Acte de rétablissement de l'État lituanien — Wikipédia

L'acte de rétablissement de l'État lituanien signé par les membres du Conseil suprême de la République de la Lituanie.
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Le , l'Acte de Rétablissement de l'État lituanien ou Acte du , signé par les membres du Conseil Suprême de la République de la Lituanie, a proclamé le rétablissement de l'indépendance de la Lituanie[1].

Contexte historique

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Entre les XIIIe et XVIe siècles, le peuple lituanien avait défendu avec succès son statut comme État-nation indépendant en brisant les tentatives polonaises, prussiennes et suédoises pour occuper et contrôler son pays. Au XVIe siècle fut créée avec la Pologne une union dynastique qui dura jusqu'au XVIIIe siècle, quand l'Empire russe étendit son contrôle sur la totalité des régions baltes - Lituanie, Estonie et Lettonie. L'effondrement de l'Empire russe en 1917 eut pour conséquence une période de 22 ans d'indépendance pour les trois États baltes. Le le Conseil de Lituanie, présidé par Jonas Basanavičius, proclama la restauration d'un État indépendant de Lituanie. Les trois Etats baltes se constituèrent en démocraties parlementaires, mais la Lituanie en 1926 puis les deux autres en 1934 devinrent des régimes autoritaires.

En , le Pacte Molotov-Ribbentrop prévoyait pour les trois États baltes la fin de leur indépendance de l'entre-deux-guerres et l'Armée rouge les envahit en 1940. Cependant l'attaque d'Hitler contre l'Union soviétique en 1941 suspendit la « soviétisation » de la région et fut suivie d'une occupation allemande de trois ans. Le retour des Soviétiques en 1944 imposa de nouveau un contrôle totalitaire, une collectivisation agricole brutale, des déportations massives et un afflux de colons russes. Les statistiques officielles chiffrent à plus de 120 000 le nombre de personnes déportées de Lituanie en Sibérie et dans d'autres parties de l'Union soviétique. Certaines sources portent le nombre à 300 000.

Pendant toute la domination soviétique, la résistance nationale fut extrêmement visible. Des mouvements de guérillas et des organisations secrètes de résistance se formèrent. Bien que la mort de Staline eût entraîné une certaine diminution de la terreur et des déportations massives, un grand nombre de personnes furent encore menacées et arrêtées. L'Église catholique, qui avait traditionnellement joué un grand rôle dans la vie du pays, fut un élément central dans le soutien à la résistance. C'est par dizaines de milliers que les Lituaniens signèrent pétitions et lettres pour exiger le respect de leurs droits comme catholiques et comme citoyens libres. Les journaux clandestins comme Aušra (L'Aube), Laisvės sauklys, Perspektyvos (Perspectives) et Salin vergiją (À bas l'esclavage) encourageaient le peuple à s'organiser pour exiger plus d'indépendance et de liberté. Avec la libéralisation de la politique soviétique vers la fin des années 1980 émergea le nationalisme sécessionniste. Dès 1986, par exemple, les Lituaniens reprirent certains des noms de rues antérieurs au régime soviétique.

Le texte de l'Acte est le suivant :

CONSEIL SUPRÊME DE LA RÉPUBLIQUE DE LITUANIE

Acte concernant le Rétablissement de l'État lituanien

Le Conseil Suprême de la République de Lituanie, représentant la volonté de la nation, décrète et proclame solennellement que les pouvoirs souverains de l'État de Lituanie, abolis par les forces étrangères en 1940, sont rétablis, et que désormais la Lituanie est à nouveau un État indépendant.

L'Acte d'indépendance du du Conseil de Lituanie et le décret de l'Assemblée constituante du sur la restauration de l'État démocratique de Lituanie n'ont jamais perdu leur effet juridique et comprennent la fondation constitutionnelle de l'État de la Lituanie.

Le territoire de la Lituanie est un et indivisible et la constitution d'aucun autre État n'est valide à l'intérieur de ses frontières.

L'État de Lituanie insiste sur son adhésion aux principes universellement reconnus du droit international, il reconnaît le principe d'inviolabilité de frontières comme formulé dans l'Acte final de la Conférence sur la sécurité et la Coopération en Europe tenue à Helsinki en 1975, et il garantit les droits humains, civils et ethniques des communautés.

Le Conseil Suprême de la République de Lituanie, en proclamant son pouvoir souverain, commence par le présent acte à mettre en œuvre la souveraineté complète de l'État.

Conséquences

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L'acte de restauration de l'État lituanien servit de modèle et d'inspiration à d'autres républiques soviétiques. Toutefois, la question de l'indépendance n'était pas immédiatement réglée et la reconnaissance par d'autres pays n'était pas acquise. Mikhail Gorbachev traita cet acte d'illégal ; l'URSS exigea sa révocation et commença à appliquer des sanctions contre la Lituanie, y compris un blocus économique. En outre, le , les forces soviétiques prirent d'assaut à Vilnius le bâtiment du Parlement avec la Tour de télévision. Des civils lituaniens sans armes affrontèrent des soldats soviétiques. Quatorze personnes furent tuées et sept cents blessées dans ce qui fut connu sous le nom d'Événements de janvier.

