Alphonse V (roi d'Aragon) — Wikipédia

Alphonse V d'Aragon
Illustration.
Portrait d'Alphonse V par Vicente Juan Masip, musée de Saragosse.
Titre
Roi d'Aragon

(42 ans, 2 mois et 25 jours)
Prédécesseur Ferdinand Ier d'Aragon
Successeur Jean II d'Aragon
Roi de Naples

(16 ans et 25 jours)
Prédécesseur René d'Anjou
Successeur Ferdinand Ier de Naples
Biographie
Titre complet Roi d'Aragon, Comte de Barcelone, roi de Valence, de Majorque, de Sardaigne, de Sicile et de Naples.
Dynastie Dynastie de Trastamare
Date de naissance
Lieu de naissance Medina del Campo (Castille)
Date de décès (à 61 ans)
Lieu de décès Naples (Naples)
Père Ferdinand Ier d'Aragon
Mère Éléonore d'Albuquerque
Fratrie Jean II d'Aragon
Conjoint Marie de Castille
Enfants Ferdinand Ier de Naples (bâtard)
Résidence Tivoli

Alphonse V (roi d'Aragon) Alphonse V (roi d'Aragon)
Souverain de la couronne d'Aragon

Alphonse V d'Aragon dit Alphonse le Magnanime (en catalan Alfons el Magnànim, en castillan Alfonso el Magnánimo) ou Alphonse le Grand, né le [1] à Medina del Campo (royaume de Castille) et mort le à Naples (royaume de Naples), fils du roi d'Aragon Ferdinand Ier, de la maison de Trastamare, et petit-fils du roi de Castille Jean Ier, est roi d'Aragon de 1416 à 1458, alors que la Castille est gouvernée par son cousin germain Jean II de Castille, père d'Isabelle la Catholique.

Surtout soucieux des intérêts de la Couronne d'Aragon en Italie (royaume de Sicile), il évince en 1442 la maison d'Anjou (le roi René) du royaume de Naples (ou « Sicile péninsulaire »), se proclamant rex utriusque Siciliae (« roi de l'une et l'autre Sicile »)[2].

Fasciné par la culture de la Renaissance italienne, il se désintéresse dès lors de ses possessions dans la péninsule Ibérique, en laissant la régence à son frère cadet Jean (1398-1479), qui lui succède en 1458 pour la Couronne d'Aragon, devenant le roi Jean II d'Aragon, père de Ferdinand le Catholique. Le royaume de Naples revient à un fils (illégitime) d'Alphonse, Ferdinand.

Possessions de la Couronne d'Aragon et titulature

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Régnant sur l'Aragon au sens étroit (le royaume des origines dont la capitale est Saragosse), il est à la tête de la Couronne d'Aragon et détient donc de nombreux titres et pouvoirs.

De 1416 à 1458, il est aussi :

Il est également comte d'Empúries de 1416 à 1436, régent de 1445 à 1458.

Il est membre fondateur de l'ordre du Dragon.

Origines familiales et formation

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Né en 1396, il est le fils cadet de l'infant de Castille Ferdinand d'Antequera (1380-1416), lui-même fils de Jean Ier de Castille (1358-1390) et de l'infante Éléonore d'Aragon (1358-1382), fille du roi d'Aragon Pierre IV. Ferdinand, régent de Castille de 1406 à 1410, s'engage dans le conflit de succession d'Aragon et est désigné comme roi en 1412, lors du Compromis de Caspe.

La mère d'Alphonse V est Éléonore d'Albuquerque (1374-1435), fille d'un fils naturel du roi de Castille Alphonse XI (1311-1354), Sanche (1342-1374).

Outre ses surnoms de « Magnanime » et de « Grand », il est aussi appelé (en arabe) « Adfunch-Ibn-Barbariya », c'est-à-dire « Alphonse fils de la Berbère »[4].

Second roi d'Aragon de la maison de Trastamare, qui règne sur la Castille depuis 1369, Ferdinand hérite de la Couronne d'Aragon à la mort de son père en 1416.

Implications dans les affaires italiennes

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Monnaie d'Alphonse V.

Parfaite illustration du souverain de la première Renaissance, Alphonse V est connu pour son implication dans les affaires italiennes. Roi de Sicile, il est fasciné par la civilisation de la péninsule ; il dispute la Sardaigne aux Génois, puis se lance à la conquête du royaume de Naples.

En 1435, il tombe aux mains du duc de Milan, Philippe Marie Visconti, mais le convainc qu’il n’est pas dans ses intérêts d’empêcher la victoire de l’Aragon à Naples.

