Xenopus laevis — Wikipédia
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Amphibia |
Sous-classe | Lissamphibia |
Super-ordre | Salientia |
Ordre | Anura |
Famille | Pipidae |
Genre | Xenopus |
- Bufo laevis Daudin, 1802
- Pipa bufonia Merrem, 1820
- Xenopus boiei Wagler, 1827
- Dactylethra capensis Cuvier, 1830
- Tremeropugus typicus Smith, 1831
- Leptopus oxydactylus Mayer, 1835
- Dactylethra delalandii Cuvier, 1849
Xenopus laevis est une espèce d'amphibiens de la famille des Pipidae[1]. En français, elle est nommée Xénope lisse, Xénope du Cap ou Dactylère du Cap[réf. nécessaire].
Cette espèce envahissante[2] est vecteur de maladies telles que la chytridiomycose qui affecte les amphibiens[3].
A partir d'août 2024, cette espèce sera inscrite dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne[4].
Cela signifie que cette espèce ne pourra plus être importée, élevée, transportée, commercialisée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne[5]. Cette espèce ne pourra plus être détenue sauf dans le cas des animaux de compagnie acquis jusqu’à 1 an après leur ajout sur la liste européenne. Les instituts de recherche pourront encore demander des permis aux autorités compétentes.
Répartition
[modifier | modifier le code]Cette espèce se rencontre à l'origine en Afrique australe de l'Afrique du Sud au Malawi[6]. Les populations plus nordiques, de la Zambie au Nigeria, ont été attribuées à Xenopus poweri.
Elle a été introduite sur l'île de l'Ascension, en France[7], en Italie en Sicile, au Chili, au Mexique en Basse-Californie, aux États-Unis en Californie et en Arizona et en Indonésie à Java[1].
Description
[modifier | modifier le code]Les mâles mesurent de 75,6 à 187,5 mm et les femelles de 57 à 147 mm pour un poids allant de 60 g a 17 kg[8].
Génétique
[modifier | modifier le code]Xenopus laevis a un nombre de chromosomes 2n = 36 qui est environ le double de celui plus habituel chez les autres Xenopus. Par exemple pour Xenopus tropicalis, qui est aussi utilisé dans les laboratoires, notamment pour faire de la transgenèse, 2n = 20. Concernant les origines de Xenopus laevis, on suppose la survenue d’une fécondation croisée exceptionnelle entre deux espèces à 2n = 18 générant des allotétraploïdes qui auraient été fertiles. Cet événement aurait eu lieu il y a 17 millions d'années[9].
Test de grossesse
[modifier | modifier le code]Cette espèce fut utilisée pour des tests de grossesse dans le test de Hogben, une méthode développée par Lancelot Hogben dans les années 1940-1950. Ce test consistait à injecter l'urine de la femme testée dans l'ovaire de la grenouille, si cette dernière pondait dans les 24 heures suivantes, cela signifiait que le test était positif[10]. Ce test constituait un progrès car l'animal n’avait pas besoin d'être tué et pouvait être réutilisé.
La fin de ce type de test a eu pour effet la dissémination hors des élevages de cette grenouille porteuse saine d'un parasite, le Chytridiomycète Batrachochytrium dendrobatidis, un des responsables du déclin des populations d'amphibiens dans différentes régions du monde[11].
Organisme modèle
[modifier | modifier le code]Cette espèce est très utilisée dans les laboratoires comme organisme modèle en biologie du développement. Après stimulation hormonale par le hCG, une femelle xénope pond plusieurs centaines d'ovocytes qui sont fécondés in vitro avec des broyats de testicules de xénope mâle. On peut ensuite suivre le développement simultané de plusieurs centaines d'embryons. On peut étudier le rôle des gènes impliqués dans le développement en injectant dans les premières cellules de l'embryon des ARN messagers (surexpression d'un gène) ou des morpholinos (inhibition de l'expression d'un gène).
La première description connue de chytridiomycose chez les amphibiens fut faite sur cette grenouille. Et comme ces xénopes sont vendus en animaleries et utilisés dans des laboratoires du monde entier, il est possible que le champignon se soit transmis depuis l'Afrique jusqu’aux Amériques et à l'Australie par ce biais.
Les têtards de Xenopus sont également utilisés comme organisme modèle, notamment pour leur capacité de régénérer leur queue quand celle-ci a été amputée lors de leur développement. Il existe des têtards de Xenopus compétents et incompétents pour la régénération de la queue, ce qui en fait un organisme modèle idéal pour une étude comparative. Par exemple, en comparant par séquençage d'ARN les têtards capables de régénération avec ceux incapables de régénérer un nouveau membre, les cellules appelées ROC sont mises en évidence. Elles font partie de l'épiderme recouvrant la plaie après amputation de la queue et servent de centre d'organisation et de signalisation pour la prolifération des différents types cellulaires pour la reconstitution d'une nouvelle queue[12].
Test de développement en impesanteur
[modifier | modifier le code]Le développement de la larve de cette grenouille et de celle de Xenopus laevis en impesanteur simulée a montré que son embryogenèse était sensible au champ de gravité terrestre. En impesanteur simulée, l'embryon se développe différemment[13].
Publication originale
[modifier | modifier le code]- Daudin, 1802 : Histoire naturelle des rainettes, des grenouilles et des crapauds, p. 1-108 (texte intégral).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Amphibian Species of the World : Xenopus laevis (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence AmphibiaWeb : espèce Xenopus laevis (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence Animal Diversity Web : Xenopus laevis (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Xenopus laevis (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Xenopus laevis (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence GISD : espèce Xenopus laevis (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Xenopus laevis (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Xenopus laevis (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Xenopus laevis (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Xenopus laevis (Daudin, 1802) (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Amphibian Species of the World, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- Eliana Seroussi, « L'UE ajoute 22 espèces à sa liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Qu'est ce que le xénope Lisse et pourquoi est-ce une espèce invasive ? », sur Dervenn, (consulté le ).
- « Commission Implementing Regulation (EU) 2022/1203 of 12 July 2022 amending Implementing Regulation (EU) 2016/1141 to update the list of invasive alien species of Union concern »
- « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes »
- Furman, Bewick, Harrison, Greenbaum, Gvoždík, Kusamba & Evans, 2015 : Pan-African phylogeography of a model organism, the African clawed frog Xenopus laevis. Molecular Ecology, vol. 24, p. 909–925.
- Une nouvelle espèce d’amphibien invasive en France voisine !, musée de zoologie de Lausanne, le 30 avril 2006
- AmphibiaWeb. <https://amphibiaweb.org> University of California, Berkeley, CA, USA, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- « L’histoire évolutive du xénope révélée par son génome », sur Planet-Vie (consulté le ).
- « Wayback Machine », sur jedemarredanslavie.com via Internet Archive (consulté le ).
- (en) Ché Weldon et col, « Origin of the Amphibian Chytrid Fungus », Emerging Infectious Disease, vol. 10, no 12, (lire en ligne)
- (en) J. Jullien, B. D. Simons, J. B. Gurdon et J. C. Marioni, « Identification of a regeneration-organizing cell in the Xenopus tail », Science, vol. 364, no 6441, , p. 653–658 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, PMID 31097661, DOI 10.1126/science.aav9996, lire en ligne, consulté le )
- Neff, Yokota, Hae Moon Chung, Wakahara & Malacinski, 1993 : Early amphibian (anuran) morphogenesis is sensitive to novel gravitational fields. Developmental biology, vol. 155, no 1, p. 270-274.