Alexandre de Bethmann — Wikipédia

Alexandre de Bethmann
Fonctions
Maire de Bordeaux
-
Conseiller municipal de Floirac
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 65 ans)
BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Famille
Autres informations
Propriétaire de
Château Gruaud Larose, château Olivier, château de la Burthe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de

Alexandre Metzler de Bethmann[1], plus connu sous le nom Alexandre de Bethmann, né le et mort le , est un négociant en vin et homme politique français.

Il fut maire de Bordeaux entre 1867 et 1870, fit l’acquisition du Château Gruaud Larose et du Château Olivier vers 1870, et développa son activité. Une rue bordelaise lui rend hommage.

Né en 1805 à Bordeaux, arrière-petit-fils par sa grand-mère de Johann Jakob Bethmann et petit-neveu de Friedrich Metzler, Alexandre Metzler de Bethmann hérite d’abord d’un nom prestigieux auprès des nouvelles dynasties d'affaires bordelaises du XIXe siècle. Mais il bénéficie surtout d’une bonne situation financière dont l'actif est essentiellement issu du patrimoine de sa mère Élisabeth von Hemerth[2] ; il est complété par le patrimoine apporté par sa femme Henriette Balguerie-Stuttenberg qu’il épouse en 1828, celle-ci est la fille du négociant girondin Pierre Balguerie-Stuttenberg[3]. Il est le père de Charles de Bethmann (1839-1912) et le beau-père d'Adrien Faure[4].

Négociant en vin

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En combinant ces actifs maternels et matrimoniaux et la relance de la modeste entreprise de négoce de vins de son oncle Édouard de Bethmann, il reprend avec efficacité la gestion de la société. Son succès est couronné par l’achat de vignobles, considérés alors comme des attributs incontournables des bonnes et grandes bourgeoisies du quartier des Chartrons (« l’aristocratie du bouchon ») et de ses dynasties – bien étudiées par l’historien Paul Butel[5]. Alexandre de Bethmann acquiert les domaines de La Burthe à Floirac sur la rive droite de la Garonne, puis, en aval sur la rive gauche de la Gironde, le château Gruaud Larose à Saint Julien, et enfin le domaine de Castillon en Médoc.

Impliqué dans des postes à responsabilités à Bordeaux

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Après avoir été conseiller municipal de Floirac, il devient juge au Tribunal de commerce, membre de la Chambre de Commerce de 1839 à 1842, régent de la Banque de Bordeaux, la banque d’émission de monnaie locale, jusqu’à son intégration dans la Banque de France en 1848. À ce titre il devient alors membre du conseil d’escompte de la succursale de la Banque de France. Sur le registre politique, il est élu conseiller municipal de Bordeaux, adjoint au maire en 1860, avant d'être nommé par le préfet au poste de maire de Bordeaux, de à .

Ce notable protestant[6] s’insère ainsi dans les réseaux de sociabilité et de philanthropie des communautés protestantes girondines, étudiées par l’historien Séverine Pacteau-De Luze[7]. Il devient administrateur du Dépôt de mendicité, président honoraire de la Société de secours aux blessés, et membre du Consistoire de l’Église réformée. Il meurt à Bordeaux en 1871.

En 1846, il effectue un voyage de deux mois en Italie en compagnie de Jean-Louis Gintrac[8].

C’est par ce parcours d’entrepreneur au service de la communauté économique et de l’action publique et philanthropique qu’Alexandre de Bethmann permet une intégration de sa famille au sein de la société bordelaise.

Ses diverses activités et surtout sa fonction de maire expliquent qu’une rue se soit vu attribuer le nom de Bethmann, à la lisière de la ville, aujourd’hui près du Centre hospitalier universitaire – non loin de l’ancien emplacement de la maison de campagne (ou « bourdieu ») des Bethmann.

Rue de Bethmann

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Le château Picon, domaine des Bethmann situé à Bordeaux et sur lequel sera construit le Centre hospitalier Charles Perrens[9], était longé par un chemin portant le nom de Bethmann. Ce dernier sera classé rue en 1939, et l'honneur attribué à Alexandre de Bethmann en tant qu'ancien maire de la ville[10].

En raison de l'implication de la Maison Bethmann dans l'esclavage, certaines associations bordelaises demandent que cette rue soit rebaptisée[11], ou accompagnée d'une plaque explicative[12].

Références

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  1. Charondas, Un juge d'armes au Jockey-Club, ICC, 2000, sans pagination.
  2. Martine Belliard, « Généalogie d'Alexandre de Bethman », sur geneanet.org, (consulté le )
  3. Hubert Bonin, Les patrons du Second Empire à Bordeaux et en Gironde (dictionnaire), Paris, Picard-Cénomane, , « Bethmann » p. 61-63
  4. Hubert Bonin, De l'océan Indien aux Antilles, Faure frères, une dynastie de négociants et armateurs bordelais 1795-1930, éditions les Indes savantes, 1915
  5. Paul Butel, Les dynasties bordelaises. Splendeur, déclin et renouveau, Paris, Perrin, , 516 p. (ISBN 978-2-262-02918-0)
  6. Séverine Pacteau de Luze, Les protestants et Bordeaux, Bordeaux, Mollat,
  7. Séverine Pacteau de Luze, Y a-t-il un modèle bordelais des dynasties commerçantes ? in Jean-Pierre Babelon, Jean-Pierre Chaline & Jacques Marseille (dir.), Mécénat des dynasties industrielles et commerciales, Paris, Perrin, , p. 73-86.
  8. Charles Marionneau, Jean-Louis Gintrac, peintre, dessinateur, lithographe, Gounouilhou, , 16 p. (lire en ligne)
  9. Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026)
  10. Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 717 p. (ISBN 9782879015040), p. 97
  11. Denis Lherm, « Le passé négrier au cœur d'une opération choc », SudOuest.fr,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  12. Alexandra Jammet, « Bordeaux à la rue pour expliquer son passé négrier ? », sur Rue89Bordeaux, (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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