En 1442, il triomphe de l'armée de René d'Anjou et fait une entrée triomphale dans la ville de Naples le . Il transforme le royaume en l'un des grands centres commerciaux et culturels de la péninsule italienne[5].

Il doit justifier de ses prétentions sur le territoire italien. En 1447, après la mort de ses seuls alliés italiens, le pape Eugène IV et le duc de Milan, Filippo Maria Visconti, il doit déployer tous ses talents de diplomate pour se faire reconnaitre par les pouvoirs florentin et vénitien. Il doit aussi gagner à sa cause les barons napolitains rivaux, dont beaucoup soutiennent les prétentions de la maison d'Anjou. Il exacerbe leur hostilité en nommant des dignitaires catalans et castillans à la plupart des fonctions importantes de la cour. Ainsi, un de ses favoris, don Inigo d'Avalos, maître chambellan castillan se voit accorder à vie les droits sur les exportations de nourriture. Dans un geste de réconciliation, il accroit les privilèges des barons et investit beaucoup d'entre eux de pouvoirs considérables, accumulant ainsi les difficultés pour son successeur. Le fonctionnement du gouvernement est adapté au modèle espagnol, tandis que les usages et les cérémonies de la cour sont essentiellement catalans. La langue parlée à la cour est le castillan et le catalan[5].

Il passe le reste de sa vie en Italie, notamment à Tivoli, laissant la régence[Quand ?] de la couronne d'Aragon à son frère Jean (1398-1479°. Prince de la Renaissance, il favorise les arts et les lettres. Il fait notamment rénover à Naples le Castel Nuovo par l'architecte majorquin Guillem Sagrera.

Il entretient des relations diplomatiques avec l’Éthiopie : Yeshaq Ier d'Éthiopie lui propose une alliance contre les musulmans, qu’il voulait sceller par un double mariage, mais les difficultés de voyage empêchèrent les projets d’aboutir.

Un épisode peu glorieux : le sac de Marseille (1423)

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En 1423 Alphonse V qui revendiquait la couronne de Naples est battu par Louis III d'Anjou (1403-1434) l’obligeant à retourner en Aragon.

Pour se venger contre des alliés de Louis III, Alphonse V attaque la ville de Marseille, la met à sac et incendie la cité durant trois jours (20-23 novembre 1423).

La paix ne reviendra avec les Catalans que 23 ans plus tard, en juin 1451[6].

Mort et funérailles

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Sa chapelle funéraire catalane, au monastère de Poblet en Espagne, est dédiée à saint Georges qu'il avait adopté lors de sa campagne napolitaine[5].

À sa mort, la Couronne d'Aragon et le royaume de Sicile passent à son frère Jean, tandis que le royaume de Naples revient, selon sa volonté, à son fils naturel Ferdinand (Ferdinand Ier de Naples).

Mariage et descendance

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Il avait épousé Marie de Castille (1401-1458 ; sœur de Jean II de Castille) à Valence en 1415. Ils n'eurent pas d'enfants.

Alfonso était épris d’une noble femme, Giraldona Carlino, qui fut la reine de la cour de Naples autant que la muse du roi.

Notes et références

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  1. Ouvrage Contes, reis, comtesses i reines de Catalunya
  2. Ouvrage Els primitius comtats i vescomptats de Catalunya d'Armand de Fluvià
  3. Philippe Colombani, Les Corses et la Couronne d'Aragon - Projets Politiques et Affrontement des Légitimités, 1 Rue Sainte-Lucie, 20000 Ajaccio, Alain Piazzola, , 542 p.
  4. Jean-Pierre Soisson, Charles Quint, Grasset, (ISBN 2246561116).
  5. a b et c Alison Cole, La Renaissance dans les cours italiennes, Paris, Flammarion, , 192 p. (ISBN 2-08-012259-2)
  6. La chaîne volée du port de Marseille (cathédrale de Valence, Espagne)
  7. Emanuele Appiano, page Wikipédia en italien.
  8. Appiano (famiglia), page Wikipédia en italien.

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Bibliographie

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  • (ca) Armand de Fluvià (préf. Josep M. Salrach), Els primitius comtats i vescomptats de Catalunya : Cronologia de comtes i vescomtes, Barcelone, Enciclopèdia catalana, coll. « Biblioteca universitària » (no 11), , 238 p. (ISBN 84-7739-076-2), p. 35-36
  • (ca) Jaume Sobrequés i Callicó et Mercè Morales i Montoya, Contes, reis, comtesses i reines de Catalunya, Barcelone, Editorial Base, coll. « Base Històrica » (no 75), , 272 p. (ISBN 978-84-15267-24-9), p. 158-164

Articles connexes

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Liens externes

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