Charézier — Wikipédia
Charézier | |||||
Mairie, chapelle et fontaine. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Jura | ||||
Arrondissement | Lons-le-Saunier | ||||
Intercommunalité | Terre d'Émeraude Communauté | ||||
Maire Mandat | Stéphane Bellat 2020-2026 | ||||
Code postal | 39130 | ||||
Code commune | 39109 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale | 172 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 19 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 36′ 41″ nord, 5° 43′ 41″ est | ||||
Altitude | Min. 434 m Max. 609 m | ||||
Superficie | 9,26 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Lons-le-Saunier (commune de la couronne) | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : Jura Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté | |||||
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Charézier est une commune française située dans le département du Jura, dans la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté.
Géographie
[modifier | modifier le code]Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 538 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cogna », sur la commune de Cogna à 4 km à vol d'oiseau[3], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 557,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Charézier est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lons-le-Saunier, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 139 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,5 %), prairies (29,2 %), terres arables (26,2 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), eaux continentales[Note 3] (1,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Histoire
[modifier | modifier le code]Le mont Saint-Sorlin
[modifier | modifier le code]Le mont Saint-Sorlin est une butte-témoin qui domine la rivière d’Ain de 150 mètres dans son cours moyen entre Chatillon et Blye. Placé sur la rive gauche, à l'est de la rivière, il se trouve aujourd’hui sur le territoire du hameau de Lieffenans, commune de Charézier, dans le département du Jura.
Il culmine à 580 m et son sommet a été occupé depuis au moins l’époque romaine : on peut penser qu’une garnison était installée dans le secteur pour contrôler la vallée de l’Ain et la route entre les sanctuaires celtiques et gallo-romains du lac d’Antre près de Villards-d'Héria et Champagnole (Saint-Germain-en-Montagne et Mont Rivel) et au-delà vers Salins. On suppute aussi la présence d’un temple dédié au dieu Saturne sur le sommet de la colline qui aurait été christianisé par un édifice consacré à saint Saturnin tandis qu’une bourgade s’installait sur le flanc est[13].
Le site religieux de Saint-Sorlin
[modifier | modifier le code]Vers l’an 600 des moines venus de l’abbaye de Saint-Oyan (abbaye de Saint-Claude) fondèrent sur la partie sud du sommet une église dédiée à saint Saturnin, évêque de Toulouse et martyr, sans doute choisi pour effacer le souvenir du temple romain dédié à Saturne, tandis qu’un important village fortifié nommé Saint-Sorlin, déformation locale de saint Saturnin, se développait sur le versant oriental : il devint le centre de la grande paroisse de Saint-Sorlin (elle englobait par exemple Doucier ou Marigny[14]) qui payait une partie de dîme à l’abbaye de Saint-Claude.
Le village fut ravagé en 1361 par une des Grandes Compagnies composée des mercenaires de la guerre de Cent Ansdémobilisés qui, sous la conduite de Jacques Huet, parcourait les bords de l’Ain, pillant et semant la désolation aux environs de Lons-le-Saunier et de Clairvaux. Le château résista mais les habitants quittèrent Saint-Sorlin pour les villages environnants : la grande église du sommet – sans doute transformée au XVe siècle - fut cependant conservée comme lieu de culte jusqu’en 1686, alors qu'elle menaçait de tomber en ruines. Désaffectée, elle s’écroula ; seul le chœur demeura mais en piteux état. Celui-ci fut transformé en une sorte de chapelle et il retrouva un rôle au moment de la Révolution où les lieux servirent de refuge à des prêtres réfractaires pendant quelques années. Le bâtiment à l’abandon fut finalement réhabilité par une ermite en 1834.
En effet, Joseph-Elie Simonin, originaire de Lieffenans, y installa alors six cellules monacales à l’arrière du bâtiment du chœur qu’il releva de ses ruines et qu’il transforma en chapelle en édifiant un clocher-porche. Il le décora de statues évoquant le martyre de saint Sorlin (saint Saturnin ou saint Sernin) : la tête est représentée au fronton et les deux mains encadrent le porche alors que sur le seuil figurent les pieds entourés par la queue d’un bœuf. Saturnin qui refusait de sacrifier un taureau aux dieux romains fut - dit-on - attaché à la queue de l’animal qui fit périr l’évêque en le traînant dans la campagne en l’an 250.
L’ermite vécut là-haut de 1834 à 1837 avec sa femme et quelques compagnons puis de nouveau de 1848 à 1852 quand, deux ans après la mort de sa femme, il rejoignit la congrégation des missionnaires du Saint-Esprit près d’Amiens puis dans le Puy-de-Dôme où il mourut en 1856. Ses restes reposent à Saint-Sorlin depuis 1987.
