Charles-Gilbert Romme — Wikipédia

Charles-Gilbert Romme
Gilbert Romme.
Fonctions
Président de la Convention nationale
-
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 45 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique

Charles-Gilbert Romme, dit Gilbert Romme, né le à Riom, mort le 29 prairial an III (17 juin 1795) à Paris, est un homme politique de la Révolution française.

Député du département du Puy-de-Dôme à l'Assemblée nationale législative puis à la Convention nationale, où il siège sur la Montagne et vote en faveur de la mort de Louis XVI, il est à l'origine de l'institution du calendrier républicain. Après la crise du 9 thermidor, il combat le tournant réactionnaire de la Convention et siège parmi les « derniers Montagnards », surnommés les Crêtois.

Condamné à mort le 29 prairial an III (17 juin 1795) à l'issue de l'insurrection du 1er prairial (20 mai 1795), il se suicide à l'annonce du verdict.

De Riom à Paris, via Saint-Pétersbourg

[modifier | modifier le code]
Gilbert Romme, miniature.

D'une famille bourgeoise de Riom, il fait ses études en même temps que son frère, le futur mathématicien Charles Romme, au collège des Oratoriens de Riom puis, pendant cinq ans, à Paris. De 1779 à 1790, il devient le précepteur de Paul Stroganov, fils du comte russe Alexandre Sergueïevitch Stroganov, à Saint-Pétersbourg, puis le mène à Genève et enfin à Paris, accompagné du jeune André Voronikhine.

En janvier 1790, il crée à Paris le « Club des Amis de la loi » avec Anne-Josèphe Théroigne.

Mandat à la Législative

[modifier | modifier le code]

En septembre 1791, alors qu'il est officier municipal de la commune de Gimeaux, Romme est élu député du département du Puy-de-Dôme, le onzième sur douze, à l'Assemblée nationale législative[1].

Dès le début de son mandat, il est reçu au club des Jacobins[2], et siège au Comité d’instruction publique[3]. En février 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[4]. En avril, il vote pour que les soldats du régiment de Châteauvieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[5]. En août, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[6].

Mandat à la Convention

[modifier | modifier le code]

La monarchie française prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais alliés aux insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. En septembre 1792, Romme est réélu député du Puy-de-Dôme, le quatrième sur douze, à la Convention nationale[7].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Dès le mois d'octobre, il est réélu membre du Comité d'instruction publique[8]. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l’exécution[9]. En avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Jean-Paul Marat[10]. Il ne participe pas au scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze en mai[11].

Romme est envoyé en mission à plusieurs reprises durant son mandat. En mars 1793, il est envoyé en mission, aux côtés de son collègue François-Nicolas Anthoine, dans la section parisienne de Bon-Conseil[12]. En avril 1793, il est envoyé auprès de l'armée des côtes de Cherbourg aux côtés de ses collègues Laurent Lecointre, Pierre-Louis Prieur « de la Marne », et Claude-Antoine Prieur-Duvernois « de la Côte-d'Or »[13]. Romme et Prieur de la Côte-d'Or sont arrêtés et retenus comme otages à Caen en juin par les fédéralistes[14], et libérés en août[15].

De retour à Paris, Romme présente le 20 septembre au nom du Comité d'instruction publique un rapport sur le calendrier républicain[16], adopté le 5 octobre et appliqué le lendemain, le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793), selon la nomenclature proposée par Fabre d’Églantine[17]. En frimaire (novembre), Romme est élu président de la Convention, ses secrétaires étant Roger Ducos, Jacques Reverchon et Joseph-Étienne Richard[18].

En pluviôse an II (février 1794), Romme est renvoyé en mission, cette fois dans le département de la Dordogne et les départements voisins afin de contrôler la fabrication d'armes, mission étendue à la Charente pour y organiser le gouvernement révolutionnaire et y purger les autorités constituées.

Romme est absent de Paris lors de la chute de Robespierre, où il est rappelé en thermidor an II (août 1794).

De la Crête aux journées de Prairial

[modifier | modifier le code]
Maison natale de Charles-Gilbert Romme, à Riom.

À son retour sur les bancs de la Convention, Romme s'associe au groupe d'une trentaine de députés qui contestent la politique des thermidoriens et entendent poursuivre l'œuvre de la Montagne, groupe qu'on surnomme les « crêtois ».

