Villa Lavaurs — Wikipédia

Villa Lavaurs
La villa Lavaurs, en travaux en mai 2021, vue de sa grille d'entrée depuis la rue Saint-Honoré.
Présentation
Type
Fondation
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Créateur
Raymond Lavaurs (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Rénovation
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Occupants
Propriétaires
Raymond Lavaurs (d) (-XXe siècle), Urban Premium (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Adresse
88 rue Saint-Honoré (d) Voir et modifier les données sur Wikidata
Fontainebleau, Seine-et-Marne
 France
Coordonnées
Carte

La villa Lavaurs, anciennement villa Saint-Joseph, est un édifice du XIXe siècle dans un petit domaine situé à Fontainebleau, en Seine-et-Marne, en France. Elle a abrité le musée municipal d'art et d'histoire militaires jusqu'en 2010.

Situation et accès

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L'édifice est situé à l'extrémité nord-ouest de la rue Saint-Honoré au croisement avec la rue de la Paroisse, non loin du centre-ville de Fontainebleau, elle-même au sud-ouest du département de Seine-et-Marne.

Construction

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La villa est construite vers 1897 sur le terrain de l'hôtel des Quatre Secrétaires, par le comte Raymond Lavaurs qui lui donne alors le domonyme « villa Saint-Joseph »[1],[2]. En 1895, le comte et la comtesse résident toujours dans leur château de Sorques, un manoir situé à une dizaine de kilomètres de là, sur le territoire actuel de la commune de Montigny-sur-Loing, au sud de la forêt de Fontainebleau et aux bords du Loing. À cette date, ils viennent souvent surveiller les travaux de construction de leur nouvelle propriété[3]. Cette demeure est alors essentiellement conçue pour les grandes réceptions[4]. L'état inachevé de l'édifice n'a toutefois pas empêché l'organisation de festivités : le quotidien Le Gaulois rapporte, dans son numéro du , la tenue d'un carnaval organisé par la comtesse dans l'« hôtel », avec de nombreux invités[5].

Au départ villégiature privée, elle devient une annexe du lycée de jeunes filles dans les années 1960, puis elle accueille la Bibliothèque Internationale de Musique Contemporaine au premier étage. À partir de 1972, la villa abrite le musée municipal d'art et d'histoire militaires jusqu'en 2010[6],[7]. Elle est finalement rachetée par la Ville dans les années 1980[8].

Association de défense

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L'Association des Amis de la Villa Lavaurs et de son Parc s'est constitué en fin d'année 1996 pour la sauvegarde et la valorisation de cet édifice. Elle a pour objet :

  1. « de sauvegarder la Villa Lavaurs, témoignage de l'architecture du XIXe siècle, actuellement à destination culturelle et sociale, et son parc implanté d'arbre magnifiques » ;
  2. « de contribuer par tous les moyens en son pouvoir à la préservation intégrale de cette propriété partie intégrante et en principe inaliénable du patrimoine municipal » ;
  3. « de présenter des propositions culturelles et sociales à l'utilisation de cette propriété ».

Alors que le conseil municipal vote une « Zone de Protection du patrimoine Architectural Urbain et Paysager » le , cette disposition ne semble prendre le jardin de la villa ni comme un « espace majeur », ni comme faisant partie d'un « cœur d'îlot à protéger ». La crainte de l'association est alors que l'édifice et son jardin soient vendus intégralement[1].

Projets et vente

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Le maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, veut pendant longtemps y établir le siège de la communauté de communes du pays de Fontainebleau mais le maire d'Avon, Jean-Pierre Le Poulain, s'oppose à un tel projet, finalement abandonné notamment à cause des travaux de remise aux normes trop coûteux.

Dès 2011, l'idée d'une vente de la villa est alors envisagée. Le , la société parisienne Urban Premium rachète l'édifice, le bâtiment de gardien et un terrain de 2 000 m2 pour une somme de 1 770 000 euros en vue d'établir des logements locatifs : une quinzaine d'appartements, variant du studio au T3. Une rénovation de l'édifice et de la parcelle est entamée. Les collections du musée napoléonien restent un temps sur place, avant d'être transférées dans les salles d'expositions temporaires au-dessus de la médiathèque[6],[8],[9]. La restauration est effectuée par l'agence Bonne Nouvelle architectures[10].

Propriétaires

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Famille Lavaurs

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Les Lavaurs sont originaires de Teissières-de-Cornet, dans le Cantal, où est situé non-loin le lieu-dit Lavaurs. Cette famille de propriétaires exploitants du XVIe siècle garde des traces anciennes de son existence : on note en particulier Louis Lavaurs et ses fils Antoine, né en 1764, et Louis, né fin 1765[11].

Ne pouvant vivre suffisamment des exploitations agricoles, Louis Lavaurs part s'enrichir ailleurs. Après de nombreux voyages, il s'installe à Quimper, en Bretagne, où ses deux épouses successives donnent naissance à une famille de quatorze enfants. L'un d'eux est François Louis Lavaurs, né en 1805 et mort en 1884. Architecte, il fonde une société avec le constructeur Parent & Schaken, qui devient Fives-Lille, et dont il préside le conseil d'administration. Il construit une partie du réseau ferroviaire de France — dont la ligne Paris-Moret —, d'Algérie, de la province de Santa Fe en Argentine et d'Espagne dont la travail sur des lignes importantes lui vaut d'être anobli par le roi Alphonse XIII au titre de comte en 1879. En Espagne, son travail l'aménera à fonder la Société minière et métallurgique de Peñarroya. Il fera également des travaux en Italie, dont la construction de deux ponts en fer sur le Tibre. Il achète alors le château de Sorques, à Montigny-sur-Loing, et devient maire de cette commune[11], de 1870 à 1874.

