Cédric de Pierrepont — Wikipédia

Cédric de Pierrepont
Naissance
Ploemeur (France)
Décès (à 32 ans)
Près de Gorom-Gorom (Burkina Faso)
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Commando de Penfentenyo
Commando Hubert
Grade Premier-maître
Années de service 20042019
Conflits Seconde guerre civile irakienne
Guerre civile syrienne
Guerre du Mali
Guerre du Sahel
Faits d'armes Combat de Gorom-Gorom
Distinctions Croix de la Valeur militaire
Médaille de la Défense nationale
Médaille militaire
Chevalier de la Légion d'honneur

Cédric de Pierrepont, né le à Ploemeur (France) et mort au combat dans la nuit du au près de Gorom-Gorom (Burkina Faso), est un officier marinier français des commandos marine.

Origines familiales

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Cédric de Pierrepont est né en 1986 à Ploemeur, dans le Morbihan[1]. Il est le cadet d’une fratrie de cinq enfants (trois frères et une sœur).

Études et formation militaire

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Il fait ses études au collège Notre-Dame-du-Pont, à Lanester (Morbihan), puis au lycée Saint Joseph - La Salle de Lorient[2]. Il intègre la Marine nationale en 2004. Il devient fusilier marin en 2005, après être sorti major de son cours de Brevet élémentaire à l'École des fusiliers marins de Lorient. En 2007, il passe la qualification commando.

Carrière militaire

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Il est affecté au commando de Penfentenyo[3], où il est promu second maitre. En 2012, il réussit le cours de nageur de combat et intègre le commando Hubert qui dispose de groupes spécialisés dans le contre-terrorisme et la libération d’otages [4]. En 2018, il devient chef de groupe commando au sein de cette unité. Il est promu maître.

Au cours de ses 15 ans de service, il a servi en Méditerranée, au Levant (Irak et Syrie) et au Sahel[5].

Il est tué au combat lors de l'assaut de Gorom-Gorom dans la nuit du 9 au . Il bénéficie d'un hommage national à l'hôtel des Invalides à Paris, où Emmanuel Macron le nomme premier maître à titre posthume.

Mort au combat

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Opération de libération d'otages

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Dans la nuit du 9 au , des hommes du commando Hubert de la Marine nationale et du 1er RPIMa, sous le commandement du COS[6], mènent une opération de libération de deux otages français retenus prisonniers dans un campement mobile djihadiste de l'État islamique au grand Sahara près de Gorom-Gorom, dans le nord-est du Burkina Faso, à proximité de la frontière malienne[7]. Quatre terroristes sont abattus et deux seraient parvenus à prendre la fuite[8]. Ce sont finalement quatre otages (deux hommes de nationalité française et deux femmes de nationalité sud-coréenne et américaine)[9] qui seront libérés lors de cette opération « complexe » qui mobilisa « une vingtaine de soldats spécialisés dans la récupération d’otages, des drones et des hélicoptères français, ainsi que des moyens de renseignement américains »[10]. Deux officiers mariniers français du commando Hubert, les maîtres Cédric de Pierrepont (32 ans) et Alain Bertoncello (28 ans), perdent la vie au cours de l'assaut final qui donna lieu à des échanges de tirs « à très courte distance »[11],[12].

Hommage national et international

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Le , plusieurs personnalités politiques et militaires ont rendu hommage au « sacrifice et au courage »[3] des maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, dont le président de la République Emmanuel Macron, qui « s’incline avec émotion devant le sacrifice de ces soldats »[13], le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, la ministre des Armées Florence Parly, le chef d'état-major de la Marine nationale Christophe Prazuck, et l'ancien président de la République François Hollande[14]. Au cours de la conférence de presse organisée après l’opération de libération des otages, le chef d'état-major des armées, le général Lecointre, « profondément ému », déclare : « Je salue la mémoire des maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. La France a perdu deux de ses fils et nous avons perdu deux de nos frères »[15].

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, un porte-parole du département d'État des États-Unis[16] puis le président Donald Trump, ont également salué le sacrifice des soldats français et la libération des otages[17].

Un hommage national, présidé par Emmanuel Macron, leur a été rendu le aux Invalides[18]. Au cours de la cérémonie, les deux commandos marine ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur par le président de la République[19].

