Txerrero — Wikipédia
Txerrero | |
Personnage de fiction apparaissant dans les Mascarades souletines. | |
Un Txerrero à Sainte-Engrâce (2011). | |
Entourage | gorriak |
---|---|
modifier |
Le Txerrero est un des personnages principaux des mascarades souletines. Il tient le txerra, une sorte de balai en crins de cheval et porte à la ceinture des clochettes de vache ; il ouvre la marche de la troupe.
Description
[modifier | modifier le code]Txerrero porte une veste rouge avec un plastron blanc brodé d'argent ou d'or et un pantalon noir ; il est coiffé d'un béret[1]. Au XIXe siècle ont été décrits des Txerreros habillés « d'un bas blanc et d'un bas rouge, d'une veste multicolore et d'une toque emplumée » ou « en pantalon blanc et chemise blanche [ornée] au plastron de broches, chaînes d'or et bijoux comme celle des danseurs de Basse-Navarre »[1].
Il se caractérise surtout par la sorte de balai qu'il porte et fait tournoyer, le txerra[2],[3], formé de crins de cheval emmanchés d'un bâton[1]. À la ceinture il porte attachées des cloches de vaches ou de brebis[1],[4].
Quand la troupe est nombreuse, il peut exister un « Texrrero noir », vêtu de cette couleur[5].
Rôle dans la mascarade
[modifier | modifier le code]Au sein de la troupe des « Rouges » (gorriak), les personnages bien habillés qui représentent l'ordre et la société souletine, Txerrero fait partie des cinq danseurs principaux, les aitzindariak, « ceux qui marchent devant »[6]. Il s'avance en première position lors de l'entrée du cortège dans un village[2], agitant les sonnailles qui ceignent sa taille, écartant le public en brandissant son txerra, franchissant en tête les barricades symboliques dressées par les habitants[3] et affrontant chaque épreuve en tête[7].
Lors de la représentation, il ouvre le premier acte, délimitant la scène en traçant en dansant un cercle avec sa txerra[8]. Tout au long du spectacle, à nouveau d'un mouvement de son balai, il introduit les personnages sur scène et les en fait sortir[5].
On affecte généralement ce rôle à un danseur fort et vigoureux[4].
Parenté et interprétation
[modifier | modifier le code]Par son rôle de guide et de serre-file du cortège, Txerrero s'apparente au Kotilun-gorri du Labourd[9]. C'est un personnage très ancien de la mascarade[9] et il est possible qu'il ait jadis figuré un fou[9].
Des auteurs voient dans la txerra une « perche à porc » (txerrra-haga)[1], faisant du Txerrero lui-même le gardien d'un troupeau de porcs[1] (d'autres n'y voient qu'une balayette domestique servant à nettoyer le foyer d'un four[1]). Dans une interprétation socio-politique des mascarades, Txerrero pourrait être « une espèce de courrier ou d'estafette » (quand Zamalzain serait le chevalier ou l'écuyer)[10].
Les clochettes qu'il porte à la taille sont un motif classique de tous les carnavals ruraux du pays basque et de Navarre[11].
|
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Michel Guilcher, La Tradition de danse en Béarn et pays basque français, Les Éditions de la MSH, , 727 p. (ISBN 978-2-901725-63-3, lire en ligne)
Références
[modifier | modifier le code]- Guilcher 1984, p. 555.
- Guilcher 1984, p. 556.
- « Aitzindariak » (consulté le )
- Marcel Bedaxagar, Les Mascarades : Carnaval populaire de la Soule, Institut culturel basque, coll. « Les Cahiers de Sü Azia », , 55 p., « Que sont les mascarades ? », p. 8
- Guilcher 1984, p. 614.
- François Fourquet, La mascarade d'Ordiarp, Bayonne, Association de recherche sociale Ikerka, Ministère de la Culture. Direction du Patrimoine Ethnologique. Convention de recherche 31119-1983, , 108 p. (lire en ligne)
- Guilcher 1984, p. 554.
- Guilcher 1984, p. 659.
- Guilcher 1984, p. 674.
- Guilcher 1984, p. 664.
- Jean-Dominique Lajoux, Les Mascarades : Carnaval populaire de la Soule, Institut culturel basque, coll. « Les Cahiers de Sü Azia », , 55 p., « La Mascarade souletine », p. 19