Chapelle du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch de Nice — Wikipédia

Chapelle du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch
Présentation
Partie de
Cathédrale Saint-Nicolas et chapelle du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Destination initiale
chapelle
Destination actuelle
chapelle
Architecte
Construction
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Carte

La chapelle du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch est une chapelle orthodoxe située à Nice, en France[1].

Localisation

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La chapelle est située dans le département français des Alpes-Maritimes, sur la commune de Nice, à côté de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas.

Les Russes à Nice

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La première mention d'un Russe dans le comté de Nice remonte à 1770. Le prince Alexeï Orlov, commandant de la flotte russe se dirigeant vers les eaux turques, fait une escale dans la rade de Villefranche. Le même Orlov est de retour à Nice en 1781 pour soigner la santé de son épouse.

Dès cette première mention s'est marquée les deux causes de la présence des Russes dans le comté de Nice jusqu'en 1914 : l'utilisation de la rade de Villefranche par la marine russe et un lieu de villégiature agréable et propice à la santé.

Les guerres de la Révolution et de l'Empire arrêtent toutes les visites à Nice ainsi que les troubles dus aux décabristes. On note que le grand-duc Michel loge à l'hôtel d'York en 1837 et que Nicolas Gogol arrive à Nice, le .

Pour s'assurer l'appui de Napoléon III sur la question italienne, Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne, décide de faire participer le royaume sarde à la coalition qui fait la guerre de Crimée contre la Russie. Le traité de Paris interdit à la flotte russe de la mer Noire de franchir le détroit des Dardanelles lui interdisant d'entrer en Méditerranée. Pour détourner cette interdiction et permettre à la flotte russe basée à Kronstadt de naviguer en Méditerranée il lui fallait une base de ravitaillement. Un accord pour l'utilisation par la flotte russe des installations de Villefranche[2] est passé entre le tsar et le roi de Sardaigne à partir du printemps 1857 malgré les protestations de l'Angleterre. Cette installation militaire va profiter à la connaissance de Nice par l'aristocratie russe. L'annexion du comté de Nice par la France, en 1860, n'a pas modifié ces accords d'utilisation des installations de Villefranche par la flotte russe jusqu'à la Révolution d'Octobre.

L'accord entre le tsar et le roi de Sardaigne a été préparé par la visite à Nice de l'impératrice Alexandra Féodorovna, veuve du tsar Nicolas Ier. Elle arrive dans la rade de Villefranche, le à bord de la frégate «Carlo Alberto». Le , la corvette russe «Olaff» mouille à Villefranche avec les servants de la chapelle impériale. Elle loge dans la villa Avigdor située à l'extrémité ouest du "chemin des Anglais" qui n'est pas encore la promenade du même nom, à côté de la villa Furtado-Heine. Le roi Victor-Emmanuel II lui rend visite le . En février, elle s'installe dans la villa De Orestis où elle reçoit une délégation de la colonie russe et accepte de donner son patronage au comité pour la construction de l'église russe. Elle quitte Nice le [3].

Sa belle-sœur, Hélène Pavlovna, qui l'accompagne habite à la villa Bermond. Elle revient en mai de l'année suivante villa Bermond et passe une partie de ses journées à la baignade en mer. L'impératrice douairière revient à Nice en , malade et très affaiblie, et s'établit villa De Orestis puis chez sa belle-sœur. La présence de la famille impériale russe à Nice va attirer de nombreux russes.

Visite du tsar Alexandre II et mort du tsarévitch

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Gravure de la villa Peillon, vers 1870

Pour discuter d'un rapprochement entre la France et la Russie, le tsar Alexandre II arrive à Villefranche, le avec son épouse Maria Alexandrovna. Le tsar et Napoléon III qui, pour l'occasion, a utilisé le nouveau tronçon de ligne de chemin de fer qui venait de s'ouvrir jusqu'à Nice, se rencontrent à la villa Peillon de Nice, le .

Le tsarévitch Nicolas Alexandrovitch, déjà malade, arrive à Nice pour retrouver ses parents le . Puis il part faire un voyage en Italie à la fin du mois, mais sa maladie se développe, l'obligeant à revenir à Nice où séjourne la famille impériale russe. Les médecins finirent par admettre qu'il était atteint de tuberculose osseuse touchant les vertèbres et méningite. L'infection se propage aux méninges, causant une méningite dont il décèdera le à la villa Bermond.

Construction de la chapelle du tsarévitch

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Le tsar Alexandre II décide de construire un monument commémoratif à l'endroit où est mort son fils aîné. Il achète la propriété Bermond.

Mécontent des projets qui lui sont proposés, Alexandre II demande à David Ivanovitch Grimm, professeur à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Petersbourg, de faire les plans de la chapelle en s'inspirant de l'église qu'il venait de construire à Kherson[4].

La maison Bermond est démolie pour construire la chapelle à l'emplacement de la chambre du tsarévitch.

La première pierre de la chapelle est posée le . L'inauguration de la chapelle a lieu le en présence du nouveau tsarévitch, Alexandre.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques le [1].

Notes et références

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  1. a et b « Cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas et chapelle du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch », notice no PA00080780, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Roy Ellis, La base russe de Villefranche, p. 67-83, Nice Historique, année 1964, no 90 Texte
  3. Emmanuel Fricero, Les Russes à Nice au siècle passé, p. 55-83, Nice Historique, année 1952, no 116 Texte
  4. Nice Rendez-vous : Véronique Thuin, Tsarevitch (chapelle du)

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Bibliographie

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  • Luc Svetchine, Pierre-Antoine Gatier, Alexis Obolensky, et Hervé Hôte, Les Églises russes de Nice, Arles, France, Éditions Honoré Clair, , 160 p. (ISBN 978-2-918371-01-4)
  • Charles Bilas, Luc Svetchine, La Cathédrale Saint-Nicolas de Nice, étude historique et architecturale, p. 59-91, Nice-Historique, année 2003, no 342 Texte
  • Luc Thévenon, Églises russes de la Riviéra, Serre éditeur, Nice, 2009 (ISBN 9782864105220) ; p. 48

Articles connexes

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Liens externes

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