Adolfo Suárez — Wikipédia
Adolfo Suárez | ||
Adolfo Suárez en 1980. | ||
Fonctions | ||
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Président du Centre démocratique et social espagnol | ||
– (9 ans et 27 jours) | ||
Successeur | Rafael Calvo Ortega | |
Président de l'Union du centre démocratique | ||
– (2 ans, 3 mois et 18 jours) | ||
Successeur | Agustín Rodríguez Sahagún | |
Président du gouvernement d'Espagne | ||
– (4 ans, 7 mois et 21 jours) | ||
Monarque | Juan Carlos Ier | |
Gouvernement | Suárez I, II et III | |
Législature | Constituante et Ire | |
Coalition | UCD | |
Prédécesseur | Fernando de Santiago (intérim) Carlos Arias Navarro | |
Successeur | Leopoldo Calvo-Sotelo | |
Ministre secrétaire général du Mouvement | ||
– (6 mois et 24 jours) | ||
Président | Carlos Arias Navarro | |
Prédécesseur | José Solís | |
Successeur | Ignacio García López | |
Directeur général de la RTVE | ||
– (4 ans, 1 mois et 11 jours) | ||
Prédécesseur | Jesús Aparicio-Bernal | |
Successeur | Rafael Orbe Cano | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Adolfo Suárez González | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Cebreros (Espagne) | |
Date de décès | (à 81 ans) | |
Lieu de décès | Madrid (Espagne) | |
Parti politique | FET y de las JONS (1958-1977) UCD (1977-1981) CDS (1982-1991) | |
Enfants | Adolfo Suárez Illana | |
Diplômé de | Université de Salamanque | |
Profession | Avocat | |
Religion | Catholique | |
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Présidents du gouvernement d'Espagne | ||
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Adolfo Suárez González [aˈðolfo ˈswaɾeθ ɣonˈθaleθ][1], 1er duc de Suárez, né le à Cebreros, dans la province d'Ávila, et mort le à Madrid[2], est un homme d'État espagnol, président du gouvernement d'Espagne de 1976 à 1981. C'est sous son gouvernement qu'est menée la Transition démocratique et approuvée la Constitution espagnole de 1978.
Origines
[modifier | modifier le code]Fils d'un républicain devenu cadre franquiste[3], il obtient un doctorat de droit à l'université complutense de Madrid. Membre du Mouvement national, il commence sa carrière politique dans l'administration, sous les ordres de Fernando Herrero Tejedor, un phalangiste travaillant à l'Opus Dei[4] puis dans le gouvernement du généralissime Francisco Franco. Il devient ensuite chef du parti unique phalangiste[5]
Famille
[modifier | modifier le code]Adolfo Suárez épouse le 15 juillet 1961, Amparo Illana Elórtegui (1934-2001), avec qui, il a cinq enfants : María del Amparo "Mariam" (1963-2004), Adolfo (1964), Laura (1966), Sonsoles (1967) et Francisco Javier (1969). Ils ont quatre petits enfants : Alejandra, duchesse de Suárez et Fernando (enfants de Mariam), Adolfo et Pablo (enfants d'Adolfo).
Dans le Mouvement national
[modifier | modifier le code]- 1958 : il entre au secrétariat général du Mouvement national.
- 1961 : il est chef de cabinet du vice-secrétaire général.
- 1968 : il est gouverneur civil de Ségovie.
- 1969 : il est désigné directeur général de la radio-télévision espagnole.
- avril 1975 : il devient le vice-secrétaire du Mouvement national, parti unique depuis 18 ans.
- : un mois après la mort de Franco, il devient le nouveau secrétaire général du Mouvement national, membre du gouvernement de Carlos Arias Navarro.
Président du gouvernement
[modifier | modifier le code]Homme de confiance de Juan Carlos
[modifier | modifier le code]En juillet 1976, Suárez, âgé de 43 ans, est choisi par le roi Juan Carlos pour succéder à Carlos Arias Navarro. Parfait inconnu du grand public, Suárez est chargé de mener à bien la transition démocratique, de démanteler les structures franquistes et de préserver la monarchie. Il réunit autour de lui des personnalités converties au principe démocratique, issues principalement du franquisme et de la Phalange espagnole mais aussi des sociaux-démocrates, des libéraux et des chrétiens-démocrates.
Liquidation du franquisme
[modifier | modifier le code]Avec l'aide de Torcuato Fernández Miranda, il procède à l'autoliquidation des Cortes franquistes qui regroupent les ultras de l'ancien régime, les militaires et les vétérans de la guerre civile. Suárez impose des réformes politiques qui débouchent sur l'autorisation des partis politiques et annonce des élections démocratiques en vue de former une assemblée constituante pour l'année 1977. Ce faisant, il impose aux partis républicains, pour lever leur interdit, d'accepter la monarchie parlementaire et le drapeau espagnol rouge et or. Ce n'est pas sans difficulté en 1977 que Santiago Carrillo, chef du Parti communiste espagnol, proclamera sa loyauté à Juan Carlos et au drapeau espagnol devant les caméras de télévision, lui permettant ainsi de participer aux élections.
