Trafic sexuel aux Philippines — Wikipédia

Le trafic sexuel aux Philippines est la traite des êtres humains à des fins d'exploitation et d'esclavage sexuels qui a cours dans la république des Philippines. Les Philippines sont un pays d'origine et, dans une moindre mesure, un lieu de destination et de transit pour les personnes victimes de trafic sexuel[1].

Généralités

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Des ressortissants philippins (en), principalement des femmes et des jeunes filles, subissent le trafic sexuel dans les diverses provinces des Philippines, ainsi que dans d'autres pays en Asie[2] et sur d'autres continents[3],[4]. Certaines victimes sont déplacées avec des visas pour étudiants, stagiaires ou programmes d'échanges. Les enfants, les personnes démunies et celles dont l'instruction est sommaire sont davantage exposées à ce trafic[5],[6],[7],[8],[4],[9],[10],[11]. Les autres profils à risque sont les personnes autochtones et celles chassées de leur domicile à cause des typhons[6], des conflits et de la violence[4].

Les trafiquants passent par différents canaux sur Internet, des réseaux sociaux, des applications mobiles, des emails, afin d'attirer les victimes[4],[11]. Les victimes de trafic sexuel sont piégées par des impostures[12] et forcées de se prostituer[6], de contracter un mariage[11],[7], de porter un enfant ou d'exécuter un travail sous contrainte[4]. Leurs papiers administratifs, dont leurs passeports, leur sont souvent confisqués[4]. Les victimes subissent des menaces[5] ou elles sont attachées ou enfermées[8] puis les agresseurs leur infligent des traumatismes physiques ou psychologiques[4]. Nombre d'entre elles sont atteintes de trouble de stress post-traumatique et font des cauchemars[8]. Les victimes de viols peuvent être contaminées par des infections sexuellement transmissibles et elles sont sujettes à des maltraitances, des problèmes de malnutrition et des conditions de vie médiocres[13], y compris des pièces mal ventilées[14],[4]. Certaines victimes sont contraintes de pratiquer des actes sexuels avec des animaux[8].

Autorités et trafiquants

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Les hauts fonctionnaires et la police sont complices des criminels[4]. De nombreux trafiquants sont membres du crime organisé ou sont cooptés par celui-ci[6],[4].

Certains responsables du gouvernement, ainsi que des étrangers, tirent profit du trafic sexuel aux Philippines. Les criminels sont parfois des membres de la famille de la victime, ou ses amis[9],[7]. Des pédocriminels voyagent dans le pays pour s'adonner au tourisme sexuel sur les mineurs[14],[4],[7].

Le manque de données empêche de connaître l'ampleur réelle du trafic sexuel aux Philippines[10]. La corruption est omniprésente[3],[4]. Le gouvernement a reçu des critiques à cause de son inaction pour appliquer les lois dans certains secteurs et parce qu'il ne propose pas d'aide suffisante aux victimes en termes de protection et de réintégration[3],[6].

Trafic sexuel par Internet

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Le trafic sexuel par Internet, ainsi que l'exploitation des victimes dans la pornographie, représente un grave problème[13],[10],[7],[8]. Les victimes de trafic sexuel sont parfois forcées d'exécuter des actes sexuels qui sont diffusés en direct par webcam[4],[9].

En 2020, l'UNICEF estime que les Philippines sont l'épicentre mondial du trafic sexuel par Internet ; sur dix enfants ou adolescents, huit sont en danger de subir des abus sexuels diffusés en ligne[15]. Le Bureau de la cybercriminalité du département de la Justice a reçu des centaines de milliers de signalements sur des vidéos et images d'enfants philippins victimes d'exploitation sexuelle sur Internet. La lutte contre le trafic sexuel en ligne dans le pays est menée par la police nationale, associé au Women and Children Protection Center (WCPC), au Philippine Internet Crimes Against Child Center (PICACC)[16], au Philippine InterAgency Council Against Trafficking (IACAT, organisme du département de la Justice) et au département du bien-être social et du développement[17].

Dans la province de Cebu, Rancho ni Cristo est un refuge réservé au rétablissement des enfants victimes d'abus sexuels en ligne. Dans ce foyer, les enfants reçoivent de la nourriture, des soins médicaux, un soutien psychologique, du mentorat ainsi qu'une formation[18] .

« Bars juteux »

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Des femmes et jeunes filles philippines sont transportées clandestinement depuis les Philippines vers la Corée du Sud, où elles deviennent des esclaves sexuelles dans des « bar juteux » (juicy bars), qui vendent leurs prestations aux militaires et aux contractuels de l'United States Forces Korea[19],[20],[21].

Organisations non gouvernementales

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Destiny Rescue USA, basée à Fort Wayne dans l'Indiana, secourt les personnes victimes de trafic sexuel aux Philippines[22],[14].

L'International Justice Mission (IJM) lutte contre la traite sexuelle par Internet aux Philippines[23],[13].

Notes et références

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  1. « Philippines 2018 Trafficking in Persons Report » [archive du ], sur U.S. Department of State (consulté le ) : « As reported over the past five years, the Philippines is a source country and, to a lesser extent, a destination and transit country for men, women, and children subjected to sex trafficking and forced labor. »
  2. « New ways to help Hong Kong's human trafficking victims », sur CN Monitor,
  3. a b et c « Philippines meets 'minimum standards' in eliminating human trafficking — US report », sur PhilStar Global,
  4. a b c d e f g h i j k l et m « Philippines' fight against trafficking », sur CNN Philippines,
  5. a et b « SEA Games: foreign tourist surge to Philippines sees rising risk of sex trafficking », sur South China Morning Post, .
  6. a b c d et e « Human trafficking prevalent in post-typhoon Philippines », sur Devex, .
  7. a b c d et e « Victims of human trafficking in PH spike to over 700,000 – Global Slavery Index », sur UNTV,
  8. a b c d et e « Victims endure lives degraded by traffickers », sur CNN,
  9. a b et c « Facebook used to kidnap girls for sex slaves », sur Standard-Examiner,
  10. a b et c « Philippines targets cybersex trafficking but young victims are often left in limbo », sur South China Morning Post,
  11. a b et c « UN envoy warns about human trafficking in PH », sur Rappler,
  12. « 3 minors rescued from human traffickers in Bulacan », sur Rappler,
  13. a b et c « Cyber-sex trafficking: A 21st century scourge », sur CNN,
  14. a b et c « Saving child sex workers », sur Rappler, .
  15. « Senator warns of possible surge in child cybersex traffic », sur The Philippine Star,
  16. « Global taskforce tackles cybersex child trafficking in the Philippines », sur Reuters,
  17. « 12 minors rescued in Butuan City cybersex den », sur SunStar,
  18. « 'We didn't have much to eat': Poverty pushes some kids towards paid sex abuse in the Philippines », sur CNA,
  19. « USFK video links 'juicy bars' with human trafficking », sur Stars and Stripes,
  20. « Seoul: Filipinas forced into sex trade with foreigners and US soldiers », sur Asia News,
  21. « USFK: Troops cannot pay for the companionship of "juicy girls" », sur Military Times,
  22. « Destiny Rescue USA, Inc. », sur Guide Star,
  23. « Child sex abuse live streams rising at 'alarming rate' amid surge in 'cybersex trafficking' », sur The Independent,