Vœu des Échevins de Lyon — Wikipédia
Le Vœu des Échevins de Lyon est une promesse faite en 1643 par le prévôt des marchands de Lyon et quatre conseillers, qui jurèrent de rendre hommage à la Vierge chaque année si elle débarrassait Lyon de l'épidémie de peste qui ravageait les villages environnants[1]. Lorsque Lyon fut épargnée par cette épidémie, notamment grâce aux progrès de l'hygiène dans la ville, les Lyonnais tinrent leur promesse[2] et, depuis lors, Lyon rend hommage à la Vierge chaque année le 8 septembre[3].
Contexte historique
[modifier | modifier le code]Au XVIIe siècle, Lyon subit plusieurs épidémies de peste, notamment en 1628 (la plus dévastatrice), 1631, 1637, 1639 et 1642. Le 5 avril 1642, probablement à l'instigation du prévôt des marchands Alexandre de Mascrany, un vœu est fait : deux jours plus tard, une procession à Notre-Dame de Fourvière aura lieu, pour demander à la Vierge de les délivrer de la peste[1]. Ce pèlerinage eut lieu, et il fut décidé qu'il se poursuivrait chaque année.
Le 12 mars 1643, un vote de la même assemblée les engage à célébrer la Nativité de Marie le 8 septembre en se rendant en procession à Fourvière pour offrir un écu d'or et sept livres de cire blanche, comme promis, si l'épidémie n'atteignait pas la ville[4].
Cette cérémonie s'est maintenue au fil des ans, en y ajoutant une bénédiction de la ville du haut de la basilique[5], et bien qu'interdite pendant la période révolutionnaire, elle a été rétablie en 1848 par le cardinal de Bonald[2]. Lorsqu'en 1849, une statue de la Vierge devait être inaugurée au sommet de la basilique de Fourvière, cette tradition s'est associée à l'une des plus célèbres fêtes lyonnaises : la Fête des Lumières. En raison du mauvais temps, l'inauguration dut être reportée au 8 décembre, et lorsque, le même jour, il sembla que la fête devait être à nouveau suspendue, les habitants de la ville éclairèrent leurs fenêtres avec de petites bougies, donnant ainsi naissance à cette nouvelle tradition[1].
Pendant la Première Guerre mondiale, pour commémorer l'Union sacrée, le conseil municipal est invité à la cérémonie du 8 septembre 1915[4] et, depuis, la tradition de la participation du maire à l'Offrande n'a été rompue qu'à trois reprises :
- Sous les deux mandats (1905-1940, 1945-1957) d'Édouard Herriot, célèbre leader de gauche, le maire a refusé d'assister à la procession, suivant une interprétation stricte de la séparation de l'Église et de l'État[6],[7].
- En 2020, le nouveau maire de Lyon, Grégory Doucet, d'Europe Écologie-Les Verts, refuse de participer au traditionnel vœu des édiles : « Dans mon interprétation des règles de la laïcité, je laisse les croyants mener cette cérémonie », obligeant la Fondation Fourvière à faire appel à Jean-Michel Aulas pour remplacer le maire[7], qui prononce néanmoins un discours à l'issue de la cérémonie[8].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Richard Miriski, « 8 DÉCEMBRE FÊTE DES LUMIÈRES - Guide des sources présentes aux Archives municipales », Archives Municipales Lyon, , p. 4 (lire en ligne)
- Florent Deligia, « Quelles sont les origines et l’histoire du vœu des Échevins ? », sur Lyon Capitale, (consulté le )
- Eloi Thiboud, « Le résumé du vœu des Échevins 2022 en vidéo », sur Lyon Capitale, (consulté le )
- «La restauration du Vœu des Echevins 1643», sur museedudiocesedelyon.com (consulté le )
- « Voeu des Échevins 2019 », sur Diocèse de Lyon, (consulté le )
- « L'écu, le maire et l'archevêque : petite Histoire lyonnaise du Vœu des Échevins | RCF », sur www.rcf.fr (consulté le )
- « Pour le vœu des échevins à Lyon, Jean-Michel Aulas a remplacé le maire de la ville », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )
- « Le maire EELV de Lyon renonce à participer au traditionnel «Voeu des Échevins» », sur Le Figaro, (consulté le )