Île Oak — Wikipédia

Île aux Chênes

Île aux Chênes
Oak Island (en)
L'île et son quai, août 1931.
L'île et son quai, août 1931.
Géographie
Pays Drapeau du Canada Canada
Localisation Baie de Mahone (Océan Atlantique)
Coordonnées 44° 30′ 45″ N, 64° 17′ 15″ O
Superficie 0,57 km2
Point culminant 11 m
Géologie Île continentale
Administration
Province Nouvelle-Écosse
Comté Lunenburg
Autres informations
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Île aux Chênes
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Île aux Chênes
Île aux Chênes
Île au Canada

L’île aux Chênes ou île Oak (Oak Island en anglais) est une île du comté de Lunemburg au sud de la province de Nouvelle-Écosse au Canada. Cette île couverte d'arbres est l'une des nombreuses îles de la baie de Mahone et est reliée au continent par une chaussée. La communauté la plus proche est la communauté rurale de Western Shore, qui fait face à l'île, tandis que le village le plus proche est Chester. Propriété privée, l'île est surtout connue pour ses diverses théories concernant des trésors enfouis ou des artefacts historiques, ainsi que pour les tentatives d'exploration du site qui y ont été faites. Un permis est requis pour la visiter.

Géographie

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Longue de 1,5 km et culminant à 11 mètres au-dessus de la mer, sa superficie ne dépasse pas 0,57 km2.

La majorité du territoire de la Nouvelle-Écosse a un climat continental humide avec des étés chauds et humides et des hivers froids ou glacials. Bien qu'il n'y ait pas de station météorologique sur l'île ou le long de la baie de Mahone, il y en a une vers l'ouest dans la ville de Bridgewater. La température annuelle moyenne indiquée à Bridgewater est de 7,1 °C, tandis que les précipitations sont de 1 536,7 mm[1]. L'île et les côtes environnantes peuvent être cachées par le brouillard jusqu'à 90 jours par an[2]. Ces côtes sont également vulnérables aux puissantes tempêtes, notamment les tempêtes du Cap Hatteras et les ouragans.

L’Île aux Chênes est constituée d'une forêt tempérées décidues et mixtes, connue régionalement sous le nom de forêts de la Nouvelle-Angleterre et de l'Acadie. La faune de la région de la baie de Mahone comprend des grands hérons, des guillemots à miroir, des balbuzards pêcheurs, des océanites cul-blanc et des petits pingouins. Des aigles et des macareux (espèces non spécifiées) sont également mentionnées[3]. La sterne de Dougall est considérée comme une espèce menacée dans la région et est protégée par le gouvernement canadien. Des efforts pour restaurer leur habitat, tels que la réduction de la population d'autres espèces d'oiseaux, ont été entrepris[4].

La géologie de l’Île aux Chênes a été cartographiée pour la première fois en 1924 par J. W. Goldthwait de la Commission géologique du Canada, qui a interprété l'île comme un composite de quatre drumlins[5]. Ces drumlins sont des « collines allongées » constituées de plusieurs couches de till reposant sur un substrat rocheux et proviennent de différentes phases d'avancée glaciaire qui s'étendent sur les 75 000 dernières années[6]. Les couches au-dessus de la roche-mère sont principalement constituées de « Lawrencetown » et de till d'ardoise. Le premier est considéré comme un type de till argileux composé de 50 % de sable, 30 % de limon et 20 % d'argile[6]. Dans la zone principale où se sont déroulés (et se déroulent encore) les recherches d'un trésor, le till s’accompagne de morceaux d'anhydrite qui deviennent plus compétents (en) à mesure que l'on s'enfonce dans le sol. Les chercheurs Les MacPhie et John Wonnacott ont conclu que les dépôts profonds à l'extrémité est de l'île constituent les formations de drumlins[6].

Il existe deux types de roche-mère sous l’Île aux Chênes ; la partie sud-est est constituée de « calcaire du groupe Windsor du Mississippien » et de gypse, et la partie nord-ouest est constituée d'ardoise de la formation cambro-ordovicien d'Halifax[5]. L’Île aux Chênes et la région qui est aujourd'hui la baie de Mahone étaient autrefois une lagune il y a 8 000 ans AP, avant que le niveau de la mer ne monte avec la fonte des glaciers[6]. Le Dr Ian Spooner de l'Université Acadia a déclaré que le marais triangulaire actuel de l'île Oak était autrefois une crique. L'analyse effectuée sur des carottes prélevées dans le marais montre qu'une « intrusion importante d'eau salée » s'est produite aussi récemment qu'à la fin des années 1300 ou au début des années 1400. Même si Spooner a déclaré que cela était probablement dû à une « manipulation humaine », il n'a pas exclu la possibilité d'une énorme tempête[7].