Un incendie détruisit les cellules de l’ermitage en 1885 et celui-ci redevint un lieu de pèlerinage et aussi un site touristique accessible par un chemin piétonnier d’environ un kilomètre.
- Ermitage de Saint-Sorlin - vue arrière : c'est là qu'étaient situées les cellules de l'ermitage installé au XIXe siècle
- Ermitage de Saint-Sorlin - sculpture du XIXe s. d'une tête de saint Saturnin au-dessus du porche
- Ermitage de Saint-Sorlin - représentation du martyre de saint Saturnin sur le seuil du porche (taureau - pieds attachés)
Le château de Saint-Sorlin
[modifier | modifier le code]Le château a été construit par les sires de Clairvaux qui s’inquiétaient des ambitions de leurs voisins de 1301 à 1312 sur la partie nord du sommet dominant la rivière d’Ain en profitant des défenses offertes par les escarpements du relief. En effet la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle voient s’intensifier dans le Jura actuel les rivalités entre seigneuries qui élévent de nombreux châteaux-forts dans le secteur : château de Beauregard à Publy consolidé par les sires de Monnet, château de Mirebel de la famille de Vienne et aussi château de Chatillon vendu aux ambitieux sires d’Arlay en 1298 qui se confrontaient aux Cluzel de Clairvaux en édifiant à partir de 1304 le château de l'Aigle à l'entrée de La Chaux-du-Dombief sur les plateaux du Grandvaux et le château de Binans, - aujourd’hui à Publy – qui domine la rive ouest de l’Ain ).
On démembra la seigneurie de Clairvaux en 1312 pour créer la baronnie de Mont-Saint-Sorlin qui fut attribuée en fief à Nicole de Clairvaux avec les villages environnants d'Auge, Barésia, Blesney, Charcier, Charézier, La Charne, Cogna, Lieffenans, Piételle, Uxelles et Vertamboz et la garde de la chartreuse de Bonlieu. « Le seigneur avait toute justice, haute, moyenne et basse, la banalité des fours, des moulins, les épaves, la montre d'armes, des prestations en nature et en argent, et tous les autres droits inhérents à la haute justice ». Les héritiers revendirent bientôt (en 1340) la baronnie de Saint-Sorlin à la famille de La Baume de Montrevel, une des plus importantes de la Bresse qui possédait déjà près d'Arinthod le fief de Vallefin qui relevait du château d’Orgelet[15]. Guillaume de La Baume, dont les successeurs seront faits comtes de Montrevel en 1427, devint ainsi baron de Saint-Sorlin (ou de Mont-Saint-Sorlin) . Ses descendants conservèrent le titre avant de le transmettre à la fin du XVIIe siècle à la famille Bauffremont qui possédait déjà Clairvaux.
Le château qui constituait une forteresse imposante sur 40 ares fut détruit en 1479 par les armées du roi de France Louis XI en guerre contre l’Espagne : il n’en reste que quelques ruines[16].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[19].
En 2021, la commune comptait 172 habitants[Note 4], en évolution de +3,61 % par rapport à 2015 (Jura : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Ruines du château (XIIIe s);
- Sculpture de Saint Antoine (XVIe s)
- Chapelle Saint-Antoine (XIXe s);
- Chapelle Saint-Sauveur (Lieffenans);
- Ermitage de Saint-Sorlin (XIXe s);
- Fontaines (5);
- Lavoirs (2);
- Barrage de Blye-Charézier (XXe s), sis à Lieffenans, inscrit à l'IGPC depuis 1995[22]. La centrale électrique a été mise en service en 1957 ; le barrage, d'une longueur de 250 m, est de type poids, avec une retenue d'eau d'un million de m³ et de 56 hectares. 12 millions de kWh sont produits par an.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Charézier sur le site de l'Institut géographique national
- Centrale hydroélectrique à Charézier
- Charézier sur Géoportail
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Charézier et Cogna », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur insee,fr, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Charézier ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Lons-le-Saunier », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté (tome I page 477)Par Alphonse Rousset 1853 [1]
- [2] page 422
- [3] - Extrait du Dictionnaire des communes de la Franche-Comté de A. Rousset. Tome VI (1854)
- Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté (tome I page 477) Par Alphonse Rousset 1853 [4]
- Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Centrale hydroélectrique (XXe s) », notice no IA39000063, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.