Union nationale Attaque — Wikipédia

Union nationale Attaque
(bg) Национално обединение Атака
Image illustrative de l’article Union nationale Attaque
Logotype officiel.
Présentation
Président Volen Siderov
Fondation
Siège ul. Vrabcha 1, 1000 Sofia (Bulgarie)
Organisation de jeunesse Organisation nationale de la jeunesse Ataka
Journal Journal Ataka
Chaîne TV Alfa TV
Religion Église orthodoxe bulgare
Slogan « Reprenons la Bulgarie »
Да си върнем България
Positionnement Extrême droite[1],[2],[3],[4]
Idéologie Nationalisme[1],[2],[5],[6],[7]
Populisme de droite[5],[8],[9]
Russophilie[10]
Euroscepticisme dur
Chauvinisme social (en)
Anti-islam
Ultranationalisme[11],[12],[13],[14]
Protectionnisme[15]
Affiliation nationale Bulgarie neutre (en) (2023-)
Couleurs Blanc, vert, rouge (couleurs nationales bulgares)
Site web www.ataka.bg

L'Union nationale Attaque (en bulgare Национално обединение Атака (Nacionalno Obedinenie Ataka), abrégé en Ataka (Атака)), est un parti politique bulgare nationaliste fondé et dirigé par Volen Siderov.

Histoire du parti

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Manifestation d'ATAKA en à Sofia.

Ataka a été crée en avril 2005 par le journaliste Volen Nikolov Siderov. Cette coalition a été constituée par le Mouvement national pour le salut de la patrie, le Parti patriotique national bulgare et l'Union des forces patriotiques et des militaires réservistes pour la défense.

Aux élections législatives du , la coalition nationaliste obtient 9 % (21 députés sur 240 à la suite des alliances, puis 12 après des dissensions internes et une scission) ; lors de l'élection présidentielle du dimanche , Volen Nikolov Siderov est présent au second tour avec 21,5 % des suffrages. Au second tour, le national-populiste Volen Siderov, confronté au président socialiste sortant, Gueorgui Parvanov, est battu par 75 % des votants[16].

En , Ataka a envoyé une délégation à la fête des Bleu-blanc-rouge, fête annuelle du Front national, en vue d'une coalition au Parlement européen réunissant d'autres formations nationalistes ou populistes en Europe.

N'étant pas opposé à une adhésion à l'Union européenne, le parti est cependant ouvertement anti-américain et antisioniste[réf. nécessaire]. Il est également opposé à la corruption, aux communautés minoritaires (en particulier les Turcs[2],[4],[5],[6],[17] et les Roms[17], mais aussi les Juifs[17] et les musulmans[17]) et à l'OTAN[5]. Il propose d'instaurer le christianisme orthodoxe comme religion officielle du pays.

Le parti est classé par la plupart des universitaires à l'extrême droite[2],[3],[4]. Les dirigeants du parti décrivent l'Ataka comme n'étant « ni de gauche ni de droite, juste bulgare »[4]. Les opposants à Ataka le considèrent comme un parti de tendance xénophobe, voire fasciste.

Le parti soutient entre 2009 et 2011 le gouvernement du conservateur Boïko Borissov (GERB)[16].

Le , Dimitar Stoyanov fonde le Parti national-démocrate, une scission d'Ataka[réf. nécessaire].

Le parti obtient ensuite des résultats électoraux en baisse (12 % aux élections européennes de 2009, 3,6 % à l'élection présidentielle de 2011, puis 3 % aux européennes de 2014), ce qui s’explique notamment par la fragmentation organisationnelle de l’extrême droite[16].

En perte d'influence, Ataka radicalise son discours à l'égard des minorités et se distingue par des actions violentes plus nombreuses, notamment à l’égard des étudiants[16].

