Collège des Lombards — Wikipédia
Le collège des Lombards , un des collèges étrangers de l'ancienne université de Paris, était un collège fondé à Paris en 1334 à l'instigation d'André Ghini[1], évêque d’Arras (1329), puis de Tournai (1334), et de trois autres italiens bienfaiteurs pour doter de bourses onze écoliers démunis, fils de Lombards (Italiens). L'établissement, très prospère jusqu'au XVIe siècle, périclita au XVIIe. Il occupait dans la rue Saint-Hilaire (aujourd'hui rue des Carmes) une maison officiellement dénommée Maison des Pauvres Écoliers italiens de la Charité de la Bienheureuse Marie [2],[3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Outre André Ghini, futur cardinal, originaire de Florence qui fonda quatre bourses, les cofondateurs du collège des Lombards furent : François de l'Hôpital, natif de Modène, clerc des arbalétriers du roi, qui en créa trois ; Renier Jean de Pistoia, apothicaire à Paris ; et Manuel Rolland de Plaisance en Italie, demeurant également à Paris qui fondèrent une bourse chacun[2].
La maison de la rue Sainte-Hilaire fut donnée par l’évêque d’Arras qui choisit son nom officiel de Maison des Pauvres Écoliers italiens de la Charité de la Bienheureuse Marie. Les fondateurs nommèrent trois proviseurs ou directeurs italiens demeurant à Paris dont l’un fut originaire de Toscane, un autre de Lombardie et le troisième des environs de Rome. Ils désignèrent le chancelier de l'Église de Paris (le chancelier de Notre-Dame, gardien du sceau de l'université) comme visiteur et l’abbé de Saint-Victor comme protecteur du collège[2].
Le collège des Lombards accueillit en 1528 Ignace de Loyola, et plus tard François Xavier.
Le séminaire des Irlandais
[modifier | modifier le code]En 1677, Louis XIV fit du collège la résidence d’une communauté de séminaristes et de prêtres irlandais. Au cours du siècle suivant, le collège des Lombards devint le lieu de rassemblement des Irlandais étudiant à Paris. En 1738, la chapelle du collège est reconstruite sous la direction de l'architecte Pierre Boscry[4],[5], les étudiants disposant dès lors de nouveaux logements. En 1775, les étudiants déménagèrent au sein d’un nouveau bâtiment rue du Cheval-Vert acheté en 1769 et rénové par le principal du collège des Lombards, Lawrence Kelly. Il prit le nom de collège des Irlandais. Le séminaire des Irlandais fut fermé en 1793.
La chapelle devient le centre spirituel, de 1872 à 1910, du mouvement des catholiques sociaux fondé par Robert et Albert de Mun. Puis elle est attribuée au culte catholique syriaque et devient l’église Saint-Éphrem-le-Syriaque.
Vestiges de l'ancien collège
[modifier | modifier le code]Quatre travées de l'ancien bâtiment des élèves ont été détruites en 1930 pour élargir la rue des Carmes et construire un ensemble d'immeubles HBM autour d'une arche donnant accès à l'impasse des Bœufs. Les cinq travées préservées de ce bâtiment sont actuellement un immeuble d'habitations entre cette impasse et l'église Saint-Éphrem-le-Syriaque[6].
- Vue extérieure de la porte de la Chapelle du collège des Lombards, Georges-Henri Manesse (1915), musée Carnavalet.
- Le collège vu de l'impasse des Bœufs.
- Le collège depuis l'entrée de l'église Saint-Éphrem.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Né Andrea Ghilini à Florence, connu aussi comme Andrea Ghini Malpighi, son nom francisé est généralement orthographié André Ghini. Quelques auteurs français ont repris celui d'André Chini apparu dans le Traité de l'origine des noms et des surnoms (1681) de Gilles-André de La Roque de La Lontière, nom qui prête à confusion avec celui du compositeur homonyme. Jacques Hillairet, dans Connaissance du Vieux Paris et le Dictionnaire des rues de Paris lui attribue le nom André de Cheni, repris par certains auteurs contemporains.
- Pierre Thomas Nicolas Hurtaut: Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Moutard, 1779, p. 474 - en ligne
- Jacques Hillairet: Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, T.1, 1997, p. 273.
- Collectif - Caisse nationale des monuments historiques, MH - Monuments Historiques : Le baroque en France., Paris, Caisse nationale des monuments historiques, (lire en ligne), pages 40 et 42.
- Patrick Hemmler, « Rue des Carmes », dans Patrick Hemmer, Énigmes, légendes et mystères du vieux Paris., Editions Jean-paul Gisserot, , 127 p. (lire en ligne), page 84.
- Alexandre Gady, La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier Latin, Hoëbeke, 1998, (ISBN 9782842300678), p.136-137