Avarice — Wikipédia

L'avarice représentée sur un chapiteau sculpté orné d'un animal fantastique en train de s'attaquer à un homme ayant thésaurisé. - Musée des Beaux-Arts d'Arras.
L'Avarice personnifiée : les cheveux épars sous un lambeau d'étoffe, la main droite crispée, crochue, elle est assise sur un coffre qu'elle a fermé de la main gauche ; sous ses pieds, des sacs pleins d'écus. Gravure de Viollet-le-Duc (panneau de la cathédrale de Sens)
Gargantua, lithographie d'Honoré Daumier: caricature contre le roi Louis-Philippe Ier[1]

L’avarice est un état d’esprit qui consiste à ne pas vouloir se séparer de ses biens et richesses. L'avarice est l'un des sept péchés capitaux définis par le catholicisme à partir des interprétations d'écrits du Père de l'Église (saint Augustin) sur la généalogie du péché. Elle peut se traduire par une thésaurisation complète d’argent, sans aucune volonté de le dépenser un jour. À l'extrême limite, l'avare se prive de tout pour ne manquer de rien.

Histoire dans la pensée

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Dans la philosophie grecque

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L'avarice était vue négativement chez les philosophes grecs de l'antiquité[2]. Le terme de Pléonexie est utilisé par Platon.

Le philosophe grec Théophraste distingue avarice (μικρολογία)[3] de radinerie (μικροφιλοτιμία)[4] : l'avarice est une épargne excessive ; la radinerie est un manque de prodigalité.

Parmi les Cercles de l'Enfer de Dante, le quatrième est celui de l'avarice.

Rousseau recommande dans L'Émile de ne pas imiter l'avare : « ne faites donc pas comme l'avare, qui perd beaucoup pour ne vouloir rien perdre ».

Pour Honoré de Balzac, « quand l’avarice se propose un but, elle cesse d’être un vice, elle est le moyen d’une vertu, ses privations excessives deviennent de continuelles offrandes, elle a enfin la grandeur de l’intention cachée sous ses petitesses »[5].

Pour Éric-Emmanuel Schmitt, les personnages avares sont fréquents dans la littérature du XIXe siècle mais plus rares au XXe siècle. Il explique cela par le phénomène de la déchristianisation et celui de l'industrialisation et du développement du capitalisme : la notion de charité s'efface et voir dans les personnes simplement de la force de travail se banalise, l'avare devient moins sujet à moquerie[6].

Dans le catholicisme

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L'avarice est un péché lorsque l'argent est accumulé pour l'argent, et qu'il prend le pas sur soi-même et les relations avec les autres[7]. Ce n'est pas la possession d'argent ou de biens matériels elle-même qui est en cause, mais d'oublier que les biens ont été confiés par Dieu[2].

Pour Grégoire le Grand, les conséquences de l'avarice sont l'insensibilité du cœur, l'inquiétude dans la possession, la violence dans l'appropriation, le vol et la trahison[8].

Dans l'islam

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L'avare est celui qui refuse de s'acquitter de l'aumône[9].

Régionalismes

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Différents onomastismes sont employés selon les régions géographiques pour nommer les avares. Au Québec, le nom de Séraphin, personnage de Claude-Henri Grignon, est passé dans le langage populaire comme synonyme d'avare. Dire d'un homme qu'il est « un vrai séraphin » équivaut à dire qu'il est d'une grande avarice. En France, lorsqu'on dit de quelqu'un que c'est « un vrai harpagon » (en allusion à Harpagon de Molière), cela signifie aussi que c'est quelqu'un d’extrêmement avare. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, c'est le nom scrooge, du personnage Ebenezer Scrooge, qui est employé (c’est aussi le nom anglais de Picsou.)

Dans la fiction

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Personnages devenus archétypes

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Autres personnages

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  • Mammon (ou Viper) dans Katekyo Hitman Reborn.
  • Dans le manga Judge de Yoshiki Tonogai, Rina, la jeune fille au masque de renard, représente l'Avarice.
  • Dans le manga Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa, l'un des sept homunculus représente l'Avarice. Son nom est Greed, qui signifie « avarice » en anglais.
  • Dans le manga Nanatsu No Taizai, un groupe de chevaliers représentent les sept péchés capitaux. Parmi eux, Ban représente le péché de l'avarice.
  • Dans le manga Saint Seiya de Masami Kuramada, ainsi que dans l'animé éponyme, dans la chapitre Hadès inferno (basé sur la divine comédie de Dante), la troisième prison des Enfers est dédiée aux âmes de ceux qui ont commis le péché de l'avarice. Pour l'éternité, ils doivent pousser des rochers dont la taille correspond au degré de cupidité du pécheur.
  • Dans la light novel nommée re: zero Echidna représente la sorcière du péché de l'avarice

Avarice cognitive

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Selon le sociologue Gérald Bronner[12], la massification de l’information explique que les acteurs sociaux acceptent certaines explications objectivement douteuses parce qu’elles paraissent pertinentes. En situation de concurrence, ces acteurs optent pour la proposition qui produit le plus d’effet cognitif possible pour le moindre effort mental. Ce processus est appelé « avarice cognitive » par Susan Fiske et Shelley Taylor (en)[13].

Notes et références

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  1. (en) « Free art print of Gargantua by Honoré Daumier », sur abcgallery.com (consulté le ).
  2. a et b Gilles Jeanguenin, « Les sept péchés capitaux : L'avarice par Gilles Jeanguenin », sur lavie.fr, .
  3. Les Caractères, X
  4. Les Caractères, XXII
  5. Alain Lewkowicz, Assia Khalid et Christine Bernard, « L'Avarice : du péché à la vertu », sur radiofrance.fr, .
  6. Jean-Christophe Buisson et Eric-Emmanuel Schmitt, « Eric-Emmanuel Schmitt " L'avarice est un refus de la condition humaine" », sur lefigaro.fr, .
  7. Marianne de Boisredon et Marie Malzac, « L’avarice, un manque de confiance en la vie », sur la-croix.com.
  8. Pascal Ide et Luc Adrian, « Les sept péchés capitaux : l'avarice », sur famillechretienne.fr, .
  9. « Se protéger de l’avarice », sur muslimlife.fr, .
  10. « Syndrome de Picsou : pourquoi en veut-on toujours plus ? », sur caminteresse.fr, .
  11. (en) Siobhan Lyons, « Wall Street at 30: is greed still good », sur theconversation.com, .
  12. Gérald Bronner, La Démocratie des Crédules, Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 75.
  13. (en) Fiske & Taylor S., Social Cognition, Random House, 1984

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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