Donald Trump — Wikipédia

Donald Trump
Illustration.
Portrait officiel de Donald Trump en tant que président des États-Unis en 2017.
Fonctions
45e et 47e président des États-Unis
(élu)
En attente d'investiture –
Élection 5 novembre 2024
Vice-président J. D. Vance (élu)
Gouvernement Administration Trump II
Prédécesseur Joe Biden

(4 ans)
Élection
Vice-président Mike Pence
Gouvernement Administration Trump
Prédécesseur Barack Obama
Successeur Joe Biden
Biographie
Nom de naissance Donald John Trump
Surnom « The Donald »[1]
Date de naissance (78 ans)
Lieu de naissance New York (New York, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti républicain (1987-1999)
Parti de la réforme (1999-2001)
Parti démocrate (2001-2009)
Parti républicain (2009-2011)
Indépendant (2011-2012)
Parti républicain (depuis 2012)
Père Fred Trump
Mère Mary Anne MacLeod
Grand-père paternel Frederick Trump
Grand-mère paternelle Elisabeth Christ
Fratrie Maryanne Trump Barry
Fred Trump Jr.
Robert Trump
Conjoints Ivana Zelníčková (1977-1990)
Marla Maples (1993-1999)
Melania Knauss (2005-)
Enfants Donald Trump, Jr.
Ivanka Trump
Eric Trump
Tiffany Trump
Barron Trump
Famille Famille Trump
Entourage Jared Kushner (gendre)
Diplômé de Wharton School (Pennsylvanie)
Profession Homme d'affaires
Animateur de télévision
Religion Christianisme non confessionnel (depuis 2021)
Protestantisme presbytérien (jusqu'en 2021)
Résidence Trump Tower
Mar-a-Lago
Site web 45office.com
www.donaldjtrump.com

Signature de Donald Trump

Donald Trump
Présidents des États-Unis

Donald Trump (/ˈdɑnəld tɹʌmp/)[a], né le à New York, est un homme d'affaires milliardaire, animateur, producteur de télévision et homme d'État américain. Membre du Parti républicain, il est le 45e président des États-Unis, du au , et élu 47e président des États-Unis le .

Fils du promoteur immobilier Fred Trump et de Mary Anne MacLeod Trump, il étudie à la Wharton School (Pennsylvanie). En 1971, il prend la direction de l'entreprise familiale, qu'il renomme The Trump Organization. Il se constitue dès lors un empire économique grâce à la construction ou à l'achat de bâtiments prestigieux, à l'instar de la Trump Tower et d'immeubles à l'étranger. Propriétaire de casinos, d'hôtels de luxe et de terrains de golf, il réalise de nombreux investissements dans d'autres domaines (sports, médias, concours de beautéetc.).

Célébrité médiatique dès les années 1980, il est très impliqué dans le secteur télévisuel. De 2004 à 2015, il est notamment l'animateur de l'émission de téléréalité The Apprentice, qui bat des records d'audiences et dans laquelle il popularise l'expression « You're fired! » (« Vous êtes viré ! »).

En politique, il s'affilie à partir de 1987 au Parti républicain, puis deux ans au Parti de la réforme. Après avoir été un opposant résolu au président républicain George W. Bush, sous la présidence duquel il est inscrit au Parti démocrate, il revient au Parti républicain en 2009. Il critique la politique du président démocrate Barack Obama et reprend pendant plusieurs années les rumeurs conspirationnistes sur sa citoyenneté.

Alors que sa campagne n'est à ses débuts pas prise au sérieux par les observateurs, il remporte la désignation du Parti républicain aux primaires présidentielles de 2016. Se présentant comme un adversaire de l'establishment et du politiquement correct, il emploie un ton belliqueux et multiplie les déclarations controversées. Il s'engage notamment à réduire l'immigration. Son discours est alors souvent qualifié de populiste, nationaliste, protectionniste et climatosceptique. Sa victoire à l'élection présidentielle face à la démocrate Hillary Clinton, qui le devance toutefois largement dans le vote populaire, déjoue la quasi-totalité des pronostics[2].

Pendant son premier mandat, il signe des décrets restreignant l'immigration — notamment issue de pays musulmans —, procède à une extension du mur à la frontière avec le Mexique, retire son pays de l'accord de Paris sur le climat et de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, reconnaît Jérusalem comme capitale d'Israël, rétablit les relations avec la Corée du Nord, supervise l'accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis et crée la United States Space Force. En matière économique, il réduit les prélèvements obligatoires et toutes sortes d'impôts et taxes de manière plus générale, renégocie l'ALENA comme l'ACEUM et lance une guerre commerciale visant notamment la Chine, et bénéficie de résultats positifs en matière d'emploi et de croissance jusqu'à la crise sanitaire de 2020.

Il marque sa présidence par le renouvellement exceptionnel d'un tiers de la très influente Cour suprême des États-Unis, à laquelle il donne une coloration très conservatrice, et est régulièrement accusé d'entretenir une posture ambiguë vis-à-vis de groupes d'extrême droite violents. Son style de gouvernance inhabituel — en particulier sa communication offensive et notamment tournée vers Twitter — contribue à susciter très fréquemment des polémiques : il entretient ouvertement des relations très hostiles avec la presse, hormis certains médias conservateurs.

Au début de l'année 2020, impliqué dans une controverse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, il subit une première procédure de destitution à la suite de laquelle il est acquitté par le Sénat. Peu après, sa gestion de la pandémie de Covid-19 est très contestée et il retire notamment durant cette période les États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Candidat à l'élection présidentielle de 2020, il est battu par le démocrate Joe Biden. Refusant de concéder sa défaite, il engage des recours juridiques, qui sont quasiment tous rejetés, et retarde la transition présidentielle. Le , l'assaut du Capitole par certains de ses partisans notamment venus de l'ultra-droite, qui s'est déroulé après qu'il a tenu un discours incendiaire, est considéré comme une insurrection ou une tentative de coup d'État, ainsi qu'un épisode de violence politique sans précédent dans une démocratie avancée. Fait inédit pour un président américain, une seconde procédure de destitution est alors lancée contre lui, toujours sans succès. Il refuse d'assister à l'investiture de son successeur. Plusieurs universitaires et historiens le classent comme l'un des pires présidents de l'histoire américaine[3],[4],[5].

Conservant une influence importante au sein du Parti républicain, il annonce dès sa candidature à l'élection présidentielle de 2024 et s'impose aux primaires du parti en de la même année. En parallèle, il connaît de nombreux problèmes judiciaires en raison notamment de son rôle dans l'assaut du Capitole, de ses tentatives d'inverser le résultat de la présidentielle de 2020 et d'accusations diverses de corruption, ainsi que d'agressions sexuelles. Il est en 2023 inculpé à quatre reprises, en particulier pour « complot contre les États-Unis » au niveau fédéral, et pour « fausses déclarations et faux documents, usurpation de fonction publique, faux et usage de faux » dans l'État de Géorgie. Le , il est reconnu coupable de 34 chefs d'accusation par un tribunal de New York, dans une affaire de paiements frauduleux avant l'élection présidentielle de 2016 et devient le premier ancien président américain reconnu coupable de faits criminels.

Le , il est victime d'une tentative d'assassinat lors d'un meeting de campagne présidentielle à Butler, en Pennsylvanie, déclenchant l'ouverture d'une première enquête. Le , à la suite de tirs à proximité de son golf en Floride, le Federal Bureau of Investigation (FBI) enquête sur une nouvelle « tentative d'assassinat présumée » le visant.

Le , Donald Trump est largement élu pour un second mandat présidentiel, en remportant le vote populaire pour la première fois de sa carrière politique en plus du collège électoral, face à la candidate démocrate et vice-présidente sortante Kamala Harris, au profit de laquelle le président Joe Biden s'était retiré en cours de campagne. Il est le deuxième président américain à être réélu pour un second mandat non consécutif, après Grover Cleveland en 1892, et également le premier président élu après avoir été reconnu coupable dans des poursuites civiles.

Origines et jeunesse

Famille

Donald John Trump (/ˈdɑnəld d͡ʒɑn tɹʌmp/)[a] naît le dans le quartier de Jamaica, dans l'arrondissement du Queens à New York[6]. Il est baptisé et confirmé dans l'église presbytérienne de son quartier[7].

Quatrième d'une famille de cinq enfants, il est le fils de Fred Trump (1905-1999), ayant la double nationalité américaine et allemande, et de Mary Anne Trump née MacLeod (1912-2000), d'ascendance irlandaise[8],[9].

Il a deux frères et deux sœurs : Maryanne (1937-2023), Fred Jr. (1938-1981), Elizabeth (née en 1942) et Robert (1948-2020). Son frère aîné, Fred Trump Jr., est mort d'alcoolisme, ce qui a poussé Donald Trump à s'abstenir d'alcool et cigarettes[10].

La famille paternelle de Trump est allemande, sa famille maternelle écossaise. Ses grands-parents paternels, de Kallstadt, incluent Frederick Trump, qui fit fortune dans les villes champignons de Seattle et du Klondike. Fred Trump, père de Donald, né dans le Bronx, fit carrière comme promoteur immobilier sur la côte Est[11],[12]. Mary Anne Trump est née à Tong, sur Lewis[13].

Donald Trump est aussi le neveu du scientifique John George Trump, pionnier de la radiothérapie[14].

Scolarité

Donald Trump à l'âge de 17 ans, pendant sa scolarité à l'École militaire de New York.

Donald Trump grandit dans une maison de style néo-Tudor dans le quartier chic de Jamaica Estates. Il est élève de la Kew-Forest School[15],[16]. À l'âge de treize ans — alors qu'il est, de son propre aveu, un adolescent difficile — il est envoyé par ses parents, qui espèrent ainsi canaliser son énergie, à l'École militaire de New York (New York Military Academy, ou NYMA)[17],[18].

Il est ensuite élève de l'université Fordham, dans le Bronx, à compter d' et pendant deux ans. Par la suite, il s'inscrit à la Wharton School de l'université de Pennsylvanie, qui est à l'époque l'un des rares établissements américains à proposer un cursus spécialisé dans l'immobilier[19],[20]. Pendant ses études, il travaille pour l'entreprise familiale, Elizabeth Trump & Son (voir The Trump Organization), qui porte le nom de sa grand-mère paternelle[21]. Il obtient en mai 1968 une licence (bachelor aux États-Unis) en économie[20],[22],[23].

Trump n'est pas envoyé servir sous les drapeaux pendant la guerre du Viêt Nam[24]. Durant ses études, de 1964 à 1968, il obtient quatre reports d'incorporation[25]. Puis, après avoir été jugé bon pour le service en 1966, il est réformé en [26]. Dans une interview accordée en 2015, il affirme avoir été réformé en raison d'une épine calcanéenne au talon[27]. En 1969, il obtient un chiffre élevé à la loterie organisée pour la conscription aux États-Unis, ce qui lui aurait, de toute manière, permis d'échapper au service[26],[28],[29].

Carrière d'homme d'affaires

Immobilier

Débuts

Pendant ses études, Donald Trump travaille pour l'entreprise de son père[30], Elizabeth Trump and Son[31], qui se spécialise dans la location de logements destinés à la classe moyenne new-yorkaise, dans les arrondissements de Brooklyn, Queens et Staten Island. Toujours pendant ses études, il collabore avec son père pour rouvrir un complexe d'appartements à Cincinnati[32].

Au début des années 1970, il devient président de l'entreprise familiale, tandis que son père prend le poste de président du conseil d'administration. Il rebaptise ensuite la société The Trump Organization[33],[34].

En 1973, les Trump père et fils sont visés par une enquête du département de la Justice américain, portant sur des soupçons de discriminations envers les aspirants locataires noirs. L'entreprise Trump signe finalement un accord par lequel elle accepte d'héberger des locataires présentés par la National Urban League[35],[36].

Un de leurs avocats est alors Roy Cohn[37] qui devient pour Donald Trump un conseiller et un mentor[38]. Dans une interview accordée à Newsweek en 1979, Trump dit de lui : « si vous avez besoin de quelqu'un qui peut devenir vicieux contre vos opposants, vous faites appel à Roy »[39].

Expansion de ses activités

La façade de la Trump Tower à Midtown Manhattan.

Dans les années 1970, Donald Trump se lance dans une carrière de promoteur immobilier indépendant en se concentrant d'abord sur le marché de Manhattan, dans la métropole de New York. Pendant sa campagne présidentielle, il explique avoir commencé avec « un petit prêt d'un million de dollars » accordé par son père, qu'il a ensuite remboursé à ce dernier avec des intérêts[40].

En 1978, il réalise sa première affaire importante en achetant des parts dans le Commodore Hotel à New York. L'hôtel, alors en partie vétuste, est rénové à grands frais, le chantier étant en grande partie financé par un prêt de 70 millions de dollars négocié par Fred Trump avec le groupe Hyatt. L'établissement rouvre ensuite sous le nom de Grand Hyatt Hotel[41],[42].

La patinoire Wollman à Central Park.

En 1978, il termine les négociations pour construire la Trump Tower, un gratte-ciel de 58 étages (202 mètres) situé à Midtown[43]. L'immeuble, achevé en 1983, héberge le penthouse qui sert de résidence principale à Donald Trump, ainsi que le siège social de la Trump Organization[44],[45] et un studio de télévision. La Trump Tower sert plus tard de décor à l'émission The Apprentice[46].

En 1986, Trump rénove la patinoire Wollman, célèbre patinoire à ciel ouvert de Central Park dont le chantier de rénovation connaissait des retards désastreux ayant englouti 13 millions de dollars en six ans. Trump reprend le chantier et termine les travaux en trois mois, en économisant 750 000 dollars sur un budget de 3 millions[47]. Il y gagne le droit d'attacher son nom aux activités du site[48]. À partir de 2003, The Trump Organization y obtiendra la concession d'un parc d'attractions saisonnier, les « Victorian Gardens (en) ».

En 1988, Trump acquiert pour 400 millions de dollars le Plaza Hotel, dont il confie la gestion et la rénovation à son épouse de l'époque, Ivana[49],[50]. Bien qu'importantes, les rentrées d'argent de l'hôtel s'avèrent insuffisantes pour compenser les dettes liées au coût des travaux[51]. En 1995, Trump le revend pour 325 millions de dollars au prince saoudien Al-Walid ben Talal Al Saoud[52].

Au fil des années, Donald Trump construit ou rachète de nombreux autres bâtiments — immeubles de logements ou de bureaux, hôtels de luxe et autres — y compris en dehors de New York (Trump World Tower, Trump Building, Trump International Hotel and Tower, Old Post Office Pavilion, etc.)[53].

En 1985, il fait l'acquisition à Palm Beach (Floride) de la résidence de luxe Mar-a-Lago, pour la somme de 5 millions de dollars à laquelle s'ajoutent 3 millions de dollars pour le mobilier. Il en fait à la fois sa résidence d'hiver et un club privé dont l'abonnement annuel s'élève à 150 000 dollars. Il achète à la même époque, toujours à Palm Beach, en association avec le PDG de Chrysler Lee Iacocca, un immeuble d'appartements qu'il rebaptise Trump Plaza of the Palm Beaches.

Il développe progressivement ses activités immobilières en dehors des États-Unis et investit, avec un succès inégal, dans de nombreux pays comme le Canada, Israël, l'Inde, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Panama, le Qatar, la Corée du Sud, l'Uruguay, le Royaume-Uni, l'Irlande, les Philippinesetc.[54],[55].

Casinos à Atlantic City

The entrance of the Trump Taj Mahal, a casino in Atlantic City. It has motifs evocative of the Taj Mahal in India.
L'entrée du Trump Taj Mahal à Atlantic City.

Dans les années 1980, Donald Trump investit le secteur des casinos d'Atlantic City, dans l’État du New Jersey. Le groupe Holiday Corp finance la construction par le groupe Trump de l'hôtel-casino Trump Plaza, ouvert en 1984[56]. Trump en gère l'activité « jeux ». Dès la première année, les mauvais résultats de cet établissement entraînent de vives tensions entre Trump et Holiday Corp[57]. Trump fait également l'acquisition à Atlantic City, pour la somme de 320 millions de dollars, d'un immeuble dont la construction avait été commencée par le groupe Hilton. Le chantier est achevé en 1985, et l'hôtel-casino-marina, dirigé par l'épouse de Donald Trump Ivana, ouvre sous le nom de Trump's Castle (rebaptisé ensuite Trump Marina Hotel Casino)[58].

