Augustin Pouyer-Quertier — Wikipédia
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance | Auguste Thomas Pouyer-Quertier |
Nationalité | française |
Domicile | |
Formation | |
Activité |
Membre de | |
---|---|
Distinction |
Augustin Pouyer-Quertier, né à Étoutteville le et mort à Rouen le , est un industriel et un homme politique français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Augustin Pouyer-Quertier est le fils d'Auguste Florentin Pouyer, filateur, et d'Euphrasie Félicité Quertier. Il fut élève de l'École polytechnique.
Il fonda à Rouen une fabrique de cotonnades et rachète la Filature rouennaise de lin et de chanvre (La Foudre) en 1859, fut élu député avec l'appui du gouvernement (1857) et siégea avec la droite jusqu'en 1869. En 1862, il participa à la création d'une compagnie française qu'il préside, au capital de 25 millions de francs, pour entreprendre la culture du coton en Algérie[1], et qui joua un rôle dans l'histoire de la culture du coton en Algérie.
Député à l'Assemblée nationale (1871), il devint ministre des Finances () et prit part comme plénipotentiaire aux négociations du traité de Francfort où , ayant pris un fort ascendant sur Bismarck, il permit aux communes de Villerupt et de Thil de rester françaises[2]. En effet, lors d'un échange devenu célèbre avec Bismarck, il dit "... Je ne vous eusse pas obligé à devenir Français, et vous me faites Allemand ! — Comment cela ? s'écria Bismarck... Qui vous parle de prendre votre Normandie ?... — La chose est pourtant bien simple répondit-il : je suis un des principaux actionnaires des forges de Villerupt, et vous voyez bien que, de ce côté, vous me faites Allemand. ".
Il est toutefois accusé par Le Mot d'ordre d'Henri Rochefort du , d'avoir eu intérêt à laisser Mulhouse aux mains des Allemands. Il préconisa une série d'impôts nouveaux, fit voter et émit avec succès l'emprunt permettant la libération anticipée du territoire.
Lors de l’affaire Janvier de La Motte, préfet de l'Empire accusé de concussion, il justifia les mandats fictifs, ce qui le contraignit à démissionner (23 avril 1872).
Il aida à la chute de Thiers (24 mai 1873), appuya le cabinet de Broglie et vota contre l'ensemble des lois constitutionnelles (1875). Sénateur de la Seine-Inférieure de 1876 à 1891, il refusa de former un ministère de résistance. Il fut également maire de la ville de Fleury-sur-Andelle dans l'Eure de 1854 à sa mort. « Élu le plus célèbre de la Seine inférieure sinon de toute la Normandie au XIXe siècle, Pouyer-Quertier passait alors pour l’incarnation même de cette province et du tempérament prêté à ses habitants[3]. »
Fondateur de la Compagnie française du télégraphe de Paris à New-York, dénommée « P. Q. », d’après les initiales de son président-fondateur, il donne un coup d'accélérateur aux agences de presse[4].
En 1883, il assure la présidence de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure.
Il repose au cimetière monumental de Rouen[5]. Un monument dit « Statue de Pouyer-Quertier », dû au sculpteur Alphonse Guilloux, érigé en 1894 à Rouen sur la place Cauchoise, a été détruit en 1941[6].
- L'inauguration de son monument le 11 novembre 1894, place Cauchoise, à Rouen.
Parcours politique
[modifier | modifier le code]- 1852 à 1891 : conseiller général du canton de Fleury-sur-Andelle ;
- 1854 à 1891 : maire de Fleury-sur-Andelle ;
- 1857 à 1876 : député de la Seine-Inférieure ;
- 1871 : ministre des Finances, pendant 375 jours ;
- 1876 à 1891 : sénateur de la Seine-Inférieure.
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 19 octobre 1871 : officier, commandeur ;
- Grand officier de la Légion d'honneur ()[7]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bulletin de la Société impériale zoologique d'acclimatation, Volume 9
- Aimé Laussedat, La Délimitation de la frontière franco-allemande : souvenirs et impressions, Paris, Charles Delagrave, , 219 p., 23 cm (OCLC 186822277, lire en ligne).
- Jean-Pierre Chaline, Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie sous la Troisième République, 1871-1940, vol. {CCLXXXIX}, Rouen, Publications de l’Université de Rouen, , 349 p. (ISBN 978-2-87775-669-3, présentation en ligne), p. 281.
- Cloître impr.), La grande aventure des câbles télégraphiques transatlantiques à la pointe de Bretagne., Locmaria patrimoine, dl 2016 (ISBN 978-2-9556218-0-6 et 2-9556218-0-3, OCLC 959963171, lire en ligne)
- Jean-Pierre Chaline (dir.), Mémoire d'une ville, le Cimetière monumental de Rouen, Rouen, Société des Amis des monuments rouennais, (ISBN 2-9509804-1-4).
- Yvon Pailhès, Rouen : du passé toujours présent… au passé perdu : les églises, les monuments, rues et places, Luneray, Bertout, , 230 p. (ISBN 978-2-86743-539-3), p. 224-225
- « Notice n° LH/2217/11 », base Léonore, ministère français de la Culture
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Larousse du XXe siècle
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Claude Fohlen, L’Industrie textile au temps du Second Empire, Paris, Plon, , 534 p. (OCLC 156058004, lire en ligne).
- Jean-Pierre Chaline (dir.) et Anne-Marie Sohn (dir.), Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie 1871-1940, Rouen, Publications de l'Université de Rouen, , 349 p., 24×16 cm (ISBN 978-2-87775-294-7)
- Jean-Pierre Chaline, Les Dynasties normandes, Paris, Perrin, , 534 p. (ISBN 978-2-262-01703-3)
- « Augustin Pouyer-Quertier », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
- « Augustin Pouyer-Quertier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Caricature par Achille Lemot
- Caricatures d'Augustin Pouyer-Quertier