Vinnie Ream — Wikipédia
Naissance | |
---|---|
Décès | Washington (D.C.) |
Sépulture | |
Nom de naissance | Lavinia Ellen Ream |
Nationalité | américaine |
Activité | sculpture |
Lieux de travail | |
Conjoint | Richard L. Hoxie (en) |
Abraham Lincoln, L'Amiral David G. Farragut |
Lavinia Ellen Ream, née le à Madison (Wisconsin), et morte le à Washington, est une sculptrice américaine.
Elle est l’autrice de la célèbre statue en pied d'Abraham Lincoln, située à l’intérieur de la rotonde du Capitole des États-Unis.
Jeunesse
[modifier | modifier le code]Lavinia Ellen Ream, surnommée Vinnie Ream, est née le dans une cabane en rondins, à Madison[1]. Elle est le plus jeune des trois enfants[2] de Lavinia McDonald, d'origine écossaise, et de Robert Ream, géomètre-expert et fonctionnaire du Territoire du Wisconsin, qui exploitaient aussi une halte de diligence, l'un des premiers hôtels de Madison, où les hôtes dormaient sur le plancher.
Son frère Robert s'engaga en Arkansas dans l'armée des États confédérés et servit la batterie de Woodruff (en)[3].
Vinnie Ream fréquenta le Christian College (en) de Columbia, au Missouri, appelé maintenant le Columbia College. Un portrait de Martha Washington peint par Ream y est suspendu dans le bureau des anciens élèves[4].
Carrière
[modifier | modifier le code]En 1861, sa famille déménagea à Washington. Vinnie Ream fut l'une des premières femmes à être engagée par l'administration fédérale comme commise au bureau des rebuts (en) des postes des États-Unis de 1862 à 1866, pendant la guerre de Sécession[1]. Elle chanta à l'église baptiste de la rue E et, pour les blessés, dans les hôpitaux de Washington[5]. Elle recueillit des fournitures pour la United States Sanitary Commission[6].
En 1863, le membre du Congrès James S. Rollins (en) la présenta à Clark Mills[4], qui la choisit comme apprentie. À la fin de 1864, le président Lincoln accepta de poser pour elle une demi-heure par matin pendant cinq mois à la Maison-Blanche[1],[7]. Lorsqu'il fut assassiné, Ream avait presque achevé son buste en argile[2].
Vinnie Ream fut le plus jeune artiste et la première femme à obtenir la commande d'une œuvre d'art du gouvernement des États-Unis[1]. Par vote majoritaire du , le Congrès lui accorda la commande d'une statue en marbre de Lincoln, grandeur naturelle, alors qu'elle n'avait pas encore 19 ans. Pour cette œuvre, elle utilisa comme studio la salle A du sous-sol du Capitole[8]. En 1868, elle se rendit au Wisconsin pour gagner une commande, mais sans succès[9]. Elle alla ensuite à Paris, où elle étudia auprès de Léon Bonnat lors d'un bref séjour[10] ; à Munich, à Florence, puis à Rome, où elle produisit la statue finie en marbre de Carrare blanc à partir de son modèle en plâtre[1]. Son studio se trouvait 45 Via de San Basile[11]. Lors de ce séjour en Europe, elle fit des bustes de Gustave Doré, du père Hyacynthe, de Franz Liszt et du cardinal Antonelli[10]. C'est à cette époque qu'elle rencontra Georg Brandes, qui parla d'elle dans ses mémoires[12],[13]. Une fois la statue terminée, elle rentra à Washington. Le dévoilement de sa statue de Lincoln, qui lui rapporta 10 000 $, eut lieu dans la rotonde du Capitole des États-Unis le [2].
Elle s'inscrivit au concours lancé pour la réalisation de la statue du major-général Thomas, mais échoua[14].
En 1875, après avoir sollicité l'appui de William Tecumseh Sherman et de Mme Farragut, elle gagna le concours de 20 000 $[10] pour sculpter la statue de l'amiral David Farragut. La même année, elle réalisa un buste de George Armstrong Custer[15]. En 1876, elle exposa à l'Exposition universelle[16]. Fondue à partir de l'hélice d'un navire de l'amiral[1] sur le chantier naval de Washington[17], la statue en bronze de Farragut fut dévoilée dans le square Farragut de cette ville en [10].
Ream épousa Richard L. Hoxie (en), premier lieutenant dans le Corps du génie de l'armée des États-Unis, en [18]. Ils eurent un fils. Après avoir achevé la statue de Farragut, Ream renonça à sa carrière de sculptrice à la demande de son mari et ne la reprit que vingt ans plus tard[2] pour réaliser deux statues, grandeur naturelle : celle du gouverneur de l'Iowa, Samuel Jordan Kirkwood, et la première statue d'un autochtone américain, le Cherokee Sequoyah[4], à avoir été placée dans le National Statuary Hall, au Capitole.