En 1988, toujours à Atlantic City, Trump achète le casino Taj Mahal, alors en construction[59]. L'établissement, rebaptisé Trump Taj Mahal, rouvre en après un chantier dont le coût s'est élevé à un milliard de dollars, ce qui en fait à l'époque le casino le plus cher jamais construit[60],[61]. Financé à hauteur de 675 millions par des junk bonds[62] avec un taux d'intérêt à 14 %, l'établissement dépose le bilan l'année suivante[63]. En outre, le Trump Plaza comme le Trump's Castle sont victimes de la concurrence du Trump Taj Mahal, et doivent négocier en 1991 une restructuration financière avec leurs créanciers[64].

Le Taj Mahal redresse sa situation en octobre 1991 lorsque Trump cède 50 % de ses parts à ses créanciers, en échange d'une réduction de ses taux d'intérêt et d'un délai pour payer ses dettes[65]. Il est également contraint de vendre sa compagnie aérienne Trump Shuttle, ainsi que son yacht Trump Princess qu'il cède à son ami le prince Al-Walid ben Talal pour 20 millions de dollars[62],[66],[67]. L'établissement est racheté en 1996 et réorganisé sous la bannière de Trump Hotels & Casino Resorts[67] (rebaptisé ensuite Trump Entertainment Resorts), une filiale que Trump préside de mi-1995 à début 2009, et dont il occupe le poste de PDG de 2000 à 2005[68]. Trump Entertainment Resorts dépose le bilan en 2004 avec 1,8 milliard de dettes, puis à nouveau en 2009 avec 500 millions de dettes. Un nouveau plan de restructuration permet à Donald Trump de conserver 10 % des parts du Trump Taj Mahal et de ses autres casinos[67] : il continue en échange à accorder aux établissements l'utilisation de la marque Trump[69].

Le Trump Marina Hotel Casino est revendu en 2011 au groupe Landry's[70]. Victime de la crise du secteur des casinos d'Atlantic City, le Trump Plaza ferme ses portes en septembre 2014[71]. Après des années d'exploitation déficitaire, le Trump Taj Mahal est revendu en à Carl Icahn, qui doit le fermer en octobre de la même année[72].

Terrains de golf

Une vue du Turnberry Hotel, dans l'Ayrshire en Écosse.

La Trump Organization gère plusieurs terrains de golf, aux États-Unis et dans le reste du monde ; le magazine Golfweek recense en 2015 dix-huit terrains possédés ou gérés par le groupe[73]. Pour l'année 2015, Trump a déclaré à la commission électorale fédérale un revenu personnel d'environ 382 millions de dollars lié à ses activités dans le golf[74]. Donald Trump, lui-même grand amateur de golf, a déclaré que ces investissements représentent la partie de ses affaires à laquelle il est le plus attaché[75].

En 2006, Trump fait l'acquisition de 570 hectares à Balmedie dans l'Aberdeenshire, en Écosse. Il y crée un terrain de golf, malgré l'opposition de certains habitants de la région[76], sur une zone pourtant déclarée site d'intérêt scientifique particulier[77],[78]. Cette histoire fait en 2011 l'objet du documentaire You've Been Trumped, qui tourne autour du conflit entre Trump et les résidents[79]. L'homme d'affaires promet alors la création de 6 000 emplois locaux grâce à son terrain, mais en 2016, il reconnaît n'en avoir généré que 200[80]. En juin 2015, il intente une action en justice pour empêcher la construction d'un parc éolien à proximité de son terrain de golf, mais il est finalement débouté par la Cour suprême du Royaume-Uni[81],[82].

En 2012, il acquiert à Miami le Doral Golf Resort & Spa, qu'il rénove et rebaptise Trump National Doral ; ce terrain accueille le WGC-Cadillac Championship, tournoi annuel des World Golf Championships[83]. En 2015, il déclare qu'il s'agit de l'une de ses entreprises les plus rentables : le chiffre d'affaires du Trump National Doral est estimé, pour l'année 2014, à 49,4 millions de dollars[84].

En , Trump fait l'acquisition du complexe sportif Trump Turnberry, dans l'Ayrshire en Écosse, qui accueille régulièrement l'Open britannique hommes[85],[86]. Après un important chantier de rénovation, le complexe rouvre en juin 2016[87].

Autres investissements

Sports

Donald et Melania Trump avec l'équipe américaine des Jeux olympiques spéciaux de 2019.

En , Trump fait l'acquisition des Generals du New Jersey, une équipe de football américain membre de l'United States Football League (USFL). Trump essaie alors de faire une concurrence directe à la National Football League et de forcer une fusion entre les deux championnats pour augmenter la valeur de ses investissements[88]. Après la saison de 1985, son équipe fusionne avec l'équipe des Gamblers de Houston, mais connaît d'importants problèmes financiers. L'USFL finit par cesser ses activités en 1986[89].

Malgré son échec dans le football américain, Trump continue d'investir dans les sports, notamment dans le golf[89]. Il accueille par ailleurs plusieurs matchs de boxe au Trump Plaza d'Atlantic City, parmi lesquels, en 1988, le combat de Michael Spinks contre Mike Tyson, dont il est pendant un temps conseiller financier[89],[90],[91].

En 1989 et 1990, Trump donne son nom au Tour de Trump, une course cycliste qu'il voudrait équivalente au Tour de France et au Tour d'Italie. Il abandonne après la seconde édition, du fait des difficultés financières que connaissent alors ses principales entreprises. La course continue pendant plusieurs années sous le nom de Tour DuPont[92],[93].

En 2014, il tente sans succès d'acheter l'équipe des Bills de Buffalo après la mort de leur précédent propriétaire, Ralph Wilson[94].

Concours de beauté

De 1996 à 2015[95], Trump a été le propriétaire des concours de beauté Miss Univers, Miss USA, et Miss Teen USA[96]. Insatisfait des conditions de diffusion de ses concours sur CBS, il les transfère en 2002 sur NBC[97],[98].

En 2015, au début de la campagne présidentielle de Trump, NBC et Univision mettent fin à leur relation avec le concours Miss Univers, en raison des propos polémiques tenus par le candidat sur les immigrés clandestins mexicains[99],[100]. Trump attaque alors Univision en justice, réclamant 500 millions de dollars à la chaîne pour rupture de contrat et diffamation[101],[102]. Le de la même année, Trump annonce qu'il est désormais le seul propriétaire de Miss Univers après avoir acheté les parts de NBC, avec laquelle le conflit a été réglé à l'amiable[103],[104]. Il revend peu après ses parts à William Morris/IMG. Le litige avec Univision est également réglé à l'amiable en [105].

Agence de mannequins

Donald Trump crée en 1999 une agence de mannequins, Trump Model Management, domiciliée dans le quartier de SoHo à Manhattan[106]. En liaison avec une autre société de son groupe, Trump Management Group LLC, l'agence fait venir après 2000 près de 250 mannequins étrangers pour les employer dans l'industrie américaine de la mode[107]. Dans le courant de l'année 2016, Trump Model Management traverse de graves difficultés, plusieurs mannequins et collaborateurs la quittant au moment de la campagne présidentielle de Donald Trump. La Trump Organization finit par fermer cette filiale en [108].

Transports aériens

En 1989, Trump lance la compagnie aérienne Trump Shuttle, qui propose à ses clients un service de luxe[109]. L'entreprise ne parvient cependant pas à devenir bénéficiaire[110]. Dès 1992, il doit revendre cette filiale, en raison notamment des difficultés financières du casino Trump Taj Mahal[109]. En 2008, la Trump organization s'associe à la compagnie Sentient Flight Group pour proposer un service de jets privés.

Université Trump

En 2005, Donald Trump crée avec ses associés Michael Sexton et Jonathan Spitalny un institut de formation professionnelle, Trump University LLC, qui propose des cursus dans l'immobilier[111] facturés entre 1 500 et 35 000 dollars[112],[113]. L'État de New York lui ayant enjoint de cesser d'utiliser l'appellation « université », la société est rebaptisée en 2010 Trump Entrepreneurial Institute[114]. Trump est en outre personnellement mis en cause pour n'avoir pas demandé la licence nécessaire à l'ouverture d'une école[115].

En 2013, l'État de New York lance une procédure en justice en réclamant 40 millions de dollars à la Trump Entrepreneurial Institute pour publicité mensongère[114],[116]. Deux actions collectives en justice sont parallèlement lancées contre Trump Entrepreneurial Institute par d'anciens étudiants qui estiment avoir été floués[117]. Pendant sa campagne présidentielle, Trump proteste plusieurs fois contre le magistrat chargé des dossiers, le juge Gonzalo P. Curiel, qu'il accuse de partialité en raison de ses origines mexicaines[118],[119],[120]. Il revient ensuite sur ses déclarations en expliquant que ses doutes sur l'impartialité de Curiel sont dus non pas aux origines de ce dernier, mais à son traitement de l'affaire[121],[122].

Le procès de la Trump Entrepreneurial Institute, prévu à San Diego le [123], est finalement annulé, les parties ayant trouvé un accord à l'amiable dans les trois dossiers peu après la victoire de Trump à l'élection présidentielle. Bien que niant avoir commis un délit quelconque, Trump accepte, pour échapper à un procès qui se serait déroulé avant son investiture à la présidence des États-Unis, de verser 25 millions de dollars aux 6 000 plaignants et de payer 1 million de dollars d'amende pour avoir enfreint les lois sur l'éducation[124],[125],[126]. L'accord est trouvé une heure seulement avant l'audience du tribunal qui devait statuer sur une demande de report du procès déposée par Trump[127].

Commercialisation du nom et de la marque Trump

L'un des traits les plus connus de Donald Trump, en tant qu'hommes d'affaires, est sa tendance à baptiser ou rebaptiser de son nom la plupart des lieux, entreprises et produits qui lui sont associés[128], et à commercialiser sous cette étiquette les biens et services les plus divers. La marque Trump — déclinée en parfum Trump, thé Trump, vodka Trump, cravates Trump, matelas Trump, voire Trump Steaks — lui rapporte ainsi 9,5 millions de dollars de redevances pour la période allant de début 2014 à mi-2015[129]. En 2011, des experts financiers de Forbes ont évalué la valeur de la marque Trump à 200 millions de dollars. Trump a contesté cette analyse et affirmé qu'elle en valait treize milliards[130].

Faillites

Donald Trump ne s'est jamais déclaré en faillite personnelle, mais six de ses hôtels et casinos ont fait faillite entre 1991 et 2009[131],[132]. Il s'agit du Trump Taj Mahal en 1991 (voir Hard Rock Hotel & Casino Atlantic City), du Trump Plaza Hotel and Casino en 1992, du Plaza Hotel en 1992, du Trump Castle Hotel and Casino en 1992, du Trump Hotels and Casino Resorts en 2004 et du Trump Entertainment Resorts en 2009[133],[134],[135]. Les entreprises de Donald Trump ont utilisé les dispositions du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, ce qui leur a permis de continuer leurs activités pendant les négociations. Trump a revendiqué en 2011 avoir joué des possibilités légales en matière de faillite, afin de réduire ses dettes[136],[137].

À l'approche de l'élection présidentielle de 2016, le magazine The Economist[138], analysant la carrière d'homme d'affaires de Donald Trump, juge que ses résultats ont été globalement médiocres par rapport au reste du secteur immobilier et du marché boursier new-yorkais. Le journal rappelle que les informations sur l'empire financier de Trump sont lacunaires, du fait de son style de management à la fois opaque et très personnel. Il met par ailleurs en doute les capacités de Trump à gérer une organisation plus importante que son groupe[128]. The Washington Post qualifie la carrière de Donald Trump de mélange de rodomontades, d'échecs et de véritables succès, et souligne que, s'il possède un véritable don en ce qui concerne l'immobilier, ses expériences dans d'autres secteurs ont été moins convaincantes. Le journal conclut que le « génie » de l'homme d'affaires a consisté en premier lieu à créer une mythologie autour de sa personne et de son nom[139].

Fortune personnelle et impôts

Le Trump Hotel à Las Vegas, dont les vitres sont teintées d'or à 24 carats[140].
Donald Trump en 2000, en compagnie du président Bill Clinton.

La liste Forbes des Américains les plus riches évalue en 1982 le patrimoine personnel de Donald Trump à environ 200 millions de dollars, en incluant sa part d'héritage de la fortune de son père[141]. Il est absent de cette liste entre 1990 et 1995 en raison d'importantes pertes financières[141].

Le , lors de l'annonce de sa candidature, Donald Trump publie un document estimant sa fortune à près de neuf milliards[142], commentant à cette occasion qu'il était « vraiment riche »[143]. Forbes met en doute ces chiffres, et estime sa fortune réelle à 4,1 milliards[144].

En 2015, les déclarations controversées de Trump sur les immigrés clandestins lui font perdre, selon Forbes, pour environ 125 millions de dollars de contrats avec des entreprises comme NBCUniversal, Univision Network, ou Macy's[145]. Sa campagne présidentielle a également un impact négatif sur son patrimoine, certains consommateurs boycottant les produits et services de ses sociétés pour marquer leur opposition à sa candidature[146]. La fréquentation des hôtels et des casinos détenus par Trump baisse fortement en 2016[147],[148].

En , Forbes estime son patrimoine personnel à 3,7 milliards de dollars et le classe 324e plus grande fortune mondiale et 113e fortune américaine[149].

De manière répétée, Trump refuse de rendre publique l'intégralité de ses déclarations fiscales[150],[151], y compris pendant sa campagne présidentielle de 2016. Il est le premier candidat à l'élection présidentielle américaine à s'y être refusé, depuis 45 ans[152][source insuffisante].

En , les médias américains révèlent que Donald Trump a déclaré aux impôts en 1995 avoir perdu 916 millions de dollars. Causées par les faillites de trois de ses casinos et de sa compagnie aérienne, ainsi que par le rachat hasardeux du Plaza Hotel à Manhattan, ces pertes financières cumulées lui ont permis une déduction fiscale, échelonnée sur une période de dix-huit ans sur ses revenus imposables. Il a pu ainsi réduire fortement, voire annuler, les sommes qu'il devait à l'administration fiscale[153]. Trump a reconnu la véracité de cette information, mais a refusé d'indiquer quelles années étaient concernées[154]. Interrogé pendant un débat présidentiel sur la déduction fiscale dont il a bénéficié, il répond que le fait d'avoir eu recours à cette disposition prouve son intelligence[155].

En , MSNBC publie les deux pages principales de la déclaration de revenus du couple Trump pour l'année 2005. Celles-ci indiquent qu'il a payé 38 millions de dollars d'impôt fédéral sur le revenu cette année-là, soit un taux effectif de plus de 25 %[156], en raison de l'application de l'« alternative minimum tax » (impôt minimum de remplacement), visant à empêcher que des contribuables profitent de niches fiscales pour payer peu ou pas d'impôt, et que Donald Trump souhaite faire supprimer[157]. Cette information ne répond toutefois que très partiellement aux interrogations soulevées dans les médias pendant la campagne présidentielle, concernant l'opacité maintenue par Trump sur sa situation fiscale pour 18 années consécutives[158].

Le , le New York Times publie une enquête selon laquelle, loin de la qualité de « self-made-man » qu'il revendique, Donald Trump aurait tiré le début de sa fortune personnelle de manœuvres d'évasion fiscale initiées par son père. Selon le quotidien, Donald Trump et ses frères et sœurs auraient, depuis leur enfance, bénéficié de versements par l'entremise d'une société écran créée par Fred Trump dans le but de dissimuler au fisc les dons à ses enfants. L'enquête conclut que les sommes versées à Donald Trump par son père, loin de se limiter à un prêt d'un million de dollars pour se lancer en solo, se monteraient à 413 millions de dollars dont une partie aurait été perçue dans le cadre d'une évasion fiscale. Le service des impôts de l'État de New York annonce l'ouverture d'une enquête. Les faits, s'ils sont établis, ne relèvent pas du pénal en raison de la prescription des faits, mais ils pourraient entraîner une amende au civil[159],[160].

En 2022, il est condamné à une amende de 10 000 dollars par jour pour ne pas avoir présenté à l'administration fiscale des documents relatifs à une enquête visant le groupe Trump Organization débutée en 2019. Il finira par payer 110 000 dollars d'amende le [161].

Médiatisation et carrière dans les médias

Donald Trump se distingue, en tant qu'homme d'affaires, par une recherche constante de la publicité[128] : sa stratégie de communication se signale en outre par un goût prononcé pour l'hyperbole, qui l'amène à annoncer chacun de ses projets à grand renfort de superlatifs[54]. Depuis les années 1980, il fait l'objet aux États-Unis d'une forte médiatisation qui lui a permis de devenir une figure très familière du public américain. Les médias s'intéressent à lui dès la première moitié de la décennie : en , il fait la couverture du magazine GQ[162],[163]. En , il publie Trump: The Art of the Deal, un livre co-signé avec le journaliste Tony Schwarz (en), mais dont il n'aurait pas écrit une ligne[b]. L'ouvrage, un mélange d'autobiographies et de conseils pour les affaires, connaît un énorme succès de librairie et reste pendant treize semaines en tête de la liste des livres à succès du New York Times. C'est avec ce livre, dans lequel il vante ses qualités d'homme d'affaires en se présentant comme un modèle de réussite à l'américaine, que Donald Trump devient une célébrité nationale aux États-Unis[162],[163].

Par la suite, sa notoriété lui vaut entre autres de faire des apparitions dans douze longs-métrages de cinéma et quatorze séries télévisées[164], généralement dans son propre rôle. On le voit ainsi dans des films comme Maman, j'ai encore raté l'avion ! (1992), Celebrity de Woody Allen en 1998, Zoolander (2001) ou L'Amour sans préavis (2002), ainsi que dans des épisodes du Prince de Bel-Air (1996), de Sex and the City (1999), etc. Il a également joué un rôle secondaire dans le film Les Chenapans (1994) où il interprète un magnat du pétrole. Ses rôles lui ont permis de devenir membre de la Screen Actors Guild et de recevoir une pension annuelle de plus de 110 000 dollars[165],[166]. Fréquemment imité et parodié par les humoristes et caricaturistes américains, il anime par ailleurs pendant un temps sa propre émission de radio, intitulée Trumped![167],[168].

Il est en outre souvent comparé à Charles Foster Kane, le personnage principal de Citizen Kane, chef-d'œuvre d'Orson Welles qu'il présente comme son film préféré[169].

The Apprentice

Donald Trump en compagnie du joueur de basket-ball Dennis Rodman pendant la participation de ce dernier à The Celebrity Apprentice, en 2009.

En 2004, Trump devient le producteur exécutif et l'animateur de l'émission de téléréalité The Apprentice, diffusée sur NBC et dans laquelle des candidats s'affrontent pour obtenir un poste de cadre supérieur dans l'une des sociétés du groupe Trump. Les candidats sont tour à tour éliminés du jeu par Donald Trump lui-même, dont la phrase fétiche dans l'émission est « You're fired! » (Vous êtes viré !). La première année de The Apprentice rapporte à Trump 50 000 dollars par épisode (soit environ 700 000 dollars pour l'ensemble de la saison) mais, du fait du succès de l'émission, il est ensuite payé un million par épisode. L'émission donne également lieu à un spin-off, The Celebrity Apprentice[170]. Elle vaut en outre à Trump de recevoir en 2007 son étoile sur le Hollywood Walk of Fame pour sa contribution au divertissement télévisuel[171],[172]. Trump anime quatorze saisons de The Apprentice, de à . En 2016, son étoile du Hollywood Walk of Fame est vandalisée pendant sa campagne présidentielle[173].

World Wrestling Entertainment

À partir de la fin des années 1980, Donald Trump alimente sa notoriété médiatique en s'associant au milieu du catch. Il loue à la World Wrestling Federation (WWF) le Trump Plaza d'Atlantic City pour l'organisation de WrestleMania IV le , puis pour WrestleMania V le [174]. Au cours de ces deux éditions, la réalisation fait des gros plans sur lui au premier rang[174]. Le Trump Taj Mahal à Atlantic City a ainsi accueilli le championnat de la World Bodybuilding Federation, qui appartenait à l'époque à la World Wrestling Entertainment (appelée alors World Wrestling Federation)[175].

Trump apparaît en personne dans diverses manifestations de la WWE, notamment en 2007 lors de la WrestleMania 23 pour les besoins d'un match appelé The Battle of the Billionaires (La Bataille des milliardaires). Au cours de cet évènement, il soutient Bobby Lashley tandis que Vince McMahon soutient l'adversaire de ce dernier, Umaga, chacun des deux hommes d'affaires ayant promis de se faire raser le crâne si son champion perdait le match. C'est finalement McMahon qui s'y plie, après la victoire de Lashley[176].

En 2009, Vince McMahon annonce qu'il vend RAW à Donald Trump[177] ; ce dernier devient alors propriétaire du spectacle de catch WWE Raw, qu'il rebaptise TRUMP RAW. Cependant, la semaine suivante, McMahon rachète Monday Night Raw le double du prix vendu. En 2013, Trump devient membre du WWE Hall of Fame en reconnaissance de son rôle dans la promotion de la World Wrestling Entertainment[178]. En 2016, Linda McMahon, épouse de Vince McMahon et longtemps directrice de la WWE, verse 6 millions de dollars à Donald Trump pour sa campagne présidentielle. Elle se voit nommée à la tête de la Small Business Administration (SBA) après sa victoire[179].

Ascension politique

Premiers engagements

Le président Ronald Reagan et Donald Trump, en 1987 à la Maison-Blanche.

D'abord affilié au Parti démocrate, Donald Trump devient ensuite un fervent partisan du président Ronald Reagan. Il s'engage alors au sein du Parti républicain.

En , peu avant la sortie de son autobiographie, il achète dans plusieurs grands journaux une page de publicité pour publier une « lettre ouverte » adressée « au peuple américain », dans laquelle il prône une politique isolationniste pour relancer l'économie des États-Unis[180]. Dans la foulée du succès de son livre, il songe à se présenter à la présidentielle de 1988 en formant un ticket avec Oprah Winfrey comme candidate à la vice-présidence[181]. George H. W. Bush, vainqueur du scrutin, aurait un temps envisagé de constituer un ticket avec Trump[182].

Par la suite, Trump envisage à plusieurs reprises de se présenter, mais sans aller pour le moment au bout de ses projets de candidature[183].

Affiliation au Parti de la réforme

Il quitte le Parti républicain en 1999 et rejoint le Parti de la réforme des États-Unis d'Amérique, fondé par Ross Perot[184],[185]. Il cherche à en obtenir l'investiture en vue de l'élection présidentielle de 2000, mais il renonce à son projet de candidature alors qu'il était crédité de 7 % d'intentions de vote au niveau national s'il venait à remporter l'investiture du parti[186],[187].

Présidence de George W. Bush

Entre 2001 et 2009, sous la présidence de George W. Bush, il est à nouveau enregistré comme électeur démocrate[188].

Il se montre critique envers la guerre d'Irak en , tout en évoquant les intérêts économiques que les États-Unis peuvent tirer du conflit[189],[190]. Jugeant que Saddam Hussein avait au moins le mérite de « tuer des terroristes »[191], il désavoue publiquement la guerre d'Irak à partir de 2004[189]. Lors de la campagne présidentielle de 2016, malgré la popularité de George W. Bush dans l'électorat républicain, Donald Trump s'oppose aux néoconservateurs et qualifie l'intervention de 2003 de « désastre en matière de politique étrangère », dépeignant plus généralement la présidence Bush comme un échec[192],[193]. En vue de la présidentielle de 2016, George H. W. Bush déclare voter pour Hillary Clinton tandis que George W. Bush affirme voter blanc[194].

En 2005, Donald Trump se définit comme un « mix » de démocrate et de républicain[195]. En 2008, il contribue au financement de la campagne pour l'investiture démocrate de Hillary Clinton[196]. Durant la campagne présidentielle, il déclare que George W. Bush aurait dû être destitué en raison de la guerre en Irak mais, fervent partisan du Parti républicain, soutient John McCain, dont il assure qu'il « ferait un grand président »[197].

Présidence de Barack Obama

En 2009, il s'inscrit au Parti républicain, et s'y réinscrit en 2012 après un interlude de plusieurs années sans affiliation politique[188]. En 2015, Donald Trump déclare qu'il « [se] reconnaît démocrate par certains aspects » et explique son tropisme démocrate antérieur par l'influence de la vie à Manhattan, réputée pour être une terre historiquement démocrate[188].

Donald Trump à la Conservative Political Action Conference de 2013.

Après avoir envisagé une candidature en tant qu'indépendant à l'élection présidentielle de 2012, il apporte son soutien au candidat républicain Mitt Romney[198]. Après la réélection de Barack Obama, il appelle à « marcher sur Washington et arrêter cette mascarade »[199]. Des journalistes supposent que Trump a envisagé de se présenter à l'élection présidentielle après le dîner des correspondants de la Maison-Blanche de 2011, durant lequel Barack Obama se moque à plusieurs reprises de Donald Trump[200],[201],[202].

À partir de 2011, Donald Trump reprend à son compte une théorie selon laquelle Barack Obama ne serait pas né sur le territoire des États-Unis, mais au Kenya, ce qui aurait pour conséquence de le rendre inéligible au poste de président des États-Unis[203]. Il déclare aussi que les notes d'Obama étaient insuffisantes pour qu'il intègre la faculté de droit de Harvard[204]. L'universitaire Gregory Benedetti juge que le fait d'avoir alimenté cette polémique a alors permis à Trump de devenir « le porte-drapeau d'une branche ultra-conservatrice désireuse de présenter Obama comme un étranger, un Autre culturel et identitaire »[205]. Trump soutient cette théorie du complot pendant cinq ans, au travers notamment de nombreux tweets[206]. En , il déclare qu'Obama est bien né aux États-Unis[207].

Il s'oppose en outre à plusieurs mesures prises par le président Obama, notamment le Patient Protection and Affordable Care Act, ainsi qu'à sa politique migratoire[208],[209].

Élection présidentielle de 2016

Primaires républicaines

Trump annonce sa candidature aux primaires républicaines le , avec le slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique ») — utilisé jadis par Ronald Reagan[210], en se présentant en sauveur d'une Amérique moribonde, minée par la corruption de ses élites et par un système électoral inique[211],[212],[213].

Quelques jours après l'annonce de sa candidature, alors crédité de moins de 5 % dans les enquêtes d'opinion, il effectue une percée inattendue dans les sondages, même si Jeb Bush reste considéré comme le favori[214],[215]. À partir du mois de , les sondages le placent en tête des intentions de vote aux primaires, avec un soutien estimé entre 17 et 40 % à l'échelle nationale[216],[217],[218],[219]. Durant l'été 2015, il figure en tête des personnalités faisant l'objet d'une recherche sur Google et citées sur les réseaux sociaux[214]. Cet « effet Trump », inattendu, médiatise les primaires : le premier débat entre les candidats républicains, le , est focalisé sur sa personne et rassemble 24 millions de téléspectateurs, huit fois plus qu'en 2011[214],[220],[221]. Les doutes sur la pérennité de sa candidature, souvent dédaignée[222],[223], disparaissent à la fin de l'été 2015[214]. Cependant, la plupart des commentateurs continuent de prédire sa défaite[224],[225]. Dès sa déclaration de candidature, il se singularise en utilisant Twitter de manière très polémique, notamment pour attaquer, voire insulter, quiconque lui déplaît. Il nomme un directeur des communications pour les réseaux sociaux, Dan Scavino. En , le Washington Post recense 385 personnes, groupes, lieux, organisations, institutions, etc., insultés par Trump sur Twitter, parfois à plusieurs reprises[226].

Donald Trump lors d'un meeting à Derry (New Hampshire) le 19 août 2015.

Dès le début de sa campagne, il revendique un discours « politiquement incorrect », notamment sur l'immigration. Il soulève une polémique en accusant les immigrés mexicains d'être des « criminels » et des « violeurs » que le gouvernement mexicain enverrait « activement » aux États-Unis et en proposant la construction d'un mur le long de la frontière mexicaine — mesure phare de son programme[227],[228] —, provoque un autre tollé en préconisant « l'arrêt total et complet de l'entrée des musulmans aux États-Unis » et se voit globalement reprocher des déclarations jugées sexistes, ou racistes[229],[230],[231]. La campagne de Trump attire rapidement l'attention des médias internationaux, du fait de sa personnalité atypique et de ses déclarations fracassantes : il écrit ainsi sur Twitter que le réchauffement climatique est une invention des Chinois pour miner l'économie américaine, suggère que la journaliste Megyn Kelly s'est montrée agressive avec lui parce qu'elle avait ses règles, ou moque publiquement le handicap d'un autre journaliste dont les questions lui avaient déplu[232].

En , après un score jugé décevant lors du caucus de l'Iowa (24,3 % des suffrages), il arrive largement en tête à celles du New Hampshire (35,2 %), de Caroline du Sud (32,5 %) et du Nevada (45,8 %), renforçant ainsi son statut de favori[233],[234]. Lors du Super Tuesday du , il conforte son avance en remportant sept des onze États en jeu[235]. Tandis qu'il est notamment attaqué par Mitt Romney et John McCain, des comités d'action politique lancent une campagne contre lui en diffusant des publicités négatives dont le coût s'élève à plusieurs dizaines de millions de dollars[236]. Marco Rubio, l'un de ses principaux adversaires, se retire de la course le [237].

Il reçoit ensuite les soutiens de diverses figures républicaines. Après Sarah Palin en , Chris Christie se rallie à Trump[238],[239], suivi de Jeff Sessions — premier parlementaire républicain dans ce cas[240] —, de son ancien concurrent Ben Carson, puis de Rudy Giuliani[241],[242].

Dans l'histoire récente des primaires pour la présidentielle américaine, Trump fait partie des favoris des sondages ayant le moins dépensé d'argent[243],[244]. À la date du , il est ainsi, parmi les candidats républicains et démocrates, celui qui a dépensé le plus petit budget de campagne électorale, à savoir 27 millions de dollars (85 millions pour Marco Rubio, 96 millions pour Bernie Sanders, 104 millions pour Ted Cruz et 188 millions pour Hillary Clinton)[245]. Il dépense beaucoup dans ses courriers aux électeurs et ses produits dérivés, mais ne commande aucun sondage (alors que Hillary Clinton a dépensé 896 000 dollars dans le domaine pour le seul mois d')[246] et dépense très peu en publicité ou en action militante sur le terrain, misant sur de grands meetings et un fort temps d'antenne dans les médias grâce à ses déclarations polémiques[247],[248] — il est probablement le candidat le plus suivi de l'histoire des campagnes politiques américaines[249].

Donald Trump en campagne à Fountain Hills (Arizona) en mars 2016.

Le , il l'emporte dans l'État de New York, avec près de 60 % des voix[250], devenant ainsi le seul candidat capable de recueillir les 1 237 délégués nécessaires pour obtenir l'investiture dès le premier tour lors de la convention du Parti républicain en [251]. Ses deux concurrents encore en lice, Ted Cruz et John Kasich, concluent ensuite un accord prévoyant le retrait de l'un des deux lors de certaines primaires en et pour éviter une dispersion des voix et faire barrage à Trump[252]. Par contre sa large victoire (53 %) lors de la primaire de l'Indiana, le suivant, conduit Cruz et Kasich à suspendre leurs campagnes, assurant ainsi à Trump la nomination[253],[254],[255].

Reince Priebus, président du Comité national républicain, appelle alors le parti à s'unir derrière lui[256]. La quasi totalité des autres participants aux primaires républicaines se rallient ensuite à Trump[257]. Néanmoins, une cinquantaine de grands donateurs du Parti républicain décident de ne pas lui apporter leur soutien[246]. Par ailleurs, l'ancien président George H. W. Bush ainsi que ses fils, l'ancien président George W. Bush et l'ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, font savoir qu'ils ne le soutiendront pas[258].

Le , il dépasse le nombre de délégués requis pour obtenir l'investiture[259]. Dans la perspective d'un duel face à Hillary Clinton, une série de sondages le donne alors vainqueur ou à égalité[260]. Après s'être attaché les services du spin doctor Paul Manafort en , il remercie en son directeur de campagne, Corey Lewandowski, ce qui témoigne d'une « professionnalisation » de sa campagne selon Reince Priebus[261].

Le succès de sa candidature contredit la tactique envisagée par les stratèges du Parti républicain, pour qui les défaites successives de John McCain et Mitt Romney devaient pousser à davantage de modération afin de ne pas s'aliéner l'électorat hispanique, en pleine croissance[262]. Soufian Alsabbagh, spécialiste de la droite américaine, estime que Donald Trump incarne l'aboutissement d'un « mouvement de radicalisation » du Parti républicain après les candidatures successives de George W. Bush, John McCain et Mitt Romney[263]. D'après le politologue Alix Meyer, « il faut remonter à Barry Goldwater, en 1964, pour trouver un tel décrochage entre le candidat investi et l'appareil du parti dont il se réclame »[262] ; son confrère Marc Landy évoque quant à lui les profils de William Jennings Bryan en 1896 et de George McGovern en 1972[264]. Il faut remonter à la candidature de Dwight D. Eisenhower en 1952 pour voir un novice en politique remporter l'investiture républicaine[265],[266]. Le politologue Marc Landy souligne que Donald Trump pratique « un populisme de divertissement, à la manière de Silvio Berlusconi, qui n’est pas dans les habitudes américaines », à travers « un niveau d’incivilités habituel dans beaucoup de médias, mais peu courant dans le domaine politique »[224], en insultant fréquemment ses adversaires[267],[268],[269], en leur donnant des surnoms (Ted « le menteur », Bush « le mou » ou « le petit » Marco) ou en alimentant des rumeurs à leur sujet comme la participation du père de Ted Cruz à l'assassinat du président Kennedy[224]. En , il est accusé d'appeler implicitement au meurtre de Hillary Clinton lors d'un meeting[270]. Par ailleurs, des affrontements entre ses partisans et ses opposants émaillent régulièrement ses meetings[271].

Tentative d'assassinat en meeting à Las Vegas

Le , alors qu'il est en meeting à Las Vegas, il échappe à une tentative d'assassinat de la part d'un Britannique de 20 ans qui avait tenté de s'emparer de l'arme d'un agent de service[272].

Campagne présidentielle

Donald Trump et son colistier Mike Pence en Arizona en août 2016.

Le , Donald Trump annonce que le gouverneur de l'Indiana, Mike Pence, initialement soutien de Ted Cruz, sera son colistier à l'élection présidentielle[273],[266]. Le « ticket » est officiellement investi par le Parti républicain le , lors de la convention de Cleveland. Donald Trump se félicite alors d'avoir obtenu « le plus grand nombre de voix jamais obtenues dans l’histoire du Parti républicain »[274] (plus de 14 millions[275]). De façon inattendue, Ted Cruz, arrivé en deuxième position de la primaire, refuse d'apporter son soutien au candidat républicain et appelle les électeurs américains à voter « selon leur conscience » lors de son discours à Cleveland[276]. Dans son discours d'investiture comme candidat, il dresse un tableau très sombre des États-Unis[277],[278],[279] et une rhétorique à la fois nationaliste et populiste[280]. La première soirée de la convention est un fort succès d'audience pour les télévisions qui la retransmettent, CNN bénéficiant notamment d'un gain de 200 % par rapport à celle de 2012[281].

Logo de campagne du ticket républicain Trump-Pence.

Peu après son investiture, les sondages continuent de donner Trump au coude-à-coude avec la candidate démocrate[225],[282] alors que l'un et l'autre souffrent d'une mauvaise image dans l'opinion[283]. Les enquêtes d'opinion du mois d' sont défavorables à Trump[284] à qui ils donnent entre 6 et 8 points de retard[285],[286]. Dans le même temps, Paul Manafort démissionne de son équipe de campagne en raison de sa mise en cause dans une affaire de corruption en Ukraine. Trump crée alors un poste de « directeur général de campagne » qu'il confie à une personnalité à la fois atypique et controversée, Steve Bannon, responsable du site d'extrême droite Breitbart News[287],[288]. Dans le même temps, il promeut Kellyanne Conway, dont le profil est consensuel au sein de l'appareil républicain, à celui de directrice de campagne[284],[285]. Peu après, il exprime des « regrets » pour ses propos qui ont « pu blesser des gens personnellement »[289] et infléchit pour la première fois une de ses propositions contre l'immigration illégale[290]. Le , à l'issue d'une visite au Mexique où il s'exprime aux côtés du président Enrique Peña Nieto, il réaffirme sa ligne dure sur l'immigration[291],[292]. En parallèle, il tente d'élargir son audience au sein de la communauté afro-américaine, traditionnellement très favorable aux démocrates[293]. Les sondages de voient les intentions de vote en sa faveur se rapprocher de celles pour Hillary Clinton[294].

D'abord en net retard par rapport à Hillary Clinton, le rythme de sa récolte de fonds connaît une brusque hausse à l'été 2016, grâce à un nombre massif de petites donations de quelques dizaines de dollars réalisées en ligne, et tend ainsi à combler l'écart[295]. Tandis que les banques américaines refusent de lui prêter de l'argent en raison de ses mauvaises relations avec elles en tant qu'entrepreneur, ses plus importants donateurs sont des oligarques russes proches du Kremlin[296]. Les principaux bailleurs de fonds pro-républicains s'abstiennent de le financer et préfèrent soutenir les candidats aux élections législatives à venir[297]. Si Donald Trump bénéficie du soutien de la majorité des donateurs de Marco Rubio et surtout de Ted Cruz, ceux de Jeb Bush, John Kasich et Chris Christie financent davantage la campagne de Hillary Clinton[298].

Donald Trump en campagne aux côtés de sa fille Ivanka dans l'État-clé (swing state) de Pennsylvanie en septembre 2016.

L'équipe de Donald Trump diffuse ses premières publicités dans le cadre de l'élection générale en , alors que celle de Hillary Clinton y a déjà consacré 61 millions de dollars et que les deux autres candidats, Jill Stein et Gary Johnson, ont eux aussi réalisé des spots[247]. La majeure partie de ses dépenses est alors destinée aux déplacements et aux frais liés aux événements[247], tandis que son équipe demeure extrêmement réduite[297]. Il préfère s'assurer une publicité gratuite sur les réseaux sociaux et dans les médias, ou se reposer sur les infrastructures du Parti républicain pour la logistique et la collecte de fonds[297]. À la mi-, Donald Trump a dépensé 18,7 millions de dollars en spots télé, alors qu'Hillary Clinton a dépensé 109,4 millions, et il a levé 205,8 millions de dollars de fonds, alors qu'Hillary Clinton en a levé 516,7 millions[299]. Il recueille le soutien de seulement 6 journaux, contre plus de 200 pour Hillary Clinton, d'après un décompte réalisé par Politico qui estime qu'« aucun candidat n'avait jamais reçu aussi peu de soutiens » dans la presse[300].

Certains observateurs font un rapprochement avec l'élection de 1996 au regard du retard pris très tôt dans les sondages par le candidat républicain Bob Dole et du fait que la plupart des candidats du parti au Congrès pour les élections suivantes considèrent également la présentielle comme perdue d'avance[301],[297].

Le , le premier débat télévisé entre les deux candidats semble remporté par Hillary Clinton[302]. Dans les trois semaines précédant le scrutin, la campagne de Trump se radicalise[303] et il laisse entendre que les élections sont truquées, notamment en raison du parti pris des médias contre lui[304]. Cette attitude lui attire des critiques de la part de Barack Obama[305],[306],[307].

Accusations de sexisme et d'agressions sexuelles

À quelques jours du deuxième débat qui doit opposer Donald Trump à Hillary Clinton, le Washington Post diffuse une vidéo, datant de 2005, dans laquelle on entend Trump — enregistré à son insu dans le studio de l'émission de télévision Des jours et des vies — se vanter de courir les jupons et affirmer à son interlocuteur que « Quand vous êtes une star, [les femmes] vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, les attraper par la chatte [« Grab them by the pussy »], faire ce que vous voulez »[308]. La publication de cette vidéo ayant suscité des réactions outrées jusque dans les rangs du Parti républicain, y compris celle de son colistier Mike Pence, le candidat s'excuse pour ses propos[309], qu'il qualifie de « vantardises de vestiaires »[310].

Dans les jours qui suivent, plusieurs femmes accusent publiquement Donald Trump de leur avoir fait lourdement des avances, voire d'avoir eu à leur égard un comportement relevant de l'agression sexuelle[311], par exemple en leur imposant des attouchements ou en les embrassant de force[312]. Le candidat républicain nie s'être comporté de la sorte et riposte à sa façon lors du deuxième débat l'opposant à Hillary Clinton, le  : il rappelle que des femmes ont accusé le mari de cette dernière, Bill Clinton, de les avoir agressées sexuellement ou violées, et fait venir quatre d'entre elles pour qu'elles assistent au débat[313]. En réaction, le rappeur Will.i.am sort le une vidéo satirique intitulée Grab'm by the Pussy (Attrape-les par la chatte[314]) par laquelle il dénonce l'attitude méprisante et les commentaires sexistes de Trump à l'égard des femmes[315].

Contrevérités

Donald Trump avec Sean Hannity à la Conservative Political Action Conference de 2015.

Avant de se lancer dans la campagne présidentielle, Donald Trump avait développé dès les années 1980 le concept d'« hyperbole véridique », expliquant dans un de ses ouvrages : « Les gens veulent croire en ce qui est le plus formidable, le plus génial et le plus spectaculaire. J'appelle cela l'hyperbole véridique. C'est une forme innocente d'exagération — et une méthode de promotion très efficace »[316].

Pendant la campagne des primaires républicaines, il déclare, au sujet des attentats du 11 septembre 2001 : « J'ai vu, à New Jersey City, des milliers et des milliers de personnes musulmanes acclamer la chute des tours du World Trade Center », mais il n'existe aucune preuve de ces événements, que les autorités du New Jersey ont démentis[316]. Très actif sur Twitter durant la campagne présidentielle, il avance « Blancs tués par des Blancs : 16 %. Blancs tués par des Noirs : 81 % », graphique à l'appui. Il s'appuie sur une source (le « bureau des statistiques du crime de San Francisco ») qui n'existe pas et inverse en fait les chiffres puisque 82,4 % des Blancs assassinés l'ont été par des Blancs et 14,8 % par des Noirs[317],[318]. Il affirme que le « vrai taux de chômage aux États-Unis est de 42 % », en additionnant les « inactifs », mélangeant retraités, pré-retraités, mères au foyer, étudiants et lycéens pour parvenir à ce compte erroné[317],[319]. Donald Trump explique également que « la croissance américaine n'a jamais été négative » et que le taux de croissance du PIB américain est passé en négatif au premier trimestre 2015 sous la présidence de Barack Obama, ajoutant « que ça ne s'était jamais produit dans l'histoire ». Or la première affirmation est fausse, et pour la deuxième, les médias américains relèvent que cela s'est produit 42 fois depuis la Seconde Guerre mondiale[320],[317]. Il affirme constamment durant la campagne que les élections sont « truquées », développant à ce sujet plusieurs « théories du complot »[321]. Après sa victoire grâce à sa majorité au collège électoral, mais avec plus de deux millions de voix de moins qu'Hillary Clinton dans le vote populaire, il écrit sur Twitter : « En plus d'avoir remporté le collège électoral, j'ai gagné le vote populaire si on déduit les millions de gens qui ont voté illégalement », sans avancer la moindre preuve[322],[323]. Le site Politifact trouve dans les déclarations de Donald Trump, pour l'année 2015, 76 % de mensonges complets ou partiels, ce qui le place en tête des personnalités politiques américaines dont les propos sont le plus souvent « archi-faux, faux ou plutôt faux »[316].

Positionnement des médias

Plus de 76 % de la presse américaine soutient Hillary Clinton, contre moins de 5 % pour Donald Trump[324]. De nombreux titres de presse appelant traditionnellement à voter pour le candidat républicain s'opposent à lui[325]. En dépit du soutien du New York Post de Rupert Murdoch et de The National Enquirer durant la primaire républicaine, des articles extrêmement négatifs sont publiés quotidiennement sur Donald Trump[326].

Durant la campagne, le groupe médiatique de Rupert Murdoch, notamment la chaîne de télévision Fox News, soutient activement la candidature de Trump[327]. C'est également le cas du site d'extrême droite Breitbart News, que le directeur Steve Bannon quittera pour diriger la fin de la campagne du candidat républicain, avant de devenir conseiller stratégique à la Maison-Blanche.

Après la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle, des médias influents comme The New York Times reconnaissent n'avoir pas su capter la colère d'une partie de l'électorat américain[328]. Paul Krugman, prix Nobel d'économie en 2008, souligne l'ignorance de l'Amérique « des élites » pour l'Amérique « profonde » et Margaret Sullivan (en), l'éditorialiste du Washington Post, paraphrase la thèse de Peter Thiel (investisseur de la Silicon Valley et soutien de Donald Trump) lorsqu'il explique que « les journalistes prennent toujours Trump au pied de la lettre, mais sans le prendre au sérieux » alors que « ses électeurs, en revanche, le prennent au sérieux, mais ne le prennent pas au pied de la lettre » et que donc, « par exemple, quand il propose de construire un mur à la frontière mexicaine, les journalistes exigent des détails, veulent savoir comment il va s'y prendre », alors que ses électeurs « comprennent qu'il ne veut pas vraiment édifier un mur et entendent simplement qu'il propose une politique migratoire plus saine et plus intelligente »[329],[330].

Victoire sur Hillary Clinton

Donald Trump prononçant un discours après l'annonce de sa victoire, dans la nuit du 8 novembre 2016.

Le , Donald Trump remporte l'élection présidentielle. Il renverse la tendance annoncée en particulier en Floride et en Caroline du Nord, que les sondages avaient majoritairement anticipés comme favorables à Hillary Clinton, ainsi qu'au Michigan, au Wisconsin et en Pennsylvanie, traditionnellement démocrates, et que les enquêteurs prévoyaient également penchant pour le camp démocrate. Ces cinq États lui ont apporté un total de 74 grands électeurs[331]. Son discours protectionniste et hostile à l'immigration clandestine lui permet ainsi de s'imposer dans la Rust Belt, région anciennement industrielle qui a subi de plein fouet les dégâts des délocalisations et des politiques de libre-échange. Il se voit au total attribuer 306 grands électeurs contre 232 à sa rivale. Celle-ci obtient 2,87 millions de voix (2,1 points de pourcentage) de plus que lui[332],[333],[334]. Un tel cas de figure, dû au mode de scrutin indirect et à la pratique du winner takes all, s'est présenté seulement quatre fois dans le passé, lors des élections présidentielles de 1824, 1876, 1888 et 2000[335]. Un tel écart en nombre de voix (mais pas en pourcentage) constitue un record historique pour ce système électoral, ce qui réactive les critiques à son égard ainsi que les appels à le réformer[336] (Donald Trump s'était d'ailleurs opposé à ce système en 2012)[337].

Donald Trump remporte le suffrage des électeurs âgés de plus de 45 ans (53 %, contre 45 % à Clinton), des électeurs masculins (53 %, contre 41 % à Clinton), des électeurs peu diplômés (51 % des électeurs n'ayant pas dépassé le collège ou le lycée et 53 % des électeurs ayant fréquenté un établissement d'études supérieures, mais sans en être diplômé, contre respectivement 45 % et 43 % à Clinton), des électeurs blancs (58 %, contre 37 % à Clinton) et des électeurs hétérosexuels (48 %, contre 47 % pour Clinton)[338].

Cette victoire fait démentir les projections. Sur un échantillon de 376 sondages publiés entre et , seulement 30 ont annoncé Donald Trump en tête[331] ; les derniers publiés annonçaient une avance d'environ 3,5 points de pourcentage à Hillary Clinton et une nette victoire pour celle-ci au niveau des grands électeurs[339],[340]. Tout au long de sa campagne, la plupart des politologues l'avaient donné perdant[341] et de nombreux commentateurs assurent que sa victoire est improbable voire impossible[342],[343]. Après cette élection, les médias américains, qui soutenaient Hillary Clinton à 75 % et Donald Trump pour moins de 5 %, confessent avoir été incapables de capter le sentiment du pays profond[344],[345],[346],[347].

La candidate écologiste Jill Stein dépose des demandes de recompte des voix dans trois États où les résultats ont été serrés[348], mais l'opération confirme la victoire de Trump dans le Wisconsin[349], et est annulée par la justice fédérale dans le Michigan[350].

Donald Trump devient le président le plus âgé et le plus riche jamais élu par les Américains pour un premier mandat, devant George Washington[351],[352], et le seul à accéder à cette fonction sans avoir exercé auparavant un mandat électif et/ou des responsabilités militaires[353]. Dans son livre Le Feu et la Fureur : Trump à la Maison-Blanche, paru en janvier 2018, Michael Wolff affirme que Donald Trump ne voulait en réalité pas devenir président et cherchait avant tout à se faire de la publicité, en se présentant à une élection qu'il n'imaginait pas pouvoir gagner[354].

Période de transition

Rencontre entre le président en fonction, Barack Obama, et son successeur, à la Maison-Blanche, le .

Le , alors que Donald Trump se voit attribuer 306 des 538 grands électeurs du collège électoral, désignant le président pour la Maison-Blanche, le Parti républicain est également sur le point de contrôler la Chambre des représentants, le Sénat et donc la Cour suprême[355]. Pour le politologue Vincent Michelot, « c'est du jamais-vu depuis les années 1930. Même Reagan a gouverné avec une majorité démocrate à la Chambre des représentants »[356]. Il s'agit de la sixième fois depuis 1900 que les Républicains ont la mainmise sur le Congrès et la Maison-Blanche[357].

Contestations contre sa victoire

Alors que son élection est suivie de manifestations dans des grandes villes américaines pour protester contre sa victoire[358], il adopte dans ses premières déclarations un ton ouvert et apaisé, y compris contre d'anciens adversaires qu'il avait durement attaqués au cours de sa campagne, Hillary Clinton en particulier[359] en précisant qu'il ne compte pas « nuire aux Clinton » car « cela diviserait vraiment beaucoup le pays »[360]. Dans la lignée de sa campagne, il continue de s'exprimer sur Twitter sur un ton polémique : il réagit ainsi aux manifestations en affirmant qu'il s'agit de « manifestants professionnels incités par les médias »[361], mais revient sur ses propos en louant la « passion » des manifestants « pour notre grand pays »[362]. Dans plusieurs tweets, il raille et contredit le New York Times au sujet du suivi de sa campagne et de la période de transition[363].

Approches internationales

Il rencontre des hommes d'affaires indiens, ainsi que le président argentin Mauricio Macri et le Premier ministre japonais, Shinzō Abe[364]. Devant l'engagement répété de Donald Trump à se retirer de l'accord de partenariat transpacifique, le président chinois Xi Jinping invite les dirigeants de la zone Asie-Pacifique à soutenir l'accord régional de libre-échange concurrent que son pays leur a proposé[365]. La décision de Donald Trump explique, selon certains médias, la décision de John Key, Premier ministre néo-zélandais et « fervent artisan » de l'accord de partenariat transpacifique, de ne pas se représenter[366]. Peu après, Donald Trump s'entretient avec Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan, ce qui constitue une première depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux États en 1979 ; cet échange entraîne une « protestation solennelle » du pouvoir chinois, suivie par la réaffirmation par la Maison-Blanche de son soutien à la politique de « la Chine unique »[367]. Sur Twitter, Donald Trump accuse ensuite la Chine de dévaluer sa monnaie pour mieux concurrencer les entreprises américaines et « de bâtir un vaste complexe militaire en mer de Chine méridionale »[368].

Donald Trump et Shinzō Abe, le Premier ministre japonais, le 17 novembre 2016.

Le , il annonce qu'il renoncera à son salaire de président (400 000 dollars annuels) et qu'il ne percevra que le dollar symbolique auquel l'oblige la loi[369].

Il achève la période de transition avec le plus faible taux d'approbation des deux décennies précédentes dans l'opinion publique pour un président des États-Unis[370]. Vincent Michelot souligne « le caractère exceptionnel » de la période de transition, menée avec une forte publicité contrairement aux habitudes et en entraînant un retard important dans les nominations : « Ceci est d’autant plus inquiétant que les ministres désignés ont en commun de n’avoir aucune expérience du secteur public. Et que certains de ses membres sont non seulement inexpérimentés, mais aussi hostiles à l’existence même du ministère qu’ils vont diriger »[371].

Élection par le collège électoral

Le scrutin de la présidentielle étant indirect aux États-Unis, l'élection définitive de Donald Trump n'est effective qu'à l'issue du vote du collège électoral[372]. Jusqu'à la réunion de celui-ci, le , l'identité de nombreux grands électeurs républicains est révélée par des associations anti-Trump et plusieurs d'entre eux sont alors victimes de harcèlement et de menaces de mort afin qu'ils changent leur vote[373],[374]. Donald Trump obtient néanmoins le vote de 304 grands électeurs contre 227 à Hillary Clinton[375], deux votes seulement lui faisant défaut contre cinq à sa rivale démocrate[376].

Nominations

Durant la période de transition, Donald Trump s'entoure d'une équipe de transition et commence à désigner les membres de son futur gouvernement. En se basant sur les nominations connues au , le site américain Quartz a calculé que les 17 membres du futur gouvernement Trump disposaient de 9,5 milliards de dollars, soit autant que les 109 millions d'Américains les plus pauvres[377]. La nomination de financiers, d'hommes et de femmes d'affaires fortunés à des postes-clés, ainsi que la présence de nombreux lobbyistes au sein de l'équipe de transition sont dénoncées par la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui interpelle le président-élu une lettre datée du , l'accusant d'être « déjà en train d’échouer » dans sa promesse de ne pas être aux mains des élites en nommant « une kyrielle de banquiers de Wall Street, d’initiés de l’industrie et des lobbyistes au sein de [son] équipe de transition ». La sénatrice souligne que « 72 % des Américains, démocrates comme républicains, pensent que « l’économie américaine est truquée au bénéfice des riches et des puissants », et appelle Trump à ne pas inclure ces personnes de son équipe[378]. Lors d'un entretien accordé le à la chaîne de télévision CBS, le milliardaire avait expliqué qu'il était difficile de trouver des gens pour travailler avec le gouvernement sans qu'ils aient des liens avec les lobbys, estimant que Washington était, « dans sa totalité », un « énorme lobby »[379].

Prises de position

Dans les semaines suivant son élection, il fait en sorte de tenir ses promesses de campagne concernant la préservation d'emplois dans les entreprises manufacturières américaines[380]. Le 29 novembre 2016, le chauffagiste Carrier, qui prévoyait de délocaliser 1 400 emplois au Mexique, annonce qu'il va en préserver un millier dans le pays à la suite de négociations avec Donald Trump[381]. Le suivant, l'opérateur de téléphonie mobile Sprint Nextel fait savoir qu'il va rapatrier 5 000 emplois aux États-Unis et remercie Donald Trump pour son implication dans ce projet[382]. Le , le groupe automobile Ford, menacé par le président élu d'importantes taxes d'importation, revient sur sa décision de construire une nouvelle usine au Mexique, préférant utiliser une partie des 1,6 milliard de dollars prévus pour le projet pour le développement d'un site dans le Michigan, durement frappé par la désindustrialisation[383].

Le , sous la pression de Donald Trump, les parlementaires républicains renoncent à réduire les pouvoirs du Bureau d'éthique parlementaire, un organisme indépendant chargé d'enquêter sur les violations éthiques des élus[384],[385].

Après la décision de Barack Obama d'expulser 35 diplomates russes en raison de l'accusation d'ingérence de la Russie dans la campagne électorale, Donald Trump se montre sceptique et salue « l'intelligence » de Vladimir Poutine, qui a décidé de ne pas lancer de représailles[386]. Sur fond de crainte d'une nouvelle guerre froide, certains observateurs soulignent la volonté de Barack Obama de mettre en difficulté le président élu[387],[388]. Une fois élu, il demande à la Russie « une diminution de la violence en Ukraine et la restitution de la Crimée »[389].

Après son élection, Donald Trump continue de s'exprimer largement sur Twitter, y compris en matière diplomatique. Le , l'agence de presse officielle chinoise Xinhua déplore ainsi son « obsession de la diplomatie Twitter »[390]. Après avoir contredit le principe de la Chine unique, ce qui occasionne des tensions avec le régime de Xi Jinping, il finit par le reconnaître lors d'un entretien avec ce dernier en , ce qui rassure également le Japon[391].

Le , soit neuf jours avant l'investiture de Trump, le président mexicain, Enrique Peña Nieto, affirme, comme son prédécesseur Vicente Fox, que son pays ne paiera pas pour le mur promis par Trump lors de sa campagne et dont le coût serait estimé à 25 milliards de dollars. Il se dit néanmoins prêt à mener des négociations ouvertes avec le nouveau président, notamment sur les questions d'immigration[392].

Avant et après son élection, des responsables des institutions européennes telles que Donald Tusk (président du Conseil européen), Martin Schulz (président du Parlement européen) ou Pierre Moscovici (commissaire européen) expriment leur défiance à son égard[393],[394]. En , Donald Trump déclare que l'Union européenne est « un instrument au service de l'Allemagne ». Il qualifie le Brexit de « succès pour le Royaume-Uni ». Il considère que la crise migratoire en Europe et la position de l'Allemagne sur cette question sont à l'origine de leur départ[395].

Trump tient en outre des propos critiques envers l'OTAN, qu'il accuse de n'avoir pas su s'adapter à la menace terroriste. Il regrette par ailleurs que cinq États seulement respectent l'objectif fixé par l'OTAN de consacrer 2 % de son PIB aux dépenses militaires[395].

Président des États-Unis (2017-2021)

Débuts

Investiture

Donald Trump prêtant serment sur la Bible offerte par sa mère lorsqu’il était enfant et sur la Bible d’Abraham Lincoln (, Capitole des États-Unis).

De nombreux artistes refusent de participer à l'investiture du nouveau chef de l'État les 19 et . Le chanteur de country Toby Keith accepte de se produire sur scène, et la jeune lauréate de l'émission America's Got Talent, Jackie Evancho, chante l'hymne national après la prestation de serment.

Donald Trump devient officiellement le 45e président des États-Unis en prêtant serment au Capitole à Washington, D.C. le à 12 h EST (soit 18 h CET).

Une polémique éclate sur l'importance de la foule présente sur le Mall de Washington, D.C. le jour de son investiture, estimée par de nombreux médias comme étant très inférieure à celle ayant assisté à l'investiture de Barack Obama huit ans plus tôt[396] (les chiffres avancés sont de 250 000 personnes en 2017 contre 1,8 million en 2009)[397], ce que l'équipe du nouveau président réfute totalement, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer déclarant : « Ce fut la plus grande foule ayant assisté à une investiture, point barre »[398],[399],[400] et la conseillère Kellyanne Conway expliquant promouvoir « les faits alternatifs »[398].

Dès le lendemain de son investiture, il est confronté à d'importantes manifestations de protestation, principalement féministes[401], dont la principale, la Marche des femmes sur Washington, D.C., réunit entre 500 000 et un million de personnes. Des manifestations similaires ont lieu dans 400 autres villes américaines et dans 70 pays, les organisateurs estimant qu'entre deux et trois millions de personnes y ont participé[402],[403]. Les investitures de présidents tels que Richard Nixon en 1973, Ronald Reagan en 1981 et George W. Bush en 2001 avaient elles aussi donné lieu à des manifestations, sans toutefois atteindre la même ampleur ; la manifestation précédente la plus importante n'avait ainsi réuni que 60 000 participants en 1973[404],[405],[406].

Simultanément, lors de sa visite au quartier général de la CIA, Donald Trump déclare être en guerre contre les journalistes qu'il qualifie d'« êtres humains les plus malhonnêtes sur terre »[407].

Nominations, limogeages et démissions

Conférence de presse de Donald Trump et du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, le 12 avril 2017.

Les principaux postes mis à part, l'administration de Donald Trump se distingue par un important retard dans la désignation de ses hauts fonctionnaires. En juin 2017, seuls 123 des 558 postes-clés ont été pourvus[408], la nomination de divers candidats ayant en outre été refusée par le Sénat[409]. Au bout de deux mois, il faut remonter à George Bush père pour trouver un retard plus important dans la mise en place d'une administration. De nombreuses agences fédérales fonctionnent dès lors au ralenti, avec des dirigeants provisoires voire inexistants[410].

Ce retard inédit résulte de plusieurs causes, à commencer par la lenteur des nominations : en , la Maison-Blanche n'avait proposé aucun candidat pour 357 des 575 postes de haut rang. Selon le New York Times, à cette date Donald Trump n'a annoncé que 38 % de ses choix, contre 78 % pour Barack Obama au même moment. Les observateurs imputent cette lenteur au fait que Trump n'a pas lancé suffisamment tôt le processus de nominations, par manque de préparation[411]. Sont également mis en cause sa volonté de réduire l'appareil étatique, et de privilégier certaines agences au détriment d'autres, telles que l'agence pour le développement international et l'agence de l'environnement[410]. D'autre part, l'opposition des sénateurs démocrates aux candidats proposés par l'administration Trump est taxée d'« obstructionnisme » par le camp républicain, celui-ci rendant ces derniers responsables de la confirmation, après six mois de présidence, de seulement 60 personnes sur 165 nominations[412],[413],[414]. Les sénateurs démocrates justifient cette lenteur par le temps pris par l'examen des conflits d'intérêts potentiels liés aux candidatures des hommes d'affaires désignés par Trump[411].

Entre et , l'entourage proche de Donald Trump à la Maison Blanche connaît douze départs, soit un total inédit sur une telle période. À ceux de Michael T. Flynn et d'Andrew Puzder, viennent s'ajouter d'autres démissions de collaborateurs haut placés, dont fin du chef de cabinet de la Maison-Blanche, Reince Priebus[415]. Fin également, le directeur de communication, Sean Spicer, est remplacé par Anthony Scaramucci, lui-même contraint à la démission dix jours plus tard. Ces départs et limogeages à répétition s'expliquent pour une bonne partie par l'enquête sur les liens entre son équipe de campagne et la Russie, ainsi que par ses échecs au Congrès et par des rivalités internes[416],[417].

Pendant sa première année de présidence, Donald Trump doit remplacer plus du tiers de ses conseillers, ce qui représente un « turn-over » sans précédent au sein du gouvernement des États-Unis[418]. En , la Brookings Institution estime que près de 43 % des postes les plus élevés de l'administration ont fait l'objet de démissions ou de départs forcés depuis l'entrée en fonction de Donald Trump[419]. En de la même année — marquée par les démissions ou les limogeages du secrétaire d'État Rex Tillerson, du président du Conseil national économique Gary Cohn, du conseiller à la sécurité nationale H. R. McMaster, de l'administrateur de l'EPA Scott Pruitt, du procureur général Jeff Sessions, de l'ambassadrice à l'ONU Nikki Haley, du secrétaire à l'intérieur Ryan Zinke, du chef du cabinet John F. Kelly et du secrétaire à la défense James Mattis[420] — l'administration Trump atteint un taux de 62 % de départs de ses hauts responsables, contre 24 % sous Barack Obama, 33 % sous George W. Bush et 38 % sous Bill Clinton au même stade de leurs mandats respectifs[421].

Politique intérieure

Économie et social

Dès sa nomination, il signe un décret fédéral demandant aux agences gouvernementales de limiter les réglementations relatives à l'Obamacare[422]. Les premiers décrets signés par Donald Trump sont le retrait des États-Unis de l'Accord de partenariat transpacifique (TPP), le gel de l'embauche de fonctionnaires fédéraux, un décret consistant à interdire le financement d'Organisations non gouvernementales internationales qui soutiennent l'avortement[423], la relance des projets de construction de deux oléoducs, Keystone XL (du Canada aux États-Unis), qui avait été bloqué par Barack Obama pour des raisons environnementales, et Dakota Access (du Dakota du Nord à l'Illinois), préalablement abandonné en raison de la mobilisation de la tribu Sioux de Standing Rock et des organisations écologiques[424].

Le , le Sénat adopte un important projet de réforme fiscale, destinée à faire baisser les impôts pour les sociétés et les particuliers. Il s'agit de la première grande réforme du mandat présidentiel de Donald Trump — qui avait fait de la baisse des impôts l'un de ses principaux chevaux de bataille — après l'échec de l'abrogation de l'Obamacare[425],[426],[427]. Les opposants à cette baisse massive des impôts jugent qu'elle risque de ne bénéficier qu'aux grandes entreprises et aux plus riches tout en pénalisant sur le long terme les classes moyennes et les plus pauvres. Le New York Times parle ainsi d'un « braquage fiscal historique » : le journal estime que la réforme risque de creuser le déficit des États-Unis de 1,4 trillions de dollars en dix ans et, en abrogeant certaines des dispositions d'Obamacare, de priver d'assurance santé jusqu'à 13 millions d'Américains[428].

Donald Trump illustrant l’inflation normative entre 1960 et 2017.

Donald Trump bénéficie à ses débuts d'une conjoncture économique remarquable. La croissance de l'économie américaine est plus forte que prévu au troisième trimestre 2017, à 3 % en rythme annualisé. Alors qu'il souhaite privilégier les créations d'emplois aux États-Unis, le taux de chômage recule nettement et les indices boursiers sont au plus haut[429]. Le Dow Jones grimpe de 30 % début 2018 et les salaires des ouvriers progressent pour la première fois depuis longtemps[430]. La situation économique favorable se maintient durant l'année 2018 : les entreprises, grandes gagnantes de la réforme fiscale, investissent à un rythme élevé. En , le chômage tombe à son plus bas niveau depuis 1969 (3,7 %)[431]. Trump se targue, en , d'avoir créé depuis son élection 1,65 million d'emplois dans le secteur privé. Le nombre d'emplois créés, bien qu'important, est cependant inférieur à celui des 11 derniers mois du mandat de Barack Obama[429]. Les dépenses publiques et le déficit budgétaire continuent cependant à augmenter et l'investissement immobilier recule[432]. Donald Trump se félicite de ses résultats et déplore que les médias ne leur donnent pas suffisamment d'échos. CNN, tout en reconnaissant le mérite de Donald Trump dans la bonne santé de l'économie, rapporte que les résultats ne profitent pas suffisamment aux classes populaires — la réforme fiscale risquant au contraire d'augmenter les inégalités — et que l'explosion des déficits publics est porteuse de problèmes futurs[433].

