Compagnie des phosphates de Gafsa — Wikipédia
Compagnie des phosphates de Gafsa | |
Logo de la compagnie des phosphates de Gafsa. | |
Siège de la Compagnie des phosphates de Gafsa. | |
Création | 1897 |
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Dates clés | 1976 : changement de dénomination 1994 : fusion de la CPG avec le GCT |
Forme juridique | Société anonyme |
Siège social | Gafsa Tunisie |
Direction | Abdelkader Amaydi (DG) |
Actionnaires | État tunisien (100 %) |
Activité | Industrie minière |
Produits | Phosphate |
Site web | cpg.com.tn |
Chiffre d'affaires | 553 196 000 ($) en 2012[1] |
Société précédente | Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa |
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La Compagnie des phosphates de Gafsa (arabe : شركة فسفاط قفصة) ou CPG est une entreprise tunisienne d'exploitation des phosphates basée à Gafsa. Elle est rattachée en 1994 au Groupe chimique tunisien.
La CPG figure parmi les plus importants producteurs de phosphates, occupant la cinquième place mondiale avec une production de presque huit millions de tonnes en 2009[2]. En 2014, la production a chuté à cinq millions de tonnes et la Tunisie est le huitième producteur mondial, avec 2,27 %[3].
En 2010, la CPG exploite huit mines à ciel ouvert, situées dans les délégations de Redeyef, Moularès, Métlaoui et Mdhilla, et onze laveries destinées au traitement du minerai[4] ; la douzième laverie est en cours de construction en 2015[5]. Cette activité nécessite près de dix millions de m³ d'eau pompée dans les nappes fossiles et engendre le déversement d'eaux de lavage dans la nature, causant la colère des agriculteurs et des écologistes[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1885, un géologue amateur français, Philippe Thomas, découvre d'importantes couches de phosphates de calcium dans la région de Métlaoui[2].
À la suite de prospections et d'explorations identifiant les gisements, la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa est fondée en 1897[2]. Elle obtient la concession des gisements de la vallée de l'oued Selja sous conditions de les relier par une voie ferrée au port de Sfax.
Des mines voient successivement le jour à Métlaoui (1899), Kalâat Khasba et Redeyef (1903), Moularès (1904), Shib et M'rata (1970) ; des carrières sont également ouvertes à Moularès (1975), Kef Shfaier (1978), Oum Lakhcheb (1980), Oued El Khasfa et Kef Eddour (1986), Redeyef (1989) et Jellabia (1991)[2]. Les cadres français encadrent une main d'œuvre d'origine variée : Kabylie, Tripolitaine, Maroc, Corse et Italie[7].
Pendant des décennies, la compagnie prend en charge les besoins de la population locale (distribution d'eau, de gaz et d'électricité, couverture médicale et sanitaire, éducation, loisirs)[8],[6]. En janvier 1976, après avoir absorbé la Compagnie des phosphates de Jebel M'dhilla (1969) et la Société tunisienne d'exploitation phosphatière (1976), elle devient une entreprise d'État[2]. Elle change de dénomination après la reprise de ses activités de transport ferroviaire par la Société nationale des chemins de fer tunisiens, le 1er janvier 1967, à l'expiration de sa concession.
En 1994, les directions générales de la CPG et du Groupe chimique tunisien sont regroupées avec un même PDG, suivies deux ans plus tard par les structures commerciales[2]. La baisse des cours du phosphate conduit l'entreprise à réduire ses effectifs, passant de 15 000 à 5 000 employés[6].
En 2008, des irrégularités commises en matière d'embauche par des responsables de la compagnie conduisent à des événements meurtriers[8] ; ceux-ci interviennent dans une zone particulièrement touchée par le chômage à la suite des coupes opérées dans les effectifs (divisés par trois en dix ans) qui accompagnent le repli de l'activité et la découverte des mines à ciel ouvert[7]. À la suite de cet épisode, le PDG est limogé[9]. En novembre 2011, 17 000 candidats se présentent pour 3 800 postes proposés par la CPG et ses filiales ; les résultats opaques du concours de recrutement aggravent les tensions sociales[6].
Après la révolution de 2011, la pression sociale est forte dans ce gouvernorat connaissant un fort taux de chômage, atteignant 29 %[10]. Les chômeurs bloquent les voies de chemin de fer permettant l'exportation du minerai vers Sfax. En réponse, l'entreprise accroît le nombre d'employés, passant de 8 000 en 2010 à 30 000 en 2014. Cependant, la production ayant chuté en raison des mouvements sociaux, la compagnie a perdu des marchés internationaux, comme ceux de l'Inde. En 2015, elle est en graves difficultés[11].
Direction générale
[modifier | modifier le code]- Mohamed Fadhel Khelil
- 2008-2009 : Ridha Ben Mosbah[12]
- 2009-2011 : Mohamed Fadhel Zrelli[13]
- 2011-2013 : Kais Dali[13]
- 2013 : Tahar Khouaja[14]
- 2013-2014 : Mohamed Néjib Mrabet[15]
- 2014-2018 : Romdhane Souid[16]
- 2018-2019 : Abdellatif Hmam[17]
- 2019-2021 : Ali Khemili[18]
- 2021-2023 : Ridha Chalghoum[19],[20]
- depuis 2024 : Abdelkader Amaydi[21]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Les 150 premières entreprises d'Afrique du Nord », Jeune Afrique, hors-série n°40 « Les 500 premières entreprises africaines », 2015, p. 114-119.
- « Historique »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur gct.com.tn.
- (en) « USGS Minerals Year Book - Phosphate Rock », sur minerals.usgs.gov (consulté le ).
- « Tunisie : la Compagnie des phosphates de Gafsa augmentera sa capacité de production », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
- « Développement : les mesures et projets du gouvernement en faveur de Gafsa », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- Frida Dahmani, « Tunisie : Gafsa, éternelle poudrière », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Tunisie. Les violences de Métlaoui : causes ou conséquences du fait tribal ? », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- Frida Dahmani, « Les oubliés de Gafsa », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- Abdelaziz Barrouhi, « Les jeunes de Gafsa avaient raison », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- Frida Dahmani, « Phosphates, le gâchis tunisien », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- Frida Dahmani, « Tunisie : la Compagnie des phosphates de Gafsa baisse le rideau », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Biographie de Ridha Ben Mosbah, PDG du Groupe chimique tunisien », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Kais Dali revient à la tête de la CPG et du GCT », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Tunisie : Tahar Khouaja, nouveau PDG de la CPG et du CGT », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
- « Tunisie - Mohamed Néjib Mrabet, nouveau PDG de la CPG et du GCT », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Nomination : Romdhane Souid, nouveau PDG de la CPG et du GCT », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- « Abdellatif Hmam, nouveau PDG de la CPG », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Tunisie : nomination de deux directeurs généraux à la tête de la CPG et du GCT », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
- « Ridha Chalghoum nommé directeur général de la Compagnie des phosphates de Gafsa », sur ilboursa.com, (consulté le ).
- Jihen Mkehli, « La Compagnie des phosphates de Gafsa sans directeur général depuis 3 mois », sur ilboursa.com, (consulté le ).
- « Nouvelles nominations à la tête du Groupe chimique tunisien et de la Compagnie des phosphates de Gafsa », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Rapports de la sous-commission d'études économiques, Tunis, 1932.
- Françoise Auvray et Francis Auvray, « Les gisements des phosphates de Gafsa, Tunisie », Saga Information, no 325, , p. 8-16 (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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