Raymond Lavaurs

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Détail de la sépulture de la famille Lavaurs, dans le cimetière de Fontainebleau.

Le comte Raymond Lavaurs, né en 1846 à Nantes et mort en 1927, vend le château de Sorques au décès de son père pour déménager dans cette nouvelle villa de Fontainebleau. Il est capitaine au premier bataillon de garde nationale mobile de Seine-et-Marne puis un homme d'affaires qui travaille à Paris : il est le président-directeur général de la société Peñarroya. Il passait ses fins de semaine à chasser à Sorques et à jouer au golf de Fontainebleau, dont il est l'un des fondateurs et premier président[11],[12].

Jeanne Bizot

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L'épouse de Raymond Lavaurs, la comtesse Lavaurs, Jeanne Bizot, est la fille de Michel Bizot, général de division mort durant le siège de Sébastopol, et la sœur de Brice Adrien Bizot, militaire français, héros de la seconde expédition de Madagascar et général de division de la Première Guerre mondiale[3],[4].

Elle décède le , dans la villa. Ses obsèques ont eu lieu le matin du à l'église de Fontainebleau. L'hebdomadaire L'Abeille de Fontainebleau la décrit comme étant une « personne excessivement aimable et bonne »[13].

Le bâtiment est composé de trois niveaux au-dessus du sol et d'un sous-sol. Un perron à double volées permet d'accéder à une porte en bois au-dessus de laquelle se fixe un auvent transparent.

Le monogramme « ⅃L » apparaît plusieurs fois, notamment sur le fronton surmontant la fenêtre avant du second étage et sur sa fenêtre homologue derrière l'édifice, ainsi que dans la forme des ancres de cheminées.

Le bâtiment contient une vaste salle de bal meublée, habillée de boiseries de vieux chêne sculpté, ainsi que d'une tenture et d'un plafond bleus[5].

Lustre du grand salon

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Un grand lustre en bronze doré, faisant 150 centimètres de hauteur et 130 centimètres de diamètre, ornait le grand salon de la villa.

Il est composé de trente-six branches de lumière feuillagées qui se terminent par des fleurons et des enroulements. Ces branches se distribuent sur quatre rangs, ornées de feuilles d'acanthe. Le fût de forme balustre est ciselé de godrons alternés de canaux à asperges et d'entrelacs à fleurons. Il est décoré de pendeloques, d'enfilages de perles, de plaquettes et rosaces en cristal et verre taillé et présente une graine à l'amortissement. Ce fût est surmonté à la partie supérieure de quatre sculptures d'enfants musiciens, probablement faites par Henry Dasson (1825-1896), ébéniste et bronzier parisien, et réalisées d'après le modèle de Pierre Gouthière livré pour le Petit Appartement de la Reine au château de Versailles vers 1780.

Côté pour une fourchette de départ de 8 000 à 12 000 euros, il est vendu le pour 41 250 euros (frais compris) lors de la vente aux enchères Meubles et objets d'art et de décoration à la maison Osenat, à Fontainebleau[12].

Références

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  1. a et b Amis de la Villa-Lavaurs et de son parc, « Une Association de défense de la Villa Lavaurs », La République de Seine-et-Marne,‎ 1996-12-32
  2. Amis de la Villa-Lavaurs et de son parc, « Le jardin de la Villa-Lavaurs ouvert au public ? », La République de Seine-et-Marne,‎
  3. a et b « Mondanités : Paris hors Paris », Le Gaulois, no 5625,‎ , p. 1 (lire en ligne Accès libre)
  4. a et b « Notes mondaines », Journal des débats politiques et littéraires,‎ , p. 3 (lire en ligne Accès libre)
  5. a et b « Mondanités : dans le monde », Le Gaulois, no 5448,‎ , p. 2 (lire en ligne Accès libre)
  6. a et b Rédaction Melun, « Fontainebleau. Villa Lavaurs : cette fois, c'est vendu », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne Accès libre)
  7. Ville de Fontainebleau, « Musée d'art et d'histoire militaires : L'établissement ferme provisoirement ses portes », Fontainebleau,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  8. a et b Yoann Vallier, « Seine-et-Marne. Fontainebleau : vivez dans des lieux historiques », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne Accès libre)
  9. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau : la villa Lavaurs va abriter des logements locatifs », Le Parisien,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  10. Bonne Nouvelle architectures, « Villa Lavaurs à Fontainebleau » Accès libre, sur bn-architectures.com (consulté le )
  11. a b et c Les Amis de la villa Lavaurs et de son parc, Une villa du 19ème, un parc, le musée napoléonien : un pôle attractif culturel en centre ville, notre patrimoine menacés, Avon, Faire savoir, 4 p. (lire en ligne Accès libre), « La famille Lavaurs », p. 3
  12. a et b Osenat, « Lot n° 170 », sur osenat.com (consulté le )
  13. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 42 de la 87e année,‎ , p. 1 (lire en ligne)

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Articles connexes

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Liens externes

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