Victoire électorale
[modifier | modifier le code]Le , les élections sont remportées par la toute nouvelle Union du centre démocratique (UCD) d'Adolfo Suárez, formation de centre-droit composée de libéraux et d'anciens franquistes modérés alors que les plus conservateurs ont fondé l'Alliance populaire avec Manuel Fraga. L'Assemblée constituante adopte une nouvelle Constitution laquelle est approuvée par référendum par le peuple espagnol le . En 1979, l'UCD remporte de nouveau les élections.
Démission et fondation du CDS
[modifier | modifier le code]En février 1981, épuisé par la mise en place de toutes les réformes durant la Transition démocratique et par les difficultés économiques et sociales, il est remplacé à la tête du gouvernement par Leopoldo Calvo-Sotelo. Lors du débat d'investiture du nouveau gouvernement, le , une tentative de coup d'État a lieu au Congrès par Antonio Tejero, lieutenant-colonel de la garde civile.
En 1982, Suárez fonde le Centre démocratique et social (CDS) sans grand succès politique alors que l'UCD disparaît progressivement du paysage politique en laissant la place à l'Alliance populaire (futur Parti populaire).
Fin de vie politique
[modifier | modifier le code]En 1991, Adolfo Suárez se retire de la vie politique. En 1996, le roi lui confère la dignité de Grand d'Espagne et le titre de duc de Suárez.
Le , le musée Adolfo Suárez et de la Transition est ouvert au public dans son village natal.
Maladie et mort
[modifier | modifier le code]Le son fils, Adolfo Suárez Illana, a indiqué au journal El Pais que son père affligé par la maladie d'Alzheimer, « ne se rappelle plus avoir été le président du gouvernement et il ne reconnaît plus personne ». Il meurt le à la clinique Centro de Madrid[6].
Le lendemain de son décès, le ministère espagnol de l'Équipement approuve le changement de nom du premier aéroport du pays, désormais baptisé aéroport Adolfo Suárez, Madrid-Barajas. Le roi Juan Carlos Ier lui attribue à titre posthume le collier de l'ordre Charles III.
Son œuvre politique
[modifier | modifier le code]C'est pendant le gouvernement d'Adolfo Suárez (1976-1981) qu'est adoptée la loi de réforme politique, qu'est proclamée l'amnistie générale et que sont légalisés les partis politiques. C'est son gouvernement d'Union du centre démocratique (UCD) qui abolit la censure, démantèle le ministère de l'Information et du Tourisme et décrète la mise en place d'un ministère de la Culture.
Il se montre inflexible face aux tentatives d'intimidation des membres de l'état-major lors de la légalisation de l'ensemble des partis interdits sur le sol espagnol depuis 39 années. Le , il fait publier un décret-loi qui fixe les nouvelles conditions de la liberté d'expression. L'article 1 reconnaît le principe de cette liberté ainsi que le droit à la diffusion de l'information sans autres limitations que celles que fixe le droit général. Il s'agit, exprimée en quelques lignes, d'une révolution dans les mentalités car ce décret abroge la plupart des dispositions de la loi Fraga. Désormais l'Administration ne peut décréter le séquestre administratif d'imprimés ou de reproductions graphiques et sonores que dans les cas d'atteinte à l'unité de l'Espagne, à l'institution monarchique, aux forces armées ou à la famille royale.
C'est au cours de cette période enthousiasmante mais également dramatique — menaces d'extrême-droite et d'extrême-gauche, attentats de l'ETA et du GRAPO, crise économique, toxicomanie galopante — que rentrent au pays quelques-unes des personnalités de la culture républicaine : Alberti, Zambrano, Sanchez Albornoz, Guillén, etc. Le , le Guernica de Pablo Picasso arrive à l'aéroport de Madrid-Barajas, avec les honneurs rendus d'ordinaire à un chef d'État.
Enfin la liberté de penser et de créer est proclamée par la Constitution de 1978 et affermie par un changement déterminant dans la mentalité des responsables politiques. Conscients que sur ce point les avis divergent, les uns nomment Transition démocratique la période 1976-1982. Pour les autres, c'est avec l'accession au pouvoir du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Felipe González à l'automne 1982, que s'achève la phase transitoire proprement dite. Il est clair que la transition s'était ébauchée dès la fin des années soixante, par exemple lorsque, le , conformément à la loi organique de l'État, Franco avait désigné le prince Juan Carlos comme son successeur.
Références
[modifier | modifier le code]- Prononciation en espagnol d'Espagne retranscrite selon la norme API.
- Le Figaro.fr avec agences, « Espagne : Adolfo Suarez est mort », Le Figaro, (lire en ligne).
- « Espagne : décès d'Adolfo Suarez, premier chef de gouvernement post-franquiste », liberation.fr, 23 mars 2014.
- www.elmundo.es.
- « Un processus politique autonome », sur lesechos.fr, .
- Le Monde avec AFP, « Adolfo Suarez, artisan de la transition post-franquiste, est mort », Le Monde, (lire en ligne).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Javier Cercas, Anatomie d'un instant, Actes Sud, 2010 (ISBN 978-2-7427-9215-3).
- (es) Gregorio Morán, Adolfo Suárez: historia de una ambición, 1979.
- (es) Gregorio Morán, Adolfo Suárez: ambición y destino, 2009.
- (es) Manuel Redero San Román, Adolfo Suárez y la transición política, Salamanca, Ediciones Universidad de Salamanca, coll. « Colección VIII Centenario ; 19 », , 351 p. (ISBN 9788490127940, BNF 45486607, SUDOC 227128370).
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :