Vicente Fox — Wikipédia

Vicente Fox
Illustration.
Portrait officiel de Vicente Fox, 2000.
Fonctions
Président des États-Unis mexicains

(6 ans)
Élection
Gouvernement Vicente Fox
Prédécesseur Ernesto Zedillo
Successeur Felipe Calderón
Gouverneur de l'État de Guanajuato

(4 ans, 1 mois et 15 jours)
Prédécesseur Carlos Medina Plascencia
Successeur Ramón Martín Huerta
Biographie
Date de naissance (82 ans)
Lieu de naissance Guanajuato (Mexique)
Nationalité mexicaine
Parti politique Parti action nationale
Père José Luis Fox Pont
Mère Mercedes Quesada Etxaide
Conjoint Lilian de la Concha (1972-1991)
Marta Sahagún (depuis 2001)
Enfants Ana Cristina, Paulina, Vicente et Rodrigo
Diplômé de Université Harvard
(Harvard Business School)
Religion Catholicisme romain

Signature de Vicente Fox

Vicente Fox
Présidents des États-Unis mexicains

Vicente Fox Quesada, né le à Mexico, est un dirigeant d'entreprise et homme d'État mexicain, président de la République du au .

Avant son entrée en politique, il travaille de 1965 à 1979 pour la branche mexicaine de la Coca-Cola Company, dont il est successivement directeur national des opérations, directeur marketing et président. Il dirige ensuite le groupe agroalimentaire détenu par sa famille.

Situation personnelle

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Naissance et famille

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Fils de José Luis Fox[1] Pont (1912-1995) et de Mercedes Quesada Etxaide (1919-2006), née à Saint-Sébastien dans le Pays basque espagnol, Vicente Fox Quesada est le deuxième d’une famille de neuf enfants. Il est marié à Marta Sahagún depuis 2001.

Études et parcours professionnel

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Après des études au Mexique et aux États-Unis, il entre en 1964 dans la filiale mexicaine de la compagnie Coca-Cola au poste de contrôleur des transports. Il devient en 1974 président de la compagnie pour le Mexique[2]. Il est ensuite Conseiller de la Chambre de Commerce des États-Unis mexicains, puis directeur du groupe Fox[3].

Carrière politique

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Gouverneur de Guanajuato

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Il rejoint en 1980 le Parti action nationale (PAN). En 1988, il est élu député fédéral du troisième district de l'État de Guanajuato. En 1995, il devient gouverneur de l'État de Guanajuato[4].

Élection présidentielle de 2000

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Le , lors des élections fédérales, celui que l'on appelle le plus souvent Vicente Fox ou simplement « Fox » est élu président du Mexique[5] pour six ans avec 44 % des voix. Il devance Francisco Labastida, le candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui obtient 34 % des voix et celui du Parti de la révolution démocratique (PRD), Cuauhtémoc Cárdenas, qui recueille 16 % des suffrages. Il succède ainsi à Ernesto Zedillo et met fin à une longue période de 71 ans pendant laquelle le PRI occupa sans interruption la présidence.

Président du Mexique

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Vicente Fox a beaucoup de mal à mettre en œuvre ses réformes économiques, le Congrès étant dominé par une coalition formée du PRD et du PRI.

Sa politique contre la corruption eut des résultats ambivalents. Il s'attaque aux réseaux de financements occultes du PRI, poussant à l'incarcération de cadres de Pemex, mais les contrats frauduleux du groupe pétrolier s’accumulent durant son mandat[6]. Par ailleurs, l’association Amigos de Fox, constituée pour soutenir sa candidature présidentielle, est également accusée d'avoir eu recours à des réseaux de financements occultes[7]. L’Agence fédérale d'investigation, parfois considérée comme le FBI mexicain, fait aussi l'objet de fréquentes controverses durant le mandat présidentiel de Vicente Fox, plusieurs de ses cadres étant soupçonnés de corruption et de complicité avec le narcotrafic[8]. Son directeur, Genaro García Luna, sera arrêté en 2019, accusé d'avoir reçu des millions de dollars en pots-de-vin pour protéger le cartel de Sinaloa.

