Victor Griffuelhes — Wikipédia

Victor Griffuelhes
Victor Griffuelhes en 1906
Fonction
Secrétaire général de la Confédération générale du travail
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 48 ans)
SaclasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
La Nouvelle Vie ouvrière (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Les Hommes du jour, n°56, . Dessin d'Aristide Delannoy, texte de Flax.

Victor Griffuelhes, né à Nérac (Lot-et-Garonne) le et mort le (à 48 ans) à Saclas (Seine-et-Oise), est un ouvrier cordonnier et un militant syndicaliste révolutionnaire.

Il est le cinquième secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) de 1901 à 1909.

Élève au petit séminaire de Nérac jusqu'à quatorze ans, Victor Griffuelhes travaille avec son père jusqu'à ses dix-sept ans. En 1891, il se rend à Bordeaux, à Nantes, à Blois puis Tours. En 1893, il arrive à Paris. Ouvrier cordonnier, il fabrique des chaussures de luxe pour les bottiers du quartier de l'Élysée. En 1899, il est délégué à l'union syndicale de la Seine dont il devient rapidement secrétaire. En 1900, il est élu secrétaire de la Fédération des cuirs et peaux de la CGT.

Le , Griffuelhes devient secrétaire général de la CGT. À sa démission le , la CGT sera devenue la principale et la plus prestigieuse force du mouvement ouvrier en France, dotée d’une stratégie cohérente et d’une assise solide. Griffuelhes aura été un des principaux artisans de cette ascension, son travail d’organisation se doublant d’un effort de théorisation du syndicalisme révolutionnaire. Il a rédigé avec Émile Pouget la charte d'Amiens, adoptée par la CGT en 1906.

Alors que ses premiers choix politiques sont du côté des socialistes blanquistes, Griffuelhes acquiert progressivement la conviction de la nullité du parlementarisme pour émanciper la classe ouvrière. Il se donne alors entièrement à la CGT naissante. Quelques années plus tard, sa personnalité se confond entièrement avec la confédération.

À la suite de son expulsion de la Bourse du travail par le gouvernement en 1905, la CGT s'installe rue de la Grange-aux-Belles (10e arrondissement de Paris) grâce à un prêt de 90 000 francs. La loi prohibant à la confédération d'être propriétaire d'un bien immobilier, le siège est acquis par la « société Victor Griffuelhes et compagnie ». Certains militants rejetant cette personnalisation du siège du syndicat et le secrétaire général étant impliqué dans une autre affaire pour laquelle il dut prélever des fonds que la CGT destinait à d'autres fins, Griffuelhes se retrouve en prison, le gouvernement Briand cherchant à obtenir l'éviction du secrétaire général de la CGT. Le ministre de l’Intérieur Georges Clemenceau sut jouer des inimitiés qu’il s’était créées au bureau confédéral pour contribuer à le faire chuter. En 1908, il est arrêté avec 30 autres cadres cégétistes à la suite de la grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges, et ne peut donc participer au congrès de Marseille en , au cours duquel la confédération entérine une motion antimilitariste. C'est le Préfet de Police de la Seine, Louis Lépine, qui procède personnellement à son arrestation[1]. Griffuelhes choisit de démissionner en [2].

Il participe alors à la revue La Vie Ouvrière, tribune de la tendance syndicaliste révolutionnaire fondée par Pierre Monatte et, après la guerre, et avoir soutenu brièvement les communistes, il appuie l’action des syndicalistes révolutionnaires au sein des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR).

« À cette théorie [la conception guesdiste de l'action des syndicats], nous opposons la nôtre : adversaires de l'État et de toutes ses institutions au point de vue politique, adversaires de l'État et de toutes ses institutions au point de vue syndical[3],[4]. »

Publications

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  • « Romantisme révolutionnaire », L'Action directe, no 15, [5]
  • L'Action syndicaliste, Bibliothèque du mouvement socialiste, IV, Librairie des sciences politiques et sociales, Paris, Marcel Rivière, 1908, texte intégral
  • « Le syndicalisme révolutionnaire », La Publication sociale, coll. Bibliothèque d'études syndicalistes, no 1, 1909[6]
  • « De 1899 à 1909 : la leçon du passé », La Vie ouvrière, no 1, [7]
  • À propos d'un livre (Comment nous ferons la Révolution, par Pataud et Pouget), La Vie ouvrière, no 5, , texte intégral
  • Voyage révolutionnaire : impressions d'un propagandiste, M. Rivière (Paris), 1911. [1]
  • Avec Louis Mercier-Vega, Anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire, Éditions Spartacus, Paris, 1978

Bibliographie

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Rues et monuments

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Une rue de Boulogne-Billancourt porte son nom.

Notes et références

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  1. Anna Steiner, Les En-Dehors, Anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle Époque, Paris, Éditions L'Échappée, , p. 63.
  2. « Thierry Lepaon acculé à la démission », lemonde.fr, (consulté le ).
  3. Texte intégral de l'Action syndicaliste, 1908..
  4. Scan de la brochure originelle de l'Action syndicaliste..
  5. Texte intégral.
  6. Texte intégral ; néo-adaptation en brochure.
  7. Texte intégral.

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Articles connexes

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Liens externes

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