Le 1er prairial an III, l'émeute populaire envahit la Convention. Dans la cohue, un conventionnel, Féraud, est assassiné, sa tête promenée au bout d'une pique. La séance est suspendue mais reprend dans la soirée : les représentants « crêtois », dont Romme, font voter une série de lois favorables aux émeutiers. On pense aujourd'hui que cette reprise de séance était une manœuvre pour compromettre les derniers Montagnards ; à la fin de la séance, quatorze députés sont placés en état d'arrestation.

Onze d'entre eux sont déférés devant une commission militaire, dont six (Bourbotte, Duquesnoy, Duroy, Goujon, Romme et Soubrany) sont condamnés à mort le 29 prairial an III après avoir été un moment emprisonnés au château du Taureau en baie de Morlaix. Ils tentent de se suicider à l'audience ; trois d'entre eux, parmi lesquels Gilbert Romme, y parviennent.

Alors qu'ils descendent l'escalier pour monter dans la charrette, Goujon sort un couteau caché, se frappe au cœur, et le passe à Romme. « Je meurs pour la République » sont ses derniers mots. On les surnommera par la suite les « martyrs de Prairial ». « They were the Ultimi Romanorum (ils ont été les derniers des Romains) » écrira Carlyle[19]

Sources primaires

[modifier | modifier le code]
  • Charles Romme (1684-1763) marié en secondes noces, en 1745, à Marie Anne Desnier (1714-1800),
    • Nicolas Charles Romme (1745-1795) marié à Marguerite Angélique Piou (1744-),
      • Maurice Romme (1779-1865), colonel d'artillerie, officier de la Légion d'honneur[21]
      • Marie Henriette Romme (1782- )
      • Victorine Romme (1785- )
    • Jean-François Romme (1747-1815), curé
    • Antoinette Romme(1748-1831) mariée à Jean Baptiste Bathiat (vers 1740-1799), médecin,
    • Charles-Gilbert Romme (1750-1795) marié avec Marie Madeleine Chaulin,
      • Marie Anne Philippe Romme (1795-1812)
    • Anne Marie Romme (1751-1798) mariée en 1769 à Gilbert Tailhand (1741-1807), procureur,
      • Jean-Baptiste Tailhand (1771-1849), avocat
      • Marie-Jeanne Tailhand (1773-1858), dite Miette Tailhand-Romme[22], mariée en 1797 avec à Jean Vauzelle (1768-1813), propriétaire.
      • Charles-Nicolas Tailhand (1777-1783)

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Recherches nouvelles

[modifier | modifier le code]

Ouvrages anciens

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 42.
  2. Alphonse Aulard, La Société des Jacobins tome 3, séance du 3 octobre 1792, p. 161.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, séance du 28 octobre 1791, p. 498.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 494.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 9 avril 1792, p. 407.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 583.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 54.
  8. Ibidem., séance du 13 octobre 1792, p. 480.
  9. Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  10. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 40.
  11. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 539.
  12. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Représentants en mission, séance du 8 mars 1793, p. 286.
  13. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 3, Représentants en mission, séance du 30 avril 1793, p. 540.
  14. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 5, Représentants en mission, séance du 19 juillet 1793, p. 302.
  15. Ibidem., séance du 3 août 1793, p. 464-465.
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 74, séance du 20 septembre 1793, p. 549-559.
  17. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 76, séance du 5 octobre 1793, p. 120-121.
  18. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 79, séance du 1er frimaire an II (21 novembre 1793), p. 613.
  19. T. Carlyle, The French Revolution: A History, 1837, p. 310.
  20. On trouve sur Gallica plusieurs des œuvres de Romme.
  21. « Romme, Maurice », base Léonore, ministère français de la Culture
  22. Les lettres de Miette Tailhand-Romme écrites entre 1787 et 1797 ont été publiées par R. Bouscayrol en 1979. Elle y donne des témoignages sur les cercles bourgeois riomois (compte-rendu).
  23. (it) Alessandro Galante Garrone, Gilbert Romme, préf. de Georges Lefebvre, Milan, Sansoni, 1998. Première édition : Gilbert Romme. Storia di un rivoluzionario, Einaudi, 1959.

Références externes

[modifier | modifier le code]
  • Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), Mémoires du château de Caen, Milan, Skira ; Caen, Musée de Normandie, 2000, p. 159.