana approché par un général « louche » de la lutte anti-drogue[N 1]. Helena Ayala est la femme d'un riche homme d'affaires soudainement arrêté pour trafic de drogue. Montel Gordon est un policier américain qui essaie de remonter les filières du trafic. Robert Wakefield est chargé par le gouvernement des États-Unis de gérer la politique anti-drogue, et sa fille s'enfonce dans l’addiction à la drogue. Par le biais de ces différentes histoires, où certains personnages se croisent au fur et à mesure de l’avancement du film, le trafic de drogue entre les États-Unis et le Mexique est disséqué, en abordant ses aspects politiques nationaux et internationaux, militaire, financier, législatif, social, familial et personnel.

Fiche technique

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Distribution

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Sources et légendes : version française (VF) sur Voxofilm[3], RS Doublage[4] et AlloDoublage[5] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[6]

Développement

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Steven Soderbergh veut depuis plusieurs années faire un film sur la lutte antidrogues mais pas sur des drogués[7]. La productrice Laura Bickford acquiert ensuite les droits de la mini-série britannique Traffik (en), réalisée par Alastair Reid et diffusée en 1989 sur Channel 4. Ayant auparavant vu la série, Steven Soderbergh décide de l'adapter en film[8]. Ils lisent ensuite un script de Stephen Gaghan intitulé Havoc sur de riches étudiants de Palisades Charter High School liés à des gangs[9]. Steven Soderbergh approche alors Stephen Gaghan pour travailler sur son film, mais ce dernier est engagé sur un autre projet pour Edward Zwick. Laura Bickford et Steven Soderbergh contactent alors Edward Zwick, qui décide finalement de rejoindre leur projet comme producteur[7].

Le film devait à l'origine être distribué par la 20th Century Fox, sous réserve de l'engagement de Harrison Ford comme tête d'affiche. Steven Soderbergh tente alors de présenter le projet à d'autres studios. Tout est bouleversé lorsque l'acteur accepte finalement de participer au film[10]. Malheureusement, le directeur général de la Fox, Bill Mechanic, quitte le studio alors que le script n'est pas encore finalisé. Le projet est alors mis en attente[11]. De plus le studio exige quelques réécritures, que Steven Soderbergh refuse[12]. Il décide donc de développer le film avec un autre studio. Mais la perspective d'un film de trois heures sur la lutte antidrogue séduit peu, selon Stephen Gaghan[9]. Cependant, USA Films accepte d'emblée de financer le projet[11]. Le studio alloue alors un budget d'environ 46 millions de dollars, contre seulement 25 millions pour la Fox[12].

Attribution des rôles

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Harrison Ford était envisagé pour le rôle du juge Wakefield, car Michael Douglas avait au départ refusé le rôle. Harrison Ford procède alors à quelques réécritures avec Steven Soderbergh pour développer son personnage. Finalement, il quitte le projet. Le rôle est alors repris par Michael Douglas, séduit par les ajouts au personnage[13].

Don Cheadle et Luis Guzmán ont déjà joué dans un film de Steven Soderbergh : Hors d'atteinte, sorti en 1998. Le second a également joué dans L'Anglais (1999).

Le tournage a lieu dans l'Ohio (Cincinnati, Cleveland, Colombus pour toutes les scènes de la famille Wakefield. D'autres scènes ont également été tournées à Los Angeles et San Diego (La Jolla…). Les scènes avec les membres du gouvernement américains sont faites à Washington, DC. D'autres scènes sont tournées à Nogales en Arizona, ainsi qu'en Californie (Pasadena), au Nouveau-Mexique (Las Cruces, San Ysidro).

La partie mexicaine est tournée à Nogales (Mexique), au Texas - notamment le parc national de Big Bend - et à San Diego[13].

Les scènes se déroulant à la Maison-Blanche ont été tournées sur le plateau de la série télévisée À la Maison-Blanche, qui possède une réplique exacte (bien que plus large, pour pouvoir manier librement les différentes caméras) de l'aile ouest de la Maison-Blanche[13].

Pour Traffic, Steven Soderbergh officie également comme directeur de la photographie, crédité sous le pseudonyme de Peter Andrews. Le réalisateur a opté pour ce choix pour vraiment réaliser sa vision : « J'ai toujours été intéressé par l'image. J'étais mon propre directeur de la photo lorsque je faisais mes courts métrages. J'ai été celui de Schizopolis. Et en raison du style que je voulais pour Traffic, j'ai pensé que je devais aussi assurer cette fonction. Je voulais une équipe technique la plus restreinte possible. J'aurais eu du mal à expliquer à un directeur de la photo ce que j'avais précisément à l'esprit. Je voulais trois styles visuels distincts correspondant à chacune des histoires[13]. » À partir de ce film, Steven Soderbergh assurera lui-même la photographie de ses films.

Steven Soderbergh joue sur la teinte et la saturation de l'image pour distinguer les différents lieux de l'intrigue. Les scènes qui se déroulent au Mexique ont l'image au contraste très diminuée, limite brûlé et la teinte virée dans une dominantes ocre donnant un rendu caniculaire du désert. Elles sont filmées caméra à l’épaule donnant une image volontairement tremblante à la façon d'un reportage pris sur le vif. À l'inverse les scènes dans la jeunesse des milieux huppés américains et dans les lieux de pouvoir de Washington sont d'une température très froide avec un virage vers les bleus rendant un aspect très clinique. Les scènes qui se déroulent à San Diego ont une lumière naturelle surexposée avec des couleurs à peine lavées.

