Armée secrète (Belgique) — Wikipédia

L'Armée secrète (AS)
Image illustrative de l’article Armée secrète (Belgique)
Écusson de l'armée secrète

Création
Dissolution 1945
Pays Belgique
Drapeau de la Belgique Belgique
Allégeance Léopold III de BelgiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Type réseau de résistance armée
Composée de La Légion belge; l'Armée belge reconstituée
Guerres Seconde Guerre mondiale
Commandant historique Jules Pire
drapeau de l'armée secrète belge pendant la seconde guerre mondiale
drapeau de l'armée secrète belge

L'Armée secrète est un des principaux mouvements armés de la Résistance intérieure belge actif durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a compté plus de 54 000 membres reconnus et a participé à la libération de le Belgique[1].

Histoire de l'Armée secrète belge

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En le capitaine-commandant BEM Charles Claser (Charly Claser) né le à Alost, mis sur pied la Légion Belge (LB) qui eut rapidement une action de grande efficacité. Vers la même époque, sans s'être concertés, Robert Lentz, colonel BEM de réserve, avait fondé l'Armée belge reconstituée. Ces deux mouvements de résistance armées décidèrent de joindre leurs forces afin d'avoir plus d'efficacité, et prirent le nom unique de Légion belge (LB).

Dans le courant de l'année 1942, la Légion belge est touchée par des vagues d'arrestations qui menacent sa survie. Le risque pour l'organisation est d'autant plus grand que son chef, Charles Claser, ne parvient pas à convaincre le gouvernement belge en exil de lui apporter un soutien décisif[2]. La Sûreté de l'État le soupçonne alors de soutenir l'idée d'une «dictature royale »[3].

En novembre 1942, le colonel Jules Bastin prend la succession de Charles Claser à la suite de l'arrestation de ce dernier et renomme l'organisation « Armée de Belgique ». Il permet de renouer le contact avec le gouvernement belge à Londres, mais en avril 1943, il tombe est arrêté avec de nombreux responsables de l'organisation[4].

Le colonel Yvan Gérard reprend alors les rênes d'une organisation au bord de l'effondrement. Il remet sur pied un réseau qui reçoit, cette fois, un appui décisif du gouvernement belge en exil et des forces alliées[4].

Le , l'Armée de Belgique prit l'appellation d'Armée secrète (AS), par laquelle elle reste connue actuellement, l'Armée secrète était alors sous le commandement du lieutenant général Jules Pire depuis mars 1944.

À partir de la libération de la Belgique, l'Armée secrète sera rapidement démobilisée.

Composée de toutes les couches de la population, l'AS s'est toujours tenue à l'écart des questions politiques.

En vertu de l'instruction intitulée « Cheval de Troie » le gouvernement de Londres lui avait conféré un statut militaire officiel qui différenciait ainsi l'AS des autres mouvements de résistance.

Zone Secteur Groupe Localisation Exemples d'actions
Zone I A 10 Le Tournaisis et le Borinage - Saint-Marcoult Centre de commandement, centre de parachutage, centre de guérillas
B Le Centre
C L'Entre-Sambre-et-Meuse dont Couvin qui dépend de Morlanwelz Maquis C60 (Refuge Le Linot)
D La région Soignies-Enghien
Zone II Anvers - Limbourg
Zone III Les deux Flandres
Zone IV Ouest Ouest du Brabant flamand actuel, y compris Bruxelles
Est Est du Brabant flamand actuel
Sud Brabant wallon actuel, Nord de la province de Namur
Huy-Waremme Région au Nord de Huy, Waremme, Hannut
Liège Ouest Région au Nord et à l'Ouest de Liège
Zone V 1 Région à l'Est de Liège
2 Verviers, Eupen, Malmedy
3 Région entre Huy, Namur et Yvoir, Somme-Leuze
4 3 Région entre Durbuy et Saint-Vith Sabotage vicinal Manhay-Comblain (2 septembre 1942 groupe Byl), sabotage par explosif du tunnel de Trois-Ponts (nuit du 24 au 25 août 1944, groupe Byl service Antoine), sabotage a l'aide d'explosifs les locomotives en gare de Marloie et Manhay (année43 groupe Byl et Thill), combat de St Antoine-Harre (26 février 1944, groupe Byl), combat de Bomal sur Ourthe (1er avril 1944, groupe Byl), combat de la Fange (1 septembre 1944, groupe Byl), combat de Laid'oiseau (9 septembre 1944, groupe Byl).
5 groupe A Condroz et environs de Ciney Sabotage du tunnel d’Yvoir-Spontin (), combat de Jannée ()
groupe B Houyet La bataille du bois des Tailles ()
groupe C Ardennes
groupe D Environs d'Orchimont en Basse-Semois Sabotage de la L.T.12 entre Alle et Sedan
6 Région entre Marche-en-Famenne, Paliseul, Neufchâteau, Bastogne
7 Région entre Virton, Arlon, Martelange et jusqu'à l'ouest de Bouillon

