Collège de Navarre — Wikipédia

Collège de Navarre
Acte de fondation du collège de Navarre à Paris, donné à Vincennes le 25 mars 1305 par Jeanne, reine de France et de Navarre, épouse de Philippe le Bel. Une charte de celui-ci attestant que leur fils Louis a donné son accord à cette fondation est jointe à l’acte. Archives nationales AE/II/308a et AE/II/308b.
Présentation
Type
École
Construction
1309 (pose de la première pierre)
Démolition
XIXe siècle
État de conservation
démoli ou détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Commune

Le collège de Navarre est une institution pédagogique de l'ancienne université de Paris. Il a été fondé en 1304 à Paris grâce à Jeanne Ire de Navarre. Épouse de Philippe le Bel, elle lègue son hôtel de la rue Saint-André-des-Arts pour établir rue de la Montagne-Sainte-Geneviève un collège destiné à recevoir des étudiants de son royaume.

Collège de Navarre sur le plan de Truschet et Hoyau, vers 1550.

Aussitôt après le legs de Jeanne Ire de Navarre, épouse de Philippe le Bel, il fut décidé de vendre l'hôtel de la rue Saint-André-des-Arts et de construire un nouveau bâtiment rue de la Montagne-Sainte-Geneviève (site de l'ancienne École polytechnique). La première pierre fut posée le .

L'entrée en était ouverte, sans condition de naissance, de famille ou d'âge, à tout Français pauvre qui se destinait à l'étude de la grammaire, de la logique ou de la théologie (à l’exclusion de la médecine et du droit).

L’établissement est dirigé, dès les origines, par un grand maître supervisant les études des pensionnaires. Il conservait la protection royale. Ainsi, en , Louis XI lui octroya 2 000 livres tournois de rente par ses lettres patentes[1]. Il y avait également établi en une bourse pour un des enfants de chœur de la cathédrale de Paris[2].

Durant la seconde moitié du XVIe siècle, le duc d'Anjou, futur Henri III de France, Henri de Bourbon, prince de Navarre et futur roi Henri III de Navarre et Henri IV de France ainsi que Jean-Louis de Nogaret de la Valette, futur duc d'Épernon, y font leurs classes sur les mêmes bancs. Leurs années de collège seront déterminantes pour comprendre les alliances de ces trois personnages.

En 1732, les grands maîtres, proviseur principal et officiers du collège, demandent la permission de faire couper 22 arpents et 50 perches de bois mis en réserve dans la commune de Septvaux sur laquelle le collège possédait des bois, afin de restaurer une partie des édifices de l'établissement.

Sa chapelle sur une image du XIXe siècle.

Sa chapelle servait pour les offices et services de la Nation de France de la faculté des arts. Y était conservée la moitié d'une côte de saint Guillaume de Bourges, qui fut donnée en 1407 par Jean Ier de Berry à Jean Archer, procureur de la Nation de France.

Supprimé à la Révolution, c'est dans les locaux désaffectés du collège de Navarre, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et du collège de Boncourt que s'est installée l'École Polytechnique en 1804. Les bâtiments furent démolis les uns après les autres, en particulier l'entrée en 1811 et le bâtiment médiéval de la bibliothèque dans la seconde moitié du XIXe siècle, tous détruits dans l'indifférence générale.

Lancelot, estampe du pavillon et de la cour des élèves de l'ancien collège de Navarre (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, NuBIS).

Cambriolage de 1456

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Aux alentours de Noël 1456[3], le poète François Villon et plusieurs de ses complices malfaiteurs — dont Guy Tabarie —, s'introduisent de nuit dans le collège de Navarre, en y escaladant ses murs, pour dérober 500 écus d’or[4] conservés dans les coffres de la sacristie. Le vol n’est découvert qu’en mars de l'année suivante[5].

Une enquête est ouverte sans que les auteurs soient identifiés. Mais en juin Guy Tabarie, trop bavard, est arrêté sur dénonciation[6]. Torturé au Châtelet, il y dénonce ses complices dont Villon, qui fuit alors la capitale.

L'entrée du collège de Navarre rue de la Montagne-Sainte-Geneviève (illustration du XIXe siècle).

Maîtres et régents

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  • 1543[11]-1561 : Jean Bellair, ou Belair[12].

Élèves célèbres

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(classés par année de naissance)

Notes et références

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  1. Lettres patentes de Louis XI, Candé, le [lire en ligne].
  2. Lettres patentes de Louis XI, Paris, (1474 avant Pâques) [lire en ligne].
  3. « Frères humains… Petite biographie de François Villon », tdnuit.net.
  4. « Louis XI, le peuple - François Villon, voyou et poète », chrisagde.free.fr.
  5. « Biographie de François Villon (vers 1431-1463 ?) », alalettre.com.
  6. Auguste Longnon, François Villon, Paris, Henri Menu Libraire, 1877, Annexe X, Interrogatoire de maître Guy Tabarie par devant l’official de Paris (22 juillet 1458), p. 169.
  7. Nicole Lemaître, Le mariage dans les sermons de Jean Raulin (1513). In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 77, no 198, 1991 (voir en ligne, p. 152.
  8. Entrée Pinelle, Louis, dans la base de données numelyo de la bibliothèque numérique de Lyon
  9. François Grudé de La Croix du Maine, Antoine du Verdier, Les Bibliothèques Françoises de La Croix Du Maine et de Du Verdier ..., nouvelle édition revue, corrigée & augmentée ... de Bernard de la Monnoye, Jean Bouhier de Savigny, Camille Falconet et Conrad Gessner, t. 5, chez Saillant & Nyon et Michel Lambert, Paris, 1773 (voir en ligne), pp. 155-156.
  10. Archives nationales de France, [1]
  11. Archives nationales de France, Cote : MC/ET/XXXIII/24 ; MC/ET/XXXIII/33 ; MC/ET/XXXIII/28.
  12. Archives nationales de France, Cote : MC/ET/XXXIII/44 ; MC/ET/XXXIII/53 ; MC/ET/XXXIII/46.

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Bibliographie

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  • Jean de Launoy, Regii Navarræ gymnasii Parisiensis historia, Paris, 1677 (2 vol., le second contenant les éloges des plus célèbres docteurs sortis de cet établissement depuis sa fondation).
  • Nathalie Gorochov, Le collège de Navarre de sa fondation (1305) au début du XVe siècle (1418) : histoire de l'institution, de sa vie intellectuelle et de son recrutement, Paris, Honoré Champion, 1997.

Liens externes

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