Daniel Harnister — Wikipédia
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Daniel Harnister (ou Harnischter) est un orfèvre actif à Strasbourg au XVIIe siècle[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Daniel Harnister est né à Strasbourg en 1628 dans une famille patricienne[2].
Reçu maître en 1651, il épouse l'année suivante Suzanne Dieffenbacher, la fille d'un membre du Conseil des XV[2].
Il habitait dans la rue des Orfèvres en 1670[2].
Son fils Daniel est reçu maître-orfèvre en 1679[2]. Le 15 janvier 1690, sa fille Marie Salomé épouse l'orfèvre Jean Louis I Imlin qui était compagnon chez lui[3] et qui prendra sa succession.
La date de sa mort reste incertaine : 1680[1], vers 1684[4], voire plus tardive : Hans Haug estime qu'il vit encore en 1690[2].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Les musées de Strasbourg conservent une collection de récipients de Daniel Harnister, dont un petit broc en argent doré et repoussé, transformé en moutardier, un gobelet hémisphérique, un gobelet couvert, un gobelet à décor de fleurs[5].
- Petit broc transformé en moutardier[6].
- Gobelet en argent doré[7].
- Gobelet cylindrique[6].
- Gobelet à couvercle[6].
- Petit gobelet de chasse à décor d'acanthe[6].
- Gobelet à décor de motifs floraux repoussés[6].
Présentée au Musée de l'Œuvre Notre-Dame, la pièce la plus remarquable est un hanap couvert, réalisé à partir d'une noix de coco, sculptée de trois bas-reliefs représentant un abbé de l'abbaye d'Ebersmunster, saint Pierre et saint Paul, l'archange saint Michel triomphant du démon[2].
La collégiale Saint-Martin de Colmar détient un calice[8] en vermeil de la seconde moitié du XVIIe siècle, dont le décor est d'un style Renaissance évolué (frise de feuilles d'acanthe, six têtes d'angelots ailés et feuillages sur le nœud ciselé). Un autre objet se trouve dans une collection colmarienne, une coupelle en argent — sorte de drageoir —, décorée au repoussé d'une perruche et de feuilles d'acanthe[9].
Quelques pièces se trouvent en Allemagne, au Grünes Gewölbe (collections nationales de Dresde), au Landesmuseum de Darmstadt (musée régional de la Hesse), et dans les collections du prince héréditaire de Furstenberg à Donaueschingen, les Fürstlich Fürstenbergische Sammlungen (de)[2].
François-Egon de Fürstenberg, nommé évêque de Strasbourg en 1663, commanda au luthérien Daniel Harnister une grande épée de parade, à la poignée faite d'un aigle et au fourreau finement ciselé. Cette épée fut portée lors de cérémonies par le comte de Hanau-Lichtenberg, grand maréchal héréditaire de l'Évêché, lui-même protestant[10]. La pièce était présentée à l'entrée de la grande exposition, Le siècle d'or de l'orfèvrerie de Strasbourg, réunie à Paris en 1964 par Hans Haug[11].
Au château de Seneffe, le musée de l'orfèvrerie de la Communauté française de Belgique détient un gobelet réalisé vers 1660[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Paul Greissler, « Harnister, Daniel », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 15, p. 1415
- Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742)
- Jean-Daniel Ludmann, « Imlin, Jean-Louis I », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 18, p. 1739
- Benoît Jordan, « Le boire et le voir : hanaps et gobelets, objets détournés ? », Revue d'Alsace, no 137, 2011, p. 391-410, [lire en ligne]
- Cécile Dupeux et Barbara Gatineau, D'argent, de nacre et d'os - Objets d'arts et de curiosité, Musées de Strasbourg, 2015, encart central, n.p. (ISBN 978-2351251324)
- Musée de l'Œuvre Notre-Dame
- Musée historique de Strasbourg
- « Calice », Collégiale Saint-Martin à Colmar, base Palissy [1]
- Gilbert Meyer, « L'orfèvrerie dans le “trésor” de la collégiale Saint-Martin de Colmar : Le calice du maître strasbourgeois Daniel Harnister », Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, 1er janvier 1980, p. 76, [lire en ligne]
- Hans Haug, « Strasbourg pendant cinq siècles, une des capitales de l'orfèvrerie européenne », Connaissance des Arts, septembre 1964, no 151, p. 109
- P. M. Grand, « Le vermeil dans l'orfèvrerie de Strasbourg », Le Monde, 16 octobre 1964, [lire en ligne]
- Alexis Kugel, Philippe Bastian et Pauline Loeb-Obrenan, Vermeilleux ! L'argent doré de Strasbourg : XVIe au XXe siècle, Saint-Rémy-en-l'Eau, Monelle Hayot, , 352 p. (ISBN 978-2903824914), p. 47
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Friedrich Back, « Kunstwerke aus dem Elsass in Darmstädter Sammlungen », Revue alsacienne illustrée, no 15, 1913, p. 59-72, lire en ligne sur Gallica
- Paul Greissler, « Harnister, Daniel », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 15, p. 1415
- Geneviève Haug, « L'orfèvrerie en Alsace des origines au XIXe siècle », Revue d'Alsace, no 110, , p. 113-140.
- Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742, lire en ligne)
- Benoît Jordan, « Le boire et le voir : hanaps et gobelets, objets détournés ? », Revue d'Alsace, no 137, 2011, p. 391-410, [lire en ligne]
- Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)
- Gilbert Meyer, « L'orfèvrerie dans le “trésor” de la collégiale Saint-Martin de Colmar : Le calice du maître strasbourgeois Daniel Harnister », Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, 1er janvier 1980, p. 76, [lire en ligne]
- Jean Vogt, « Exemples de politiques foncières et de patrimoines ruraux notables de la bourgeoisie strasbourgeoise. Les Harnister et les Oesinger (XVIIe-XIXe s.) », Annuaire de la Société des amis du Vieux Strasbourg, no XXX, 2003, p. 99-118, [lire en ligne]