Vassil Levski — Wikipédia

Vassil Levski
Portrait de Vasil Levski
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Tombe de Vassil Levski (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Васил ЛевскиVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Васил Иванов КунчевVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Ivan Kountchev Ivanov (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Gina Kountcheva (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Vassil Levski
Signature

Vassil Ivanov Kountchev (en bulgare : Васил Иванов Кунчев), plus connu sous le nom de Vassil Levski, est né le à Karlovo et meurt le à Sofia. Il fut un révolutionnaire et idéologue de la révolution nationale bulgare dans la lutte nationale contre l'occupant ottoman. Il chercha à organiser des soulèvements à travers l'ensemble des territoires bulgares via des comités régionaux.

Du fait de son rôle majeur dans la lutte pour la libération de la Bulgarie, Vassil Levski est considéré comme le plus grand héros national auquel le peuple bulgare se réfère et le désigne comme « L'apôtre de la liberté »[1]. Vassil Levski envisageait la création d'une République bulgare mettant ses citoyens, y compris les minorités, sur un pied d'égalité[2]. Il fut inspiré par le libéralisme que connaissaient les sociétés européennes occidentales et par la Révolution française. Organisant un soulèvement coordonné, il est arrêté en 1872, puis pendu l'année suivante.

Vasil Levski en uniforme porte-drapeau

Vassil Ivanov Kountchev est né le dans la ville de Karlovo[3] alors sous domination ottomane. Ses parents étaient Ivan Kountchev et Gina Kountcheva (née Karaivanova) et Vassil Levski eut deux frères et deux sœurs. Il devint diacre à l'âge de 24 ans, ce qui lui valut le surnom « Le diacre », mais il abandonna plus tard la religion pour rejoindre le mouvement de libération de la Bulgarie[3].

Inspiré par les idées révolutionnaires de Georgi Rakovski et la renaissance bulgare[réf. nécessaire], Vassil Levski se rendit à Belgrade au cours du printemps 1862. Dans cette ville, Georgi Rakovski avait assemblé la première légion bulgare, un détachement militaire formé par des volontaires cherchant à renverser la domination ottomane. Vassil Levski intégra cette troupe mais elle fut dissoute le et il rejoignit la Bulgarie. C'est à cette époque qu'il gagna le pseudonyme de « Levski » - semblable au lion. Son oncle le dénonça aux autorités ottomanes comme rebelle et il fut emprisonné à Plovdiv pendant trois mois avant d'être finalement relâché. Il exerça ensuite le métier d'enseignant.

En , Levski rencontra Georgi Rakovski en Roumanie. Deux groupes révolutionnaires dirigés par Panaïot Khitov et Filip Totiou avaient été créés dans ce pays. Sur la recommandation de Rakovski, Vassil Levski devint porte-étendard du détachement de Khitov. En , son groupe traversa le Danube à Tutrakan, se déplaça à travers la région de Loudogorié et atteint les montagnes des Balkans. Après quelques affrontements, son groupe se retira en Serbie en août où leur présence fut tolérée temporairement. Il regagna la Roumanie et, durant l'hiver 1868, il fit connaissance avec le poète et révolutionnaire Khristo Botev près de Bucarest.

Rejetant la stratégie de détachements formés à l'extérieur des terres bulgares, Vassil Levski incita toutes les couches de la société bulgare à la révolution. Sous son impulsion, l'Organisation révolutionnaire interne vit le jour. L'objectif des comités créés fut de préparer un soulèvement coordonné. Persécuté par les autorités ottomanes qui offrait 500 livres turques pour sa mort et 1000 pour sa capture, Vassil Levski eut recours à des déguisements pour échapper à une arrestation lors de ses voyages. Il accomplit un travail important dans la gestion et l'organisation des réseaux révolutionnaires dont il était le dirigeant.

Il fut arrêté le matin du par les autorités ottomanes. Initialement interrogé et incarcéré à Tarnovo, Vassil Levski fut envoyé à Sofia le . Là, il fut traduit en justice et torturé. Bien qu'il ait reconnu son identité, il ne révéla pas ses complicités et les détails relatifs à son organisation. Alors qu'il était physiquement très affaibli, les autorités ottomanes condamnèrent Vassil Levski à la peine de mort par pendaison[4]. Sa mort aggrava la crise dans le mouvement révolutionnaire bulgare et la plupart des comités se désintégrèrent. Cinq ans après sa pendaison, la guerre russo-turque de 1877-1878 permit la libération de la Bulgarie du joug ottoman et ceci dans le sillage de l'Insurrection d'. Le Traité de San Stefano du mit en place un État bulgare autonome.

Statue de Levski à Karlovo

« Une fois libérés, créer une « sainte et pure Republique » où chacun pourra y vivre librement, indépendamment de son origine, de sa religion, de ses convictions[2]. »

« Être égaux avec les autres peuples européens ne dépend que de nos propres et communs efforts. »

« Si je gagne, je gagne pour toute une nation, si je perds, c'est une perte personnelle. »

  • « Pendaison de Vassil Levski[5] »

Ô Bulgarie !
Ô ma mère, ô patrie chérie !
Pourquoi pleurer si tristement ?
Et toi, corbeau, maudit oiseau,
Sur quel tombeau croasses-tu ?

Je sais, je sais, mère, tu pleures
De te sentir en esclavage !
Ta sainte voix est impuissante,
C’est une voix dans le désert.

Pleure ! Là-bas, près de Sofia,
Se dresse un gibet, je l’ai vu !
Et ton fils, l’unique entre tous,
Y pend de son terrible poids.(...)

Composé par le poète lyrique Khristo Botev[6]

Références

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  1. Ivan Dujčev, Histoire de la Bulgarie : des origines à nos jours, Horvath,
  2. a et b Rumen Daskalov, The Making of a Nation in the Balkans : Historiography of the Bulgarian Revival, Budapest, Central European University Press, , 286 p. (ISBN 963-9241-83-0, lire en ligne)
  3. a et b (en) Raymond Detrez, Historical Dictionary of Bulgaria, Rowman & Littlefield, , 760 p. (ISBN 978-1-4422-4180-0, lire en ligne), p. 289
  4. Jean-Claude Caron et Michel Vernus, L'Europe au 19e siècle : Des nations aux nationalismes (1815-1914), Paris, Armand Colin, , 493 p. (ISBN 978-2-200-24901-4, lire en ligne)
  5. Traduction de Paul Éluard, Œuvres complètes, vol. 2, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1968, p.502.
  6. La Grèce et les Balkans, tome I, p.523 (ouvrage d’Olivier Delorme)

Liens externes

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