Vin Mariani — Wikipédia
Vin Mariani | |
Affiche publicitaire pour le vin Mariani destinée à l'étranger (lithographie de Jules Chéret, 1894). | |
Pays d’origine | France |
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Date de création | 1863 |
Site web | vinmariani.fr |
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Le vin Mariani est une boisson tonique française créée en 1863 par le préparateur en pharmacie Angelo Mariani, à partir de feuilles de coca macérées dans du vin de Bordeaux.
Historique
[modifier | modifier le code]Cette boisson, très consommée à la Belle Époque (la publicité, au travers de l'Album Mariani, se fondait sur des témoignages enthousiastes de personnalités, parmi lesquelles le pape Léon XIII) est parfois considérée comme la préfiguration du Coca-Cola (son concepteur John Pemberton l'aurait d'abord copiée avant d'en enlever l'alcool sous la pression des ligues de tempérance, pour concevoir sa boisson)[1]. Avant la Première Guerre mondiale, il s'en vend dix millions de bouteilles par an[2].
N'ayant pas été brevetée, elle fut tout d'abord imitée, puis interdite dans certains États des États-Unis (prohibition de l'alcool) puis en France et ailleurs (interdiction de la cocaïne, principe actif de la feuille de coca).
Renaissance au XXIe siècle
[modifier | modifier le code]En 2014, Christophe Mariani, restaurateur à Ajaccio, en accord avec la famille d'Angelo Mariani, le créateur du breuvage, a relancé la production du vin Mariani, mais avec une formulation décocaïnisée[3],[2], et choisit le Vermentino, un cépage corse[4].
En 2017, il rencontre Evo Morales, président de la République bolivienne[3], qui souhaite faire fabriquer dans son pays le breuvage à base de feuilles de coca[5].
Conflit avec Coca-Cola
[modifier | modifier le code]En 2019, la firme américaine Coca-Cola, à la suite de la demande d'enregistrement de la marque « Coca Mariani » au niveau européen[6], demande son annulation auprès de l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle [7],[8].
Le motif en est que cette appellation pourrait créer une confusion dans l'esprit des consommateurs[9].
En 2024, une bouteille vieille de 144 ans est retrouvée par hasard en Corse. Depuis, Coca-Cola reconnaît la paternité et l'inspiration de la boisson « Coca Mariani » dans laquelle l'alcool a été remplacé par de l'eau et du sucre[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cecilio Álamo González et Francisco López-Muñoz, « Quand héroïne et cocaïne étaient vues comme « bonnes pour la santé » », sur The Conversation, (consulté le )
- Stéphane Reynaud, « Le grand retour du vin Mariani », Le Figaro et vous, Le Figaro, 25-26 février 2017, p. 33.
- Ghjilormu Padovani, « Le vin corse Mariani en passe de conquérir... la Bolivie », Corse-Matin, (consulté le ).
- « Corse : Coca-Cola Company déclare la guerre au vin Coca Mariani », France 3 Corse, .
- (en) « Bolivia's Morales recommends coca wine to next Pope », Reuters, .
- « Pourquoi Coca Mariani, vin spiritueux corse, est-il attaqué par la multinationale Coca-Cola ? », Sud Ouest, .
- Hugues Douillet, « «C'est un peu comme tuer le père » : Coca-Cola attaque le vin corse Coca Mariani », Le Figaro, .
- « Coca-Cola part en guerre contre un vieux vin corse, le Coca Mariani », La Dépêche du Midi, .
- Ronan Tésorière, « Le vin corse «Coca Mariani» contre Coca-Cola : 5 minutes pour comprendre cette bataille juridique », Le Parisien, .
- « La riche histoire de Coca-Cola I Coca-Cola Belgique et Luxembourg », sur www.coca-cola.com (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Michel Alessandrini et Toussaint Alessandrini, Le Vin Mariani : ou L'histoire de la première boisson à la coca, Biguglia, Stamperia Sammarcelli, , 178 p. (OCLC 835321378).
- Aymon de Lestrange (préf. François Monti), Angelo Mariani, 1838-1914 : Le vin de coca et la naissance de la publicité moderne, Paris, Intervalles, , 190 p. (ISBN 978-2-36956-035-7).
- Le vin Mariani considéré au point de vue scientifique et industriel, article de Émile Gautier extrait de la revue La Science Française, paru en 1903 dans le 8e volume de l'Album Mariani, p.268