Bande originale

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Traffic
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de divers artistes
Sortie 2000
Genre musique de film, musique électronique, ambient, big beat[14]
Compositeur Cliff Martinez, Jeff Rona, Brian Eno, ...
Label TVT
Critique

La musique originale du film est composée par Cliff Martinez, qui a collaboré sur la plupart des précédents films de Steven Soderbergh, à l'exception de Hors d'atteinte et Erin Brockovich, seule contre tous. Flea, bassiste du groupe Red Hot Chili Peppers, ainsi que Herbie Hancock, participent à deux morceaux de l'album. L'album contient par ailleurs des chansons d'artistes de musique électronique comme Fatboy Slim ou Brian Eno[14].

Toutes les chansons sont écrites et composées par Cliff Martinez, sauf exceptions notées.

Liste des titres
NoTitreInterprètesDurée
1.Helicopter2:55
2.No Swinging The Club In The Car2:35
3.Immunity1:25
4.What's Your Daughter On?3:51
5.You Two Don't Like Me1:32
6.La Cagaste2:56
7.The West End2:38
8.I Know She's In There3:07
9.La Pura Verdad2:35
10.Just Shoot Him3:05
11.Loading The Plane1:50
12.I Can't Do This1:46
13.The Police Won't Find Your Car3:55
14.Sonate pour piano n°1 en fa mineur (composée par Ludwig van Beethoven)Wilhelm Kempff6:32
15.On The Rhodes AgainMorcheeba7:01
16.Give The Po' Man A BreakFatboy Slim5:50
17.Going Under (Evil Love And Insanity Dub) (Kruder und Dorfmeister remix)Rockers Hi-Fi (en)4:33
18.An Ending (Ascent)Brian Eno14:33
19.Film dialogue (morceau caché)0:12

Dès sa sortie, le film fut acclamé par la presse, la critique et les spectateurs. Le site Rotten Tomatoes lui attribue 92 % d'opinions positives[16]. Sur Metacritic, Traffic obtient une moyenne de 86100, pour 34 critiques[17]. Le célèbre critique américain Roger Ebert donne une note de 4 étoiles sur 4 et met en avant la précision du film[18].

Sur le site français Allociné, le film obtient une moyenne 4,25, pour 22 titres de presse recensés[19].

Selon le Monde, « Traffic montre une fois de plus le talent immense de Steven Soderbergh pour emprunter un matériau extérieur et le fondre dans une œuvre personnelle. »[20]A l’occasion de sa diffusion sur Arte, les Inrocks estiment que « Soderbergh invente avec ce long-métrage un style de film choral d’un genre nouveau, où la mondialisation est plus qu’une toile de fond; elle est la matière même autour de laquelle tout se construit. »[21]

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 1 938 732 entrées[22] 9[23]
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
124 115 725 $[24] [25] 24

Monde Total mondial 207 515 725 $[24] - -

Distinctions principales

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Source : Internet Movie Database[26]

Récompenses

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Nominations

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Commentaire

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L'accusation abandonne les poursuites contre le baron de la drogue Ayala car Ruiz, l'unique témoin qui avait accepté de l'accuser, est mort assassiné avant d’avoir pu déposer : aux États-Unis, cette procédure est appelée nolle prosequi (en latin : on ne poursuit pas).

Série télévisée

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Le film a été suivi d'une mini-série tournée sur le même modèle de trois histoires qui s'entrecroisent. Elle a été diffusée sur USA Network dès .

Article annexe

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Notes et références

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  1. Ce personnage s'inspire de José Gutiérrez Rebollo.

Références

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  1. ProCinéma - Consulté le
  2. Site de la société de distribution
  3. « Fiche de doublage VF du film » sur Voxofilm
  4. « Deuxième fiche de doublage VF du film » sur RS Doublage
  5. « Troisième fiche de doublage VF du film » sur AlloDoublage, consulté le 19 juin 2013
  6. « Carton de doublage québécois du film » sur Doublage.qc.ca
  7. a et b (en) The Traffic Report With Steven Soderbergh - DGA Magazine (archivé sur web-archive.org)
  8. (en) Steven Soderbergh - Salon.com
  9. a et b (en) Divine, Christian (2001-01/02). Pushing Words. Creative Screenwriting. p. 57–58.
  10. (en) Red Light, Green Light - Entertainment Weekly
  11. a et b (en) INTERVIEW: Man of the Year, Steven Soderbergh Traffics in Success - IndieWire.com
  12. a et b (en) Go! Go! Go! - LA Weekly.com
  13. a b c et d Secrets de tournage - AlloCiné
  14. a et b Various – Traffic (Original Motion Picture Soundtrack) - Discogs
  15. (en) « Traffic [Original Film Score] » (fiche album), sur AllMusic
  16. (en) « Traffic », sur Rotten Tomatoes, Flixter (consulté le )
  17. (en) « Traffic », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  18. (en) Roger Ebert, « Traffic », sur Chicago Sun-Times, (consulté le )
  19. « Critiques presse Traffic », sur Allociné (consulté le )
  20. S. Bd, « "Traffic" : une vision épique du trafic de drogue », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant)
  21. Bruno Deruisseau, « Qu’est ce qu’on regarde ce soir ? “Traffic” sur Arte », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  22. « Traffic », sur JP box-office.com (consulté le )
  23. « Traffic (France) », sur JP box-office.com (consulté le )
  24. a et b (en) « Traffic », sur Box Office Mojo (consulté le )
  25. (en) « Traffic - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  26. « Distinctions complètes » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  27. Benicio del Toro est alors le quatrième acteur à remporter un Oscar pour un rôle majoritairement en langue étrangère. Les trois autres étaient Sophia Loren, Robert De Niro et Roberto Benigni. Depuis, Marion Cotillard et Christoph Waltz se sont ajoutés à la liste.

Articles connexes

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Liens externes

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