Sur le plan international, Donald Trump opère un virage protectionniste. Le , il acte le retrait des États-Unis de l'accord de partenariat transpacifique, qu'il qualifie de traité destiné à avantager la Chine. Des commentateurs observent que cet accord de libre-échange avait été au contraire conçu par Barack Obama pour contrebalancer l'influence de Pékin en Asie, et que le retrait américain risque de laisser les mains plus libres à la Chine dans la région[434]. En 2017, il lance une renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain. Le nouvel accord, entré en vigueur le 1er octobre 2018, contient notamment des dispositions visant à protéger l'industrie automobile américaine[435].

En 2018, il lance une série de « guerres commerciales » qui visent la Chine, mais aussi l'Union européenne et d'autres pays comme le Canada. En janvier, il met en place pour une période de quatre ans des taxes douanières sur les machines à laver et les panneaux solaires, dont la Chine est une grande exportatrice[436],[437],[438]. En mars, il annonce des taxes de 25 % sur les importations d'acier et de 10 % sur celles d'aluminium[439]. En désaccord avec cette politique, Gary Cohn, principal conseiller économique du président, donne sa démission[440]. D'autres taxes visant des produits chinois sont introduites dans le courant de l'année[441],[442],[443], tandis que Pékin réplique en taxant des produits américains[442],[443]. La politique commerciale de Trump suscite des tensions avec les alliés des États-Unis : en , lors de la clôture du sommet du G7 au Québec, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, déclare que les nouvelles taxes américaines sont « insultantes » pour le Canada. Donald Trump annonce alors, par un tweet, qu'il se désolidarise du communiqué commun du G7 qu'il venait pourtant de signer[444].

Le chômage continue ensuite à diminuer pour s'établir à 3,6 % en , un niveau jamais atteint depuis 1969, principalement en raison du nombre d'embauches dans les secteurs des services aux entreprises, de la santé et de l'assistance sociale[445],[446].

Immigration

Donald Trump passant en revue les prototypes de son mur dans la lignée de la barrière précédemment érigée entre les États-Unis et le Mexique, avec notamment Kirstjen Nielsen et Kevin McAleenan (San Diego, ).

Le , lors de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste[447], il signe un décret interdisant l'entrée sur le territoire américain aux réfugiés de toutes nationalités pendant 120 jours, aux ressortissants irakiens, iraniens, soudanais, libyens, somaliens et yéménites pendant 90 jours, et indéfiniment aux ressortissants syriens, à l'exception des détenteurs de visa diplomatique et des membres d'institutions internationales. Les pays visés sont tous des pays majoritairement musulmans. Face au tollé, Donald Trump se justifie en expliquant lors d'une conférence de presse qu'il souhaite protéger les Américains des « terroristes islamistes radicaux ». Certains médias observent néanmoins une incohérence dans ces propos puisque l'Arabie saoudite, dont de nombreux ressortissants ont perpétré des attentats sur le sol américain, n'est pas visée par ce décret, probablement pour des raisons économiques[448]. Dans une interview sur une chaîne chrétienne, il souligne par ailleurs que dorénavant, les réfugiés chrétiens et d'autres minorités religieuses au Moyen-Orient, seront privilégiés par rapport aux réfugiés musulmans[449],[450]. L'Iran décide d'appliquer le principe de réciprocité et interdit à son tour l'entrée sur son territoire aux ressortissants américains jusqu'à ce que la décision de Trump soit levée[451]. Sa décision provoque des manifestations sur tout le territoire américain[452] et des protestations aux quatre coins du monde[453].

L'État de Washington annonce le son intention de porter plainte contre le décret anti-immigration. Plusieurs entreprises dont le siège est situé dans cet État, dont Amazon et Expedia, indiquent qu'elles s'associeront à ce recours devant la cour fédérale de l'État[454].

Le , Trump limoge la ministre de la Justice par intérim Sally Yates, après qu'elle a critiqué publiquement le décret anti-immigration et ordonné aux procureurs fédéraux de ne pas le défendre devant les tribunaux[455].

Le , un juge fédéral de l'État de Washington rend une décision qui bloque l'exécution du décret anti-immigration sur l'ensemble du territoire américain, afin de permettre l'examen de la plainte déposée par le ministre de la Justice de cet État[456].

Fin , sa volonté de bâtir un mur de protection le long de la frontière terrestre américaine, une promesse lors de sa campagne présidentielle, se heurte à l'opposition du nouveau congrès élu dominé par le Parti démocrate. Cette situation conduit au plus long shutdown (en) de l'histoire des États-Unis[457].

Autres aspects

Le , faute de majorité pour faire adopter le texte, Trump est contraint de retirer le projet de loi de réforme de la santé destiné à abroger la législation de protection sociale, dite « Obamacare »[458]. S'agissant de la promesse phare de sa campagne, cet échec est considéré de manière unanime comme un grave revers politique par la presse américaine, laquelle parle de « débâcle », d'« humiliation » ou de « preuve d'incompétence »[459]. Le , lors d'un nouveau vote, la Chambre des représentants adopte le projet d'abrogation de l'Obamacare[460]. Le nouveau projet d'assurance maladie, surnommé « Trumpcare », est ensuite soumis à l'approbation du Sénat : selon un rapport du bureau du budget du congrès, le texte présenté pourrait priver 23 millions d'Américains de couverture maladie à l'horizon 2026[461]. En , deux sénateurs républicains annoncent leur intention de voter contre la nouvelle mouture de « Trumpcare », rendant impossible une majorité au Congrès pour le projet. Face à ce nouveau revers, Donald Trump renvoie à plus tard la réforme de l'assurance-santé en appelant simplement le Congrès à « abolir Obamacare »[462]. Fin , une proposition d'abrogation partielle d'Obamacare est rejetée par le Sénat[463].

En et , après le passage de l'ouragan Irma sur Porto Rico, Donald Trump fait l'objet de nombreuses critiques en raison de la lenteur des secours apportés à ce territoire américain. Il réagit en dénonçant la gestion de la crise par les autorités locales et en appelant à une réforme des infrastructures de Porto Rico, tout en soulignant que l'aide fédérale apportée à l'île ne serait pas éternelle. Ses déclarations alimentent encore la polémique : la maire de San Juan, notamment, accuse le président d'être « incapable de remplir l’obligation morale » d'aider la population portoricaine[464],[465],[466].

Par ailleurs, dès les premiers mois de sa présidence, Trump prend un ensemble de mesures importantes sur le plan social et économique : il durcit l'accès des salariés aux comptes de retraite, autorise les entreprises de charbonnage à déverser leurs déchets dans les rivières et à exploiter les parcs naturels, annule l'obligation de déclarer les émissions de méthane, et restreint les fonds alloués aux organismes d'aide à l'avortement[467].

Dans le courant de sa première année à la Maison-Blanche, Trump nomme à trois fois plus de juges fédéraux que ne l'avait fait Barack Obama dans le même laps de temps. Effectuées à un rythme inhabituellement soutenu, ces nominations concernent des personnalités très conservatrices qui, nommées à vie, sont appelées à avoir une profonde influence sur la législation américaine[468].

En , la nomination controversée de Brett Kavanaugh fait basculer la Cour suprême à droite, les juges conservateurs — également nommés à vie — y devenant majoritaires[469],[470],[471]. En , six semaines avant les élections, le décès de la juge Ruth Bader Ginsburg laisse un siège vacant à la Cour suprême (qui compte alors 5 juges conservateurs et 3 juges démocrates). Pour asseoir durablement la Cour dans le camp conservateur et, selon le New York Times, bénéficier ainsi d'un recours ultime qui lui serait favorable s'il contestait les élections auprès de la Cour, Donald Trump s'empresse de nommer Amy Coney Barrett, juge connue pour ses positions très conservatrices, notamment contre le droit à l'avortement[472]. Ce basculement conduit à l’annulation des arrêts Roe v. Wade et Planned Parenthood v. Casey (en)[473].

Selon les autrices d'un rapport de la Fondation Jean-Jaurès de 2023 sur les droits des femmes, « la présidence de Donald Trump a été dévastatrice pour les droits des femmes aux États-Unis et au niveau international » : il a réactivé la politique de Mexico (en), surnommée Global Gag Rule — « règle du bâillon mondial » —, introduite par Ronald Reagan en 1985 puis successivement abrogée par chaque administration démocrate et remise en place par chaque administration républicaine, qui empêche les organisations étrangères recevant une aide américaine en matière de planification familiale de pratiquer des avortements, de fournir des services de conseils et d’informations pour l’avortement, ou de faire du plaidoyer pour l’accès aux services d’avortement dans leur pays, même en utilisant des fonds non américains. Donald Trump a également mis en place des réglementations mettant en péril la santé des femmes et l’égalité de genre, ou encore supprimé le financement des États-Unis au Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) qui est la plus grande source de fonds pour la planification familiale et les DSSR dans le monde[473].

Pandémie de Covid-19

Donald Trump, Mike Pence et le conseiller scientifique William N. Bryan lors du point presse quotidien du groupe de travail de la Maison-Blanche sur le coronavirus ().
Donald Trump visitant un centre de donateurs de la Croix-Rouge américaine (, Washington, D.C.).

À partir du printemps 2020, Donald Trump participe à la gestion de l’épidémie mondiale de Covid-19, qui constitue l'une des plus graves crises sanitaires de l'histoire américaine. Il nomme Mike Pence chef du groupe de travail (« task force ») de la Maison-Blanche sur le coronavirus[474].

Donnant des conférences de presse quotidiennes, il tient des propos déroutants, comme lorsqu'il évoque l'éventualité de remèdes comme l'injection de désinfectant[475],[476]. Se fiant à l'avis de personnels de santé, y compris de médecins chinois, il pointe la responsabilité de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) — qui n’avait pas remis en cause les déclarations de la Chine — et gèle la participation américaine à son financement[477],[478],[479]. Il appelle les Nations unies à « tenir la Chine responsable de ses actions » et blâme le gouvernement chinois pour la propagation mondiale du Covid-19[480]. Dans un premier temps, il refuse de porter un masque en public[481], au contraire de la plupart des autres chefs d’État ; il en utilise un de façon occasionnelle par la suite, notamment après les premières recommandations des autorités sanitaires[482], sans toutefois l'imposer à la population.

Le , à un mois de l'élection présidentielle, Donald Trump annonce qu'il a été testé positif au coronavirus — tout comme son épouse, Melania — et qu'il se place en quarantaine à la Maison-Blanche[483]. Admis à l’hôpital le lendemain, il sort après trois jours d’hospitalisation[484],[485] prétextant être « immunisé », malgré les preuves de recontaminations chez des patients touchés[486],[487]. À la suite de ces propos, le réseau social Twitter réduit la visibilité de ses messages afin de limiter la propagation de fausses informations sur le Covid-19.

Le , six jours après l’élection présidentielle, le laboratoire allemand BioNTech et son partenaire américain Pfizer annoncent que leur candidat-vaccin contre le Covid est « efficace à 90 % »[488]. Le camp du président y voit un succès de Trump, mais la participation de celui-ci est démentie par les deux entreprises, dont le président accuse les dirigeants d'avoir retardé cette annonce pour le faire perdre[489],[490]. Le président Trump semble alors « se désintéresser de la pandémie » selon le journaliste Marc Chalamet[491], annonce que son administration n'ordonnera pas de confinement et menace de ne pas livrer de vaccins à l'État de New York dirigé par le démocrate Andrew Cuomo, l’accusant de ne pas croire à la fiabilité du vaccin[492].

Quelques mois après son départ de la Maison-Blanche, la possibilité d’un accident de laboratoire chinois ayant laissé s'échapper le virus est de nouveau évoquée lorsque Joe Biden demande un rapport sur l'origine du Covid-19[493]. Cette thèse, longtemps qualifiée de « complotiste » par les institutions internationales et les médias traditionnels, était celle de l’administration Trump, qui mettait en cause l'Institut de virologie de Wuhan[494].

Environnement

Le , conformément à son programme électoral, il annonce le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, sans toutefois exclure de réintégrer le processus après renégociation, voire de conclure un « nouvel accord qui protège » les États-Unis[495],[496]. En outre, il ne prévoit pas de sortie de l'accord avant fin 2020[495]. Le retrait formel des États-Unis ne sera possible qu'après le , soit au lendemain de l'élection présidentielle[497],[498]. Il justifie sa décision par une volonté de défendre l'économie américaine, en s'appuyant sur des données jugées mal interprétées ou erronées[499]. Cette annonce provoque de vives critiques aux États-Unis[500],[501],[502],[503],[504],[505],[506]. Ce choix est également condamné par la quasi-totalité des dirigeants de la planète[507],[508]. En , les États-Unis confirment leur présence à la conférence de Bonn sur le climat[495].

Après avoir promis durant la campagne électorale que le charbon resterait « roi » aux États-Unis, Donald Trump met fin peu après son élection au « Clean Power Act », un programme visant à inciter les producteurs d’électricité à réduire leurs émissions et à se tourner vers une énergie moins polluante[509]. Le président prend plusieurs autres décisions favorables au secteur, notamment en nommant un ex-lobbyiste du charbon, Andrew R. Wheeler, à la tête de la Environmental Protection Agency (EPA)[510] ; ou en autorisant les producteurs de charbon à déverser leurs rebuts dans les cours d’eau[511]. Il suspend en début de mandat les subventions fédérales accordées au secteur des énergies renouvelables et, dès , adopte des décrets relançant les deux projets d’oléoducs controversés Keystone XL et Dakota Access, auxquels l’administration Obama avait dû renoncer[512].

Le gouvernement américain autorise en 2017 l’abattage de grands prédateurs protégés en Alaska (tels que grizzlis et loups)[513], et ouvert à l’exploitation pétrolière une zone protégée de cette même région[514]. Il prend aussi des mesures en 2018 pour étendre considérablement le forage en mer dans les eaux américaines. Le département de l'Intérieur propose d'ouvrir presque entièrement le littoral du pays au forage[515].

Le président américain décide en de faire réviser le statut des 40 000 monuments nationaux classés au cours des vingt dernières années. En , son gouvernement ouvre le Grand Staircase-Escalante et Bears Ears, situés dans l'Utah, à l'exploitation minière et au forage. Le premier monument voit la taille de sa zone protégée être réduite de près de la moitié, quand le second en perd 85 %, ce qui constitue la plus grande élimination d'une surface protégée de l'histoire des États-Unis[516].

Politique étrangère

Donald Trump impose rapidement, en politique étrangère, un style particulier et détonnant par rapport aux usages en vigueur. Selon l'universitaire Maya Kandel, l'intention de Donald Trump de « révolutionner la politique étrangère américaine », « au cœur de ses promesses de campagne », s'est traduite par un changement de paradigme associé à « l’émergence d’une nouvelle alliance entre non-interventionnistes et nationalistes » : « la compétition stratégique et plus précisément la rivalité « systémique » avec la Chine a remplacé la lutte contre le terrorisme comme finalité première de la politique étrangère ; la page de l'extension des démocraties de marché est tournée »[517].

Donald Trump avec Emmanuel Macron et Justin Trudeau en 2018.

Outre l'accord de Paris sur le climat et l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, Donald Trump annonce le désengagement des États-Unis de plusieurs organes ou programmes emblématiques : l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), et le Pacte mondial pour les réfugiés. Il annonce également le désengagement du financement du Fonds des Nations unies pour la population[518].

Donald Trump nomme son conseiller stratégique Steve Bannon au sein du National Security Council, l'organe de décision au cœur du pouvoir pour les questions de sécurité nationale et de politique étrangère[519]. Bannon, qui a dirigé le site Breitbart News, est notamment réputé être un suprématiste blanc[520].

Fin , il effectue sa première tournée diplomatique. Après des étapes en Arabie saoudite et en Israël, il assiste au sommet de l'OTAN puis à celui du G7, où son style et ses déclarations occasionnent des tensions avec les autres dirigeants. La réunion du G7 s'achève sans qu'aucune position commune sur le réchauffement climatique ait pu être trouvée[521].

Le , il s'exprime à la tribune de l'ONU pour exposer sa vision des relations internationales. Dans un discours d'une virulence inhabituelle pour les lieux, parsemé d'expressions imagées[522], il revient notamment sur la crise avec le régime de Pyongyang, en se disant prêt à « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d'attaque. Il dénonce également la « dictature socialiste » vénézuélienne et déclare que l'accord sur le nucléaire iranien est « un des pires auquel les États-Unis aient jamais participé ». Outre cette diatribe contre les « États voyous », il souligne que la contribution américaine à l'ONU représente pour les États-Unis un « fardeau financier injuste » et appelle à une réforme de l'institution[523].