Ses marbres America, L'Ouest, et Miriam furent exposés à l'Exposition universelle de 1893[19].
Elle mourut d'urémie le [2],[20]. Son mari et elle sont enterrés dans la section 3 du cimetière national d'Arlington, la tombe de Ream marquée par une copie en bronze de sa statue en marbre Sappho sur un socle orné d'un portrait en bas-relief de l'artiste sculpté par George Julian Zolnay (en)[21].
Quelques œuvres
[modifier | modifier le code]- Sappho, 1865–1870
- Thaddeus Stevens, 1865
- America, 1870
- L'Ouest, 1870 (?)
- Miriam, 1870 (?)
- Abraham Lincoln, 1871
- L'Amiral David G. Farragut, 1881
- Edwin B. Hay (en), 1902-1906
- Samuel Jordan Kirkwood, 1906
- Sequoyah, 1912–1914
- Sappho (1870), Smithsonian American Art Museum
- Abraham Lincoln (1871), rotonde du Capitole des États-Unis
- L'amiral David G. Farragut (1881), Farragut Square, Washington
- Edwin B. Hay (1902–1906), cimetière Rock Creek (en), Washington
- Samuel Jordan Kirkwood (1906), National Statuary Hall Collection, Capitole des États-Unis.
- Sequoyah (1912–14), National Statuary Hall Collection, Capitole des États-Unis
Héritage
[modifier | modifier le code]Un pli Premier Jour fut émis en l'honneur de Vinnie Ream et de sa statue de Sequoyah, l'inventeur de l'alphabet cherokee.
George Caleb Bingham fit deux fois son portrait[4] :
- Vinnie Ream, 1876
- Vinnie Ream, 1876
La ville de Vinita (Oklahoma) lui doit son nom[22].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Vinnie Ream » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Vinnie Ream, Christian College's first artist », sur spotlight.ccis.edu, Columbia College, (consulté le ).
- (en) « Vinnie Ream (1847–1914) », sur Historic Missourians - The State Historical Society of Missouri (consulté le )
- Cooper, p. 3.
- (en) « Contributors to Missouri Culture : Vinnie Ream Hoxie », Missouri Historical Review, The State Historical Society of Missouri, vol. 90, no 1, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
- Cooper, p. 7.
- Cooper, p. 11.
- (en) « Vinnie Ream at work upon her Lincoln bust which rests upon the stand she used in the White House while President Lincoln posed for her », (consulté le ).
- Cooper, p. 26.
- Cooper, p. 59.
- (en) « Vinnie Ream (American sculptor) », sur Britannica.com, (consulté le ).
- Cooper, p. 122.
- Cooper, p. 126-129.
- (en) Georg Brandes, Reminiscences of my childhood and youth (lire en ligne), p. 318 et suivantes.
- Cooper, p. 167-168.
- Cooper, p. 205.
- Cooper, p. 210.
- Cooper, p. 241.
- (en) « Richard Leveridge Hoxie, Brigadier General, United States Army », sur arlingtoncemetery.net (consulté le ).
- (en) Vinnie Ream Hoxie, « Lincoln and Farragut », dans Mary Kavanaugh Oldham Eagle (dir.), The Congress of Women: Held in the Woman's Building, World's Columbian Exposition, Chicago, U.S.A., 1893, Chicago (Ill.), Monarch Book Company, (lire en ligne), p. 603–608.
- (en) « Vinnie Ream Hoxie : Military Spouse & Sculptor », sur arlingtoncemetery.net (consulté le ).
- (en) Kathryn Allamong Jacob (photogr. Edwin Harlan Remsberg), Testament to Union : Civil War monuments in Washington, D.C., JHU Press, , 192 p. (ISBN 978-0-8018-5861-1, lire en ligne), partie 3.
- (en) « Oklahoma Legends : Vinita - Crossroads of America » (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Glenn V. Sherwood, A labor of love : the life & art of Vinnie Ream, SunShine Press Publications, , 440 p. (ISBN 978-0-9615743-6-9).
- (en) Edward S. Cooper, Vinnie Ream : An American Sculptor, Academy Chicago Publishers, , 300 p. (ISBN 978-0-89733-589-8).
- (en) Gregory Tomso, « Lincoln’s “Unfathomable Sorrow” : Vinnie Ream, Sculptural Realism, and the Cultural Work of Sympathy in Nineteenth-Century America », European Journal of American Studies, vol. 6, no 2 « Special Issue: Oslo Conference », (lire en ligne).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) « Vinnie Ream », sur Find a Grave
- (en) « The Vinnie Ream Cultural Center of Vinita, Oklahoma »
- (en) « Vinnie Ream (Hoxie) »
- (en) John J. McDonald, « Vinnie Ream Hoxie at Iowa and Elsewhere », Books at Iowa, no 22, (lire en ligne)