Ataka s'allie au Front patriotique pour la présidentielle de 2016, formant le cartel électoral Patriotes unis. L’opération est un succès relatif puisque la coalition décroche 15 % des voix à la présidentielle et 9,3 % aux législatives. Un accord est trouvé après La coalition apporte ensuite son soutien à Boïko Borissov et entre dans son gouvernement : Krassimir Karakatchanov, leader du VROM, est vice-Premier ministre et ministre de la Défense ; Valeri Simeonov, dirigeant du NFSB, est vice-Premier ministre chargé de la Politique économique et démographique ; Neno Dimov (OP) est ministre de l’Environnement et des Eaux ; et Emil Karanikolov (Ataka) est ministre de l’Économie. Le 25 juillet 2019, le parti Ataka est expulsé des Patriotes unis par les deux autres formations qui composent la coalition, celles-ci l'accusant d’attaques personnelles et de sabotage des décisions collégiales[16].

Le parti, qualifié de nationaliste par de nombreux observateurs[1],[18], dénonce le déficit démographique de la société bulgare et le risque d'une « dé-bulgarisation » de cette dernière, face à l'abandon de la politique de bulgarisation héritée de la période communiste à destination des minorités turque et rom[18]. Le parti se montre dès lors très hostile face à la Turquie, accusée de visée impérialiste, et à l'Occident qui encourageraient les revendications des minorités ethniques[18]. Ataka adopte également une rhétorique antisémite relativement rare en Bulgarie[18].

Programme officiel

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Son programme vise à :

  • Stopper la corruption ;
  • Interdire les partis ethniques et les émissions dans les langues minoritaires à la télévision publique ;
  • Sortir de l'OTAN (la Bulgarie a rejoint l'Organisation atlantique en ).
  • Interdire toute base militaire étrangère sur le territoire bulgare ;
  • Réviser les accords avec l'Union européenne ;
  • Rouvrir les réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire de Kozlodouy (fermés à la demande de l'UE) ;
  • Accorder une préférence aux entrepreneurs bulgares sur leurs concurrents étrangers ;
  • Réexaminer les conditions dans lesquelles ont été effectuées les privatisations ;
  • Instaurer un capitalisme social ;
  • Préserver et réinstaurer certains éléments du système de sécurité sociale qui existait sous le régime communiste ;
  • Restaurer la peine de mort ;
  • Stopper la « vente de la terre bulgare aux étrangers ».

Polémiques

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Le parti fait en 2006 campagne sur les Roms et en appelle à « transformer les Tziganes en savon »[19].

En , Dimitar Stoyanov[20], député européen bulgare (qui siégeait en tant qu'observateur) d'Ataka, compare Lívia Járóka[21], députée européenne hongroise d'origine rom et nommée « Meilleur parlementaire 2006 », à une prostituée rom[22], ce qui provoquera les protestations des eurodéputés et la condamnation par le Premier ministre et le président du Parlement bulgare.

En 2013, le parti apporte un soutien tacite[23] au gouvernement socialiste du fait de l'absence de quorum[24] à l'issue des élections législatives anticipées du 12 mai 2013. Le dirigeant du parti, Volen Siderov, est par la suite nommé par les socialistes à la tête de la commission parlementaire d'éthique et de lutte contre la corruption.

Résultats électoraux

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Élections parlementaires

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Année Voix % Rang Sièges Gouvernement
2005 296 848 8,1 4e
21  /  240
Opposition
2009 395 733 9,4 4e
21  /  240
Opposition
2013 258 481 7,3 4e
23  /  240
Soutien tacite
2014 148 262 4,5 7e
11  /  240
Opposition
2017 au sein des Patriotes unis
6  /  240
Borissov III (2017-2020)
04/2021 15 660 0,49 13e
0  /  240
Extra-parlementaire
07/2021 12 585 0,45 10e
0  /  240
Extra-parlementaire
11/2021 12 153 0,46 11e
0  /  240
Extra-parlementaire
2022 7 605 0,29 13e
0  /  240
Extra-parlementaire

Élections européennes

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Année Voix % Rang Sièges
2007 275 237 14,2 4e
3  /  18
2009 308 052 12,0 4e
2  /  17
2014 66 210 3,0 8e
0  /  17
2019 20 906 1,1 11e
0  /  17

