XVIe dynastie égyptienne — Wikipédia
La XVIe dynastie est une dynastie de l'Égypte qui prend place pendant la Deuxième Période intermédiaire. Cette Deuxième Période intermédiaire est une période troublée, pendant laquelle l'Égypte est divisée et les connaissances actuelles sur cette période sont relativement incertaines. La compréhension de cette période confuse a évolué au fil du temps ; en conséquence, la XVIe dynastie a été définie de manière différente au cours de l'histoire de la recherche depuis deux siècles.
Dynastie mal définie
[modifier | modifier le code]Vassaux des Hyksôs
[modifier | modifier le code]La plus ancienne définition, illustrée ci-dessous par la liste élaborée par Jürgen von Beckerath[1] (la liste des rois diffère d'un chercheur à l'autre), faisait correspondre les rois de la XVIe dynastie à des vassaux asiatiques du delta et égyptiens de Moyenne-Égypte pendant le règne des Hyksôs à Avaris. Wolfgang Helck, qui croit également que la XVIe dynastie était un état vassal des Hyksôs, a proposé une liste de rois légèrement différente<[2]. Plusieurs des souverains cités ici pour la XVIe dynastie dans l'hypothèse où ils étaient vassaux des Hyksôs sont placés dans la XIVe dynastie dans l'hypothèse où la XVIe dynastie était un royaume thébain indépendant. L'ordre chronologique est largement incertain.
Dynastie thébaine
[modifier | modifier le code]Définition de Kim Ryholt
[modifier | modifier le code]Une autre définition, introduite par l'égyptologue danois Kim Ryholt dans son étude de 1997 sur la Deuxième Période intermédiaire[3], voit en la XVIe dynastie les rois thébains successeurs des rois de la XIIIe dynastie s'étant réfugiés à Thèbes à la suite de l'invasion de la Moyenne-Égypte par les rois Hyksôs d'Avaris. D'après la reconstruction du canon royal de Turin par Ryholt, quinze rois peuvent être associés à la dynastie, dont plusieurs sont attestés par des sources contemporaines. Bien qu'il s'agisse très probablement de souverains basés à Thèbes même, certains ont pu être des souverains locaux d'autres villes importantes de Haute-Égypte, notamment Abydos, El Kab et Edfou.
Définition de Julien Siesse
[modifier | modifier le code]Julien Siesse, quant à lui, décrit également les rois de la XVIe dynastie comme des rois thébains, mais cela ne serait pas à la suite de l'invasion des Hyksôs en Moyenne-Égypte. En effet, des rois semblent toujours régner depuis Itchtaouy, la capitale des XIIe et XIIIe dynasties, pendant le règne des rois de la XVIe.
De plus, un conflit avec les Hyksôs n'est pas prouvé par la documentation contemporaine, les cités de Thèbes et d'Avaris semblent être d'étroits partenaires commerciaux. À l'inverse, des conflits récurrents avec les nubiens au Sud sont prouvés par la documentation contemporaine. Les premiers souverains de cette dynastie exposent leurs faits d'armes sur des stèles (une stèle de Sekhemrê-Sânhktaouy Neferhotep III et une autre de Sânkhenrê Montouhotepi), montrant ainsi le contexte guerrier de cette XVIe dynastie.
De plus, la ville de Thèbes, surnommée la Victorieuse, est personnifiée en déesse munie d'armes (massuesm arcs et flèches). Ces stèles semblent indiquer un contrôle d'un territoire peu étendu.
Ces informations a poussé Julien Siesse à émettre l'hypothèse que les rois de la XVIe dynastie sont des roitelets thébains ayant émergé pour faire face aux nubiens[4]. Du fait que des rois semblent toujours régner à Itchtaouy, il émet également deux hypothèses[5] : soit ces rois seraient les ultimes représentants de la XIIIe dynastie, faisant ainsi des rois de la XVIe dynastie non pas les successeurs de cette dynsatie mais les concurrents de la phase finale de cette dernière ; soit ces rois formeraient la XIVe dynastie, qui ne serait ni xoïte, comme on le pensait auparavant, ni Hyksôs, comme proposé par Kim Ryholt[3]. Le territoire contrôlé par cette dynastie allait au minimum d'Edfou au sud à Coptos au nord, voire d'Éléphantine au sud à Abydos au nord[6].
Souverains de la XVIe dynastie
[modifier | modifier le code]Les rois cités par von Beckerath sont pour la majorité attribués par Kim Ryholt à la XIVe dynastie, à l'exception de Nebmaâtrê qu'il attribue sans le classer à la XVIIe, de même Siesse propose de le placer au début de la XIIIe.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- von Beckerath 1997.
- Helck, Otto et Westendorf 1986, p. 1383.
- Ryholt 1997.
- Siesse 2019, p. 110-112.
- Siesse 2019, p. 119-120.
- Siesse 2019, p. 112.
- Siesse 2015, p. 75-98.
- Siesse 2019, p. 107.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jürgen von Beckerath, Chronologie des Pharaonischen Ägypten, Mayence, Éditions Philipp von Zabern, , 244 p. (ISBN 3-8053-2310-7)
- (en) K. S. B. Ryholt, The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c. 1800–1550 BC, Copenhague, Museum Tusculanum Press, , 463 p. (ISBN 87-7289-421-0, lire en ligne)
- Damien Agut et Juan Carlos Morena-Garcia, L'Égypte des pharaons : De Narmer à Dioclétien, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 847 p. (ISBN 978-2-7011-6491-5 et 2-7011-6491-5)
- Julien Siesse, La XIIIe dynastie : Histoire de la fin du Moyen Empire égyptien, Paris, Sorbonne Université Presses, coll. « Passé Présent », (ISBN 9791023105674)
- Julien Siesse, Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period), GM, , chap. 246
- Wolfgang Helck, Eberhard Otto, Wolfhart Westendorf, Lexikon der Ägyptologie - Steles, vol. 6, Zypresse, Otto Harrassowitz Verlag,
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Chronologie, cartouches, histoire, translittérations, etc. »
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- (en) Phouka.com