L'Islande fut la première à reconnaître l'indépendance de la Lituanie le . Après l'échec du Putsch de Moscou en août, elle fut suivie par la France le et les États-Unis le . Le président Bush fit savoir que si la Russie utilisait la force armée contre la Lituanie, les États-Unis réagiraient en conséquence. Finalement, le , l'indépendance de la Lituanie fut reconnue par l'Union soviétique. Suivit rapidement alors la même reconnaissance par plusieurs autres pays dont la Hongrie, la Bulgarie, l'Italie, le Canada, la Pologne, Malte, Saint-Marin, le Portugal, la Roumanie, l'Ukraine, la Lettonie et l'Estonie. Le , la Lituanie fut accueillie comme un membre des Nations unies en même temps que l'Estonie et la Lettonie.

Le gouvernement lituanien est une démocratie parlementaire, avec une autorité législative prévue dans sa constitution, le Conseil suprême. À ce titre, c'est lui qui choisit le président et approuve son choix pour les postes de ministres et de Premier ministre.

Les Actes du et du comptent parmi les plus importants dans l'histoire de la Lituanie. Ils ont élargi les possibilités pour le bien-être et la croissance du pays, sur les plans financier, culturel, scientifique et politique. Grâce à eux les citoyens lituaniens jouissent des droits fondamentaux de liberté d'expression et de représentation démocratique. Les Lituaniens célèbrent les deux dates comme fêtes nationales.

Chronologie de reconnaissance du nouvel État lituanien[2]

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Date Pays
Drapeau de la RSS de Moldavie RSS de Moldavie
Drapeau de l'Islande Islande
Drapeau de la Norvège Norvège
Drapeau de la Slovénie Slovénie
Drapeau de la république socialiste fédérative soviétique de Russie RSFS de Russie
Drapeau de la Croatie Croatie
Drapeau de la Lettonie Lettonie
Drapeau de la Hongrie Hongrie
Drapeau de la Norvège Norvège
Drapeau de l'Argentine Argentine
Drapeau de la France France
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Drapeau du Canada Canada
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de Malte Malte
Drapeau de la Pologne Pologne
Drapeau de la Roumanie Roumanie
Drapeau de Saint-Marin Saint-Marin
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Drapeau de l'Albanie Albanie
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau de l'Estonie Estonie
Drapeau de la Géorgie Géorgie
Drapeau de l'Irlande Irlande
Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Drapeau de la Suède Suède
Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Drapeau de l'Autriche Autriche
Drapeau du Chili Chili
Drapeau de la Finlande Finlande
Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de l'Uruguay Uruguay
Drapeau de la Mongolie Mongolie
Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie
Drapeau du Vatican Vatican
Drapeau de la République socialiste soviétique kirghize RSS du Kirghizistan
Drapeau de l'Équateur Équateur
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de la Grèce Grèce
Drapeau de la Libye Libye
Drapeau du Nicaragua Nicaragua
Drapeau de la Turquie Turquie
Drapeau du Brésil Brésil
Drapeau d’Israël Israël
Drapeau de la Tunisie Tunisie
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Drapeau du Mexique Mexique
Drapeau de la Colombie Colombie
Drapeau de l'Égypte Égypte
Drapeau du Japon Japon
Drapeau de Singapour Singapour
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Drapeau du Bangladesh Bangladesh
Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord
Drapeau du Pérou Pérou
Drapeau du Sénégal Sénégal
Drapeau du Pakistan Pakistan
Drapeau de la Bolivie Bolivie
Drapeau de Cuba Cuba
Drapeau de l'Inde Inde
Drapeau de la Syrie Syrie
Drapeau de la Thaïlande Thaïlande
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam
Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau du Népal Népal
Drapeau de Madagascar Madagascar
Drapeau de l'Arménie Arménie
Drapeau de Chypre Chypre
Drapeau du Yémen Yemen
Drapeau de Bahreïn Bahreïn
Drapeau de la Jordanie JOR
Drapeau du Koweït Koweït
Drapeau des Philippines Philippines
Drapeau de l'Arabie saoudite KSA
Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Drapeau des Nations unies ONU
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis
Drapeau du Laos Laos
Drapeau de la République socialiste soviétique du Turkménistan RSS du Turkménistan
Drapeau de la Namibie Namibie
Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan
Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka
Drapeau du Ghana Ghana
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan
Drapeau du Mozambique Mozambique
Drapeau de la RSS du Tadjikistan RSS du Tadjikistan
Drapeau de l'Algérie Algérie
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie
Drapeau du Liban Liban
Drapeau de l'Irak Iraq
Drapeau du Burundi Burundi
Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Drapeau du Mali Mali
Drapeau du Bénin Bénin
Drapeau du Costa Rica Costa Rica
Drapeau du Zimbabwe Zimbabwe
25 septembre 1992 Drapeau du Salvador Salvador
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine
Drapeau du Nigeria Nigeria
Drapeau du Tchad Tchad

Références

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  1. équipe de Perspective monde, « Proclamation d'indépendance de la Lituanie », sur usherbrooke.ca (consulté le ).
  2. (lt) « Atkurtos Lietuvos nepriklausomos valstybės pripažinimo chronologija » (consulté le )