Gouvernement Jules Dufaure (1) — Wikipédia

Gouvernement Jules Dufaure (1)

Troisième République

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Photomontage d'Appert montrant la composition du gouvernement à la fin de l'année 1872. De gauche à droite : Dufaure, Courtot de Cissey, Say, Simon, Thiers (président de la République), Pothuau, Teisserenc de Bort, Fourtou, Rémusat et Goulard.
Chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers
Vice-président du Conseil des ministres Jules Dufaure
Formation
Fin
Durée 2 ans, 2 mois et 29 jours
Composition initiale
Coalition Royalistes - Républicains modérés
Représentation
Assemblée nationale
580  /  638

Le premier gouvernement Jules Dufaure, aussi appelé « gouvernement de Versailles » car initialement en exil à Versailles, a été le deuxième gouvernement de la Troisième République naissante, en France, du au . Bien que de courte durée son action marqua profondément l'histoire de France. En effet, avec l'appui de l'armée régulière, il doit alors affirmer son autorité sur l'ensemble du territoire français lors de la guerre civile qui l'oppose aux communes insurrectionnelles, dont la commune de Paris. Ces dernières, militairement organisées autour de la garde nationale, sont vaincues à la suite de la campagne de 1871 à l'intérieur ce qui permet à la démocratie représentative de s'imposer durablement face aux volontés de démocratie directe.

Il a été dirigé par Jules Dufaure en tant que « vice-président du Conseil des ministres », sous l'autorité du chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, devenu, après (loi Rivet), président de la République.

Entrée triomphale de l'armée allemande le 1er mars 1871 à Paris.

Confronté à la famine et aux émeutes grandissantes dans Paris, Jules Favre, dernier chef du gouvernement provisoire de 1870, s'était résolu à offrir aux Prussiens la reddition de la capitale le . La convention d’armistice avec Bismarck stipulait diverses mesures humiliantes pour les vaincus, mais laissait aux Français le droit d'organiser de nouvelles élections nationales.

Composition de la Chambre des députés à l'issue des élections du 8 février 1871.

Dès le , tous les électeurs résidant sur des portions non-occupées du territoire national furent appelés aux urnes. Ces élections, dominées par le poids du vote rural et bourgeois, portèrent au pouvoir une coalition conservatrice, majoritairement monarchiste, et mirent fin au Gouvernement de la Défense nationale. La nouvelle Assemblée Nationale élut le Adolphe Thiers chef du gouvernement, en remplacement du général Trochu. Le nouveau gouvernement se fit une priorité de l'évacuation de l'armée d'occupation allemande, que Bismarck conditionnait par le paiement des réparations ; il vota une loi de finance très restrictive qui déchaîna des émeutes populaires dans la plupart des grandes villes, et provoqua à la mi-mars la proclamation de la Commune de Paris.

Bilan des actions du gouvernement

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Exécution en masse des communards dans les cours de la caserne Lobau à Paris, à la suite de la Semaine sanglante. Gravure de Frédéric Lix pour L'Illustration du 10 juin 1871.

Les premières semaines du gouvernement sont consacrées à la lutte militaire et politique contre les communes insurrectionnelles et notamment la Commune de Paris, puis à l'organisation de la répression contre les Communards vaincus. La Garde nationale est dissoute.

En parallèle, le gouvernement règle le contentieux de la guerre franco-prussienne en négociant le traité de Francfort (signé le ) et organise les emprunts destinés à régler le paiement de l'énorme indemnité de guerre (cinq milliards de francs-or). Il permet ainsi une libération progressive mais rapide du territoire français occupé par les Allemands.

En , le gouvernement réorganise l'armée française, afin de lui fournir des effectifs équivalents à ceux de l'armée allemande. Le service militaire de cinq ans dans l'active et de quatre ans dans la réserve, est obligatoire mais de nombreuses dispenses sont maintenues. Le tirage au sort continue (les bons numéros ne font que six mois) et les étudiants, moyennant le devancement de l'appel et le versement à l'État de 1500 francs pour l'équipement, ne font qu'un an.

Composition

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Chef du pouvoir exécutif

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Fonction Image Nom
Chef du pouvoir exécutif
Adolphe Thiers

Vice-présidence du Conseil

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Fonction Image Nom
Vice-président du Conseil Jules Dufaure
Fonction Image Nom Groupe parlementaire
  Ministre des Affaires étrangères Jules Favre
(du au )
Gauche républicaine
  Charles de Rémusat
(du au )
Centre gauche
  Ministre de la Justice Jules Dufaure Centre gauche
  Ministre de l’Intérieur Ernest Picard
(du au )
Centre gauche
  Félix Lambrecht
(du au )
Centre gauche
  Auguste Casimir-Perier
(du au )
Centre gauche
  Victor Lefranc
(du au )
Centre gauche
  Eugène de Goulard
(du au )
Centre droit
  Ministre de la Guerre Adolphe Le Flô
(du au )
Centre droit (orléaniste)
  Ernest Courtot de Cissey
(du au )
Républicain conservateur (orléaniste rallié)[1]
  Ministre des Finances Louis Buffet
(du au )
Centre droit
  Augustin Pouyer-Quertier
(du au )
Centre droit
  Eugène de Goulard
(du au )
Centre droit
  Léon Say
(du au )
Centre gauche
  Ministre de la Marine et des Colonies Louis Pierre Alexis Pothuau
  Ministre de l’Instruction publique Jules Simon Centre gauche
  Ministre des Travaux publics Charles de Larcy
(du au )
Légitimiste
  Oscar Bardi de Fourtou
(du au )
Centre droit
  Ministre de l’Agriculture et du Commerce Félix Lambrecht
(du au )
Centre gauche
  Victor Lefranc
(du au )
Centre gauche
  Eugène de Goulard
(du au )
Centre droit
  Pierre Teisserenc de Bort
(du au )
Centre gauche

Sous-secrétaires d'État

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Fonction Image Nom Parti politique
  Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur Marc-Antoine Calmon
(du au )
Centre gauche
  Pas de photographie, votre aide est la bienvenue Ernest Pascal
(du au )
Bonapartiste
  Sous-secrétaire d’État à la Guerre Charles Letellier-Valazé
(du au )
Centre gauche

Fin du gouvernement et passation des pouvoirs

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En conflit avec la majorité monarchiste de l'Assemblée nationale (qui vient de voter la loi De Broglie), Adolphe Thiers demande la démission de ses ministres et remanie le cabinet dans un sens nettement républicain (18 mai 1873).

Références

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  1. Georges Gugliotta, Un officier d'état-major : le général Courtot de Cissey, réorganisateur de l'armée française (1810-1882), Montpellier, Université Montpellier-III, , 1109 p., p. 340-342

Articles connexes

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