Le , le Washington Post rapporte que la veille, lors d'une réunion à la Maison-Blanche consacrée à la protection des immigrés provenant d'Haïti, du Salvador et de plusieurs nations africaines, Donald Trump se serait interrogé, en présence de plusieurs sénateurs, sur l'intérêt d'accueillir aux États-Unis autant de gens venus « de ces pays de merde (shithole countries)[c] », ajoutant que les États-Unis devraient plutôt faire venir davantage d'immigrés de pays comme la Norvège. Lors de cette discussion, il aurait en outre rejeté l'éventualité d'un accord sur la protection des immigrés haïtiens, déclarant : « Pourquoi a-t-on besoin de plus d'Haïtiens ? Virez-les »[524]. Le jour même de la publication de l'article du Washington Post, les ambassadeurs du groupe africain aux Nations unies publient un communiqué condamnant les propos attribués à Donald Trump et réclamant des « rétractations » et des « excuses » de la part de ce dernier[525]. Les propos rapportés ne sont tout d'abord pas démentis par la Maison-Blanche. Puis le président américain, sans démentir le fond de ses propos, affirme le lendemain dans un tweet ne pas avoir utilisé « ce langage ». Les termes prêtés à Trump déclenchent un tollé et une vague d'indignation au niveau mondial : le président américain est accusé non seulement de grossièreté, mais aussi de racisme[526],[527],[528].

Arabie saoudite

Donald Trump en mai 2017, en compagnie du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du roi Salman d'Arabie saoudite.

En Arabie saoudite, première étape en de sa tournée diplomatique, il prend des positions à rebours de celles de son prédécesseur, en s'alignant sur la vision saoudienne de la région et en dénonçant le rôle de l'Iran[529]. Il se rend ensuite en Israël où il affirme sa foi en l'alliance israélo-américaine, sans proposer de solution précise pour le conflit israélo-palestinien[530]. Alors qu'il s'était engagé durant sa campagne à le réaliser dès le tout début de son mandat, il reporte le transfert de l'ambassade des États-Unis de Tel Aviv-Jaffa à Jérusalem, réclamé aussi bien par la droite israélienne au pouvoir qu'au sein des conservateurs américains, contre lequel les pays arabes mènent une campagne de lobbying[531].

Conflit israélo-palestinien

Le , revendiquant une nouvelle approche sur le conflit israélo-palestinien, il reconnaît officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël et donne l'instruction d'y déplacer l'ambassade américaine[532]. Sa décision est saluée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui déclare que l'annonce de Trump marque un « jour historique »[533]. Le Hamas appelle les pays arabes et musulmans à expulser les ambassadeurs américains de leurs territoires[534].

Russie

Donald Trump préconise dès une meilleure entente avec la Russie, notamment dans le cadre de la lutte contre l'organisation État islamique[535]. Les relations americano-russes sont cependant parcourues de périodes de tension, notamment dans le contexte de la guerre en Syrie. En , Trump écrit dans un tweet que les relations des États-Unis avec la Russie sont « pires aujourd'hui qu'elles ne l'ont jamais été, y compris pendant la Guerre froide », et préconise une meilleure entente entre les deux pays[536].

Vladimir Poutine remettant à Donald Trump le ballon officiel de la coupe du monde de football 2018 lors du sommet d’Helsinki.

Le , il rencontre le président russe Vladimir Poutine lors d’un sommet entre la Russie et les États-Unis à Helsinki. Peu avant, il déplore à nouveau sur Twitter la détérioration des relations russo-américaines et en rejette en partie la faute sur le procureur Robert Mueller, qui vient d'inculper douze membres du renseignement russe dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle américaine[537]. Interrogé par les journalistes à Helsinki sur cette affaire, il désavoue ses propres services secrets en déclarant qu'il ne voit pas pourquoi la Russie l'aurait fait. Devant le tollé suscité par sa déclaration, il affirme que sa langue avait fourché et qu'il ne voyait pas de raison « pour que la Russie ne l'ait pas fait »[538],[539].

Iran

Le , il concrétise sa promesse électorale aux élections présidentielles américaine de 2016, par le retrait américain de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien (dont l'acronyme anglais est JCPoA). Cette décision est vivement critiquée par les pays signataires de l'accord, mais approuvée par les pays du Moyen-Orient alliés des États-Unis. Le , Mike Pompeo, le secrétaire d'État américain, pose douze conditions pour tout nouvel accord avec l'Iran et promet en cas de refus les « sanctions les plus dures de l'Histoire ».

Le , après une attaque attribuée à des milices pro-Iran sur l'ambassade américaine en Irak le , Donald Trump autorise une attaque visant le général iranien Qassem Soleimani et le tuant.

Corée du Nord

Rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un le 12 juin 2018 à Singapour.

En vue de faire pression sur le régime nord-coréen, en réponse aux essais d'armes nucléaires et à l'usage d'armes balistiques, il annonce en l'envoi d'une « armada » vers la péninsule coréenne. La Corée du Nord se dit alors « prête à la guerre » et à répondre « à toute attaque nucléaire par le nucléaire »[540]. Trump renonce finalement à envoyer un groupe aéronaval en Corée du Nord, constitué du porte-avions USS Carl Vinson et de son escadre[541].

Début , plusieurs escalades verbales dans les relations américano-nord-coréennes font craindre un conflit nucléaire. Cependant, à la surprise générale, le dirigeant nord-coréen propose au président américain une rencontre où seraient notamment négociés les différends liés au nucléaire. Donald Trump accepte l'invitation[542]. La rencontre est prévue pour le à Singapour[543], mais elle est annulée par Trump en en raison du retour de la rhétorique belliqueuse de la Corée du Nord et du rejet par le gouvernement nord-coréen des demandes de dénucléarisation formulées par l'administration américaine[544]. Quelques jours plus tard, à la suite d'une déclaration de conciliation de la Corée du Nord, la rencontre est maintenue comme prévu[545]. Cette rencontre est saluée par la communauté internationale[546].

Donald Trump continue par la suite à échanger avec Kim Jong-un. Le , il pénètre à Panmunjeom aux côtés du dirigeant nord-coréen. Il s'agit d'une première historique, aucun président américain n'étant jusqu'ici entré en Corée du Nord. Les deux dirigeants réaffirment à cette occasion leur volonté de relancer le processus de dénucléarisation du pays[547].

Mexique

En pleine tension diplomatique entre les États-Unis et le Mexique, il dénonce sur Twitter le déficit commercial américain avec le pays voisin et le refus du gouvernement mexicain de payer le mur de séparation entre les deux pays, suscitant l'annulation de sa rencontre avec le président Peña Nieto[548],[549].

Le , il signe un décret donnant le coup d'envoi de la construction du mur à la frontière mexicaine qu'il avait promis pendant sa campagne.

Syrie

Le , à la suite de l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, commis par l'armée syrienne, il fait bombarder la base aérienne d'Al-Chaayrate. Mi-, il provoque une polémique en révélant, lors d'une rencontre à la Maison-Blanche avec le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, des informations jugées confidentielles sur les opérations menées par un « pays allié » contre l'organisation État islamique[550]. Le , le New York Times révèle qu'il s'agissait d'une opération de « hackers israéliens ayant pénétré une petite cellule de terroristes de Daesh en Syrie. C'est grâce à cette infiltration et au partage des informations récoltées que les services de renseignement américains ont appris que le groupe terroriste travaillait à la fabrication d'explosifs capables de tromper les scanners à rayons X des aéroports en les faisant ressembler exactement à des batteries pour ordinateurs portables[551]. En , le département de la Sécurité intérieure des États-Unis avait annoncé l'interdiction d'embarquer en cabine des appareils électroniques pour les voyageurs à destination des États-Unis en provenance d'aéroports en Arabie saoudite, en Égypte, aux Émirats arabes unis, en Jordanie, au Koweït, au Maroc, au Qatar et en Turquie[552].

Le , il crée la surprise — y compris au sein de sa propre administration — en annonçant le retrait de Syrie des troupes américaines. Il justifie cette décision par le fait que l'État islamique a été « vaincu », ce qui rend à ses yeux inutile une présence militaire des États-Unis. Ce retrait américain aurait notamment pour conséquence d'abandonner les forces locales à dominante kurde, soutenues par les Occidentaux, mais considérées comme des ennemis par la Turquie, et jouerait également en faveur du régime de Bachar el-Assad[553],[554]. Le secrétaire à la Défense, James Mattis, en désaccord avec cette décision, présente sa démission le lendemain[555].

Le , il annonce dans une allocution télévisée la mort du chef de l'État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d'une opération militaire menée par des forces spéciales américaines en Syrie : fuyant les militaires, celui-ci est mort en déclenchant sa ceinture d'explosifs, tuant également trois de ses enfants[556]. Ces conditions font dire à Donald Trump que « cette brute a passé ses dernières heures dans la panique, la peur et la terreur, terrifié par la force américaine qui s’abattait sur lui », qu'« il est mort comme un chien, comme un lâche » et que « le monde est désormais un endroit plus sûr »[557].

Controverses

Accusations de conflits d'intérêts

L'analyse des déclarations d'actifs de Donald Trump publiée en novembre 2016 par le Washington Post révèle qu'au moins 111 entreprises appartenant à Trump ont fait des affaires dans dix-huit pays et territoires à travers l'Amérique du Sud, l'Asie et le Moyen-Orient, certaines dans des pays avec lesquels les États-Unis entretiennent des relations financières ou diplomatiques délicates, comme l'Arabie saoudite, la Turquie, les Émirats arabes unis, la Chine, Israël, l'Azerbaïdjan, l'Indonésie ou le Panama.

En dépit du risque important de voir ces liaisons d'affaires devenir autant de sources de conflits d'intérêts, Trump annonce son refus de vendre ses actifs ou de les confier à un gestionnaire indépendant avant d'entrer à la Maison-Blanche, contrairement à la tradition suivie par la plupart des derniers présidents américains, de Reagan à Bush, préférant s'engager à laisser la gestion de ses entreprises à ses enfants et à des cadres[558].

Cette situation inédite place le conglomérat de Trump dans une position sans précédent dans l'histoire présidentielle américaine, à la fois comme possible voie d'accès pour des intermédiaires en quête des faveurs de la présidence, et comme cible potentielle d'attaques ou de menaces à l'étranger. Pourtant, Donald Trump reconnaît lui-même comme « un petit conflit d'intérêts » le contrat de 10 millions de dollars conclu en 2014 avec le consortium turc Doğan Holding, devenu depuis un influent soutien du régime répressif d'Ankara. Les conseillers en éthique voient davantage ce contrat comme une source de revenus personnelle qui pourrait exposer Trump à des influences étrangères et faire pencher ses prises de décisions en tant que chef de l'exécutif.

D'autre part, de nombreux projets et biens immobiliers de Trump sont soutenus par des prêts consentis par de grandes banques étrangères, certaines allemandes ou chinoises comme la Bank of China, que Trump a pourtant régulièrement critiquée. Ainsi la Deutsche Bank, qui se trouve être le plus important créancier de Trump, est par ailleurs en cours de négociation pour le règlement éventuel de plusieurs milliards de dollars dans le cadre des abus liés à la crise des subprimes. La négociation de cette sanction est conduite avec le ministère de la Justice, lequel sera dirigé prochainement par des responsables nommés par Donald Trump.

La question des avoirs de Trump à l'étranger reste toujours en suspens, celui-ci ayant refusé d'autoriser l'audit financier de ses investissements ainsi que de fournir certains documents tels que sa déclaration de revenus, qui permettraient une meilleure connaissance de ses comptes à l'étranger[559],[560].

Le , Trump annonce son intention de dissoudre sa fondation pour « éviter ne serait-ce que l'apparence d'un conflit d'intérêts ». Cette annonce n'a pourtant quasiment aucune portée, sa fondation étant déjà de fait inactive par ordre de la justice américaine. D'autre part, une telle décision ne changerait rien aux liens capitalistiques de Trump avec les centaines de sociétés réunies dans son conglomérat, « opaque et non coté »[561].

Le , Donald Trump annonce les mesures destinées à empêcher d'éventuels conflits d'intérêts, notamment celle de placer la Trump Organization sous le contrôle d'un trust dirigé par deux de ses fils. Walter Shaub, directeur du Bureau pour l'éthique gouvernementale aux États-Unis (U.S. Office of Government Ethics), détaille longuement ce plan lors d'une conférence[562], le jugeant « totalement insuffisant » et déclarant qu'il « ne remplit pas les normes suivies par les personnes qu'il a nommées à son gouvernement, ni par chaque président depuis quatre décennies »[563]. Walter Shaub rappelle les recommandations faites à Donald Trump par le bureau : « Il doit céder ses parts. Rien d'autre ne permettra de résoudre ces conflits »[564].

Le , le Bureau des marques déposées de l'Administration d'État pour le commerce et l'industrie chinois donne son accord préalable à l'enregistrement de 38 marques déposées liées à Donald Trump, protégeant ainsi les droits de propriété intellectuelle du président américain et de sa famille en Chine. À l'instar du sénateur Ben Cardin, membre de la commission des affaires étrangères du Sénat, de nombreux sénateurs démocrates et des juristes estiment que l'accord de la Chine sur la « marque Trump » peut être considéré comme une forme d'avantage accordé par un gouvernement étranger, ce que la Constitution américaine interdit à un président en exercice[565]. En réponse à cette accusation de conflit d'intérêts, le responsable juridique de la Trump Organization déclare que le groupe cherchait à protéger ses droits en Chine depuis une dizaine d'années déjà. Pour autant, la demande d'enregistrement de ces marques commerciales a été déposée en avril 2016 par les avocats de Donald Trump, pour la plupart au nom de « Donald J. Trump »[566].

Le , les procureurs généraux du Maryland et du District de Columbia déposent plainte contre le président Trump, considérant qu'il est au centre d'une « violation sans précédent de la Constitution »[567]. Une plainte similaire avait été déposée le précédent par l'association Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (en)[568].

Le , 196 sénateurs et représentants démocrates au Congrès déposent une plainte basée sur l'article premier, section 9, clause 8 de la Constitution des États-Unis, dite clause des émoluments étrangers ou clause des titres nobiliaires. Cette clause interdit à toute personne occupant une fonction publique d'« accepter cadeau, émoluments, fonction ou titre de quelque sorte que ce soit d'un roi, prince, ou d'un État étranger » sans l'accord du Congrès. Dans leur plainte, ces élus rappellent que cette clause « a été adoptée pour s'assurer que les dirigeants de notre nation ne seraient pas corrompus par une influence étrangère ou qu'ils ne placeraient pas leurs intérêts financiers particuliers devant l'intérêt national », et que l'absence de coupure nette entre Trump et ses entreprises place celui-ci dans une situation de conflit d'intérêts permanent[569].

Le , un tribunal fédéral du Maryland déclare recevable la plainte déposée en juin 2017 par les procureurs généraux du Maryland et du District de Columbia. Dans sa décision, le juge fédéral indique que « les plaignants ont allégué de manière suffisante que le président viole les clauses sur les émoluments étrangers et nationaux de la Constitution en raison de son implication et la réception de profits de l’hôtel Trump International et ses dépendances à Washington, ainsi que les opérations de l’Organisation Trump dans cette affaire ». Il évoque notamment « un préjudice réel, clairement lié aux actions du président, et un préjudice qui peut être réparé par la cour ». L'instruction de cette plainte pourrait être le début d'un long combat judiciaire, les collectivités démocrates comptant exiger les déclarations fiscales de Donald Trump, qu'il a toujours refusé de rendre publiques[570].

Liaisons alléguées

Stormy Daniels en 2015.

Le , le Wall Street Journal affirme que l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels aurait perçu 130 000 dollars juste avant l'élection présidentielle, en échange de son silence concernant une relation sexuelle qu'elle aurait eue avec Donald Trump en 2006, alors que son épouse Melania était enceinte de leur fils Barron. Le , l'avocat personnel du président affirme que la somme a bien été versée[571]. Début , l'actrice pornographique porte plainte pour faire invalider la clause de confidentialité liée au versement des 130 000 dollars[572]. Les avocats de Trump annoncent à leur tour qu'ils réclameront 20 millions de dollars à Stormy Daniels pour violation de l'accord[573].