Proche du président américain George W. Bush, il soutient en 2002 l’établissement de l'US Northern Command, un commandement militaire chargé de superviser la partie septentrionale du continent[9]. En , Fox rappelle son ambassadeur au Venezuela après avoir été traité de « toutou de l’Empire » par Hugo Chávez, qui critiquait alors son soutien à l'Accord de libre-échange des Amériques proposé par les États-Unis[10].

Il fait l'objet de critiques en pour avoir déclaré que les migrants mexicains aux États-Unis étaient contraints de faire le travail dont « même les Noirs ne veulent pas ». L'homme politique afro-américain Jesse Jackson dénonce des propos à connotations racistes et demande à Vicente Fox de s'excuser[11].

Le , le président mexicain s'effondre lors d'une cérémonie d'adieu célébrée dans son ranch de Guanajuato, à cinq jours de la fin de son mandat. Âgé de 64 ans, il est évacué par ambulance vers un hôpital où il suit des examens médicaux. Il regagne ensuite la cérémonie, qui s'est poursuivie normalement. La veille, il avait été victime d'une chute et s'était fait mal au dos (il avait été opéré du dos en 2003)[12].

Après la présidence

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En 2012, l'accroissement présumé de son patrimoine fait peser sur lui des soupçons d'enrichissement illégal[13].

Il est exclu du Parti action nationale en 2013[14].

Vicente Fox à la conférence internationale de Students for Liberty à Washington en 2015.

Il appelle les Argentins à voter pour Javier Milei à l'élection présidentielle de 2023[15].

Il tient des propos considérés comme antisémites et xénophobes à l'occasion de la campagne présidentielle mexicaine de 2024, traitant Claudia Sheinbaum de « juive bulgare » et Marcelo Ebrard de « snob français », en raison de leurs origines familiales respectives. Il affirme que « le seul Mexicain est Xóchitl ! », évoquant par là son favori à la présidentielle, Xóchitl Gálvez[16]. Il appelle par ailleurs cette dernière à « mettre fin aux programmes sociaux » au Mexique si elle était élue à la présidence, qualifiant les bénéficiaires de ces aides sociales de « branleurs » et qu'il fallait qu'ils « se mettent à bosser ! »[17]

Décorations

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Notes et références

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  1. Issu du côté paternel d'une famille allemande émigrée aux États-Unis au milieu du XIXe siècle et dont le nom est « Fuchs », plus tard anglicisé en « Fox ».
  2. Gaines 2003, p. 19
  3. Gaines 2003, p. 20
  4. Gaines 2003, p. 24-25
  5. Gaines 2003, p. 6
  6. (es-MX) « Con Fox y Calderón, Pemex fue presa de la corrupción: Reuters - Proceso », Proceso,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (es) « Financiamiento político ilegal Pemexgate y Amigos de Fox », Nexos,‎ (lire en ligne)
  8. Jean-François Boyer, « Affaire Cassez, les raisons profondes du raidissement mexicain », sur Le Monde diplomatique,
  9. Luis Alberto Reygada, « Mexico secoue la tutelle américaine », sur Le Monde diplomatique,
  10. « Hugo Chavez traite Vicente Fox de », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  11. « Mexican leader criticized for comment on blacks », sur CNN.com,
  12. (en) The black and brown job picture - Los Angeles Times, 19 avril 2006. La citation de Vicente Fox date de 2005.
  13. (es) « Investigan a Fox por enriquecimiento ilícito | Red Política - El Universal »
  14. (es) México, « PAN da carpetazo a expulsión de Fox », El Universal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « El Nobel Vargas Llosa y los expresidentes Rajoy, Duque y Piñera piden el voto para el ultraderechista Milei en Argentina », El Pais,‎ (lire en ligne)
  16. Gabe Friedman, « L’ex-président mexicain traite une rivale juive de « juive bulgare » », timesofisrael,‎ (lire en ligne)
  17. Diego Calmard, « Reportage. Présidentielle : dans un Mexique moins pauvre, la gauche portée par sa politique sociale », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  18. « Point de presse de MM. Jacques Chirac, Président de la République, et Vicente Fox Quesada, président du Mexique, sur les relations bilatérales franco-mexicaines, Palais de l'Élysée le 15 novembre 2002. », sur Élysée (consulté le ).

Bibliographie

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  • (en) Ann Gaines, Vicente Fox : The Road to the Mexican Presidency, Child's World, , 40 p. (ISBN 9781567661774)

Liens externes

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