Walter Sisulu — Wikipédia
Walter Sisulu | |
Mariage de Walter et son épouse Albertina Sisulu en 1944 aux côtés de Nelson Mandela (à gauche de la photo), Anton Lembede (à droite de la mariée) et Evelyn Mase, demoiselle d'honneur et future Mme Mandela (à gauche des mariés). | |
Fonctions | |
---|---|
Vice-président du Congrès national africain | |
– (3 ans) | |
Prédécesseur | Nelson Mandela |
Successeur | Thabo Mbeki |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Engcobo (Afrique du Sud) |
Date de décès | (à 90 ans) |
Lieu de décès | Johannesbourg (Afrique du Sud) |
Parti politique | Congrès national africain |
Conjoint | Albertina Sisulu |
Enfants | 9 enfants, dont quatre adoptifs |
modifier |
Walter Max Ulyate Sisulu, né le à Engcobo et mort le , est un homme politique sud-africain, militant de l'ANC et combattant anti-apartheid.
Biographie
[modifier | modifier le code]Walter Sisulu est né en 1912[1] à Engcobo dans le bantoustan du Transkei[1] (Est de la province du Cap). Il est le fils d'un fonctionnaire blanc et d'une domestique noire[2], et est donc métis, mais durant sa jeunesse, il s'identifie aux Xhosa[1] (1912 est aussi l'année de la fondation du Congrès national africain, dont le nom est initialement le Congrès national indigène sud-africain. La fondation de ce parti par quelques intellectuels noirs est une réaction à la promulgation de premières lois racistes). Walter Sisulu est scolarisé dans une mission puis commence à travailler en 1926 à l'âge de 14 ans, pour aider sa famille[1].
En 1928, il s'installe à Johannesbourg en tant que travailleur manuel puis domestique, fait plusieurs petits boulots[3] et prend conscience de la situation sociale et politique des Noirs dans le pays. En 1931, il revient au Transkei et travaille comme domestique chez un employeur progressiste d'East London. Il tente à l'époque de rencontrer Walter Rubusana, un des fondateurs de l'ANC, et développe sa culture personnelle en lisant un maximum de livres. En 1933, il retourne vivre à Doornfontein près de Johannesbourg chez sa mère et travaille dans une boulangerie. En 1934, la loi raciale l'oblige à emménager à Orlando. En 1936, il est impliqué dans une grève puis effectue divers petits boulots avant de devenir en 1938 un agent commercial de l'Union Bank of South Africa. Il fait à l'époque la connaissance de Rusty Bernstein, un membre du Parti communiste, qui lui permet d'avoir accès à la littérature communiste et de rencontrer Govan Mbeki, un étudiant politisé de Fort Hare.
En 1940, il rejoint l'ANC[2] et en 1944, avec Nelson Mandela et Oliver Tambo, fonde la Ligue de jeunesse de l'ANC[2], dont il devient le trésorier. De 1949 à 1954, il est le secrétaire général de l'ANC, qu'il sort d'une certaine passivité face à l'imposition des lois d'apartheid par le gouvernement afrikaner du Parti national. Ainsi en 1952, il mène la campagne de défiance au gouvernement et est une première fois arrêté. En 1953, c'est au nom de l'ANC qu'il va chercher du soutien en Europe, en URSS et en Chine.
En dix ans, il est arrêté et mis en prison à sept reprises[4] (dont cinq mois en 1960) pour ses activités politiques contre le gouvernement sud-africain et contre la discrimination raciale. Il est condamné à six ans de prisons en 1961 mais il fait appel, ce qui lui évite d'être incarcéré.
En 1963, il entre dans la clandestinité alors que l'ANC est interdite. Il est arrêté à Rivonia le et condamné à la prison à vie en 1964 au côté de Nelson Mandela[5]. Il fait la majeure partie de sa peine sur Robben Island, au large de la ville du Cap[6].
En octobre 1989, au bout de 26 années de prisons, il est relâché[5],[7], par décision du gouvernement de Frederik de Klerk, quelques mois avant la libération de Nelson Mandela[5].
Discrètement, il participe aux négociations avec l'ancien régime qui aboutissent à une transition politique pacifique[3]. En juillet 1991, il est élu vice-président de l'ANC, de nouveau légalisé en Afrique du Sud[3]. Il le reste jusqu'en 1994.
Marié à Albertina Sisulu[1],[3],[2], le , le couple a eu cinq enfants légitimes et quatre enfants adoptés. Sa fille Lindiwe Sisulu est aussi une femme politique[8].
Décès
[modifier | modifier le code]Walter Sisulu meurt le [6]. Ses funérailles se déroulent 12 jours après son décès, le [9]. Il figure en trente troisième position du 100 Greatest South Africans.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Bill Keller, « Walter Sisulu, Mandela Mentor and Comrade, Dies at 90 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
- Benoît Dupin, « Sisulu, Walter », sur Encyclopædia Universalis
- « Walter Sisulu, grande figure du combat contre l'apartheid », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) « Obituary : Walter Sisulu », BBC, (lire en ligne)
- « Quand Walter Sisulu, cerveau du mouvement anti-apartheid, était dans le box des accusés », France Culture, (lire en ligne)
- (en) David Beresford, « Walter Sisulu », The Guardian, (lire en ligne)
- « Afrique du Sud : la liberation de huit dirigeants nationalistes : Walter Sisulu et d'autres compagnons de Nelson Mandela », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) Gavin Evans, « Lindiwe Sisulu : trading on a famous South African surname has its limits », The Conversation, (lire en ligne)
- (en) « Thousands gather for Sisulu funeral », The Mail & Guardian, (lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :