Bataille de Bohoma (2020) — Wikipédia

Bataille de Bohoma

Informations générales
Date
Lieu Bohoma
Issue Victoire de Boko Haram
Belligérants
Drapeau du Tchad Tchad Boko Haram
Forces en présence
Inconnues ~ 400 hommes[1]
Pertes
98 morts[2],[3]
47 blessés[2]
24 blindés et véhicules détruits[3]
Inconnues

Insurrection de Boko Haram

Batailles

Coordonnées 13° 57′ 51,4″ nord, 13° 41′ 47,2″ est
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Bataille de Bohoma
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Bataille de Bohoma
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Bataille de Bohoma

La bataille de Bohoma, aussi appelée bataille de Bouma ou bataille de Boma, a lieu le pendant l'insurrection de Boko Haram.

Déroulement

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Le , à 5 heures du matin, le camp militaire de Bohoma, situé sur une des îles du lac Tchad, est attaqué par les djihadistes[4]. Les soldats venaient d'être affectés à la région[5] et la taille de la garnison avait été diminuée[1]. L'assaut est mené sur quatre côtés[6] à bord de barques motorisées[7]. L'attaque est menée par environ 400 combattants djihadistes[1]. Des troupes tchadiennes sont envoyées en renfort depuis la localité voisine de Kaïga Kindjiria, mais elles s'embourbent en route et sont elles-mêmes attaquées[4],[6],[3]. Après sept heures de combats la base est envahie[4]. Les djihadistes se replient ensuite, emportant avec eux, butin, armes et munitions[4].

Revendication

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Boko Haram s'étant divisée en deux factions, un flou demeure sur laquelle des deux est à l'origine de l'attaque[8],[9]. Selon le site tchadien Alwihda Info, l'attaque est revendiquée par la faction d'Abubakar Shekau qui diffuse une vidéo des combats via son agence Altabayn[3],[10]. Cependant, les images diffusées portent le logo de l'État islamique en Afrique de l'Ouest, une faction d'ailleurs considérée comme bien plus puissante que celle de Shekau[9]. De plus, la zone d'action de Shekau se situe plutôt dans la forêt de Sambisa, tandis que l'État islamique en Afrique de l'Ouest est connu pour être actif dans le lac Tchad[3]. Cependant la zone d'action de Boko Haram s'est étendue jusqu'au lac Tchad vers fin 2019 avec la formation d'une cellule appelée « le groupe de Bakura », constitué de Tchadiens de l'ethnie buduma et de combattants de l'État islamique en Afrique de l'Ouest ayant fait défection, qui prête officiellement allégeance à Abubakar Shekau en octobre 2019[11]. Ce groupe était dirigé par Ibrahim Bakoura, tué lors d'une opération de l'armée nigérienne entre le 10 et le 16 mars[12]. Selon une source militaire tchadienne du Monde, l'attaque pourrait aussi avoir été coordonnée entre les deux groupes[13].

Le président Idriss Déby se rend le lendemain sur les lieux de l'attaque et annonce un bilan de 92 morts et 47 blessés du côté de l'armée[4],[14]. Le 25 mars, le bilan est revu à la hausse et passe à 98 morts et 47 blessés selon l'armée tchadienne, qui indique également que les pertes « côté ennemi » n'ont pu être déterminées[2],[15],[3].

Un officier supérieur déclare anonymement à l'AFP que 24 véhicules de l'armée ont été détruits, dont des blindés, et que du matériel militaire a été emporté par les djihadistes sur cinq bateaux à moteur hors-bord[4].

Trois jours de deuil national sont décrétés au Tchad[16]. Il s'agit des plus lourdes pertes de l'armée tchadienne dans un combat contre les djihadistes[4],[6],[15]. Le président Idriss Déby déclare : « J'ai assisté à beaucoup d’opérations, mais perdre d’un seul coup autant d’hommes, c’est la première fois dans notre Histoire. Je suis écœuré. Nous allons revoir tout notre dispositif pour éviter ce que Bouma a connu »[6]. Il ajoute : « Je refuse cette défaite et la réplique doit être foudroyante »[15], avant de lancer le 31 mars une contre-attaque sur les bords du lac Tchad, l'opération Colère de Bohoma[1].

Références

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  1. a b c et d « Derrière l’attaque jihadiste au Tchad », sur International Crisis Group,
  2. a b et c Tchad - Boko Haram : l'armée revoit le bilan à la hausse, 98 soldats tués, Alwihda Info, 25 mars 2020.
  3. a b c d e et f Célian Macé, Au Tchad et au Nigeria, le double carnage de Boko Haram, Libération, 26 mars 2020.
  4. a b c d e f et g Lac Tchad : près de 100 militaires tués dans une attaque de Boko Haram, L'Express avec AFP, 25 mars 2020.
  5. (en) Daniel Eizenga, « Chad’s Escalating Fight against Boko Haram », Africa Center for Strategic Studies,
  6. a b c et d Madjiasra Nako, Le Tchad endeuillé par la mort de 98 soldats dans une attaque de Boko Haram, RFI, 25 mars 2020.
  7. Madjiasra Nako, Lac Tchad: violents combats entre l'armée et Boko Haram à Bouma, RFI, 23 mars 2020.
  8. Mathieu Olivier, Tchad : 92 soldats tués dans des combats contre Boko Haram, Idriss Déby Itno en chef de guerre, Jeune Afrique, 25 mars 2020.
  9. a et b Laurent Lagneau, L’armée tchadienne a subi de lourdes pertes lors d’une attaque jihadiste, avec au moins 92 tués et 47 blessés, Opex360.com, 25 mars 2020.
  10. Tchad : Boko Haram diffuse une vidéo de son attaque contre l'armée au Lac, Alwihda Info, 24 mars 2020.
  11. Le succès de l’offensive éclair du Tchad contre les djihadistes sera-t-il durable ?, Le Monde avec AFP, 13 avril 2020.
  12. Mathieu Olivier, Boko Haram : qui était Ibrahim Bakoura, le chef jihadiste tué par l’armée nigérienne ?, Jeune Afrique, 20 mars 2020.
  13. Cyril Bensimon, Tchad : face aux djihadistes, les coups de colère, de com’ et de bluff du président Idriss Déby, Le Monde, 16 avril 2020.
  14. Un attaque de Boko Haram fait 92 morts dans l'armée tchadienne, Le Figaro avec Reuters, 25 mars 2020.
  15. a b et c Au Tchad, l’armée ébranlée par la mort d’une centaine d’hommes, Le Monde avec AFP, 26 mars 2020.
  16. Tchad, Nigeria : Boko Haram frappe à tout va, Le Point, 25 mars 2020.