Les premiers peuples autochtones connus en Nouvelle-Écosse sont les Micmacs, qui vivent dans la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve actuelles depuis plusieurs milliers d'années[8]. La zone qui englobe l’Île aux Chênes était autrefois connue sous le nom de région « Segepenegatig ». Bien qu'on ne sache pas quand les Européens ont découvert l’Île aux Chênes pour la première fois, les premiers résidents européens confirmés remontent aux années 1750, lorsque des pêcheurs français ont construit quelques maisons sur le futur site du village voisin de Chester[9]. À la suite de la déportation des Acadiens pendant la guerre de Sept Ans, les autorités britanniques encouragent les colons britanniques de la Nouvelle-Angleterre à s'établir en Nouvelle-Écosse[9]. La terre a été mise à la disposition des colons en 1759 grâce à la subvention de Shorham, et Chester a été officiellement fondée la même année[9].

Plan d'Oak Island.

Le premier grand groupe de colons est arrivé dans la région de Chester en provenance du Massachusetts en 1761, et l’Île aux Chênes a été officiellement arpentée et divisée en 32 lots de quatre acres l'année suivante. Une grande partie de l'île appartenait à l'époque aux familles Monro, Lynch, Seacombe et Young, à qui les terres avaient été accordées en 1759. Au début de la colonisation britannique, l'île était connue localement sous le nom de Smith's Island (« Île de Smith »), du nom d'un des premiers colons de la région nommé Edward Smith. Le cartographe Joseph Frederick Wallet DesBarres renomme l'île Gloucester Isle en 1778. Peu de temps après, le nom utilisé localement Oak Island est officiellement adopté pour l'île. Les premiers résidents comprenaient Edward Smith dans les années 1760 et Anthony Vaughn Sr. au début des années 1770. En 1784, le gouvernement accorde des concessions de terres supplémentaires, cette fois à d'anciens soldats, qui comprenaient des parties de l’Île aux Chênes[9]. Ce n'est que le que les noms des premiers propriétaires de lots sont cartographiés pour le bureau des terres de la Couronne de la Nouvelle-Écosse (Nova Scotia Crown Lands office)[9]. L’Île aux Chênes appartient par intermittence à des chasseurs de trésors depuis que de vieilles légendes ont été publiées pour la première fois en 1857[10]. La chasse au trésor a pris une telle ampleur qu'en 1965, une chaussée est construite depuis l'extrémité ouest de l'île jusqu'à Crandall's Point sur le continent, sur une longueur de deux cents mètres, afin d'amener de la machinerie lourde sur l'île[11].

Les propriétaires les plus récents de l’île incluent un chasseur de trésor nommé Dan Blankenship, qui s'est initialement associé à « Oak Island Tours Inc. », dirigé par David Tobias. Oak Island Tours est finalement dissous et en , il est annoncé qu'un nouveau partenariat a été formé avec une société appelée « Michigan Group ». Ce groupe est composé des frères Rick et Marty Lagina (en), Craig Tester et Alan Kostrzewa qui ont acheté des terrains à Tobias[12]. Blankenship est propriétaire de l'île avec le Michigan Group jusqu'à sa mort le , à l'âge de 95 ans[13].

L’Île aux Chênes est habitée de manière saisonnière avec deux maisons permanentes et deux cottages occupés à temps partiel. Bien que l'île reste une propriété privée, l'accès public est autorisé à ceux qui passent par des visites guidées[14].

Mystère de l’Île aux Chênes

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L’Île aux Chênes est un sujet pour les chasseurs de trésors depuis la fin des années 1700, avec des rumeurs selon lesquelles le trésor du capitaine Kidd y était enterré. Bien qu'il existe peu de preuves de ce qui s'est passé lors des premières fouilles, des récits ont commencé à être publiés et documentés dès 1857. Depuis lors, de nombreuses théories ont vu le jour, qui vont au-delà de celle du capitaine Kidd : on parle notamment d'artefacts religieux, de précieux manuscrits et des bijoux de Marie-Antoinette. Le « trésor » a également fait l'objet de critiques de la part de ceux qui ont rejeté les divers indices et témoignages, concluant que tout était l’œuvre de phénomènes naturels[15].

Parmi les zones d'intérêt de l'île pour les chasseurs de trésors, le lieu connu sous le nom de « Puits au trésor (Money Pit) » serait l'endroit où se trouvaient les premiers chercheurs. Situé à l'est de l'île, le Puits au trésor est - ou était - un puits de plus de 30 m de profondeur. Selon la légende de l'île, il a attiré l'attention d'un adolescent local en 1795, qui a remarqué un affaissement dans le sol et, avec quelques amis, a commencé à creuser - pour trouver un puits artificiel avec des plates-formes en bois tous les 3 m jusqu'à une profondeur de 27 m.

Il y a aussi une formation de rochers appelée « Nolan's Cross », du nom d'un ancien chasseur de trésor, et un marais en forme de triangle. Enfin, il y a eu des activités sur une plage au lieu-dit « Smith's Cove », où l'on a trouvé divers objets, dont de la fibre de coco, plante non indigène[10]. Des découvertes archéologiques plus récentes dans la région de Smith's Cove comprennent une croix en plomb qui serait antérieure au XVe siècle et divers travaux de terrassement en bois[16],[17].