Le , l'ancienne playmate Karen McDougal porte plainte à son tour pour faire invalider une clause de confidentialité concernant la liaison qu'elle aurait eue avec Donald Trump. L'actrice et mannequin dit avoir perçu 150 000 dollars, dont la moitié aurait été versée à son avocat en accord avec Trump[574]. Le , Stormy Daniels accorde à CBS un entretien dans lequel elle raconte en détail sa relation avec Donald Trump, qui lui aurait fait à l'époque miroiter une participation à The Celebrity Apprentice. Elle affirme en outre que l'entourage de Trump l'a menacée pour la dissuader de parler[575],[576]. En , elle publie un livre racontant sa version de l'histoire[577]. Donald Trump, de son côté, dément catégoriquement avoir eu une liaison avec l'actrice[578].

Le , Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump, est condamné à trois ans de prison ferme pour avoir, pendant la campagne présidentielle de son client, acheté le silence de Stormy Daniels et de Karen McDougal en versant 130 000 dollars à la première et 150 000 dollars à la seconde[579].

Rapport avec les médias

À partir des élections de 2016, The Washington Post, The New York Times ainsi que de nombreux commentateurs politiques établissent des parallèles entre l'ascension de Donald Trump et celle d'Adolf Hitler.

Ces critiques soulignent les similitudes des rhétoriques, slogans et méthodes politiques des deux hommes et notent les rapprochements entre les situations historiques, s'inquiétant publiquement du danger qui leur paraît menacer la démocratie américaine[580].

Dans une tribune du Monde, l'historien spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale Robert Paxton reconnaît que la tentation peut être forte de qualifier de « fasciste » le président nouvellement élu, du fait de sa personnalité autoritaire et des motifs typiquement fascistes qu'il reprend à son compte : « déploration du déclin national, imputé aux étrangers et aux minorités ; mépris des règles juridiques ; caution implicite de la violence à l’encontre des opposants ; rejet de tout ce qui est international, que ce soit le commerce, les institutions ou les traités en place ». Pour Paxton, toutefois, « un pouvoir exécutif sans contrainte ni contrôle est indicateur de dictature en général, plutôt que de fascisme en particulier ». Il estime que l'étiquette « fasciste » occulte le libertarisme économique et social favorable aux plus riches du régime de Trump, qu'il préfère qualifier de « ploutocratie »[581]. Dans Foreign Policy, l'historien et universitaire Eliah Bures rappelle que la plupart des présidents américains ont été qualifiés de fascistes depuis les années 1970, et estime que Donald Trump ne peut être classé dans ce courant[582].

Après son investiture, Donald Trump continue d'utiliser de façon régulière les réseaux sociaux, qui constituent selon lui un moyen de s'adresser directement aux citoyens sans passer par le biais[583] ou la prétendue censure des médias[584]. Le compte officiel Twitter de la Maison-Blanche et du président américain, @Potus, est administré par son directeur des communications adjoint Dan Scavino. Donald Trump continue néanmoins à communiquer avec son compte Twitter personnel, @RealDonaldTrump, beaucoup plus actif que le compte de la présidence. Il l'utilise de la même manière que pendant sa campagne, notamment pour critiquer les actions de ses opposants et des médias, ainsi que pour rappeler son agenda[585]. Très réactif sur Twitter, il s'y exprime « sans filtre » en employant souvent le registre de l'émotionnel, voire de l'invective[586],[587],[588],[589]. Les tweets peuvent également avoir une incidence diplomatique : Donald Trump a ainsi provoqué des réactions de la part des autorités chinoises en écrivant de manière très directe son opinion sur la politique commerciale et militaire de la Chine[590].

Donald Trump lors d'un entretien accordé à Fox News Channel ().

Entre et , le Centre Shorenstein (en) sur les médias et la politique de l'université Harvard examine ce que les journalistes de dix grands médias ont publié par écrit sur Donald Trump durant les cent premiers jours de sa présidence. De cette étude, il ressort que[591],[592] :

  • Trump domine la couverture médiatique. Il est le sujet de 41 % de toutes les nouvelles (trois fois plus que pour les précédents présidents américains).
  • Son aptitude à présider est mise en doute plus souvent en Europe qu'aux États-Unis.
  • La couverture journalistique crée un nouveau standard en matière de presse défavorable. Pas un seul media n'est plus positif que négatif.
  • Globalement, le ton est négatif dans 80 % des nouvelles (57 % négatif pour George W. Bush, 60 % pour Bill Clinton).
  • Le ton négatif s'élève à 93 % pour CNN et NBC, à 91 % pour CBS, à 87 % pour le New York Times, à 83 % pour le Washington Post, à 70 % pour The Wall Street Journal, à 52 % pour Fox News ; en Europe, le ton négatif atteint un record de 98 % pour ARD, de 84 % pour le Financial Times et de 74 % pour la BBC.
  • Les trois sujets les moins contestés par les journalistes sont l'économie (54 % de ton négatif), la menace terroriste (70 %) et les autres affaires de politique intérieure (72 %)[591].

Commentant cette étude, plusieurs médias rappellent qu'une tonalité négative ne signifie pas que le traitement de l'information soit biaisé[593],[594]. Commentant cette étude, le Washington Post souligne par ailleurs que « quand on fait des choses controversées — et les sondages montrent qu'une énorme quantité des choses que fait Trump le sont — on se retrouve critiqué par certaines personnes. Et quand on promet d'accomplir des choses extraordinaires et que les résultats contredisent vos promesses, il est difficile de couvrir cela comme une victoire »[595].

Pendant sa campagne et après son entrée en fonctions, Donald Trump entretient un rapport très conflictuel avec les médias de masse, qu'il accuse de partialité à son encontre. Il déclare avoir « une guerre en cours avec les médias » et va, dans ses tweets et ses diverses interventions, jusqu'à injurier les journalistes dans leur ensemble en les qualifiant d'« êtres humains les plus malhonnêtes du monde », de « menteurs », « imposteurs », « racailles », etc.[596]. Le , trois journalistes de CNN sont contraints à la démission pour avoir publié un article qui comportait des informations inexactes sur les liens entre un membre de l'entourage de Donald Trump et les milieux financiers russes. Le président réagit alors en dénonçant l'ensemble des « fake news » publiées sur son compte par divers grands médias américains[597]. Quelques jours plus tard, il retweete un montage vidéo qui le montre frappant à coups de poing un personnage portant le logo de CNN à la place de la tête. La violence des polémiques entre la Maison-Blanche et les médias atteint un niveau inédit, ce que Le Monde résume comme « une bataille de mots et d’invectives sans précédent ». Tout en réagissant régulièrement aux attaques de Trump, y compris par des scoops et des révélations, les médias américains en tirent également un profit économique : la couverture de la présidence Trump par les chaînes de télévision leur permet d'enregistrer des pics d'audience[596].

Durant l'année 2018, ses rapports continuent à se dégrader avec les grands médias américains qu'il qualifie régulièrement de « fake news », et de « véritables ennemis du peuple » en réaction aux vives critiques soulevées après sa rencontre avec Vladimir Poutine à Helsinki[598]. En de cette année, Arthur Gregg Sulzberger, directeur du New York Times, titre qui compte parmi les médias les plus violemment attaqués par Donald Trump[599], confirme avoir eu un entretien avec le président à la Maison-Blanche, à la demande de ce dernier. Au cours de ces échanges, A. G. Sulzberger dit avoir prévenu le président « que ce langage incendiaire contribuait à une augmentation des menaces contre les journalistes et allait inciter à la violence », et l'avoir « imploré de revenir sur ses attaques démesurées contre le journalisme, que je pense être dangereuses et nuisibles pour notre pays »[600]. Le suivant, plus de 350 journaux, sites et magazines américains locaux et nationaux, progressistes et conservateurs, publient des éditoriaux pour réaffirmer leur droit d'informer face aux attaques du président, et pour insister sur l'importance de l'indépendance des médias[601].

Selon un sondage universitaire réalisé début 2018 auprès de 170 historiens et politologues, il est classé pire président de l'histoire des États-Unis[602],[603],[604].

À l'image de sa campagne présidentielle, son mandat se caractérise par un grand nombre de mensonges et approximations, notamment sur son compte Twitter. Fin , en un peu plus de deux ans d'exercice, 10 111 déclarations inexactes sont relevées par le Washington Post[605], soit une moyenne de 12 « paroles fausses ou trompeuses » par jour. Après trois ans de mandat, le service de vérification des faits du même journal annonce plus de 16 200 informations « fausses ou erronés », avec une moyenne en hausse à 22 par jour en 2019[606].

De nombreux observateurs constatent que la présidence de Trump a profondément bouleversé et clivé le monde des médias[607].

« Russiagate »

Le « Russiagate » a assombri la première partie du mandat du président républicain sans faire émerger de preuves solides de collusion entre la Russie et Donald Trump[608].

Le , Donald Trump est contraint de forcer son conseiller à la sécurité nationale, Michael T. Flynn, à démissionner. Ce dernier est soupçonné d'avoir menti — notamment au vice-président Mike Pence — sur la nature de ses conversations téléphoniques de avec l'ambassadeur de Russie aux États-Unis[609], et d'être potentiellement vulnérable à un chantage russe[610]. Le , face aux critiques dont il fait l'objet à la suite de révélations de la presse sur ses contacts avec l'ambassadeur de Russie, Jeff Sessions, procureur général des États-Unis, annonce se récuser de toute enquête sur la supposée ingérence russe dans l'élection présidentielle. Un article du New York Times du indique qu'avant son élection à la Maison-Blanche, des membres de l'équipe de campagne de Trump, dont Paul Manafort, ont eu des contacts répétés avec de hauts responsables des services de renseignement russes. Selon le quotidien, les services de renseignement américains enquêteraient afin de déterminer si des membres de l'équipe de Donald Trump étaient de connivence avec les Russes pour influer sur le cours de l'élection[611].

Le , Donald Trump limoge le directeur du FBI James Comey, alors chargé de l'enquête sur les éventuelles collusions de son équipe de campagne avec la Russie. Le , lors d'une déposition devant la Commission judiciaire du Sénat, James Comey déclare « avoir fait l'objet de pressions » et affirme que le président l'a limogé afin de « modifier la façon dont l’enquête sur la Russie était conduite » sans en apporter de preuves. Les avocats de Donald Trump annoncent porter plainte contre Comey pour divulgation d'informations confidentielles et le président accuse Comey « d'avoir menti lors de son audition devant le Congrès ». Avant de témoigner à son tour, Jeff Sessions déclare n'avoir pas omis de déclarer une rencontre avec l'ambassadeur russe et dément les allégations de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, les qualifiant de « mensonge détestable et consternant ».

En , à l'issue de deux ans d'enquête, le procureur spécial Robert Mueller indique dans son rapport qu'il n'avait pas trouvé de preuves suffisantes pour mettre un individu de la campagne Trump en accusation pour conspiration, mais qu'il avait bien trouvé une dizaine de cas possibles d'obstructions de la justice[612].

En , l’enquête du procureur spécial John Durham jette de forts doutes sur les accusations de collusion entre Moscou et l'ex-président américain, notamment après l'arrestation et la mise en examen, le , d'Igor Danchenko, le principal informateur du « dossier Steele » à l’origine du Russiagate, inculpé de cinq chefs d'accusation de mensonge au FBI. Cet informateur est accusé d'avoir menti et d'avoir tenu ses informations d’un proche des Clinton, Charles Dolan, conseiller en relations publiques de plusieurs campagnes démocrates[613],[614],[615].

Le rapport de John Durham publié en met en avant les faiblesses de l'enquête du FBI concernant le Russiagate et constate que la police fédérale a « manqué d'objectivité » dans l'analyse des liens entre Moscou et la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016[608].

Conversation controversée avec Zelensky et première procédure de destitution

Donald Trump au lendemain de son acquittement par le Sénat, le .

En , Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, lance à son encontre une procédure d'impeachment (destitution) après qu'un lanceur d'alerte de la communauté du renseignement des États-Unis a révélé la teneur d'une conversation téléphonique au cours de laquelle le président américain demande au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de faire déclencher une enquête sur Hunter Biden, fils de Joe Biden, potentiel candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine de 2020.

La Chambre des représentants, dominée par les démocrates, le met en accusation pour « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès », ce qui fait de lui le troisième président américain à être inculpé, après Andrew Johnson et Bill Clinton. À majorité républicaine, le Sénat l'acquitte à l'issue d'un procès de deux semaines, le .

Élection présidentielle de 2020

Donald Trump tenant une réunion publique à Phoenix, le .

Annonce de candidature

Donald Trump annonce rapidement son intention de se présenter pour un second mandat et dévoile dès le slogan qu'il utilisera pour sa campagne : « Keep America great[616]! » (« Gardons sa grandeur à l'Amérique ! »), en résonance avec son slogan de 2016, « Make America Great Again ». Il nomme en outre un directeur de campagne, Brad Parscale, qui a déjà travaillé pour lui lors de la campagne de 2016[617]. Il confirme qu'il souhaite que Mike Pence accomplisse un second mandat comme vice-président[618].

Investiture républicaine

Il lance officiellement sa campagne présidentielle le , depuis Orlando, en Floride, aux côtés de Mike Pence et de Melania Trump[619]. Lors des primaires républicaines, il est concurrencé par Bill Weld et Joe Walsh[620]. Il remporte sans difficulté l'ensemble des scrutins organisés (récoltant plus de 90 % des voix) et obtient suffisamment de délégués pour être à nouveau investi comme candidat du Parti républicain dès le [621]. Il est investi candidat de son parti lors de la convention du [622].

Élection générale

Comme en 2016, les sondages le montrent largement devancé par son adversaire démocrate dans les intentions de vote au niveau national et dans la plupart des États-clés[623],[624].

La pandémie de Covid-19 le contraint à suspendre sa campagne pendant plusieurs semaines[625].

Donald Trump interrogé par Sinclair Broadcast Group (Maison-Blanche, ).

Lors du premier débat télévisé le à Cleveland, il fait preuve d'une grande agressivité envers son adversaire démocrate Joe Biden, au point que certains commentateurs américains qualifient la rencontre de « pire débat de l'histoire »[626]. Donald Trump demande au groupe de miliciens néo-fascistes Proud Boys de se « mettre en retrait et de se tenir prêt », ajoutant qu'« il faut que quelqu'un fasse quelque chose au sujet de ces antifas et de la gauche. Ce n’est pas un problème de l’aile droite. C’est la gauche »[627],[628]. Il menace également de contester devant la Cour suprême une éventuelle défaite[629].

Le , un mois avant l'élection présidentielle et quelques jours après une réunion qui provoqua un cluster, Donald Trump, alors âgé de 74 ans, annonce qu'il est atteint, ainsi que sa femme Melania, par le Covid-19 et se met dans la foulée en quarantaine à la Maison-Blanche, suspendant ainsi ses meetings prévus pour sa campagne. Le médecin personnel du président déclare alors que ce dernier présente seulement de « légers symptômes, mais garde le moral »[630]. Il reçoit alors un traitement expérimental d’anticorps de synthèse développé par la société Regeneron[631]. Donald Trump est admis à l'hôpital militaire Walter Reed dans la soirée du . Souffrant de « fièvre et de fatigue », le président devrait rester hospitalisé durant « quelques jours par précaution ». Le chef de cabinet de la Maison-Blanche précise que le président continuera à assumer ses fonctions depuis les appartements présidentiels de l'hôpital[632]. Si Donald Trump était empêché d'exercer ses fonctions, le vice-président Mike Pence le remplacerait temporairement au pouvoir durant son incapacité à gouverner[633]. Il regagne la Maison-Blanche après trois jours d’hospitalisation et défend une nouvelle fois sa gestion critiquée de la pandémie[634].

Guéri de la Covid-19, Donald Trump reprend immédiatement sa campagne et tient une série particulièrement importante de réunions publiques alors que la pandémie n’est pas terminée[635]. Une étude réalisée par l’université Stanford estime que l’ensemble de ces réunions ont entraîné plus de 30 000 infections à la Covid-19 et environ 700 morts[636].

Avant l’élection, Donald Trump et le Parti républicain mettent en garde contre le risque de fraudes en faveur de son adversaire en raison du recours historiquement important au vote par correspondance et par anticipation en raison de la pandémie de Covid-19[637].

Au soir du scrutin le , comme pronostiqué par le président sortant avant le vote[638] et alors que la plupart des sondages prédisent une victoire écrasante de Joe Biden, aucun candidat ne remporte suffisamment de grands électeurs pour être procalmé vainqueur. Il est tout de même annoncé dès le soir de l'élection que Donald Trump a remporté la Floride[639] et l'Ohio[640], États traditionnellement les plus disputés lors des dernières élections présidentielles. Cependant, le vote par correspondance et par anticipation ralentissent le processus de dépouillement dans les États où les résultats sont les plus serrés que sont l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin.

Quelques jours plus tard, le , les projections de différents médias (CNN[641], Fox News