Élections présidentielles

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Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
2006 Volen Siderov 597 175 21,5 2e 649 387 24,1 2e
2011 Volen Siderov 122 466 3,6 4e
2016 soutien à Krassimir Karakatchanov

Notes et références

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  1. a b et c (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
  2. a b c et d (en) Stefanos Katsikas, « Negotiating Diplomacy in the New Europe: Foreign Policy in Post-Communist Bulgaria », I.B. Tauris,‎ , p. 64.
  3. a et b (en) Michael Meznik et Tom Thieme, « Against all Expectations: Right-Wing Extremism in Romania and Bulgaria », The Extreme Right in Europe: Current Trends and Perspectives, Vandenhoeck & Ruprecht,‎ , p. 205–207.
  4. a b c et d (en) Lars Rensmann, « "Against Globalism": Counter-Cosmopolitan Discontent and Antisemitism in Mobalizations of European Extreme Right Parties », Politics and Resentment: Antisemitism and Counter-Cosmopolitanism in the European Union, Brill,‎ , p. 133.
  5. a b c et d (en) José M. Magone, « Comparative European Politics: An Introduction », Routledge,‎ , p. 386.
  6. a et b (en) James L. Hopkins, « The Evolution of Nationalism Within the Bulgarian Orthodox Church », World Christianity in Local Context: Essays in Memory of David A. Kerr, Continuum, vol. 1,‎ , p. 149.
  7. (en) Robert Bideleux et Ian Jeffries, « The Balkans: A Post-Communist History », Routledge,‎ , p. 120.
  8. (en) Ruzha Smilova, Daniel Smilov et Georgi Ganev, Understanding Media Policies: A European Perspective, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-1-137-03528-8), « Democracy and the Media in Bulgaria. Who Represents the People? », p. 37-53.
  9. (en) « Left Wing, Right Wing, Everything: Xenophobia, Neo-totalitarianism and Populist Politics in Contemporary Bulgaria », Offnews (consulté le ).
  10. (en) Rusofili : Volen, we are with you!, Ataka, .
  11. (en) Stefanos Katsikas, « Negotiating Diplomacy in the New Europe: Foreign Policy in Post-Communist Bulgaria », I.B. Tauris,‎ , p. 64.
  12. « Outrage over Ataka leader Siderov's antics on Bulgarian National Television talk show », The Sofia Globe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Ben Doherty, « Jock Palfreeman to learn fate on Monday as parole sparks protests in Bulgaria », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Main party in Bulgaria seeks to void election result », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Yannis Sygkelos, « Nationalism Versus European Integration: The Case of Ataka », East European Quarterly, vol. 43, nos 2-3,‎ , p. 164.
  16. a b c d et e Benjamin Biard, « L’extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019) », sur CRISP,
  17. a b c et d (en) Kristen Ghodsee, Muslim Lives in Eastern Europe : Gender, Ethnicity, and the Transformation of Islam in Postsocialist Bulgaria, Princeton University Press, , 280 p. (ISBN 978-1-4008-3135-7 et 1-4008-3135-0, lire en ligne), p. 111.
  18. a b c et d Antonela Capelle-Pogacean et Nadège Ragaru, « La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie », Le Courrier des pays de l'Est,‎ , p. 44–51 (ISSN 0590-0239, lire en ligne, consulté le ).
  19. « Roms et gens du voyage : l’histoire d’une persécution transnationale », sur Le Monde diplomatique, .
  20. « Dimitar Stoyanov », sur la base de données des députés au Parlement européen.
  21. « Lívia Járóka », sur la base de données des députés au Parlement européen.
  22. Dans un courriel adressé à l'ensemble des parlementaires, il écrit en effet : « Dans mon pays il y a des dizaines de milliers de filles tziganes plus belles que cette honorable-là (...) Les meilleures d'entre elles sont chères - jusqu'à 5 000 euros pièce, Wow ! »..
  23. « La fièvre monte dans la capitale bulgare », sur Le Figaro, .
  24. « Bulgarie: des manifestants empêchent le Parlement de tenir séance », sur Libération.fr, .

Liens externes

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