Baillif — Wikipédia
Baillif | |||
Vue aérienne de Baillif, avec l'aérodrome en son centre, la rivière des Pères à droite, et le quartier Bellevue à gauche. | |||
Administration | |||
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Pays | France | ||
Région | Guadeloupe | ||
Département | Guadeloupe | ||
Arrondissement | Basse-Terre | ||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe | ||
Maire Mandat | Marie-Yveline Théobald-Ponchateau 2020-2026 | ||
Code postal | 97123 | ||
Code commune | 97104 | ||
Démographie | |||
Gentilé | Baillifien | ||
Population municipale | 5 035 hab. (2021 ) | ||
Densité | 207 hab./km2 | ||
Population agglomération | 49 448 hab. (2021) | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 16° 01′ 00″ nord, 61° 45′ 00″ ouest | ||
Altitude | Min. 0 m Max. 1 354 m | ||
Superficie | 24,30 km2 | ||
Type | Commune urbaine et littorale | ||
Unité urbaine | Basse-Terre (ville-centre) | ||
Aire d'attraction | Basse-Terre (commune de la couronne) | ||
Élections | |||
Départementales | Vieux-Habitants | ||
Législatives | Quatrième circonscription | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Guadeloupe Géolocalisation sur la carte : Guadeloupe | |||
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Baillif (prononcé [bajif] ; en créole guadeloupéen : Bayif) est une commune française, située sur l'île de Basse-Terre dans le département-région de la Guadeloupe. Elle appartient à une agglomération de plus de 51 000 habitants, l'unité urbaine de Basse-Terre, nommée d'après la préfecture dont Baillif est limitrophe. Ses habitants sont appelés les Baillifiens.
Baillif possède parmi les plus anciennes traces de peuplement amérindien (avec les roches gravées de la rivière du Plessis) et a été également l'un des premiers lieux de peuplement européen de l'île. Commune agricole, avec la culture de la canne à sucre et de la banane, elle accueille l'une des principales distilleries de la Guadeloupe, la distillerie Bologne fondée au XVIIe siècle.
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]De 24,3 km2 de superficie totale[1], la commune de Baillif est située à 2,4 km du chef-lieu, Basse-Terre et à 6,6 km de Vieux-Habitants, au Sud-Ouest de l'île de la Basse-Terre. La commune est séparée par le Nord de Vieux-Habitants par la rivière du Plessis sur tout son cours, de l'agglomération de Basse-Terre par le Sud et de Saint-Claude à l'Est dont elle est séparée par la rivière des Pères puis par son affluent la rivière Saint-Louis. Elle s'étend sur le versant occidental du massif volcanique de Basse-Terre qui se jette abruptement dans la mer des Caraïbes.
La commune s'étend jusqu'au sommet du Grand Sans Toucher (à 1 354 m). Le climat y est de type tropical.
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Baillif est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Basse-Terre, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[5] et 49 448 habitants en 2021, dont elle une ville-centre[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Basse-Terre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 7 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].
La commune, bordée par la Mer des Caraïbes à l'ouest, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[10]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[11],[12].
Lieux-dits, hameaux et écarts
[modifier | modifier le code]Les localités et écarts de Baillif sont Bellevue, Bois-Rimbault, Bouvier, Cadet, Fond Chaulet, Madeleine, Pères Blancs Plessis, Saint-Louis, Saint-Robert et Valeau.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la commune viendrait du nom d'un des premiers habitants, Robert Baillif[réf. nécessaire] ; il peut s'agir aussi du nom de la rivière l'arrosant, nommée rivière du Baillif.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le site de la rivière du Plessis rassemble une vingtaine de roches gravées, ornées de 150 dessins. Celui de la rivière du Baillif a été découvert après le passage du cyclone Marilyn en septembre 1995. Ces deux sites rupestres témoignent d'une occupation amérindienne, attestée dès le premier millénaire par la présence de villages côtiers explorés par les archéologues. Dans les hauteurs plusieurs découvertes de haches en pierre ont été signalées, traces probables d'une fréquentation pour l'entretien de jardins vivriers ou pour l'abattage d'arbres en vue de la construction de canoës.
Les premiers habitants sont des pères dominicains arrivés en même temps que les premiers habitants de Vieux-Habitants dès 1636. Le , Charles Liénard de l'Olive, chargé de diriger l'expédition colonisatrice en Guadeloupe, concède aux religieux des terrains allant de la rivière des Pères (jadis appelée Rivière des Pères Jacobins) à la rivière du Baillif.
Jean de Boisseret d'Herblay, beau-frère de Charles Houël, fondateur de Basse-Terre, élève un fort sur la rive droite de la rivière du Baillif entre 1649 et 1651. La commune est ravagée par les Anglais en 1691[13] et en 1703[14].
Les deux bourgs sont détruits en 1691 et 1703 lors des attaques anglaises puis balayés par les crus et les ouragans. Le développement du site commence dans la deuxième moitié du XVIIe siècle lors du défrichement jusqu'à 300 m d'altitude de la montagne Saint-Louis et de la montagne Saint-Robert. pour en faire des zones sucrières[15].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Rattachements administratifs et électoraux
[modifier | modifier le code]La commune appartient à l'arrondissement de Basse-Terre et au canton de Vieux-Habitants. Pour l'élection des députés, Baillif fait partie depuis 1988 de la quatrième circonscription de la Guadeloupe.
