Groupes politiques sous la Révolution française — Wikipédia

Société des Jacobins

La Révolution française engendre l'apparition de nombreux courants politiques qui s'expriment au travers des débats législatifs, des clubs et des journaux. Les historiens ont proposé différents travaux sur l'histoire politique de la Révolution française à l'instar de l'historienne américaine Lynn Hunt qui a mené une cartographie des nuances politiques en France de 1792 à 1798 dans l'un de ses ouvrages[1].

Ces différents courants ont été mouvants au gré des évènements et des régimes successifs (Assemblée constituante, Assemblée législative, Convention nationale, etc.). Ainsi, les Girondins siègent à gauche sous la Législative (1791-1792) puis se retrouvent à droite sous la Convention (1792-1795) face aux Montagnardsgauche)[2] et aux courants les plus radicaux (Hébertistes, Enragés) qui émergent en dehors de l'espace parlementaire.

Dans certains cas, les positionnements des hommes politiques changent au fil du temps à l'instar du député Maximin Isnard qui siègeait à gauche sous la Législative avec les Girondins, bascule à droite sous la Convention, puis devient royaliste sous le Directoire.

Sous l'Assemblée constituante (1789-1791), les premières nuances politiques commencent à se réaliser autour des débats de septembre 1789 sur le droit de veto du roi ou la possibilité d'instaurer une chambre haute. Ces débats donnent naissance au spectre politique (gauche et droite).

Hôtel des Menus Plaisirs, premier siège des députés de l'Assemblée constituante.
  • La droite de l'Assemblée défend la primauté de l'exécutif avec le veto illimité du roi pour affirmer sa prééminence dans les institutions nouvelles. Les Monarchiens souhaitent instaurer une chambre haute comme en Angleterre.
  • La gauche défend le pouvoir législatif et s'oppose au droit de veto[3].

Progressivement, d'autres nuances commencent à se former avec les débats autour de la Constitution civile du clergé (l'abbé Maury, issu de la droite, s'y oppose) ou autour de la question du droit de vote. En effet, la « gauche » (en particulier Robespierre) se prononce pour un élargissement du suffrage et contre un droit de vote réservé aux « riches »[4].

Ces positionnements se poursuivent dans les assemblées qui succèdent à la Constituante jusqu'à la Convention nationale (Girondins et Montagnards).

Après la Terreur, les Français se divisent en divers tendances :

Coup d'état du 18 fructidor an V qui élimine les députés royalistes élus en 1797.

Sous le Directoire, l'instabilité politique mène ces différents courants à s'affronter lors des élections, entrainant des coups d'état répétés de la part des élites politiques modérées pour empêcher la venue au pouvoir des « partis » jugés menaçants à l'instar des royalistes (coup d'état du 18 fructidor) ou des néo-jacobins (coup d'état du 22 floréal). Ainsi, le coup d'état de Bonaparte fut justifié par une crainte du retour au pouvoir des Jacobins[5].

Après l'instauration du Consulat, Bonaparte cherche à mettre un terme aux divisions politiques dans un régime stabilisé. Il rallie des personnalités de tous les anciens courants politiques, allant de la gauche jacobine (Fouché) à des anciens modérés (abbé Maury, Portalis, Cambacérès). Cependant, des groupes d'opposition persistent avec une opposition républicaine rapidement démantelée, une opposition royaliste (Cadoudal) et une opposition libérale au sein du Tribunat dans le groupe des Idéologues (Germaine de Staël, Benjamin Constant). Bonaparte met finalement un terme à ces courants en censurant la presse d'opposition, et en déportant les anciens Jacobins et en épurant le Tribunat en 1802.

Assemblée constituante (1789-1791)

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Cazalès, Maury et Malouet, figures de la droite réactionnaire sous l'Assemblée constituante.

Les Noirs ou les « Aristocrates »

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Robespierre, chef de file des « démocrates » de l'Assemblée constituante.

Les « Constitutionnels »

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Le Triumvirat : Barnave, Lameth, Duport[8]

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Les « Démocrates »

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Assemblée législative (1791-1792)

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Les Feuillants

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Les Jacobins (Brissotins)

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Convention girondine et montagnarde (1792-1794)

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Jacques Pierre Brissot, figure politique des Girondins.

La Gironde (Girondins) ou les Brissotins

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La Plaine ou le Marais.

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Le Triomphe de la Montagne, estampe révolutionnaire.

Extrême gauche

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Convention thermidorienne (1795)

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Insurrection du 1er prairial an III contre la Convention thermidorienne et pour le retour de la Constitution de l'an I (1793)

Centre à droite

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Directoire (1795-1799)

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Conseil des Anciens, chambre haute sous le Directoire.
Gracchus Babeuf, communiste et orateur au club du Panthéon.

Références

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  1. Lynn Hunt, Politics, Culture and Class in the French Revolution, Berkeley, University of California Press, 1984 ; réédition en 2004, (dir.), The New Cultural History, Berkeley, University of California Press, 1989.
  2. a b et c Michel Biard, Pascal Dupuy, La Révolution française 1787-1804 , Paris, Armand Colin, 2020 (4ème edition), 382 p., p. 93.
  3. Marc Belissa, Yannick Bosc, Rémi Dalisson, et alii, Citoyenneté, République et démocratie en France, 1789-1899, Paris, Ellipses, , p. 24-25
  4. Marc Belissa, Yannick Bosc, Rémi Dalisson, et alii, , Paris, Ellipses, 2014, p. 20-21.
  5. Hervé Leuwers, La Révolution française, Paris, PUF, 2020 (quadrige manuel), p. 302
  6. a b et c Bianchi, Serge. « Chapitre XI. Une révolution politique ? ». Des révoltes aux révolutions, Presses universitaires de Rennes, 2004, En ligne : https://doi.org/10.4000/books.pur.28060.
  7. Michel Biard, Pascal Dupuy, La Révolution française, 1787-1804, Paris, Armand Colin, 2020 (4ème edition), 382 p., p. 79-80
  8. a et b Albert Soboul, La Révolution française, Paris, Gallimard, , 606 p., p. 173-174
  9. Bianchi, Serge. « Chapitre XI. Une révolution politique ? ». Des révoltes aux révolutions, Presses universitaires de Rennes, 2004, https://doi.org/10.4000/books.pur.28060.
  10. Jean-Clément Martin, Nouvelle histoire de la Révolution française, Paris, Perrin, , « Tous ces Girondins ont incarné une orientation de la Convention jusqu'en mars-avril 1793. Convention hésitante sur le sort du roi et hostile à Marat et aux sans-culottes. Ils étaient soucieux des formes de la légalité [...] », p. 487.
  11. Albert Soboul, La Révolution française, Paris, Gallimard, , p. 267
  12. Michel Biard, Pascal Dupuy, la Révolution française, 1787-1804, Paris, Armand Colin, 2020 (4ème édition), 382 p., p. 99
  13. a et b Jean-René Surrateau, « Clichy/Clichyens », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, , p. 231-232
  14. Gainot, Bernard. « Benjamin Constant et le cercle constitutionnel de 1797 : la modération impossible », Annales historiques de la Révolution française, vol. 357, no. 3, 2009, pp. 103-118.
  15. Fajn Max. Le «Journal des hommes libres de tous les pays» (2 novembre 1792-14 septembre 1800). In: Annales historiques de la Révolution française, n°220, 1975. pp. 273-288.
  16. Jean-Paul Bertaud, « Néojacobins », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989, p. 786.