Opérations

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Réponse de l'Armée secrète lors de la demande d'obtention de sa qualité de résistante et distinctions de la Veuve Louis Mestdag (signée J. Swolfs, Président)

L'AS fut très active sur le terrain et mena de nombreuses actions stratégiques et tactiques telles que:

  • Sabotages dès la fin de 1943 en prévision du débarquement des Alliés et qui se sont intensifiés dès le .
  • Opérations de harcèlement armé dès le début de .
  • Actions d'anti-destruction qui, en maintenant intact les infrastructures utiles, ont apporté une aide efficace à la libération de la Belgique.

Pertes humaines

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Environ 4 000 membres de l'Armée secrète belge périrent jusqu'à la Libération[5] :

  • 1 068 en action (dont 9 femmes) ;
  • 657 exécutés (dont 8 femmes) ;
  • 2 195 morts durant leur incarcération (dont 52 femmes) ;
  • 12 accidentés en service commandé (dont 1 femme).
  • Un mémorial de l'Armée secrète est situé à la Plaine-Sapin, sur le territoire de la commune de Somme-Leuze, lieu de parachutage de combattants et de matériel pour des opérations spéciales entre avril et septembre 1944. Une commémoration officielle s'y tient annuellement au mois de septembre.
  • Un monument existe à Hex.
  • Une stèle commémorant l’accueil des Américains par l’Armée secrète a été érigée le 1er septembre 1984 à Rumes.
  • Une stèle commémorant le décès d'Edouard Guirsch et de Raymond Herbinia, membres de l'Armée secrète a été érigée en 1946 à Sart-Dames-Avelines[6].

Bibliographie

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  • LEGAT Ch. L., Biographie du commandant BEM Charly Claser, stencil, École royale militaire, Bruxelles, 1963.
  • MARQUET Victor (colonel e.r.), Contribution à l'Histoire de l'Armée Secrète, 6 fasc., Bruxelles, Union des fraternelles de l'Armée secrète, 1992-1993.
  • MARQUET Victor (colonel e.r.), « De la Légion belge à l'Armée secrète » dans L'Armée secrète, sous la direction de Henri Bernard et sous le patronage de l'Union des fraternelles de l'Armée secrète, Paris-Gembloux, 1986, p. 11 à 115.
  • MARQUET Victor (colonel e.r.), GHEYSENS R., VUYLSTEKE Th., HERMAN M., LINSMEAU J. (colonel), DUBRU A. (Cap.-Cdt.), « L'Armée secrète au combat », dans, L'Armée secrète, sous la direction de Henri Bernard et sous le patronage de l'Union des fraternelles de l'Armée secrète, Paris-Gembloux, 1986, p. 117-278.

Notes et références

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  1. Maerten Fabrice, « Armée secrète », sur CEGESOMA (consulté le )
  2. Maerten Fabrice, « Armée secrète », sur Belgium WWI (consulté le )
  3. « Claser à Londres », sur www.belgiumwwii.be (consulté le )
  4. a et b Maerten Fabrice, « Armée secrète », sur Belgium WWII (consulté le )
  5. (fr + nl) Fondation Armée secrète, « Pertes », sur www.sgl-fas.be (consulté le ).
  6. « Sart-Dames-Avelines - Monument à la mémoire de Édouard GUIRSCH et Raymond HERBINIA », sur bel-memorial.org (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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