Intercommunalité
[modifier | modifier le code]Depuis 2001, la commune appartient à la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe (CAGSC).
Liste des maires
[modifier | modifier le code]Jumelages
[modifier | modifier le code]Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].
En 2021, la commune comptait 5 035 habitants[Note 3], en évolution de −12,27 % par rapport à 2015 (Guadeloupe : −3,44 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Enseignement
[modifier | modifier le code]Comme toutes les communes de l'archipel de la Guadeloupe, Baillif est rattaché à l'Académie de la Guadeloupe. La ville possède sur son territoire une école maternelle (Bourg) et trois écoles primaires (Bourg, Saint-Robert, La Persévérance (privée)). La ville accueille sur son territoire le collège Jean-Jaurès tandis que les lycées les plus proches sont tous à Basse-Terre.
Sports
[modifier | modifier le code]La commune bénéficie des équipements situés à rivière des Pères (Basse-Terre). Elle possède également un stade municipal, trois salles multisports et trois courts de tennis. Les clubs de football de la commune sont le Colonial Club de Baillif et l'AC Saint-Robert.
Économie
[modifier | modifier le code]Baillif est l'une des communes rurales les plus actives de la Guadeloupe grâce à la culture de la canne à sucre et de la banane. L'une des principales industries présentes sur son territoire est, depuis le XVIIe siècle, la distillerie Bologne (produisant différents types de rhums agricoles, étiquetés rhum Bologne), qui est l'une des plus importantes de Guadeloupe en termes d'unités cannières.
Un ancien petit aéroport a été déclassé en aérodrome, toujours actif pour le transit de petits aéronefs : l'aérodrome de Basse Terre - Baillif.
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Dominique de Baillif. L'église est dédiée à saint Dominique.
- La tour du Père-Labat, à la pointe des Pères, est le dernier témoin des premiers ouvrages fortifiés de la Guadeloupe réalisés par le Père Labat sur demande du gouverneur Auget et qui devaient protéger le sud le l'île des attaques anglaises. Elle a été érigée au début en 1703. La tour est haute de plus de quatre mètres, large de treize mètres, les murs en pierres et en sable, sont épais de deux mètres. Elle abritait une pièce à feu et une douzaine d'hommes pouvait s'y tenir. Les fortifications n'ont pas fonctionné car les Anglais prirent Baillif en 1703. La tour est inscrite en 1979 aux Monuments historiques[21].
- La Habitation-Sucrerie Clairefontaine, ancienne demeure de Georges de Bologne Saint-Georges (1711-1774) et de son fils Joseph Bologne de Saint-George (1747-1799), labellisée « Maisons des Illustres » en 2011.
- La « maison Lignières » de l'Habitation Bellevue datant de 1664 à Saint-Robert[22].
- L'habitation des Rochers à Cadet, inscrite aux monuments historiques en 2009.
- Parc national de la Guadeloupe et le saut de Matouba, qui bien qu'étant pour moitié situé sur le territoire de la commune de Baillif n'est en réalité accessible que par Saint-Claude.
- Les roches gravées précolombiennes de la rivière du Plessis dans le quartier Saint-Robert.
- Trois éléments du patrimoine civil et religieux de la commune ont été construits par l'architecte Ali Tur entre 1930 et 1932 : la mairie, le clocher de l'église et la maison mortuaire[23].
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Chevalier de Saint-Georges, violoniste virtuose, escrimeur d'élite, musicien, écuyer du roi, officier, homme politique, serait né à Baillif.
- Gratien Candace (1873-1953), homme politique, est né à Baillif. Il fut député de la Guadeloupe (1912-1940/1942), président du conseil général, sous-secrétaire d'État aux Colonies dans les cabinets de centre-gauche d'Édouard Herriot (III) et Joseph Paul-Boncour, au moment du Second cartel des gauches (1932-1934).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
[modifier | modifier le code]- Chiffres clés de la commune de Baillif (97104), INSEE, 21 avril 2021.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Basse-Terre », sur insee.fr (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Basse-Terre », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « La loi littoral »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- Jean-Baptiste Labat, Voyage aux îles françaises de l'Amérique : Chronique des îles Caraïbes, rééditions CLAEE, 2018, (ISBN 9782379110115), p. 100.
- Gérard Lafleur, Saint-Claude : histoire d'une commune de Guadeloupe, coll. « Hommes et Sociétés », éditions Karthala, 1993, (ISBN 9782865374380), p. 55.
- Collectif, Le Patrimoine de la Guadeloupe, éditions Hervé Chopin, 2019, p. 155
- « Les conseils municipaux élus le 28 juin dernier choisissent leurs édiles », Guadeloupe La 1re, 4 juillet 2020.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021
- Notice no PA00105848, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Marcel Gervélas, « Patrimoine : la maison Lignières lauréate », France-Antilles, 22 septembre 2014.
- Michèle Robin-Clerc, Note descriptive de l’œuvre d’Ali Tur, Basse-Terre, Conseil régional de Guadeloupe, (lire en ligne), p. 7-8.