Johann Jakob Bethmann — Wikipédia
Consul Archiduché d'Autriche |
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Chevalier impérial |
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Naissance | |
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Décès | |
Autres noms | Jean-Jacques de Bethmann |
Nationalités | |
Activités | |
Famille | |
Père | Simon Moritz Bethmann (d) |
Fratrie | Johann Philipp Bethmann (en) Simon Moritz Bethmann |
Enfant | Katharina Elisabeth Bethmann-Metzler (d) |
Johann Jakob Bethmann ( – ), connu aussi sous le nom francisé de Jean-Jacques de Bethmann, est un négociant et armateur allemand du XVIIIe siècle. Installé à Bordeaux, il est le cofondateur de la banque Bethmann, aujourd'hui connue sous le nom de Delbrück Bethmann Maffei AG, puis Bethmann Bank (en) depuis 2011.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né à Bergnassau, membre important de la dynastie de banquiers et financiers d'origine allemande Bethmann, il est l’un des trois fils de Simon Moritz Bethmann (de) (1687–1725), administrateur de sociétés, qui décède très tôt. Il est alors élevé à Francfort par son oncle Jakob Adami, avec ses frères Johann Philipp et Simon Moritz qui l’aident à fonder la banque Gebrüder Bethmann.
Il part s’installer à Bordeaux en 1740, où il fonde la société d’armement naval et de négoce Bethmann & Imbert, qui sera rebaptisée en 1779 Bethmann & fils. Il se fait alors appeler Jean-Jacques de Bethmann.
En 1745, il épouse Elisabeth Desclaux de Latané (1725–1785), née à Bordeaux, puis en 1749 prend la nationalité suisse avant d’être fait chevalier de l’empire allemand en 1776. Il était ami avec l’écrivain allemand Friedrich Melchior Grimm.
Résident dans son hôtel du faubourg des Chartrons, il acquit en 1776, comme beaucoup de notables bordelais, une propriété viticole aux portes de la ville. Ainsi il posséda, au village du Tondu, le domaine Picon, une vaste propriété plantée de vigne et traversée par le Peugue[1]. Au sein du domaine viticole se trouvait une maison de maître, futur « Château-Picon », où il est mort en 1792[2]. Sur ce site sera construit le Centre hospitalier spécialisé Charles-Perrens.
Il eut pour arrière petit-fils Alexandre de Bethmann (1805-1871), maire de Bordeaux de 1867 à 1870.
Jean-Jacques de Bethmann et l'esclavage
[modifier | modifier le code]Implication financière dans la traite négrière
[modifier | modifier le code]Bien qu'aucun document n'ait été retrouvé par les historiens, ni à Bordeaux, ni en Allemagne, attestant l'armement direct d'une expédition négrière par Jean-Jacques de Bethmann, on ne peut exclure qu'il ait pris part ponctuellement au financement de telles opérations[3], malgré son statut d’étranger lui interdisant officiellement d’armer des bateaux à cette fin[4]. Selon Éric Saugéra, Jean-Jacques de Bethmann participa au financement de nombreuses opérations de traite dont il ne put avoir l’initiative[3],[5]. L'historien remarque que, sur les 191 trafiquants négriers de Bordeaux, les plus actifs sont les protestants, ceux dont on sollicite plus volontiers l'aide financière pour lancer une expédition négrière[6]. À titre d'exemple, en 1789, Jean-Jacques de Bethmann investit 200 000 livres tournois (équivalant à 3,2 millions d'euros actuels[7]) dans la firme négrière Romberg, Bapst et Cie[8]. L'année suivante, en 1790, celle-ci arme deux navire à la traite, l'Aimable-Manon et le Lafayette[9].
Administrateur, puis copropriétaire de plantations esclavagistes
[modifier | modifier le code]La société Bethmann & Desclaux s'est occupée d'administrer des plantations coloniales au nom de divers propriétaires, notamment à Saint-Domingue[10]. Également, en 1777, la firme Bethmann & fils s'associe avec Abraham Gradis pour le rachat, pour moitié chacun, d'une habitation (plantation sucrière) aux Nippes de Saint-Domingue[11],[12].
Lobbyiste de l'esclavage ?
[modifier | modifier le code]Bethmann et son épouse ont apporté un soutien personnel à la communauté protestante des Frères moraves, qui furent parmi les premiers militants abolitionnistes, avant même la création en 1788 de la Société des amis des Noirs. Mais parallèlement, Albert Rèche relève qu'on retrouve un Bethmann parmi les 300 signataires de la pétition contre l'égalité des Blancs et des gens de couleur libres en 1791[13].
Références
[modifier | modifier le code]- Ruiz 1997, p. 367
- « Fontaine de l’hôpital Charles-Perrens (ancien Château-Picon) », (dont photos et plans), sur sites.google.com/ (consulté le )
- Éric Saugera, Bordeaux port négrier (XVIIe – XIXe siècles), Paris, Éditions Karthala, , 384 p. (ISBN 978-2-8111-4623-8, lire en ligne), page 233
- « Alexandre de Bethmann - Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière - Bordeaux », sur www.memoire-esclavage-bordeaux.fr (consulté le )
- François Hubert, Christian Block & Jacques de Cauna (dir.), Bordeaux au XVIIIe siècle. Le commerce atlantique et l’esclavage, Bordeaux, Le Festin & Musée d’Aquitaine, 2010.
- Eric Saugera, Bordeaux, port négrier: chronologie, économie, idéologie, XVIIe – XIXe siècles, KARTHALA Editions, (ISBN 9782865375844, lire en ligne), p. 65
- « Convertisseur de monnaie d'Ancien Régime - Livres - euros », sur convertisseur-monnaie-ancienne.fr (consulté le )
- Paul Butel, Les négociants bordelais, l’Europe et les Îles au XVIIIe siècle, Paris, Aubier-Montaigne, 1974
- Éric Saugera, Bordeaux port négrier (XVIIe – XIXe siècles), Paris, Éditions Karthala, , 384 p. (ISBN 978-2-8111-4623-8, lire en ligne), p. 359
- Marie-Louise Pelus, « Wolfgang Henninger, Johann Jakob von Bethmann 1717-1792. Kaufmann, Reeder und kaiserlicher Konsul in Bordeaux, 2 vols », Annales, vol. 55, no 4, , p. 921–923 (lire en ligne, consulté le )
- Sylvia Marzagalli, « Opportunités et contraintes du commerce colonial dans l'Atlantique français au XVIIIe siècle : le cas de la maison Gradis de Bordeaux » in Outre-mers, tome 96, n° 362-363, 1er semestre 2009, L'Atlantique Français, sous la direction de Cécile Vidal, pp. 87-110. Lire en ligne.
- Jean de Maupassant, Un grand armateur de Bordeaux. Abraham Gradis (1699-1780), préface Camille Jullian, éditions Féret & fils, 1931, p. 142, texte entier : archive.org
- Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à Bordeaux, Bordeaux, L'Horizon chimérique, 1988.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alain Ruiz (dir.), Présence de l’Allemagne à Bordeaux, du siècle de Montaigne à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Voyages, migrations et transferts culturels en Aquitaine dirigée », , 488 p. (lire en ligne)