Décorations

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À titre posthume (2019)

Pendant l'active[20]

Le , son nom est gravé sur le monument aux morts de Ploemeur, sa commune de naissance[21].

Le 30 août 2021, l'école élémentaire Émile-Malsert 2, à La Seyne-sur-Mer, est rebaptisée école élémentaire Cédric-de-Pierrepont[22].

Vie privée

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Cédric de Pierrepont vivait depuis deux ans avec Florence Charton, une orthodontiste originaire de Quillan, dans l’Aude[23]. Pacsé depuis deux mois, le couple était provisoirement installé à La Seyne-sur-Mer, dans le Var[24].

Ses obsèques sont célébrées en l'église Notre-Dame de Larmor-Plage (Morbihan) le [25].

Notes et références

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  1. « Burkina Faso: quatre otages libérés, deux militaires français tués - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  2. « Morbihan. Décès du militaire Cédric de Pierrepont : ses proches sous le choc », Le Télégramme, 10 mai 2019
  3. a et b Marine nationale, « Mort de deux commandos marine », Communiqué,‎ (lire en ligne)
  4. Marine nationale, « Force maritime des fusiliers marins et commandos » (lire en ligne)
  5. Luc Mathieu, Burkina Faso : deux soldats français tués, quatre otages sauvés, Libération, 10 mai 2019.
  6. « Le chef des opérations spéciales fait le récit du sauvetage des otages », Le Journal du Dimanche, 11 mai 2019
  7. « Burkina: l'armée française libère quatre otages, deux militaires tués », sur Bourse Direct (consulté le )
  8. « Deux Français enlevés au Bénin libérés par l’armée au Burkina Faso », sur www.lefigaro.fr, (consulté le )
  9. « French troops free hostages in Burkina Faso », BBC News, 10 mai 2019. « American hostage freed in dramatic raid in Burkina Faso », NBC News, 11 mai 2019
  10. « Une opération de sauvetage complexe, deux militaires français tués : le récit de la libération des otages au Burkina Faso », Le Monde, 10 mai 2019
  11. « Le récit de l'opération de la dernière chance pour libérer les otages au Burkina Faso », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  12. Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, deux soldats d'exception, Paris Match, 17 mai 2019.
  13. « Qui étaient Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, les deux militaires qui se sont sacrifiés pour sauver deux otages français au Sahel », sur www.lefigaro.fr, (consulté le )
  14. « Deux militaires français tués au Burkina Faso lors de la libération de deux touristes », sur FIGARO, (consulté le )
  15. « Otages libérés au Burkina Faso: Le récit de l’opération de sauvetage conduite par les forces spéciales françaises », 20 Minutes, 10 mai 2019
  16. « French military frees hostages in Burkina Faso, two commandos killed », Agence Reuters, 10 mai 2019
  17. « Donald Trump au Figaro: les Français ont fait «un super boulot» au Burkina Faso », Le Figaro, 13 mai 2019
  18. L’hommage de Macron à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello : « Une vie donnée n’est pas une vie perdue », L'Obs, 14 mai 2019. « L'hommage national pour les deux militaires français tués au Burkina Faso aura lieu mardi aux Invalides », sur FIGARO, (consulté le )
  19. Allocution d'Emmanuel Macron - Hommage national aux premiers maîtres Cédric de Pierrefont et Alain Bertoncello , 14 mai 2019
  20. Biographie de Cédric de Pierrepont communiquée par le ministère des armées
  21. « 11-Novembre. Hommage à Cédric de Pierrepont à Ploemeur », sur letelegramme.fr,
  22. « La Seyne-sur-Mer : Hommage - L'école Malsert 2 devient l'école Cédric de Pierrepont », sur La lettre économique et politique de PACA, (consulté le )
  23. « Cédric de Pierrepont, l'un des militaires tués au Burkina Faso, avait des attaches à Quillan et dans les P.-O. », L'Independant, 11 mai 2019
  24. « J'ai perdu l'amour de ma vie, témoigne la compagne de Cédric de Pierrepont », BFMTV, 12 mai 2019
  25. « Émotion et recueillement aux obsèques de Cédric de Pierrepont, tué au Burkina Faso », La Croix, 15 mai 2019