Zura Karuhimbi — Wikipédia

Zura Karuhimbi
Stèle dédiée à Zura Karuhimbi au Jardin des Justes du Monde à Padoue, Italie.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction
Campaign Against Genocide Medal (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Zura Karuhimbi, née vers 1925 et morte le 17 décembre 2018, est une rwandaise qui a sauvé plus de 100 personnes en passe d'être tuées par des milices hutu lors du génocide des Tutsis au Rwanda. Guérisseuse traditionnelle, elle a caché les réfugiés dans sa maison et a dissuadé les assaillants en se faisant passer pour une sorcière, Sa rôle a été reconnu en 2006 par l'attribution de la Médaille de la campagne contre le génocide par le président Rwandais Paul Kagame.

La date de naissance de Karuhimbi n'est pas connue, certaines source indiquent qu'elle est née vers 1909, mais on pense qu'elle est née vers 1925, date indiquée sur sa carte d'identité nationale[1],[2]. Sa famille était composée de guérisseurs traditionnels du village de Musamo, dans le District de Ruhango, à environ une heure de route de la capitale nationale Kigali[1],[2]. Karuhimbi est également devenue un guérisseusse et a acquis la réputation d'avoir des pouvoirs magiques[1],[2]. Pendant la révolution rwandaise, elle est témoin de violences entre la minorité dirigeante tutsi et la tribu hutu plus nombreuses. Elle a ensuite affirmé qu'en 1959, elle avait sauvé la vie d'un garçon tutsi de deux ans en attachant des perles de son collier de ses cheveux afin qu'il puisse se faire passer pour une fille et échapper à l'exécution par les Hutu. Elle a affirmé que le garçon avait grandi pour devenir le président Rwanda Paul Kagame[1].

génocide de 1994

[modifier | modifier le code]

Au moment du génocide des Tutsis au Rwanda de 1994, résurgence de la violence tribale qui tua plus de 800 000 personnes, elle est une veuve âgée[3]. Elle a aidé des Tutsi ainsi que Burundais et trois Européens à se cache des milices Hutu itinérantes. Zura Karuhimbi a caché les réfugiés dans sa maison de deux pièces. et peut-être dans un trou dans ses champs. En tout, elle a sauvé plus de 100 personnes, y compris des bébés qu'elle a sauvés des bras de leurs mères décédées[1].

Pour dissuader les milices Hutus, elle a cultivé la réputation d'être possédé par des esprits maléfiques[3]. Pour conserver ses apparences de sorcière, elle s'est peinte elle même et sa maison avec les herbes naturelles qui au toucher, agissaient comme un irritant[1],[4]. Elle a affirmé que, sa maison était habitée par des fantômes et a menacé que ceux qui tentaient d'entrer libèrent les mauvais esprits, et que la colère de Dieu sur eux-mêmes[1],[4]. Elle a souligné ses avertissements en faisant tinter ses bras chargés de bracelets et en menaçant que si des réfugiés étaient tués à l'intérieur de sa maison, les meurtriers, creuseraient leurs propres tombes[1] La milice a tenté de la soudoyer pour leur permettre d'accéder à son domicile, mais elle a refusé[4]. Tous ceux qui se sont abrités chez elle ont survécu au génocide[1].

La vie après

[modifier | modifier le code]
Ruban de la Médaille de la campagne contre le génocide

Après le génocide, Zura Karuhimbi a déclaré qu'elle était chrétienne et que ses activités de sorcellerie n'étaient qu'un moyen de dissuader les attaques. En 2006, elle reçoit la Médaille de la campagne contre la génocide du Rwanda des mains du président Paul Kagame. Elle a ensuite porté la médaille à tout moment, la plaçant sous sa oreiller pendant qu'elle dormait. Dans ses dernières années, elle a continué à vivre dans la même maison qu'elle avait utilisée pour abriter les réfugiés, bien qu'elle se soit effondrée avec l'âge. Misérable, elle est prise en charge une nièce. Elle meurt chez elle le 17 décembre 2018[1].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f g h i et j « The 'witch' who protected a village from genocide », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Dan Ngabonziza, « Tribute to 109-Year-Old Zura Karuhimbi Who Breathed Her Last on Monday », KT Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Ruth Kanyanga Kamwi, « Rwanda: Umushyikirano! National Dialogue Delights Rwandan Women », Swenga, Johannesburg,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c Dan Ngabonziza, « Meet karuhimbi, Whose Prank Saved 100 Tutsi », KT Press,‎ (lire en ligne, consulté le )