Achille René-Boisneuf — Wikipédia

Achille René-Boisneuf
Illustration.
Achille René-Boisneuf, candidat aux élections législatives en 1910.
Fonctions
Député français

(9 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 26 avril 1914
Réélection 14 décembre 1919
Circonscription Guadeloupe
Législature XIe et XIIe (Troisième République)
Groupe politique RRRS
Prédécesseur Hégésippe Jean Légitimus
Successeur Armand Jean-François
Président du conseil général de la Guadeloupe

(3 ans)
Prédécesseur Hégésippe Jean Légitimus
Maire de Pointe-à-Pitre

(3 ans)
Prédécesseur Armand Jean-François
Successeur Armand Jean-François

(3 ans)
Prédécesseur Émile Fleurot
Successeur Wilfrid Bouchaud
Conseiller général de la Guadeloupe

(6 ans)
Circonscription Canton du Lamentin
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Le Gosier (Guadeloupe)
Date de décès (à 54 ans)
Lieu de décès Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)
Résidence Guadeloupe

Achille René-Boisneuf, né le au Gosier (Guadeloupe) et mort le à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), est un homme politique français. Il est député et maire de Pointe-à-Pitre.

Achille est le fils naturel de Hyacinthe Boisneuf, un esclave affranchi, et futur maire du Gosier, et d'une cultivatrice, Amanda Mathurine René. Il est adopté par Boisneuf et sa femme, ce qui lui permet de suivre des études secondaires[1]. Très jeune, il milite au côté de Légitimus avant de le quitter en dénonçant l'Entente Capital-Travail que défend ce dernier. En 1900, il est élu conseiller municipal de Pointe-à-Pitre sous l'étiquette du Parti démocratique, héritier d'Alexandre Isaac et devient premier adjoint jusqu'à ce que Légitimus s'empare de la mairie en 1904. Il est réélu aux élections de 1908 et part alors en France métropolitaine afin d'obtenir sa licence de droit en 1909 et devenir en 1910 avocat à la cour d'appel de la Guadeloupe. En 1910, il défend les ouvriers en grève de l'usine sucrière Darboussier de Pointe-à-Pitre puis les ouvriers agricoles en grèves, mais à la suite de manœuvres électorales suspectes, il est battu par Légitimus aux élections législatives de 1910.

En 1911, il devient maire de Pointe-à-Pitre. En 1913, il devient président du conseil général de la Guadeloupe jusqu'en 1915. En 1914, il est élu député de la Guadeloupe dans la circonscription de Grande Terre, adhère alors au groupe radical et radical-socialiste et défend notamment l'extension de la législation ouvrière aux Antilles pour permettre aux ouvriers de s'organiser. Le 11 septembre 1915[2], il présente avec le député de la Martinique, Joseph Lagrosillière, une loi réformant le statut de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion.

En 1919, il est réélu au scrutin de liste (avec Gratien Candace et pour l'ensemble de la Guadeloupe) député sous l'étiquette de l'Union républicaine et socialiste. La même année, après des incidents racistes à Saint-Nazaire, il interpelle le gouvernement avec le député de Martinique Joseph Lagrosillière « pour faire cesser les brimades, les délits et les crimes dont les citoyens ou sujets français de couleur, sont depuis quelque temps victimes sur le territoire »[3]. Il intervient notamment le à la Chambre des députés sur le meurtre d'un Guadeloupéen, Saint-Éloi Etilce, le à Nantes par un policier militaire américain[4].

Mais lors des élections municipales du , il est accusé de fraudes et en 1922, les élections sont annulées. Les socialistes, menés par Hildevert-Adolphe Lara, font une campagne acharnée contre lui, et Boisneuf perd la mairie lors des élections. En 1924, sa rupture avec Gratien Candace lui fait perdre le bénéfice d'une liste commune dans le cadre du scrutin de liste. En , il est accusé d'avoir posé une bombe au Gosier et emprisonné, mais l'enquête finit par l'innocenter. Après avoir de nouveau conquis la mairie de Pointe-à-Pitre en 1925, il l'abandonne en 1926 et meurt à 54 ans en 1927.

Notes et références

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  1. Serge Mam-Lam-Fouck, Histoire de l'assimilation : des « vieilles colonies » françaises aux départements d'Outre-mer. La culture politique de l'assimilation en Guyane et aux Antilles, Ibis Rouge, 2006 ; "Jean-Pierre Sainton note qu'Achille René-Boisneuf se distingue des autres hommes politiques de la Guadeloupe.
  2. [1]
  3. Dominique Chathuant, « Français de couleur contre “métèques” : les députés coloniaux contre le préjugé racial (1919-1939) », Outre-mers, tome 97, nos 366-367, 1er semestre 2010, p. 239-253.
  4. « Nantes, 1919  : le meurtre du soldat Etilce était-il raciste ? », sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ) et surtout Dominique Chathuant, Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race. Histoire d'un siècle de doute sur le racisme en France, Paris, Le Félin, 2021, p. 95 sq.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Guy Stehle, « BOISNEUF (René, Achille, dit René-Boisneuf) », dans Jack Corzani (dir.), Dictionnaire encyclopédique Désormeaux, Fort-de-France, Éditions Désormeaux, , p. 381-386

Liens externes

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