William Karel — Wikipédia

William Karel
Naissance
Bizerte
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Documentariste, scénariste reporter-photographe

William Karel, né à Bizerte en Tunisie en 1940, est un reporter-photographe et cinéaste documentariste français.

Très jeune, William Saada perd son père et arrive en France avec sa mère[1]. Il doit arrêter ses études et travaille comme ouvrier chez Renault. Il suit des cours du soir et se forme à la photographie.

Il émigre en Israël où il vit une dizaine d'années dans un kibboutz et rencontre sa femme, Blanche Finger[1]. Il choisit de faire de la photographie et travaille plus de dix ans en tant que reporter photographe, d’abord pour Gamma (1972-1976) puis pour Sygma (1976-1983).

Il revient en France en 1981 et devient photographe de plateau. Il rencontre Maurice Pialat sur le tournage de À nos amours. Il lui consacrera quelques années plus tard, à la demande du réalisateur, un documentaire intitulé Pialat au travail[1], puis, après sa mort, Sous le soleil de Pialat, pour Arte en 2020.

À partir de 1988, William Karel réalise une importante série de documentaires historiques et politiques[2], abordant nombre de sujets polémiques du XXe siècle : de la rafle du Vel’ d’Hiv’, dite « opération Vent printanier », documentaire réalisé avec Blanche Finger, au conflit israélo-arabe, en passant par la politique du FMI en Jamaïque ou l’histoire de l’extrême droite en France. Ces documentaires ont été diffusés sur Arte et France 3.

Karel est un spécialiste des coulisses du pouvoir, et s'est constitué un solide carnet d'adresses. Il a brossé le portrait d'un grand nombre d'hommes politiques, dont Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jean-Marie Le Pen en France, ou John F. Kennedy et George W. Bush aux États-Unis.

L'étude des États-Unis constitue une part importante de son œuvre. Après Les Hommes de la Maison-Blanche (2000), portrait des présidents des États-Unis en période de crise, William Karel explore les secrets de la CIA dans un documentaire en trois volets, CIA : guerres secrètes (2003). Il réalise Le Monde selon Bush (2004), véritable réquisitoire contre George W. Bush inspiré par les livres d'Éric Laurent sur le président américain, film qui rencontre aussitôt un grand succès : il connaît les honneurs d'une sortie dans les salles françaises en juin 2004.

William Karel est aussi l'auteur d'Opération Lune (2002), faux documentaire sur la conquête spatiale, qui mêle images d'archives et faux témoignages — un « documenteur ». Il se plaît à rappeler les mots de François Truffaut, selon lequel un documentaire est mille fois plus menteur et manipulateur qu'une fiction, où les cartes sont mises sur table dès le départ.

En 2003 il obtient le prix Europa pour l’ensemble de son œuvre[2].

En 2005, William Karel s'intéresse au suicide du juge antiterroriste Gilles Boulouque, avec La Fille du juge, réalisé à partir d'images d'archives et du témoignage de sa fille, Clémence Boulouque.

En 2006, il s'attaque pour la première fois à la fiction, avec Poison d'avril, chronique subjective d'une rédaction de journal télévisé confrontée à la campagne « sécuritaire » de l'élection présidentielle française de 2002.

Publication

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Filmographie

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Années 1980-1990

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Années 2000

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Années 2010-2020

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Distinctions

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Liste non exhaustive

  • 2003 : Prix Europa, pour l’ensemble de son œuvre[2].
  • 2021 : Prix France Culture Cinéma Consécration, « pour la qualité de son œuvre et la force de son engagement »[8]

Publication

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  • William Karel, Laurent Rucker, Israël-Palestine, une terre deux fois promise, Le Rocher, Paris, 1998

Notes et références

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  1. a b et c « Biographie et actualités de William Karel », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  2. a b c et d « “La Diaspora des cendres” : textes sur la Shoah réunis par William Karel », sur France Culture (consulté le ).
  3. « Aragon carnet de route - SensCritique », sur senscritique.com (consulté le ).
  4. « Contre l'oubli », sur film-documentaire.fr, (consulté le ).
  5. « La mort en face, le pogrom de Iasi. Un film de William Karel et Nellu Cohn », sur Fondation pour la Mémoire de la Shoah (consulté le ).
  6. « « Le Monde selon Trump », le bilan des années Trump », sur L'Obs (consulté le ).
  7. « Sous le soleil de Pialat », sur Arte (consulté le ).
  8. « France Culture décerne ses trois Prix Cinéma 2021 / France Culture », sur France Culture (consulté le ).

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Antoine Perraud, « Portrait du documentariste historico-politique William Karel. Le réel selon Karel », Télérama, no 2752, 202, pp. 86-87.

Liens externes

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