Plus de cinquante livres ont été publiés pour retracer l'histoire de l'île et explorer des théories concurrentes[18]. Plusieurs œuvres de fiction ont également été basées sur le Puits au trésor, notamment The Money Pit Mystery (roman d’Eric Walters, 1999), Le Piège de l'architecte (Riptide, 1998), La main de Robin Squires: le mystère de l’île aux Chênes (roman de Joan Clark, The Hand of Robin Squires, 1977), et Betrayed : The Legend of Oak Island (roman de Christopher Dinsdale, 2009). En janvier 2014, la chaîne History Channel commence à diffuser une émission de télé-réalité intitulée Le Mystère d'Oak Island sur un groupe de chasseurs de trésors modernes. Ces chasseurs comprennent les frères Rick et Marty Lagina du « Michigan Group »[19],[20]. La série documente leurs découvertes comme des pièces de monnaie vieilles de plusieurs siècles, une broche antique et une croix en plomb qui aurait été fabriquée entre 1200 et 1600 après notre ère[21].

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Oak Island » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) « Bridgewater, Nova Scotia » [archive du ] Accès libre, sur weatherbase.com
  2. (en) Lionel Fanthorpe, Patricia Fanthorpe et Lee Lamb, The Unsolved Oak Island Mystery 3-Book Bundle, Dundurn, , 604 p. (ISBN 9781459729018)
  3. (en) Mahone Islands Conservation Association, « The Islands Today: Overview » [archive du ] Accès libre, sur mahoneislands.ns.ca
  4. (en) « Archived - Deterring Gull Nesting at Mahone Bay Tern Colonies » [archive du ] Accès libre, sur ceaa-acee.gc.ca
  5. a et b (en) Gordon B. J. Fader et Robert C. Courtney, « Bathymetry Analysis of the Oak Island area » Accès libre, sur criticalenquiry.org (consulté le )
  6. a b c et d (en) Les MacPhie et John Wonnacott, « Review of Explorations, Archaeological Findings and Original Workings at Smith's Cove Oak Island, Nova Scotia » [archive du ] Accès libre [PDF], sur oakislandtours.ca, , p. 7, 10, 12, 13, 17
  7. (en) Randall Sullivan, The Curse of Oak Island: The Story of the World's Longest Treasure Hunt, Atlantic Monthly Press, , 488 p. (ISBN 9780802189059)
  8. (en-CA) John Nick Jeddore, « "There were no Indians here..." », sur The Independent, (consulté le )
  9. a b c d et e (en) Mather Byles DesBrisay, History of the county of Lunenburg, Toronto, W. Briggs, , 2e éd., 619 p. (OCLC 04067460, LCCN 01022095, lire en ligne)
  10. a et b (en) Heather Whipps, « For Sale: Island with Mysterious Money Pit », sur livescience.com, (consulté le )
  11. (en) The History Channel, Decoding the Past: The Templar Code, documentaire vidéo, 7 novembre 2005, écrit par Marcy Marzuni.
  12. (en-US) Evan Perry, « Q&A with Oak Island's Marty Lagina & Craig Tester », sur MyNorth.com, (consulté le )
  13. (en) Aly Thomson, « Famed N.S. treasure hunter brought about new era in Oak Island mystery » Accès libre, sur The Canadian Press, (consulté le )
  14. (en) « Oak Island » Accès libre, sur Tourism Nova Scotia, Canada (consulté le )
  15. (en) Joe Nickell, « The Secrets of Oak Island » [archive du ] Accès libre, sur csicop.org, Skeptical Inquirer Volume 24.2,
  16. (en) Tanya Clark, « The Curse of Oak Island breakthrough: Lead cross is pre-15th century and could have Knights Templar connection » Accès libre, sur monstersandcritics.com, (consulté le )
  17. (en-US) Tanya Clark, « The Curse of Oak Island recap: Team discover a second mysterious structure at Smith’s Cove », sur Monsters and Critics, (consulté le )
  18. (en) Dan Conlin, Pirates of the Atlantic: Robbery, Murder and Mayhem off the Canadian East Coast, Halifax, Formac Publishing Company Limited, , 96 p. (ISBN 9780887807411, lire en ligne), p. 86
  19. (en) J Douglas Kenyon, Missing Connections: Challenging the Consensus, Atlantis Rising, , 256 p. (ISBN 978-0990690429, lire en ligne), p. 57
  20. (en-US) Carly Simpson, « Rick and Marty Lagina: The Last Treasure Hunters », sur MyNorth.com, (consulté le )
  21. (en-US) Amber Garrett, « Do They Ever Find Anything on Oak Island? Plus, How to Visit », sur Distractify, (consulté le )

wikilien alternatif2

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Bibliographie

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Liens externes

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