Cocarde — Wikipédia

Un bonnet phrygien arborant une cocarde tricolore mais non française

Une cocarde est un insigne de couleur (en tissu ou peint) représentant un pays, une armée ou un groupe organisé.

Dans le monde

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En France, la cocarde tricolore est d'abord un emblème utilisé comme insigne militaire porté par les soldats sous l'Ancien Régime pour identifier leurs corps d'appartenance avant d'être arboré par les civils. Faite de laine pour les pauvres ou de fine étoffe pour les riches, la cocarde a joué un rôle pendant la révolution de 1789, voir par exemple :

Confectionnée en laine ou à l'aide de rubans, la cocarde tricolore est dès le début de la Révolution française le symbole du patriotisme, notion importante de la Révolution.

La cocarde devient rapidement un signe d'engagement politique. Son port est rendu obligatoire pour les hommes le , pour les femmes le . Le refus de porter la cocarde rend la personne suspecte et peut lui valoir huit jours de prison. En signe de défi, les contre-révolutionnaires portent, notamment en Bretagne et en Vendée, une cocarde blanche, couleur de la Royauté : le port de cette cocarde royaliste blanche fait encourir la peine de mort. Après Thermidor, le port de la cocarde s'amenuise, même s'il est théoriquement obligatoire au moins jusqu'en 1796[1].

Pendant la Seconde Restauration, les partisans de la Terreur Blanche arboraient la cocarde verte, aux couleurs du comte d'Artois (le frère de Louis XVIII et futur Charles X), car ils jugeaient Louis XVIII beaucoup trop modéré envers les Jacobins et les Bonapartistes. En raison du port de cette cocarde, on les nommait les verdets.

Le terme « cocarde » a souvent été repris dans les milieux nationalistes ou républicains français. L'écrivain nationaliste Maurice Barrès avait ainsi dirigé un journal nommé La Cocarde. On parle également d'écrivain ou de chansonnier « cocardier » pour désigner l'élan nationaliste de la fin du XIXe siècle. Beaucoup plus récemment, une illustration de l'utilisation de ce terme est notamment le nom porté par le syndicat étudiant La Cocarde étudiante, fondé en 2015 et généralement classé à l'extrême droite de l'échiquier politique.

Depuis le début du XXe siècle, les cocardes sont essentiellement utilisées pour indiquer la nationalité des avions militaires.

Au Québec, le terme « cocarde » est utilisé pour désigner un badge d'identification.

Utilisation sur les aéronefs militaires

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Peinture d’une cocarde sur le fuselage d’un Mosquito, en 1943 à l’usine de Hatfield du constructeur aéronautique britannique de Havilland.
Peinture d’une cocarde sur le fuselage d’un Mosquito, en 1943 à l’usine de Hatfield du constructeur aéronautique britannique de Havilland.
Eurofighter Typhoon prototype présenté au salon aéronautique de Dubaï de 1998. Différentes cocardes sont peintes sur son fuselage (de gauche à droite) : Espagne (Ejército del aire), Italie (Aeronautica militare), Grande-Bretagne (Royal Air Force), et Allemagne (Luftwaffe).
Un A-10 Warthog des États-Unis avec une cocarde à faible visibilité sur son fuselage.

La première utilisation d'une cocarde sur un aéronef militaire date de la Première Guerre mondiale et est le fait de l'Aéronautique militaire (l’ancien nom de l'armée de l'air française). Le dessin choisi était celui de la Cocarde tricolore, qui est constitué de l'emblème du drapeau français. Des cocardes similaires ont été créées et adoptées par leurs alliés en tant que cocardes pour leurs aéronefs.

Le Royal Flying Corps britannique (RFC) a abandonné l'Union Jack peint sur la dérive (pas sous les ailes) à cause du fait qu'il ressemblait beaucoup trop à la croix allemande ce qui faisait que les soldats britanniques situés dans les tranchées leur tiraient dessus car ils les confondaient avec les avions allemands. De la même façon, les cocardes des aéronefs britanniques ont été dessinées en utilisant les couleurs françaises mises à l'envers : rouge-blanc-bleu, les premières marques utilisées par les britanniques étant des cocardes blanches cerclées de rouge (couleurs anglaises).

Tous les alliés ont adopté en 1914-1918 le marquage des avions par cocardes (vert-blanc-rouge pour les Italiens, noir-jaune-rouge pour les Belges, bleu-blanc-rouge en diverses combinaisons pour les Russes, de même pour les Américains, la France ainsi que la Grande-Bretagne et les Serbes, bleu-blanc-bleu pour les Grecs...) par opposition aux marques relativement carrées des puissances centrales (croix de fer sur fond blanc pour l'Allemagne et pour l'Autriche-Hongrie (puis croix simplifiée), carré noir bordé de blanc pour l'Empire ottoman.)

Entre les pays neutres dans la guerre, les Hollandais avaient adopté une cocarde totalement orange ; les Norvégiens, des bandes rouge-blanc-bleu-blanc-rouge ; les Espagnols, rouge-jaune-rouge ; les Danois, rouge-blanc ; les Suédois, bleu-jaune.

Les premières cocardes « basse visibilité » ont été peintes durant la Première Guerre mondiale par les Anglais sur leurs avions de défense nocturne, le blanc n'étant pas peint. Le blanc a aussi disparu des cocardes d'ailes britanniques avant la Seconde Guerre mondiale, laissant la cocarde rouge-bleu actuelle, pour des raisons de moindre visibilité. Des cocardes de tailles différentes (ou de position différente) sur les deux ailes ont été peintes sur certains avions anglais pour tromper les tireurs ennemis sur la position de l'habitacle.

Le cercle jaune autour des cocardes françaises actuelles est un hommage aux Britanniques qui avaient ce cercle autour de leur cocarde de fuselage pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ce motif de cocarde a été adopté par la suite par les forces britanniques impériales en ajoutant une feuille d'érable pour l'Aviation royale du Canada, un kangourou pour la Royal Australian Air Force, et un kiwi pour la Royal New Zealand Air Force. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les cocardes basées sur les couleurs nationales ont été adoptées par les armées de l'air des autres pays, incluant les États-Unis d'Amérique (United States Army Air Service).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le cercle rouge situé à l'intérieur des logos dérivant de celui de la RAF sur les avions basés dans la région Asie-Pacifique étaient peints en blanc ou en bleu clair afin de ne pas être confondus avec le cercle rouge des avions japonais.

Ces dernières décennies, des cocardes « à faible visibilité » sont utilisées, spécialement sur les aéronefs de combat. Ces cocardes « faible visibilité » ont des couleurs sobres ou sont seulement esquissées.

Liste non exhaustive de cocardes nationales

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Ce qui suit est une liste (incomplète) des cocardes traditionnelles utilisées par diverses nations. Les couleurs sont listées de l'intérieur vers l'extérieur (c.-à-d. de gauche à droite en partant du centre). Si l'insigne utilisée par les forces aériennes ressemble à une cocarde mais diffère de la cocarde traditionnelle, celle-ci est également mentionnée.

Notes et références

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  1. Albert Mathiez, Les origines des cultes révolutionnaires, 1789-1792, 1904.[réf. incomplète]

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Articles connexes

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Liens externes

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